La France manque de diplômés et peine à valoriser leur cursus [ 10/09/08 ]
La France continue de choyer davantage ses élèves que ses étudiants. Avoir un diplôme du supérieur serait un peu moins rentable en France qu'ailleurs.
C'est une petite contre-publicité dont se seraient bien passées les universités en pleine rentrée étudiante. Alors que la France peine encore, malgré ses progrès, à fournir suffisamment de diplômés pour doper sa compétitivité (il en faudrait 70.000 de plus pour atteindre l'objectif de 50 % d'une génération fixé par le traité de Lisbonne), l'OCDE juge les études moins rentables pour un bachelier français que pour ses voisins étrangers. Dans leur rapport annuel sur l'éducation, les experts ont comparé pour la première fois le rapport entre l'investissement financier consenti par les étudiants et leurs familles (impôts, droits d'inscriptions) et le résultat à la sortie des études supérieures (revenus, accès à l'emploi..). La France fait partie, avec l'Espagne, l'Allemagne et la Norvège, des pays dans lesquels ce taux de rendement est le moins fort. Certes, un diplôme du supérieur demeure toujours un bon investissement : il permet aux jeunes Français d'accéder à un emploi plus qualifié et à un revenu plus élevé (40 % de plus qu'en l'absence de qualification). Mais, selon l'OCDE, les avantages financiers seraient contrebalancés par la fiscalité et les cotisations sociales : « Les diplômés sont trop taxés en France », estime l'organisation, qui reprend là son cheval de bataille traditionnel.
« Gros points d'interrogation » Les jeunes Français auraient aussi tendance à prolonger davantage leurs études, cinq ans en moyenne, quand trois ans suffisent pour décrocher un emploi dans les pays anglo-saxons. Au final, en dépit de droits d'inscription universitaires plus élevés, il serait donc « financièrement plus intéressant de faire ses études dans les pays anglo-saxons », selon l'OCDE. L'avantage serait aussi très net dans les pays d'Europe de l'Est, où le diplômé du supérieur reste une denrée rare, donc relativement bien rémunérée.
En dépit des efforts entrepris, la France, qui consacre 6 % de son PIB aux dépenses d'éducation, continue de choyer davantage ses élèves que ses étudiants : elle ne dépense que 10.995 dollars par étudiant, contre 11.512 dans la moyenne de l'OCDE. Les réformes permettront-elles d'améliorer cette situation ? « Nous avons de gros points d'interrogation sur le fait de savoir si la réforme sur l'autonomie va permettre de répondre au problème du financement, notamment par l'apport de fonds privés. Cela reste à voir », estime Bernard Hugonnier, le directeur adjoint pour l'éducation de l'OCDE.
Les experts ont en revanche, salué la démarche « positive » du ministre de l'Education, Xavier Darcos, visant à alléger les horaires de cours des écoliers, qui sont parmi les plus élevés de l'OCDE, et l'un des principaux facteurs du surcoût français. « Cela va dans un sens positif, il faudrait faire la même chose pour le secondaire et le supérieur », a estimé l'OCDE, qui s'est interrogé sur « l'efficacité » de la semaine de quatre jours, qui demeure, à ce jour, une spécificité française.
Apprentissage précoce. En proposant de développer l'enseignement de l'anglais pendant les vacances et après les cours, le ministre de l'Education nationale, Xavier Darcos, met le doigt sur un sujet sensible. En dépit des 700 heures de cours dispensés de la sixième à la terminale, le niveau d'anglais des élèves est loin d'être brillant. Les Français se sont classés derniers lors d'une évaluation internationale réalisée en 2002 auprès d'élèves de 15 ans dans 7 pays européens. Voilà quinze ans que les gouvernements successifs tentent d'enrayer ces contre-performances. Depuis 2002, un plan d'apprentissage précoce a été lancé en primaire. Généralisé en CE2, CM1 et CM2, l'apprentissage des langues le sera d'ici à 2010 en CP et CE1.
ils ne maitriseront pas le français que deja on les saoulera avec l'anglais. pas sur que ça apporte grand chose. avant de penser à l'élite, il faudrait s'occuper de la queue du peloton. dans certaines zones sensibles, le niveau de français est minable. et on va y rajouter une langue?
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