La stratégie des deux mains, l’une ferme et armée contre les terroristes, l’autre tendue vers l’islam modéré. Telle se veut la politique du ministre de l’Intérieur, Giuseppe Pisanu, pour lutter contre la menace terroriste qui, selon les autorités, plane toujours sur la péninsule. La semaine dernière, trois musulmans d’origine maghrébine ont été expulsés.
Ils sont soupçonnés de liens avec le terrorisme. En début de semaine, l’imam de Turin, un Marocain, a été arrêté en pleine nuit et renvoyé illico à Casablanca. Dans un communiqué laconique, le ministère de l’Intérieur italien invoquait de « graves troubles d’ordre public » et de « danger pour la sécurité de l’État ».
La presse italienne précise : surveillé par les autorités locales depuis 2000, Bouriqi Bouchta aurait notamment défendu Ben Laden lors d’un prêche au lendemain du 11 septembre 2001, ce qu’il a toujours nié. Deux Tunisiens ont été interpellés et expulsés à leur tour. Les communistes italiens du Piémont ne veulent pas d’une « guerre de religions » et soulignent le danger de récupération par ceux qui voudraient confondre musulmans et terroristes. Car ces mesures du gouvernement sont les fruits des nouvelles lois antiterroristes adoptées le 22 juillet après les attentats de Londres.
Une stratégie « énergique », dit-on au sein de la coalition, que Giuseppe Pisanu, ministre de l’Intérieur (Forza Italia), auteur du décret, entend contrebalancer par une image d’ouverture à l’islam modéré. Premier geste dans cette direction : le lancement, samedi, d’une consultation pour définir un cadre institutionnel à l’islam italien.
Un besoin jugé urgent, car, contrairement aux autres religions, l’islam ne fait l’objet d’aucune loi dans la péninsule. Mario Sciajola, responsables du centre islamique culturel d’Italie, le seul reconnu par l’État, a salué une telle initiative. La réaction des représentants d’organisations non reconnues est plus sceptique. Le président de l’Union des communautés et organisations islamiques en Italie (UCOII), Mohamed Nour, a déclaré vouloir en savoir plus avant de se prononcer. Marie Panici
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