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" Les Sarrasins" !
s
9 mars 2009 16:44
salam à tous,

Dans certains livres anciens on rencontre parfois le mot "Sarrasins" pour dire Musulmans ;

ma question est : d'où vient cette appellation ? qu'elle en est l'origine et l'explication ?

Merci de nous éclairer si vous en savez plus
N
9 mars 2009 22:26
LES SARRASINS DANS LA MYTHOLOGIE OCCITANE


Publié sur le site: [paratge.chez-alice.fr]

(Mise à jour du texte écrit pour Pays Cathare magazine, n° 13, janvier-février 1999, p. 80-81)

La domination d’une petite partie du Midi par les sarrasins au Moyen Âge a été courte et limitée, mais son souvenir, vivace jusqu’à nos jours dans la mythologie occitane, est à l’origine de légendes épiques ou fabuleuses.

En 711 des arabes et des berbères pénètrent en Espagne. Le royaume wisigoth s’effondre. La Septimanie, partie la plus septentrionale du royaume et correspondant actuellement aux départements des Pyrénées-Orientales, de l’Aude, de l’Hérault et du Gard, est conquise peu après. En 719 Narbonne devient le siège d’une province de l’Empire Arabe, dirigée par un wali ou gouverneur. Poursuivant leur conquête en Gaule, les Arabes se heurtent pour la première fois à une forte résistance. La dynastie carolingienne qui dirige depuis peu le royaume des Francs réagit. Charles Martel arrête la progression arabe en 732, son fils Pépin reprend Narbonne en 759, son petit-fils Charlemagne fait la conquête de la Catalogne en 801. Cependant, cette reconquête ne met pas un terme à la menace musulmane. Jusqu’au début du XIe siècle le Languedoc et la Provence subissent des raids par terre et par mer. Une tête de pont musulmane se maintient même pendant un siècle jusqu’en 972 en Provence dans le massif des Maures[1].

Cette courte occupation n’a laissé que peu de traces archéologiques. Les rares découvertes, quelques monnaies et céramiques arabes de la première moitié du VIIIe siècle, se localisent toutes sur les villes côtières, d’Agde à Château-Roussillon, et sur l’axe Castelnaudary-Narbonne. Ajoutons à cela la mise à jour près de la cathédrale de Narbonne de vestiges pouvant correspondre à une mosquée, et la découverte de quelques épaves dans le golfe de Saint-Tropez. La toponymie n’a rien gardé, exception faite du massif des Maures (sous le nom de maure ou sarrasin ou désignait autrefois les arabes et les berbères), et de la ville de Ramatuelle (de Rahmatu Allah = le bienfait de Dieu). Les nombreux toponymes en maure, tel Castelmaure dans les Corbières, désignent plus certainement un lieu ou une personne de couleur brune qu’un arabe ou un berbère. En définitive, la civilisation arabe a laissé en Occitanie des traces beaucoup plus nombreuses au Bas Moyen Âge par le biais du commerce et des croisades, qu’au Haut Moyen Âge.

Les traditions se rapportant à la domination arabe sont par contre très nombreuses. Mais malgré leur ancienneté (beaucoup sont attestées dès le XIIIe siècle)[2], ces traditions ont déformé la réalité et appartiennent à la légende. Elles se focalisent sur la période carolingienne, c’est à dire quand les sarrasins sont vaincus, et plus particulièrement sur Charlemagne qui n’a pourtant joué aucun rôle dans la reconquête du Languedoc. Dans la plupart des récits légendaire tels ceux qui appartiennent au cycle de Roland et de Charlemagne, le sarrasin est de plus réduit au rôle de faire valoir des chrétiens. Seule une sarrasine, dame Carcas, met en échec Charlemagne. Mais par sa bravoure, elle a mérité d’être chrétienne et se fait baptiser[3]. À part cette exception, le sarrasin est toujours présenté comme un barbare comme dans la légende Pech Tartare[4] . Dans la haute vallée de l’Aude on employait encore au XIXe siècle des expressions comme brutal comme un sarrasin, sauvage comme un maure[5]. Il est souvent assimilé à l’homme sauvage ou à l’ours dans un certain nombre de rites liés au carnaval. À Fenestrelle[6], dans les Alpes italiennes de langue occitane, le matin du carnaval, les habitants sont invités à partir à la recherche d’un sarrasin caché dans les bois. Ce sarrasin est en réalité un jeune qui s’est déguisé et noirci la figure au charbon. Capturé par les jeunes, il est amené devant un tribunal qui l’accuse de tous les maux de l’année. Condamné à être pendu, on lui passe la corde au cou. Mais sa femme, tenant un enfant dans les bras, se précipite devant les juges pour implorer leur pardon. Émus, les juges s’en remettent à la décision de la foule qui fait grâce au sarrasin. On l’admet avec sa famille dans la communauté et tout se termine par des chants et des danses. Ce rite témoigne-t-il de l’intégration dans les Alpes de sarrasins venus du massif des Maures ?

La tradition voit aussi dans de nombreux vestiges l’œuvre des sarrasins, quand ce n’est pas celle de leurs prédécesseurs romains ou wisigoths. Ce sont des fortification tels les remparts romains de Toulouse et de Carcassonne, la Tour Mauresque de Narbonne, l’oppidum de La Lagaste ou Pech Tartare, le château Saint-Pierre d’Alaric (Aude), le château Sarrazy de Brassac (Tarn), le château des Cluses (Pyrénées-Orientales), le château de La Garde-Freinet (Var).

Suite....
N
9 mars 2009 22:28
Suite Sarrasins...

Si la tradition se trompe sur les constructeurs réels, elle témoigne peut-être parfois des lieux qui ont été occupés par des garnisons musulmanes. Paradoxalement, certaines tours à signaux du haut Moyen Âge du Roussillon comme le phare de Collioure, sont attribuées aux sarrasins alors qu’elles avaient précisément été construite pour faire face à leur menace.

Les découvertes de champs de sépultures anciennes, ont souvent été interprétés comme les vestiges de sanglantes batailles entre chrétiens et musulmans. La plaine de Maraussan, près de Narbonne garderait jusque dans son nom (jeu de mot sur mare au sang) le souvenir d’une de ces batailles. Une étymologie fantaisiste est aussi à l’origine de la légende de Villebersas, près de Lagrasse (Aude). Après prise de Carcassonne Charlemagne aurait réuni sur cette colline les prisonniers sarrasins parmi lesquels se trouvaient des femmes portant plusieurs milliers d’enfants dans leur berceau. Là l’archevêque Turpin aurait baptisé tout le monde et fondé un prieuré pour rappeler l’événement. Ne voulant pas être de reste, Charlemagne rebaptisa le lieu Villebersas (en occitan le village des berceaux) en l’honneur des enfants nouvellement chrétiens et offrit un festin à tout le monde[7].

Certains lieux sont aussi associés à des histoires de trésors car on imagine les sarrasins très riches. Besse raconte qu’au XVIe siècle, les Morisques, ces musulmans convertis de force à la religion chrétienne puis expulsés d’Espagne et dont certains avaient trouvé refuge en Languedoc, s’intéressaient de près à l’oppidum de La Lagaste où ils espéraient retrouver quelque trésor fabuleux laissé par leurs ancêtres. Le puits de la cité de Carcassonne abriterait un autre trésor mis là à l’abri lors du siège de la ville. De la mine d’or et d’argent de la Canal à Palairac[8] (Aude), ou de celle de l’Alaric à Moux[9] (Aude), les sarrasins auraient tiré une fortune dont il resterait quelques traces.

La tradition musulmane a aussi gardé quelques souvenirs de cette période. Selon le géographe al-Zurhrî, à Narbonne les conquérants auraient trouvé une statue avec une inscription prophétique qui disait : « fils d’Ismaël, faîtes demi-tour. Vous ne pouvez aller plus loin. Je vous en donnerai l’explication si vous me le demandez, mais si vous ne rebroussez pas chemin, vous vous entre-tuerez jusqu’à la fin des siècles ».

Pour en savoir plus :

G. Jourdanne, Folklore de l’Aude, réédité à Paris en 1973

Islam et chrétiens du Midi, Cahiers de Fanjeaux n° 18, Privat 1983.

Gauthier LANGLOIS, 1998

LA LÉGENDE DE PECH TARTARE

A mi chemin entre Carcassonne et Limoux s'élevait depuis la Préhistoire un important oppidum. Occupé plus tard, selon la tradition, par les Romains, les Wisigoths puis les Arabes, il aurait été détruit par le duc d'Aquitaine en 719. Cette tradition a inspiré à Joseph Maffre une curieuse légende, publiée en occitan en 1938 sous le titre Tartari, et que nous résumons ici.

Il y a bien longtemps, dans la citadelle de Pech Tartare, vivait une belle et souriante jeune fille, nommée Alderica, qui était la fille du roi des Wisigoths. Alderica et les habitants de cette ville vivaient heureux, jusqu'au jour où de barbares cavaliers, les Sarrasins, envahirent le royaume et assiégèrent la cité. Courageusement défendue par Alderica et les siens, la cité repoussa tous les assauts. Mais les sarrasins entassèrent du bois devant les portes de la ville et y mirent le feu. Les portes consumées, ils se ruèrent dans la ville. Submergés par le nombre, les défenseurs furent vite massacrés. Alderica profita d'un court répit laissé par les Maures occupés à piller et incendier : elle se réfugia avec les femmes et les enfants dans la chapelle située au sommet de la ville. Quand la porte de la chapelle céda, Alderica se trouva face au chef des Sarrasins. Celui-ci, fasciné par sa beauté, l'entraîna dehors et tenta de l'embrasser. Folle de honte, Alderica repoussa violemment l'émir qui alla s'empaler sur l'épée d'un de ses gardes. Alors, les Sarrasins, furieux, vengèrent leur chef en perçant la jeune fille de vingt coups de lances. Le sang versé sur la terre devait faire un miracle. Là où était tombée la jeune fille, poussa un genévrier, toujours vivant douze siècles après et toujours vert, même au cœur de l'été. Cet arbre est comme l'espoir du peuple occitan, qui malgré le feu et les ruines, relève la tête. Vous qui passez par là, admirez cet arbre et trempez-y votre âme. En pensant au passé, construisez l'avenir. Tôt ou tard, le peuple occitan aura la place qu'on lui a volé.

Notes

[1] « Islam et chrétiens du Midi (XIIe-XIVe siècle) », Les Cahiers de Fanjeaux, n° 18, Toulouse : Privat, 1983, 435 p. Ph. Sénac, « Note sur le Fraxinet des Maures », Annales du Sud-Est varois, tome XV, 1990, pp. 19-23.

[2] Par exemple le sénéchal de Carcassonne désigne en 1240 un des murs de la cité sous le nom de « mur sarrasin ». Archives nationales, Paris,
N
9 mars 2009 22:34
Sarrasins (peuple)


Publié sur le site: [fr.wikipedia.org])

Les Sarrasins sont l'une des dénominations des peuples de confession musulmane pendant l’époque médiévale, tels que vus depuis l’Europe. Les autres noms sont Arabes, Ismaélites ou Agaréniens. D'autres termes sont employés également comme Maures, qui renvoient aux Berbères de l’Afrique du Nord après la conquête musulmane. Le terme de « Sarrasin » est déjà employé dans la Chanson de Roland (1080 après J.-C.). Les mots « islam » et « musulmans » étaient inconnus en Occident médiéval. En français, « musulman » est employé pour la première fois au XVIe siècle ; « islam » en 1697. En anglais, moslem est attesté pour la première fois en 1615 ; « Islam » en 1613. Avant ces dates, on employait pour désigner la religion musulmane « loi de Mahomet » ou « loi des Sarrasins ».

Sommaire

1 Origine du terme « sarrasin »
2 Le barbare de l’Empire carolingien
3 Voir aussi
3.1 Références
3.2 Liens internes



[modifier] Origine du terme « sarrasin »

Le terme sarrasin proviendrait, d’après certains, de l’arabe شرقيين sharqiyyīn (orientaux). Selon d'autres, le mot vient de sarakenoi en grec ancien, qui a donné en bas latin Sarracenus (pluriel: Sarraceni), ce qui a fait dire à Isidore de Séville (VIIe siècle):

« Les Sarrasins ainsi nommés soit parce qu’ils se prétendent descendants de Sara, soit, au dire des païens, parce qu’ils sont d’origine syrienne. Ils habitent un très vaste désert. On les appelle Ismaélites parce qu’ils sont issus d’Ismaël. Ou encore Cedar du nom d'un fils d’Ismaël. Ou encore Agaréniens d'après Agar. On les appelle à tort Sarrasins parce qu’ils se vantent de descendre de Sara. »
— Isidore de Séville, Étymologies, IX,2,57

On le retrouve chez les auteurs classiques latins des trois premiers siècles après J.-C. où il désignait une tribu arabe de la péninsule du Sinaï ou du Yémen. Il a été utilisé au Moyen Âge par les Occidentaux pour désigner toutes les tribus arabo-berbères.

Les Berbères sont appelés plus spécifiquement Maures (terme d'origine phénicien que les Romains employaient : l’Afrique du Nord sous domination romaine était appelée Maurétanie "pays des Maures"winking smiley. Sous la domination musulmane, les Arabes ont appelé les habitants de l'Afrique du Nord du terme grec Barbars, qui est devenu Berbère). Les « Sarrasins » (qui étaient, en réalité, des Maures) font irruption dans le monde occidental lors de l’invasion de l'Espagne en 711 par l'armée berbère envoyée par le gouverneur arabe de l'Afrique du Nord pour le compte du calife de Damas.

Selon Jean Damascène (Des Hérésies), le terme « Sarrasin » est à rapprocher de Sarah : la légende veut que les Arabes soient les descendants d’Abraham par Agar. Or, celle-ci a été renvoyée « les mains vides » par Sarah (ek tes Sarras kenous) (cf. Genèse 21, 10-14).

Le terme d’« empire sarrasin » est utilisé dans la littérature historique ancienne pour désigner les califats omeyyade et abbasside.

[modifier] Le barbare de l’Empire carolingien

Les Sarrasins, par leur surgissement soudain sur les terres des royaumes francs, ont marqué par leur exotisme les guerriers de l’Empire carolingien. Ce terme imprécis correspond, dans le contexte des batailles menées par les Carolingiens, à tout ennemi païen[réf. nécessaire] auxquels ils sont confrontés, que ce soient :

les Maures d’al-Andalūs sans distinction (la séparation entre morros et sarracenos présente dans les chroniques mozarabes n’est plus présente) ;
les peuples des montagnes pyrénéennes qui ne sont pas encore appelées basques (l’historiographie française assimilera rétrospectivement le terme de Sarrasin employé pour les tribus assaillant Roland dans sa chanson de geste en parlant d’une alliance entre al-Andalūs et les vallées basques) ;
ou encore les populations païennes reculées d’Arpitanie[1], tardivement rétives à la christianisation [réf. nécessaire];
Autre forme semblable : Paganisme dans les Alpes orientales, (en), persistance de la Rhétie antique et des formes de croyances locales.
Le terme de Sarrasin se cristallise finalement sur l’opposition avec l’ennemi dans le contexte des Croisades menées par l’Occident chrétien en Terre sainte comme sur les Marches taillées sur al-Andalus. Si les Croisades baltes ne se servent pas du terme, c’est qu’il est absent du contexte de la langue germanique des chevaliers teutoniques et de leurs ordres alliés.


[modifier] Voir aussi

Alex Toussaint - Horizon Nature

[modifier] Références

↑ Source: Joseph Henriet , Nos ancêtres les Sarrasins des Alpes.

[modifier] Liens internes

Maure | Vocabulaire de l'islam
Croisé | Vocabulaire des croisades
s
10 mars 2009 10:28
salam


chokran N7abb-bladi Welcome

donc si j'ai bien compris le terme désignait en gros tous les peuples non chrétiens à l'époque ?
N
10 mars 2009 11:59
Citation
sel&poivre a écrit:
salam


chokran N7abb-bladi Welcome

donc si j'ai bien compris le terme désignait en gros tous les peuples non chrétiens à l'époque ?


Le mot sarrasin désignait les arabes venus d'Orient et ensuite il a été généralisé à tous les gens du MAghreb qu'on apelait avant les Maures puisqu'il y avait un mélénge Arabo-berbère. Comme ces arabo-berbères étaient venu en Espagne, alors on les appelait aussi Sarrasins ou Maures et leurs descendance né en Espagne et Portugal des Morisques.....
s
12 mars 2009 18:20
salam

ok merci encore maintenant j'ai bien saisi thumbs up

et par la même occasion je comprends maintenant pourquoi on dit le "bain maure" pour les hammam Oups

grinning smiley
N
12 mars 2009 23:35
Il y a aussi le sarrasin qui désigne une plante ou le blé noir: [fr.wikipedia.org])

Il y a la crèpe bretonne comme décrite sur ce site:[www.sports-sante.com]

Voici un extrait de ce site:

"A base de blé noir ou sarrasin, la crêpe se mange alors salée. C'est un plat consistant, on la garnit de jambon, d'œuf, de champignons, de fromage, de saucisse ou d'andouille...

Il faut remonter au temps des Croisades et donc au XII ème siècle pour trouver en France les premiers champs de blé noir. Ce sont les Croisés, combattant les Sarrasins du Moyen-Orient, qui rapportèrent de Terre Sainte les précieuses graines. Ce blé noir ou sarrasin s'adapta très bien aux sols et au climat de Bretagne. Et les Bretons prirent l'habitude de confectionner, avec ce blé noir, des crêpes épaisses et nourrissantes que l'on appelaient aussi galettes et qui enrichissaient les soupes ou les bouillons."

Pour ma part, je dirai que les Maures qui sont restés en Bretagne après la défaite contre Charles Martel qui auraient ramené les grains et la technique de la crèpe bretonne. En, fait, dans les livres d'Histoire, il est indiqué que les Maures qui étaient vaincus se cachaient dans des grottes en Bretagne allumant le feu la nuit (certainement por se réchauffer)..D'autres sont resté au sud de la France après avoir évacué NArbonne leur centre militaire....On trouve beacoup de familles Maurel, Morelli, Morel, Mauresmo, ...qui désignait les MAures...D'autres comme Abu Shaqur, .....Il y a même un endroit appelé Sainte MAure au sud ..et un coins appelée Air des Séraisains vers la sortie de Lyon direction Marseille...
p
15 mars 2009 20:43
Citation
N7abb-bladi a écrit:
LES SARRASINS DANS LA MYTHOLOGIE OCCITANE


Publié sur le site: [paratge.chez-alice.fr]

(Mise à jour du texte écrit pour Pays Cathare magazine, n° 13, janvier-février 1999, p. 80-81)

La domination d’une petite partie du Midi par les sarrasins au Moyen Âge a été courte et limitée, mais son souvenir, vivace jusqu’à nos jours dans la mythologie occitane, est à l’origine de légendes épiques ou fabuleuses.

En 711 des arabes et des berbères pénètrent en Espagne. Le royaume wisigoth s’effondre. La Septimanie, partie la plus septentrionale du royaume et correspondant actuellement aux départements des Pyrénées-Orientales, de l’Aude, de l’Hérault et du Gard, est conquise peu après. En 719 Narbonne devient le siège d’une province de l’Empire Arabe, dirigée par un wali ou gouverneur. Poursuivant leur conquête en Gaule, les Arabes se heurtent pour la première fois à une forte résistance. La dynastie carolingienne qui dirige depuis peu le royaume des Francs réagit. Charles Martel arrête la progression arabe en 732, son fils Pépin reprend Narbonne en 759, son petit-fils Charlemagne fait la conquête de la Catalogne en 801. Cependant, cette reconquête ne met pas un terme à la menace musulmane. Jusqu’au début du XIe siècle le Languedoc et la Provence subissent des raids par terre et par mer. Une tête de pont musulmane se maintient même pendant un siècle jusqu’en 972 en Provence dans le massif des Maures[1].

Cette courte occupation n’a laissé que peu de traces archéologiques. Les rares découvertes, quelques monnaies et céramiques arabes de la première moitié du VIIIe siècle, se localisent toutes sur les villes côtières, d’Agde à Château-Roussillon, et sur l’axe Castelnaudary-Narbonne. Ajoutons à cela la mise à jour près de la cathédrale de Narbonne de vestiges pouvant correspondre à une mosquée, et la découverte de quelques épaves dans le golfe de Saint-Tropez. La toponymie n’a rien gardé, exception faite du massif des Maures (sous le nom de maure ou sarrasin ou désignait autrefois les arabes et les berbères), et de la ville de Ramatuelle (de Rahmatu Allah = le bienfait de Dieu). Les nombreux toponymes en maure, tel Castelmaure dans les Corbières, désignent plus certainement un lieu ou une personne de couleur brune qu’un arabe ou un berbère. En définitive, la civilisation arabe a laissé en Occitanie des traces beaucoup plus nombreuses au Bas Moyen Âge par le biais du commerce et des croisades, qu’au Haut Moyen Âge.

Les traditions se rapportant à la domination arabe sont par contre très nombreuses. Mais malgré leur ancienneté (beaucoup sont attestées dès le XIIIe siècle)[2], ces traditions ont déformé la réalité et appartiennent à la légende. Elles se focalisent sur la période carolingienne, c’est à dire quand les sarrasins sont vaincus, et plus particulièrement sur Charlemagne qui n’a pourtant joué aucun rôle dans la reconquête du Languedoc. Dans la plupart des récits légendaire tels ceux qui appartiennent au cycle de Roland et de Charlemagne, le sarrasin est de plus réduit au rôle de faire valoir des chrétiens. Seule une sarrasine, dame Carcas, met en échec Charlemagne. Mais par sa bravoure, elle a mérité d’être chrétienne et se fait baptiser[3]. À part cette exception, le sarrasin est toujours présenté comme un barbare comme dans la légende Pech Tartare[4] . Dans la haute vallée de l’Aude on employait encore au XIXe siècle des expressions comme brutal comme un sarrasin, sauvage comme un maure[5]. Il est souvent assimilé à l’homme sauvage ou à l’ours dans un certain nombre de rites liés au carnaval. À Fenestrelle[6], dans les Alpes italiennes de langue occitane, le matin du carnaval, les habitants sont invités à partir à la recherche d’un sarrasin caché dans les bois. Ce sarrasin est en réalité un jeune qui s’est déguisé et noirci la figure au charbon. Capturé par les jeunes, il est amené devant un tribunal qui l’accuse de tous les maux de l’année. Condamné à être pendu, on lui passe la corde au cou. Mais sa femme, tenant un enfant dans les bras, se précipite devant les juges pour implorer leur pardon. Émus, les juges s’en remettent à la décision de la foule qui fait grâce au sarrasin. On l’admet avec sa famille dans la communauté et tout se termine par des chants et des danses. Ce rite témoigne-t-il de l’intégration dans les Alpes de sarrasins venus du massif des Maures ?
(..)
Suite....

salam aleikoum

on n'en finit pas d'apprendre, je n'étais pas du tout au courant de l'origine étymologique de Ramatuelle

merci pour toutes ces infos winking smiley
!!*!! le seul chat autorisé sur ce forum
ok
30 mars 2009 17:36
Il est vrai que la venu de ces conquérants en france laissa une trace indélébile dans notre histoire. Ce qui est impressionant, c'est la mémoire qu'ont eu les gens de relater un fait si prompt tant d'année après.

Mon professeur, ma aussi dit en plaisantant qu'il n'y avait pas que les arabes que l'on avait arrêté à Poitier, mais aussi les magnétoscopes japonais.:C

En tout ca bravo pour la présentation...



Modifié 1 fois. Dernière modification le 30/03/09 17:43 par ok.
e
24 avril 2009 18:17
le mots sarrasins vient deu grec saracenes qui designait les arabes ayant atteint le jordanie actuelle et la syrie à l 'epoque d'alexande le grand et que les historiens prenaient pour les descendant de sara la femme de notre prophete Ibrahim ali salam
s
25 avril 2009 09:58
salam,

@ ok : il est super drôle ton prof Clap

Merci elatrach pour le complément d'enquête c'est vrai je n'aurai jamais fait le lien avec "Sara" la femme d'Ibrahim 3aleyhi salam perplexe
N
25 avril 2009 13:02
Citation
sel&poivre a écrit:
salam,

@ ok : il est super drôle ton prof Clap

Merci elatrach pour le complément d'enquête c'est vrai je n'aurai jamais fait le lien avec "Sara" la femme d'Ibrahim 3aleyhi salam perplexe

Si tu ne savais pas que le mot Sarasain pouvait venir de Sara, c'est que tu ne t'es pas concentré peut-être sur un des messages que j'ai postés auparavent dont voici un extrait:

« Les Sarrasins ainsi nommés soit parce qu’ils se prétendent descendants de Sara, soit, au dire des païens, parce qu’ils sont d’origine syrienne. Ils habitent un très vaste désert. On les appelle Ismaélites parce qu’ils sont issus d’Ismaël. Ou encore Cedar du nom d'un fils d’Ismaël. Ou encore Agaréniens d'après Agar. On les appelle à tort Sarrasins parce qu’ils se vantent de descendre de Sara. »
— Isidore de Séville, Étymologies, IX,2,57


Or on sait que Sara et Hagar sont les femmes de Sidna Ibrahim AS et qui ont donné respectivement les juifs et les arabes al mosta3riba qui descendent de Sidna Ismail AS.
s
25 avril 2009 14:51
Citation
N7abb-bladi a écrit:
Citation
sel&poivre a écrit:
salam,

@ ok : il est super drôle ton prof Clap

Merci elatrach pour le complément d'enquête c'est vrai je n'aurai jamais fait le lien avec "Sara" la femme d'Ibrahim 3aleyhi salam perplexe

Si tu ne savais pas que le mot Sarasain pouvait venir de Sara, c'est que tu ne t'es pas concentré peut-être sur un des messages que j'ai postés auparavent dont voici un extrait:

« Les Sarrasins ainsi nommés soit parce qu’ils se prétendent descendants de Sara, soit, au dire des païens, parce qu’ils sont d’origine syrienne. Ils habitent un très vaste désert. On les appelle Ismaélites parce qu’ils sont issus d’Ismaël. Ou encore Cedar du nom d'un fils d’Ismaël. Ou encore Agaréniens d'après Agar. On les appelle à tort Sarrasins parce qu’ils se vantent de descendre de Sara. »
— Isidore de Séville, Étymologies, IX,2,57


Or on sait que Sara et Hagar sont les femmes de Sidna Ibrahim AS et qui ont donné respectivement les juifs et les arabes al mosta3riba qui descendent de Sidna Ismail AS.

salam aleikoum,

si si je l'avais bien lu ce passagethumbs upgrinning smiley mais ce que je voulais dire c'est que pour moi au début j'étais loin de penser à cette origine/piste.

Merci encore
N
25 avril 2009 16:34
Citation
sel&poivre a écrit:
Citation
N7abb-bladi a écrit:
Citation
sel&poivre a écrit:
salam,

@ ok : il est super drôle ton prof Clap

Merci elatrach pour le complément d'enquête c'est vrai je n'aurai jamais fait le lien avec "Sara" la femme d'Ibrahim 3aleyhi salam perplexe

Si tu ne savais pas que le mot Sarasain pouvait venir de Sara, c'est que tu ne t'es pas concentré peut-être sur un des messages que j'ai postés auparavent dont voici un extrait:

« Les Sarrasins ainsi nommés soit parce qu’ils se prétendent descendants de Sara, soit, au dire des païens, parce qu’ils sont d’origine syrienne. Ils habitent un très vaste désert. On les appelle Ismaélites parce qu’ils sont issus d’Ismaël. Ou encore Cedar du nom d'un fils d’Ismaël. Ou encore Agaréniens d'après Agar. On les appelle à tort Sarrasins parce qu’ils se vantent de descendre de Sara. »
— Isidore de Séville, Étymologies, IX,2,57


Or on sait que Sara et Hagar sont les femmes de Sidna Ibrahim AS et qui ont donné respectivement les juifs et les arabes al mosta3riba qui descendent de Sidna Ismail AS.

salam aleikoum,

si si je l'avais bien lu ce passagethumbs upgrinning smiley mais ce que je voulais dire c'est que pour moi au début j'étais loin de penser à cette origine/piste.

Merci encore

Il faut savoir que les Arabes sont formés de 3 races différentes:

- Arabe El 3ariba
- Arabe el mouta3arriba
- Arabe El mossta3riba qui sont les descendants de Sidna Ismail AS.
N
19 mai 2009 00:27
Les sarasains étaient fort même en technologie. Il y a un livre qui le prouve:

Kitab Al Hyal ou le livre des systèmes ingénieux dont les auteurs arabes sont Banou Moussa (Fils de Moussa) et qui a été traduit en anglais en 1979 par Donald R. Hill,London England, D. Reidel Publishing Company, avec 229 illustrations.

Lire l'article sutr ce lien: [www.persee.fr]ésors&words=900&words=940&words=free
 
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