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Signes de depression
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25 octobre 2006 22:36
Interprétations négatives de la réalité

Selon Beck (un auteur devenu classique en psychologie cognitive), la personne dépressive a tendance à devenir moins objective et à s'évaluer elle-même, ainsi que son environnement et l'avenir de façon plus négative et pessimiste. Elle se perçoit comme inapte, incapable, indésirable ou indigne. Elle perçoit le monde extérieur comme trop hostile, exigeant, plein d'obstacles insurmontables. Elle croit que le futur ne lui réserve que déceptions, difficultés, échecs et rejets. Le manque de réalisation en période de dépression sert à alimenter cette perception: je ne suis pas à la hauteur, c'est trop difficile, il n'y a rien qui débloque, je ne m'en sortirai jamais. Cette perception des choses peut conduire jusqu'à des idées suicidaires puisque "A quoi bon".

Croyances

Une hypothèse centrale en psychologie cognitive, introduite par Beck (1979), est que l'évaluation que l'on fait d'une situation et de sa capacité d'y faire face est influencée par des postulats ou des croyances de base (communément appelés des schémas). Ces croyances sont souvent inflexibles et inconditionnelles. Elles se développent tôt dans la vie, le plus souvent dans l'enfance, à partir d'expériences personnelles et de l'influence des parents et du milieu (ex. religion). Elles sont souvent non reconnues par la personne.

Voici quelques exemples de schémas (ou croyances) qui peuvent favoriser des interprétations négatives de l'expérience:

- Je dois toujours réussir. Je dois être le meilleur. Je ne peux me permettre une erreur.
- Si je fais une erreur, cela prouve que je suis incompétent. Je suis ce que j'accomplis. Je dois réussir dans la vie pour être quelqu'un. Ma réussite financière mesure ma valeur.
- Je ne peux pas être heureux si je n'obtiens pas ce que je veux, si je ne réalise pas ce que j'avais prévu, si je perds ce que j'ai acquis.- Je dois toujours être aimé par tout le monde. Je dois être compris par tout le monde. Je dois être approuvé.
- Il est important de donner une bonne image.
- S'occuper de soi, c'est égoïste, c'est paresseux.
- Je suis marié pour la vie, pour le meilleur et pour le pire.
- Je ne pourrais me débrouiller seul. Je ne peux pas endurer d'être seul.
- Je suis sans attrait pour les autres.
- Ce que je veux, c'est un minimum. C'est inacceptable si je ne l'ai pas.
- Je ne peux être heureux si j'ai des problèmes. La vie devrait être facile.

Beck (1987) distingue deux types d'organisation de schémas (croyances) qui reflètent des orientations de personnalité et qui représentent des facteurs de vulnérabilité à des stresseurs (situations, événements) différents. Les personnes qui ont des schémas qui valorisent prioritairement les relations interpersonnelles et l'appréciation par autrui auraient tendance à être plus vulnérables à des stresseurs comme les conflits interpersonnels, la solitude, etc.. Les personnes qui ont plutôt des schémas représentant des exigences élevées en ce qui a trait à l'accomplissement personnel seraient plus vulnérables devant des stresseurs comme les échecs professionnels ou financiers, etc. (Clark et Steer, 1996).

Biais de la pensée

Les croyances sont à la base d'interprétations biaisées de la réalité, c'est-à-dire qui ne respectent pas certaines règles de la pensée rationnelle. Ces interprétations sont cohérentes par rapport aux croyances mais illogiques par rapport à la réalité. Ce sont d'ailleurs ces interprétations biaisées qui font que les croyances inadaptées se maintiennent en se voyant constamment reconfirmées. Les processus de pensée par lesquelles les interprétations sont biaisées sont connus. En voici les principaux:

L'attention sélective: La personne a tendance à ne remarquer et à ne tenir compte que des faits qui confirment ses croyances. Elle peut ainsi se concentrer sur un détail négatif malgré un ensemble positif. Par exemples: donner beaucoup d'importance au client insatisfait malgré que l'ensemble des clients soient satisfaits; se rappeler les moments où les gens semblaient ne pas nous apprécier en oubliant les autres moments; considérer qu'on ne vit que des problèmes alors qu'on a une famille affectueuse, qu'on est en santé, etc..

L'inférence arbitraire: Cette erreur, l'une des plus fréquentes, consiste à tirer une conclusion sans preuves à l'appui, c'est-à-dire sans données suffisantes. Par exemples: conclure que le conjoint n'a pas d'amour s'il souhaite faire une sortie avec ses amis; croire ne pas pouvoir faire quelque chose que l'entourage ne comprendrait pas.

La surgénéralisation: A partir d'un seul incident la personne tire une conclusion à portée générale. Par exemples: suite à un échec au travail, voir toute sa carrière remise en question; suite à une erreur, se dire que l'on ne fait rien de bien.

L'amplification des erreurs et minimisation des réussites: Les points forts de la personne et ses réussites sont considérés comme sans importance alors que les difficultés et échecs prennent une importance démesurée.

La pensée dichotomique: Les choses sont noires ou blanches, bonnes ou mauvaises, un succès ou un échec complets. Par exemples: si je ne suis pas le meilleur, je ne suis pas bon; ma vie est un échec; si je fais garder mes enfants, je ne les élève pas moi-même, je les néglige, je suis une mauvaise mère; j'ai tout pour être heureux.

Modifier les pensées

Dans le quotidien, les émotions dépressives qui surviennent sont souvent la conséquence d'interprétations négatives que nous venons de faire de ce qui se passe. Ces interprétations sont le plus souvent des pensées et des images qui se produisent spontanément, de façon automatique, sans raisonnement conscient, et dont nous n'avons pas nécessairement conscience si nous ne leur portons pas attention. L'approche cognitive propose une démarche de conscientisation, c'est-à-dire d'observation de ces pensées automatiques dans les moments où nous nous sentons triste, apathique ou en colère afin de pouvoir les remettre en question, c'est-à-dire vérifier si elles correspondent à la réalité, et éventuellement les modifier. Pour ce, il faut se questionner et expérimenter: Est-ce que j'ai des preuves ? Y a-t-il des faits qui contredisent mon interprétation ? Qu'arrive-t-il si je laisse tomber telle tâche, si j'exprime mon besoin ou mon opinion ? Est-ce que les suites de mon échec s'avèrent si désastreuses ? Quelle conséquence cela a-t-il si une personne me désapprouve ?

Une meilleure connaissance des pensées et des circonstances qui déclenchent les émotions dépressives amènent à mieux prendre conscience des croyances de base. Par exemples: je suis une personne qui croit que tout doit être parfait, j'ai besoin de l'approbation de tous, je pense que je vaux moins que les autres. Ces croyances peuvent alors être remises en question. Il devient possible d'adopter de nouvelles croyances plus adaptées qui laissent plus de latitude pour gérer ses comportements et sa vie différemment, de façon à pouvoir combler ses divers besoins, par exemples:

- doser le stress en mettant des limites (en disant non, en diminuant certaines exigences et ambitions, etc.),
- se réserver des moments de détente et d'activités agréables,
- poursuivre des objectifs de développement personnels, des intérêts,
- affirmer ses goûts et ses besoins,
- rompre avec des situations inacceptables,
- s'adapter aux pertes (une fois passée une certaine période de deuil et de désorganisation), etc..

Mentionnons, qu'entre autres difficultés, l'adoption de croyances qui permettent de gérer sa vie de façon à garder le meilleur équilibre psychologique possible implique parfois d'accepter d'être un peu moins conformiste, c'est-à-dire de se démarquer des valeurs et modèles appris.
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Ref : [www.psychomedia.qc.ca]
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5 novembre 2006 03:01
oula c bien tro théorik tout ca !!! tas pas un résumé ? grinning smiley
 
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