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Salah, mon fils, mon frère
S
9 mars 2009 16:01
Depuis bientôt quatre ans un Français est détenu illégalement en Israël. Aujourd’hui, sa famille adresse une lettre à celui qui pourrait être notre fils, notre frère. Chacune, chacun d’entre-nous et tous ensemble nous avons la solution pour que Salah ne passe pas une nouvelle année loin des siens. Cela passe par la mobilisation, la pétition, lettres au gouvernement, aux élus… Cela passe aussi pas l’information, faire connaître le cas de Salah autour de nous.

La lettre qui nous a été adressée par la mère de Salah, Madame Denise Hamouri : Jérusalem le 31 décembre 2008

Salah, mon fils,

Cela fait trois ans, neuf mois et dix-huit jours que tu as été enlevé par les forces d’occupation israéliennes. C’était un dimanche, le 13 mars 2005. Tu n’avais pas encore vingt ans quand on t’a injustement dépossédé de ta liberté. Citoyen français et résident de Jérusalem, étudiant en sociologie à l’Université de Bethlehem, tu partais avec des amis pour t’amuser à Ramallah. Les soldats israéliens t’ont appréhendé au check point de Qalandya, point de passage obligé entre les villes palestiniennes de Jérusalem-Est et Ramallah. Ou plutôt kidnappé, devrais-je dire. Deux heures plus tard, ils sont arrivés chez nous. Ils ont tout retourné, saisi le disque dur de ton ordinateur. Ils sont allés jusqu’à démonter les lavabos, pour tenter de mettre la main sur des indices compromettants. Peine perdue, naturellement. Nous n’avons rien à cacher.

Pendant de longs mois, nous sommes restés sans nouvelles. C’est par la presse que nous avons appris les charges fantaisistes retenues contre toi : tentative de complot d’assassinat contre la personne du Rabbin d’extrême droite Ovadia Youssef et appartenance à un mouvement de jeunesse. Tu as été jeté dans un cachot, torturé, puis transféré de prison en prison, avant d’être condamné à sept ans d’enfermement. Inhumain, dégradant, ton procès a été reporté à 26 reprises. Il est intervenu après plus de trois ans de détention provisoire. Jamais, le tribunal militaire israélien qui t’as jugé n’a été en mesure de fournir la moindre preuve matérielle de ce qui t’est reproché. Ni armes, ni plans, ni début d’exécution dudit complot. «Mais il a avoué » me dit-on. Effectivement, comme des milliers de palestiniens pris au piège de la machine militaro judiciaire israélienne, tu as été poussé aux aveux. Le marché proposé par le procureur israélien ne te laissait guère le choix : « sept ans s’il avoue, quatorze s’il continue à nier ».

Le temps des fêtes est arrivé : Noël, ses lumières et une nouvelle année à venir.

Il est impensable que ce soit le 4ème Noël sans toi…

Mes pensées sont plus que jamais avec toi Salah, tout particulièrement dans ces moments où l’on est censés êtres sereins et joyeux. A vrai dire, tu ne me quittes jamais : depuis le moment où je dois te laisser derrière la vitre opaque du parloir ou je te rends visite, jusqu'à notre maison à Jérusalem où chaque photo, chaque objet nous rappelle que tu reviendras …Bientôt?

Tu nous manques. Ton étreinte forte me manque. Tes gestes, ta tendresse envers ta sœur Caroline et ton frère Amir nous manquent. Ton père se rappelle toujours avec affliction comment lorsque tu rentrais de la fac, tu lui demandais souvent de discuter avec toi. Il aimait que tu confies à lui.

Pendant cette période de fête où chacun devrait oublier un peu ses soucis, je pense très fort à toi, Salah et à tous ceux qui endurent l’insupportable dans l'obscurité de leurs petites cellules. Leur fête à eux, c'est leur solidarité, et l'espoir que pour les prochaines fêtes, la liberté sera leur cadeau.

Ma fête à moi, c’est ce lien invisible mais très fort qui unit mes pensées aux tiennes pendant qu’ailleurs les lumières brillent.

Meilleurs vœux, mon fils, et surtout n’oublie pas que pour tous ceux qui vivent, il y a de l’espoir.

Maman, papa, Amir et Caroline

* Cette contrainte aux "aveux", appelée en Israël « plea bargain » (accord sur le plaidoyer), n’est pas une surprise concernant un Tribunal Militaire puisque, de l’avis de plusieurs spécialistes en Droit, il n’existe pas dans l’histoire contemporaine de Tribunaux Militaire qui, dans un conflit, ait rendu une décision contraire à la demande de l’accusation. En clair, partout dans le monde lorsque la justice est prononcé par un Tribunal Militaire, l’accusé, quelque soit sa faute, quelque soit les circonstances, écope de la peine demandée par le procureur.
S
9 mars 2009 16:03
Paris outragé !

C'est à Paris, haut lieu de la Résistance à l’occupation, à la Mairie de Paris, qu'un soldat servant dans une armée d'occupation qui opprime violemment tout un peuple a été déclaré « Citoyen d’honneur de Paris ». Comme relaté précédemment sur ce blog, le Conseil de Paris à également, le même jour, rejeté une demande de citoyenneté d'honneur pour un otage franco palestinien. Un délibéré intervenu le 16 décembre 2008 pour lequel, Jean-Claude Lefort, Député Honoraire a rédigé une lettre ouverte adressée au Maire Paris, Bertrand delanoë.

Lettre ouverte / Monsieur le Maire,

Ainsi, sur proposition d’un membre du Conseil de Paris, par ailleurs député de droite tout particulièrement connu pour son extrémisme, la Ville de Paris vient-elle de décider de faire « Citoyen d’honneur » de la capitale de la France le caporal Guilad Shalit, c'est-à-dire un membre d’une armée d’occupation dont l’action meurtrière est établie depuis des décennies et des décennies et qui est condamnée internationalement, en particulier par l’ONU.

Un soldat membre d’une armée d’occupation qui opprime violemment tout un peuple déclaré « Citoyen d’honneur de Paris » – on ne pouvait pas imaginer que, sous votre mandature, pareille injure puisse être faite à la conscience humaine universelle et aux valeurs de progrès dont pourtant, vous et moi, nous nous réclamons. A Paris haut-lieu de la Résistance à l’occupation, à la Mairie de Paris où ces paroles qui y furent prononcées sont à jamais comme gravées dans ses murs : « Paris outragé ! Paris brisé ! Paris martyrisé ! Mais Paris libéré ! »

Monsieur le Maire, vous rendez-vous compte ?

Car cette décision n’a rien à voir, ni de près ni de loin, avec quelque demande que ce soit de libération dudit caporal. Il ne s’agit pas du tout de cela qui ne présente pas d’objection mais de tout autre chose. Par ce geste est ainsi glorifié un soldat qui participe à l’oppression armée de tout un peuple. C’est à peine croyable. Et pourtant c’est.

Non seulement, mais cette décision a été prise tandis que le nom d’un jeune franco-palestinien, victime précisément de cette oppression, a été cité pour être aussitôt repoussé : le jeune Salah Hamouri qui a été condamné à 7 ans de prison par un tribunal militaire israélien tandis qu’il est parfaitement innocent. Sauf qu’il est Français mais aussi Palestinien.

A son encontre ont été prononcée dans votre Conseil des phrases sentences, particulièrement honteuses, reprenant à la virgule près les attendus du « jugement » du tribunal militaire de l’armée israélienne d’occupation qui l’a condamné. Non seulement ce tribunal militaire illégitime l’a condamné sur la base d’aucun fait mais une partie de votre Conseil a fait de même ! Il a jugé et condamné à l’identique. Il n’y a pas d’autre mot pour qualifier cette situation: c’est ignoble et c’est aussi inadmissible.

Salah Hamouri, et vous ne pouvez pas ignorer ce fait, a été condamné à 7 ans de prison pour être passé en voiture devant le domicile d’un rabbin particulièrement extrémiste qui est aussi chef du parti Shas : Yossef Ovadia. Ce rabbin qui a déclaré que les arabes étaient des vipères qu’il fallait exterminer à coups de missiles et que la Shoah était de la faute des juifs de l’époque qui avaient fauté. On ne peut faire plus dans l’ignominie.

Le fait que Salah Hamouri soit passé en voiture devant le domicile de ce rabbin joint à l’accusation, infondée et non prouvée, de son appartenance au FPLP ont amené les militaires israéliens à accuser Salah Hamouri d’avoir «l’intention» de nuire à la vie de ce chef religieux. Et pour faire « bonne mesure » Salah Hamouri a été soumis au chantage suivant après avoir passé trois ans de prison sans jugement : « Ou vous reconnaissez cette intention et vous aurez 7 ans de prison ou vous refusez et ce sera une peine plus lourde ». J’étais présent sur place quand cela s’est fait. J’en atteste et en j’en témoigne.

Comme 95% des prisonniers palestiniens il a accepté de s’accuser faussement pour éviter une peine plus lourde. On ne peut appeler cela de la « justice » mais du chantage, un chantage au demeurant classique là-bas. Mais de là à ce que des membres de votre Conseil reprennent à leur compte exactement les termes de cette accusation infondée est totalement irrecevable, plus exactement : absolument condamnable. Ils se sont comportés en procureurs comme celui du tribunal militaire qui a condamné Salah. Comment accepter cela ?

J’ajoute que Salah Hamouri s’il est franco-palestinien de fait ne l’est pas de droit. En effet, comme tous les habitants de Jérusalem-Est, les autorités israéliennes, autrement appelées la « Force occupante », refusent de lui reconnaître cette nationalité palestinienne. De droit, Salah Hamouri est donc Français et uniquement Français. La seule pièce attestant de sa nationalité étant son passeport français.
S
9 mars 2009 16:05
SUITE ET FIN : Lettre ouverte / Monsieur le Maire

C’est d’ailleurs en raison de l’injustice profonde dont il est l’objet qu’un Comité national de soutien s’est constitué qui comporte nombre de vos amis politiques.

Vous aurez compris, Monsieur le Maire, l’émotion profonde et légitime qu’a provoqué cette décision assortie de cette nouvelle « condamnation » de Salah Hamouri. On ne peut tout faire dans la vie. Il est des principes intangibles. Il est une morale qui n’est pas désuète. Il est des valeurs qui ne sont ni à vendre ni à acheter. D’un seul coup d’un seul ce sont tous ces éléments qui ont été jetés dans le fossé comme de vulgaires immondices.

Il faut vous reprendre Monsieur le Maire. Paris ne mérite pas d’être mis à pareil index. Que les autorités israéliennes aient tenues à appeler notre Ambassadeur à Tel-Aviv pour le féliciter de cette décision unique au monde devrait vous conforter dans l’idée que des bornes ont été dépassées en cette affaire.

J’attends de vous, Monsieur le Maire, et de votre Conseil la réparation de cet acte hautement répréhensible qui a été commis dans la salle de votre Conseil.

Je vous prie de croire, Monsieur le Maire, l’expression de mes salutations démocratiques et distinguées.

Jean-Claude Lefort / Député honoraire
w
9 mars 2009 20:02
salam

de quelle ville de france est originaire salah?
S
11 mars 2009 14:59
Bonjour wahed,

Se que je sais, c'est que c'est un Franco Palestinien et que sa mére est originaire de Bourg-en-Bresse.
si quelqu'un a plus d'info nous sommes preneur...
s
11 mars 2009 15:25
Et bien sûr le Sarkozy préfère aller plaider auprès des autorités mexicaines le cas d'une française, Florence Cassez, interpellée en décembre 2005 dans une ferme où son fiancé mexicain, Israel Vallarta a avoué avoir séquestré plusieurs personnes...

Vous noterez, au passage, le joli prénom de son ex-fiancé, tout un symbole !
 
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