Le ministre de l'Intérieur, Nicolas Sarkozy, a noté mercredi "un progressif retour au calme, même si rien n'est encore définitivement acquis", en défendant devant le Sénat le projet de loi de prorogation de l'état d'urgence.
Le ministre a chiffré la "diminution des violences urbaines": 163 véhicules incendiés et 79 communes touchées dans la nuit de mardi à mercredi, contre 215 véhicules et 102 communes la veille.
Il a toutefois justifié la prorogation de l'état d'urgence en l'inscrivant dans une "logique de précaution, logique de prudence", assurant qu'il en serait fait une "usage mesuré, responsable et proportionné aux nécessités du rétablissement de l'ordre".
"L'heure de vérité a sonné, il s'agit de savoir si c'est l'ordre de la République qui triomphe ou si c'est l'ordre des bandes, l'ordre des barbus", a averti M. Sarkozy, ajoutant: "nous n'avons pas besoin des extrémistes".
Face à une opposition de gauche unie contre le projet de loi, il s'est plu à rappeler qu'"entre 1997 et 2002, il y a eu 25 journées d'émeutes, 25 journées de casse, et en face, zéro interpellation".
Il y a opposé l'action menée depuis trois ans: 1.600 enquêtes, 1.200 interpellations, 3.205 incarcérations, 27 millions d'euros de produits du crime saisis, 1.500 armes confisquées...
Selon le ministre, c'est cette action qui a provoqué la situation de ces dernières semaine: "les délinquants se sont rebellés". A preuve, 75 à 80% des quelque 3.000 personnes interpellées ces derniers jours étaient déjà connues des services de police.
"C'est en réalité une nouvelle société de progrès et de justice qu'il nous faut bâtir", a conclu M. Sarkozy, "c'est une nouvelle politique républicaine que nous devons, ensemble, imaginer et mettre sur pieds".
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