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Scandale pour le Maroc et la Belgique à Agadir
Enquête.
Scandale porno d'Agadir. Le filet se ressèrre
Philippe Servaty, au locaux du Soir.
Depuis que l'affaire a éclaté, le quotidien a pris ses distances
avec son ancien journaliste (DR) Le pornographe belge à cause duquel 12 femmes marocaines sont en prison est à deux doigts de tomber. Philippe Servaty, le suspet n°1, a été entendu par la police de Bruxelles. Une inculpation devrait suivre.


C'est fait, la police belge a enfin entendu Philippe Servaty, ancien journaliste au quotidien Le Soir. Cela s’est passé mercredi dans les locaux de la police judiciaire de Bruxelles. Un procès verbal a été établi et, au moment où ces lignes sont écrites, la justice belge devait décider de la suite à donner à ce
premier contact avec Servaty. Deux possibilités s’offrent aux autorités belges : ouvrir une information judiciaire sur l'intéressé (l'éventualité la plus probable), ou confier le dossier à un juge d’instruction. Dans tous les cas, la justice belge, comme nous le confirme cette source qui suit de très près l’affaire à Bruxelles, "dispose de suffisamment de faits pouvant constituer une infraction à la loi (publication de photos laissant supposer que certaines filles seraient mineures)". Cette piste est d’autant plus sérieuse qu’il est officiellement établi que l’une des douze victimes du touriste, aujourd’hui en prison, est une mineure de 17 ans. Sans oublier que certaines postures adoptées par les victimes du pornographe peuvent avoir une signification religieuse, ce qui les ferait tomber sous le coup de la loi belge. En effet, et comme le signalent fort judicieusement nos confrères du Soir, "si certaines photos devaient effectivement mettre en scène des éléments relatifs à la religion musulmane, des poursuites pourraient être engagées"…
Philippe Servaty, sur lequel pèsent désormais toutes les présomptions, ne parle plus, même à ses proches. "Depuis qu’il a été invité à démissionner, confie l’un de ses anciens collègues, il nous renvoie au communiqué qu’il avait rendu public (ndlr : dans ce document, Servaty, tout en restant évasif sur le fond de l’affaire, se dit prêt à défendre sa vie privée et sa dignité) et à son avocat". Rien d’autre à signaler, si ce n’est la peur et l’angoisse ("Je crains pour ma vie", confiait récemment Servaty à TelQuel, par téléphone) qui commencent à étreindre l’intéressé depuis que douze de ses partenaires féminines ont été arrêtés et condamnées à des peines allant jusqu’à un an de prison, par le tribunal de première instance d’Agadir. Sur le forum pornographique où il avait tant brillé, tout au long du premier semestre de 2004, via des dizaines de photos pornographiques prises à Agadir, "Belguel", qui correspond selon toute évidence à Philippe Servaty, a également disparu de la circulation. Sa dernière apparition dans le site remonte au 20 juin 2004. Il y invitait le modérateur du forum à retirer les photos des jeunes Gadiries, et racontait aussi comment il s’était fait interpeller par la police d’Agadir peu auparavant. Extraits : "Je vous demande (ndlr : Belguel s’adresse au modérateur du site) de retirer toutes les images que j’ai diffusées sur le site. J’ai été arrêté, la semaine dernière, par la police marocaine, probablement sur les indications de l’une de mes amies. Ils savent tout à présent. Ils m’ont dit que je risquais d’écoper de cinq ans de prison, selon la loi marocaine. Les policiers étaient particulièrement nerveux à cause des photos de femmes voilées et de l’image du Maroc comme destination du tourisme sexuel. J’ai dû franchir certaines lignes rouges. Mon séjour au poste de police a duré 18 heures, ils m’ont relâché parce que je suis (…), que le Maroc a de bonnes relations avec (…) et que je suis connu en (…). La police marocaine voulait éviter le scandale. Elle ne m’a pas demandé de retirer les photos, mais elle pourrait arrêter ceux qui seraient tentés de suivre ma trace. J’ai peur pour ceux qui ne seraient pas aussi chanceux que moi. Je reçois toujours des mails de personnes qui désirent refaire mon expérience. Je réalise que tout cela devient dangereux. Retirez mes photos et celles prises par les autres, faites-nous cette faveur. Cela pourrait aussi protéger les filles sur les photos. La police a confisqué mon téléphone portable, les numéros des filles sont dans le répertoire. Ces filles peuvent être en danger, ce ne sont pas des prostituées (pour la plupart). J’espère que ce n’est pas trop tard pour elles…".
Le dernier mail de Belguel a provoqué un débat au sein de la communauté des pornographes. Certains en ont contesté l’authenticité, arguant que le texte ne ressemblait pas au profil de Belguel, jusque-là insensible aux mises en garde des membres qui l’invitaient à masquer les yeux, et les identités, de ses proies féminines. L’envoi a toutefois été validé et certifié authentique par l’administrateur du forum. Belguel a-t-il été arrêté, entre mai et juin 2004, par la police marocaine ? C’est lui qui le dit. Où a-t-il arrêté et comment ? Une source sûre à la préfecture de police d’Agadir dément catégoriquement l’information : "Nous, on ne connaît pas Belguel. Pour ce qui est de Philippe Servaty, cet individu n’a pas été arrêté par la police judiciaire de la ville, nous avons pointé son identité sur nos ordinateurs centralisés, il n'a pas de casier chez nous". Même son de cloche au parquet d’Agadir : "Il n’y a eu aucune plainte, aucune poursuite, aucun dossier judiciaire concernant le dénommé Philippe Servaty". à Rabat, une source proche du ministère de la Justice nous a confirmé les mêmes informations. Pourtant, l’une des victimes de Servaty (et qui garde aujourd’hui encore ses coordonnées personnelles dans son agenda), aujourd’hui en prison, affirme, dans l’un de ses écrits, que "Servaty a été arrêté en 2004 par la police marocaine"…
Les mêmes incertitudes entourent le sort qui attend l’ancien journaliste du Soir, au Maroc comme en Belgique. Les officiels marocains, à Agadir mais aussi à Rabat, nous ont répondu à l’unisson : "Si Servaty remet les pieds au Maroc, on procèdera immédiatement à son arrestation, son signalement est déjà communiqué à la police des frontières". Les mêmes officiels ont pourtant refusé de confirmer l’existence d’un avis de recherche. Ce qui est sûr, au moins, c’est qu’une instruction (orale) a bien été donnée. Qu’il ait été déjà arrêté en 2004, ou pas, Philippe Servaty n’est plus un inconnu pour les autorités marocaines, qui disposent de tous les renseignements à son sujet. "On sait qu’il est en Belgique, on connaît son pedigree et pratiquement tout de lui…". Pour le moment, à Agadir, le parquet et la police semblent jouer à cache-cache, se renvoyant constamment la balle, sans doute en attendant des instructions de Rabat. "C’est le ministre de la Justice, en coordination avec le directeur de la DGSN, qui ont véritablement le pouvoir d’activer une procédure officielle contre Servaty", admet ce magistrat d’Agadir. Il existe une deuxième possibilité, plus aléatoire : celle d’une plainte déposée par les victimes du touriste. Mais il faudrait, comme nous l’a expliqué cette source très proche du dossier, que la plainte soit directement adressée à un juge d’instruction marocain, que celui-ci la juge recevable et demande d’entendre Servaty dans le cadre d’une commission rogatoire. La procédure est lente, elle engage une coordination parfaite entre les autorités judiciaires marocaines et belges, ainsi que leurs représentations diplomatiques respectives. Une victime vient de franchir le pas en déposant, jeudi, une plainte contre Philippe Servaty pour "escroquerie et diffusion d’images pornographiques". Une deuxième victime devrait lui emboîter le pas en début de semaine...


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Amicalement votre.
Amoureusement, Tetouaniya.-------------------------------------------------------------------"No llores como mujer lo que no defendiste como un hombre..."
 
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