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Saisie d'une énorme quantité d'armes destinées aux insurgés syriens
s
3 mai 2012 20:48
Pris en flagrant délit de trafic d’arme, l’opposition syrienne, leurs alliés libanais et leurs appuis occidentaux, ne peuvent plus prétendre mener une "révolution pacifique" en Syrie qui a déjà fait 10000 morts : 3500 civils, autant de policiers et de militaires et un nombre égal d’insurgés.

30 avril 2012

C’est un véritable arsenal, destiné à équiper une petite armée, qui a été saisi : des milliers de fusils mitrailleurs Kalachnikov russes et de M 16 américains, des lance-roquettes de fabrication russe et américaine, des tonnes de munitions et d’explosifs, des obus de différents calibres.

Les armes ont été découvertes par la marine libanaise dans les eaux territoriales nationales dans trois conteneurs à bord d’un navire battant pavillon de Sierra Leone. En provenance de Libye, le navire a fait escale dans le port d’Alexandrie en Égypte, avant de poursuite sa route. Il a été arraisonné à 50 kilomètres au Nord de Beyrouth, au large du port de Selaata, alors qu’il se dirigeait vers le port de Tripoli. La deuxième ville du Liban est situé à moins de 30 kilomètres de frontière syrienne.

Selon des sources de sécurité libanaise, le Lutfallah II appartient à un homme d’affaires syrien dont le frère est le capitaine du navire.

Le chargement a été transporté à Beyrouth dans un convoi escorté d’une douzaine de véhicules militaires et survolé par un hélicoptère de l’armée. Onze personnes, huit syriens et trois libanais, ont été arrêtées et déférées devant la justice libanaise.

Selon des sources bien informées, les contrebandiers disposeraient de complicités au sein de parti politiques libanais, notamment le Courant du futur de Saad Hariri et les Forces libanaises de Samir Geagea. Des militants salafistes proches de l’opposition syrienne avaient par ailleurs préparés un grand dépôt à Tripoli pour y stocker les armes avant de les envoyer en plusieurs lots en Syrie via le Nord du Liban.

Les milieux politiques libanais ne manquent pas d’exprimer leur étonnement : comment un navire transportant une aussi grande quantité d’armes venant de Libye peut-il arriver au Liban en passant entre les mailles des filets de la marine israélienne et de la force navale internationale, déployée au large des côtes libanaises depuis 2006.

La complicité d’Israël et des pays occidentaux dans l’armement des rebelles syriens ne fait plus aucun doute.


New Orient News (Liban)
Rédacteur en chef : Pierre Khalaf (*)
Tendances de l’Orient No 81, 30 avril 2012.
c
3 mai 2012 22:58
quelle honte. ils pourraient au moins se laisser flinguer avec dignité. mais là, accepter des armes de l'occident, quelle honte.
je n'en reviens pas.
finalement, bachar fait bien de les passer au peloton.
G
4 mai 2012 00:01
Salam,

Si toutes les minorités utilisaient des lance-roquettes pour manifester, le monde entier vivrait dans la terreur et l'anarchie. Les syriens le soutiennent majoritairement. Mais comme Bachar al Assad est bête et méchant, il préfère flinguer toute sa population. en gros, c'est un abruti fini !
o
4 mai 2012 03:29
Bachar est un chien enrage. Faut en finir avec lui. Toute approche est benie. Les loups lybiens
sont tres motives. Que dieu les benisse. Jamais un sans deux. Apres le Q de Qaddafi on veut
le Q de Bachar.
u
4 mai 2012 08:15
Bachar est un 2 eme Kadhafi , il a causé tous ces ennuis pour la population syrienne .
s
4 mai 2012 08:25
Citation
univers2011 a écrit:
Bachar est un 2 eme Kadhafi , il a causé tous ces ennuis pour la population syrienne .

Salam,

Ne dis pas n'importe quoi, quand on sait rien on se tait.
r
4 mai 2012 13:25
Le Conseil National Syrien (CNS)créé pour détruire la Syrie est soutenu par d’anciennes puissances coloniales :la Grande Bretagne,la France,et la Turquie avec les moyens materiels et financiers de l’arabie Saoudite et du qatar entre autre. A la réunion d’Istanbul, ils ont décidé de salarier leurs tueurs d’enfants et de femmes syriennes.

Le CNS est présidé Burhan Ghalioune,de nationalité française,professeur à l’Universté Nouvelle Sorbonne 3 !!!!

Le porte parole du CNS est Bassma Kodmani ,maitresse de l’ancien patron de la DGSE !!!!!!!!!!!
s
4 mai 2012 14:58
Citation
riad-al a écrit:
Le CNS est présidé Burhan Ghalioune,de nationalité française,professeur à l’Universté Nouvelle Sorbonne 3 !!!!

Le porte parole du CNS est Bassma Kodmani ,maitresse de l’ancien patron de la DGSE !!!!!!!!!!!

Salam,

Mais non, tu n'as rien compris toi, coldman a dit que ce sont des opposants qui représentent le peuple syrien, ainsi en a décidé l'occident grinning smiley
s
4 mai 2012 15:04
L’ONU et ses observateurs, virez-les

S’il est vrai que les Russes se sont très bien rattrapés en déclarant que c’est l’opposition syrienne, composée essentiellement de groupes terroristes, et ses soutiens, Juppé, Clinton, Hamad, Erdogan et Cie, qui sapent le plan de Kofi Annan, il n’en demeure pas moins qu’ils se sont fait partiellement avoir, pour la deuxième fois depuis l’épisode libyen.

3 mai 2012

Alors qu’ils sont parfaitement au courant des moindres détails sur le terrain, qu’ils sont conscients des raisons réelles de cette mascarade dangereuse qu’est la mission de l’ancien Secrétaire Général de cette institution aussi inutile que néfaste : fournir un quelconque prétexte, que les Occidentaux recherchent depuis des mois, à une intervention étrangère sous une forme ou une autre, ils sont malgré cela tombés dans le piège que ces derniers leur ont tendu. Ils ont, avec les Chinois, voté la résolution permettant l’envoi d’observateurs dont la mission est de vérifier le respect du cessez-le-feu. Seuls les Syriens ont eu la lucidité et la fermeté nécessaires pour refuser tout observateur national d’un pays « hostile ». D’observateurs, soi disant neutres, tout le monde sait que ces gens n’en ont que le nom, et encore. Tout comme les journalistes « clandestins », pour la plupart des militants pro terroristes, voire des barbouzes, ces observateurs ne sont là que pour glaner le maximum d’informations et fournir un quelconque prétexte justifiant une intervention étrangère.

Stratégiquement, je crois que la « faute » des Russes est impardonnable. Alors que la soi-disant ASL, groupement hétéroclite de déserteurs et de terroristes islamistes, était aux abois, que l’armée nationale syrienne était sur le point de les écraser, cette résolution est venue saper tous ces efforts et sacrifices et donner un ballon d’oxygène inespéré aux terroristes. Comme par hasard et coup sur coup, on apprenait samedi dernier que les autorités libanaises ont arrêté un bateau, en provenance de la Libye, chargé d’armes et de munitions destinées aux terroristes et que les forces armées syriennes ont intercepté plusieurs bâtiments chargés d’hommes et d’armes, en provenance de la Turquie cette fois-ci, qui se dirigeaient vers la côte syrienne.

On voit dès lors clairement le but réel de cette résolution et des « observateurs » : fournir aux terroristes le temps et le répit nécessaire pour se refaire une santé, s’armer (comme l’avaient bien promis les Français et les islamistes des monarchies pétrolières).

La Russie vient donc de déclarer qu’elle et la Chine sont « d’accord à 100% » sur la Syrie et qu’il est désormais "nécessaire que les autorités syriennes puissent repousser avec fermeté les terroristes qui opèrent dans le pays". Les Russes ont ajouté que les acteurs à l’intérieur comme à l’extérieur (du pays) doivent les empêcher de recevoir le soutien qu’ils réclament. Lavrov a dit cela sans utiliser le moindre subterfuge de langage diplomatique. Juppé a dû apprécier. [[i]Romandie.com[/i] : la Syrie doit repousser avec fermeté les terroristes.]

Tout cela est bien. Ce qui serait encore mieux est que les Syriens commencent par virer les barbouzes de l’ONU, de fermer la porte à toute tentative, quelle qu’elle soit, d’ingérence dans les affaires « internes » du pays.

Juppé et les autres n’ont qu’à continuer à pester dans leur coin

Jean.- S. Gowrié -
independanceetverite.blog.tdg.ch, 01.05.2012.
r
4 mai 2012 15:52
Des images dures, mais il faut montrer au monde entier la nature des opposants en Syrie, ces images montrent les combattants de la liberté et de la démocratie version Al Qaeda lors de l'attaque de l'antenne des forces de l'ordre à Qalaat Al Hosn un village dans les environs de Homs.
Des cris d'Allah Aklbar mêlés à des insultes, une danse macabre sur les corps mutilés, une tête sans corps, une autre réduite en bouillie. Un massacre au nom du jihad, et quel jihad, contre leurs frères, jamais cette organisation barbare nommée Al Qaeda n'a appelé ses jihadistes à diriger leurs balles contre l'ennemi israelien, mais, bien au contraire, c'est contre les ennemis d'Israel qu'elle retrouve le devoir sacré.

Vous ne perdez rien pour attendre, ennemis de l'homme, de l'animal, de la terre des arbres et de tout ce qui vit, de tout ce qui est beau, amis de satan et du sang, descendants des vampires et de tous les démons, vous n'aurez pas la Syrie comme la lybie, elle sera votre tombe. Ennemis d'Allah.
[www.youtube.com]
a
4 mai 2012 16:24
Salam,

- [www.yabiladi.com]

(...) Dans le même temps, le secrétaire à la Défense, Leon Panetta, assurait, lors d’une audition au Congrès américain, que l’armée syrienne restait unie derrière le président Assad, et qu’il ne fallait pas parier sur des dissidences significatives. L’armée syrienne avait fait preuve, selon le ministre américain, de beaucoup de discipline et d’une grande efficacité.

Pas une armée de babouins...

- Les loups libyens sont très motivés.

hahahahaha Deutsches Afrikakorps? hahahaha



[www.youtube.com]



Modifié 1 fois. Dernière modification le 04/05/12 16:31 par abde12.
S
4 mai 2012 17:21
Bachar soutenu par la majorité? J'espère que c'est de l'ironie. Are you crazy

C'est le chef de la minorité chiite du pays. Les sunnites y sont majoritaires mais exclus au sein de leur propre pays.
A la guerre comme à la guerre. Ils n'auront pas leur liberté en se laissant tuer.

Après le soutien venu de l'extérieur c'est de la realpolitik personne n'aide personne sans y avoir un intêret. Ne soyons pas angéliques pour un sou.
s
4 mai 2012 19:15
Citation
lawrence87 a écrit:
Bachar soutenu par la majorité? J'espère que c'est de l'ironie. Are you crazy

C'est le chef de la minorité chiite du pays. Les sunnites y sont majoritaires mais exclus au sein de leur propre pays.
A la guerre comme à la guerre. Ils n'auront pas leur liberté en se laissant tuer.

Après le soutien venu de l'extérieur c'est de la realpolitik personne n'aide personne sans y avoir un intêret. Ne soyons pas angéliques pour un sou.

Salam,

Est-ce que tu peux étayer ce que tu avances ?
C'est bien beau de faire des commentaires mais en corroborant c'est mieux smiling smiley
c
4 mai 2012 21:04
malgré la propagande distillée par les services du boucher bachar, on ne peut que saluer tout ces syriens qui manifestent depuis plus d'un an, malgré les balles tirées par les snipers sur les manifestants pacifiques, la répression, la torture, les disparitions, les blessés achevés sur leur lit d’hôpital, les bombardements de quartiers civils.......... etc
ils sont toujours debout, défilant dans la rue avec leur fierté en bandoulière.
plus d'un an de manifestations réprimées dans le sang!
rendez vous compte du désespoir qu'il a fallut pour motiver à ce point le peuple.
alors oui, certains ont décidé de passer à la lutte armée. comment faire autrement?
et les larbins de bachar viennent maintenant nous dire "vous voyez, ils sont armés et veulent la guerre".
il faut vraiment pas avoir honte pour tenir de tels discours.
vive la syrie libre et vive le futur tombeau de bachar el assad, l'ordure.qui aura préféré le massacre des milliers de ses compatriotes au départ vers une retraite dorée.
r
4 mai 2012 21:43
les terroristes de l'asl sont incapables de tenir même quelques petites opérations militaires et sont obligés de mener une guerre terroriste. Une telle guerre est très spectaculaire, mais très inefficace en termes de résultat final. Cette ordure d’Emir du Qatar ne tardera pas à connaitre une descente aux enfers. A trop jouer au feu avec des grands, qu’il va finir par se faire avoir. Vous ne faites pas le poids face à ces géants du monde, vous n’êtes pas de leur trempe. Vous êtes jouisseurs, aimez la belle vie, le luxe, les femmes, manger copuler, c’est tout ce que vous savez faire de bon. Eux sont nés pour manigancer, calculer, et ourdir. Il y a là, un lien contre nature entre vous. Vous allez vous faire avoir comme un vulgaire lapin de garenne.
a
4 mai 2012 21:56
Salam,

Où est BHL pour habiller ces hideux en révolutionnaires romantiques? Afin de les rendre plus "présentables"? - un Arabe romantique... Une blague?
s
4 mai 2012 22:31
Citation
coldman a écrit:
malgré la propagande distillée par les services du boucher bachar, on ne peut que saluer tout ces syriens qui manifestent depuis plus d'un an, malgré les balles tirées par les snipers sur les manifestants pacifiques, la répression, la torture, les disparitions, les blessés achevés sur leur lit d’hôpital, les bombardements de quartiers civils.......... etc
ils sont toujours debout, défilant dans la rue avec leur fierté en bandoulière.
plus d'un an de manifestations réprimées dans le sang!
rendez vous compte du désespoir qu'il a fallut pour motiver à ce point le peuple.
alors oui, certains ont décidé de passer à la lutte armée. comment faire autrement?
et les larbins de bachar viennent maintenant nous dire "vous voyez, ils sont armés et veulent la guerre".
il faut vraiment pas avoir honte pour tenir de tels discours.
vive la syrie libre et vive le futur tombeau de bachar el assad, l'ordure.qui aura préféré le massacre des milliers de ses compatriotes au départ vers une retraite dorée.

Salam,

La preuve que la propagande occidentale fonctionne à merveille, tu en es le parfait exemple smiling smiley
c
4 mai 2012 23:30
si cela te fait rire............
on n'est pas dans un petit concours de blagues. plus de 10 000 morts déjà.
ha oui, c'est vrai, ce sont pas les israeliens qui bombardent des quartiers civils. c'est pas grave alors.
s
4 mai 2012 23:40
Citation
abde12 a écrit:
Salam,

Où est BHL pour habiller ces hideux en révolutionnaires romantiques? Afin de les rendre plus "présentables"? - un Arabe romantique... Une blague?

Salam,

Oublie cette m. , je te propose un article sophistiqué, sachant bien que tu es un amoureux de la littérature winking smiley
Bonne lecture.

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Un article de Fida Dakroub

Critique du discours « philanthrope » d’Alain Gresh sur la Syrie
.
3 mai 2012

Cet article fait suite à :
« Critique du discours « philanthrope » sur la Syrie ou Misère du Discours : "Le calife de sang" »

Généralités

La Démocratie démocratique, si élevée qu’elle se sache au-dessus de la « Masse arabe », ressent pour elle une infinie pitié. Tant la Démocratie démocratique a aimé la « Masse arabe » qu’elle a envoyé son Fils unique – le Printemps arabe –, afin que tous ceux qui croient en lui ne soient pas perdus, mais qu’ils aient la vie démocratique.

Dans le discours "philanthrope" sur la Syrie, les analystes assidus auraient conclu, ironiquement, qu’un spectre hante le monde arabe : le spectre de la Démocratie démocratique. Déjà la Démocratie démocratique est reconnue comme une puissance par toutes les puissances du monde arabe. Toutes les puissances du vieux monde arabe se sont unies en une Sainte-Alliance pour traquer ce spectre : « le pape et le tsar, Metternich et Guizot, les radicaux de France et les policiers d’Allemagne » [1].

Évidemment, les analystes assidus auraient parodié, ici, Marx et Engels dans « Le manifeste du Parti communiste ».

Alain Gresh : « Les chemins de la liberté »

Dans un article intitulé « Les chemins de la liberté » [2], paru dans Le Monde diplomatique, Alain Gresh [3], tout en lisant le « Printemps arabe », isole la soi-disant « révolution » syrienne de son espace historique, économique et culturel arabe, et l’implante dans un habitat culturel exotique. Autrement dit, lorsque monsieur Alain Gresh parle de la « révolution » syrienne, il se semble fortement convaincu que la métempsychose constitue un fait réel, une étape plus avancée sur « les chemins de la liberté » ; sinon comment expliquer la réincarnation des orateurs de la première Révolution française en personnages de la Sainte-Révolution syrienne ; comment expliquer l’ascension de monsieur Burhan Ghalioun au rang des Archanges de la Révolution de 1789 ; comment justifier le fait que l’émirat salafiste de Baba Amr s’est métamorphosé en la Commune de Paris, et le chef d’État-major de la soi-disant « Armée syrienne libre », le colonel Riyad Al Asaad, s’est réincarné en Louis Rossel [4] ; si ce n’est pas par la grâce du discours « philanthrope » de M. Gresh.

La « révolution » syrienne calquée sur les Révolutions françaises :

Premièrement et à plus forte raison, la « conversion » des faits réels en objets désirés dans le discours de M. Gresh – que ce soit innocent ou décidé – sert, en premier lieu, à émouvoir des sensibilités profondes chez le lecteur français, fier de son héritage révolutionnaire de 1789, de 1830 et de 1848 ; et à donner, en deuxième lieu, une certaine légitimité historique à la soi-disant « révolution » syrienne. Ainsi dans le discours de M. Gresh, Riyad al-Chafqa s’identifie avec Robespierre, Bassma Kodmani s’habille en Louise Michel [5] et Burham Ghalion joue le rôle de Camille des Moulins :

« Assistera-t-on, comme en 1848 en Europe, à l’écrasement du « printemps des peuples » ? Nombre de commentateurs s’y résignent. Ce pessimisme englobe pêle-mêle ceux qui pensent que les Arabes ne seront jamais mûrs pour la démocratie ; ceux qui agitent une fois de plus la menace islamiste ; ceux qui s’enferment dans le temps médiatique : toute lutte qui s’étend sur plus d’une semaine est dans une « impasse », toute crise qui se prolonge sur plus d’un mois « s’enlise ». Pourtant, en juillet 1790, un an après la prise de la Bastille, la France était encore une royauté et l’Europe paraissait immobile » [6].

Évidemment, un lecteur non familier de la réalité des choses au Proche-Orient pourrait réagir positivement à un tel discours « alternatif » à la réalité des choses. Par contre, ceux qui connaissent bien la problématique culturelle et ethnique des sociétés proche-orientales ne peuvent, sous n’importe quelle circonstance, accepter des énoncés pareils ; car le conflit sur le Proche-Orient, en général, et la crise syrienne, précisément, sont plus compliqués que la formule alchimique dont nous présente, ici, M. Gresh ; une sorte de composition poétique, qui mélange, dans un même alambic, le réel et le fictif, l’imaginaire et l’historique.

Deuxièmement, nous trouvons utile, ici, de souligner que l’Europe a pu établir son système démocratique bourgeois grâce à un long processus historique d’évolutions et de contradictions économiques entre forces productives et rapports de production, menant à un affrontement de groupes sociaux bien définis pour le contrôle et la possession des moyens de production. Nous parlons ici de groupes sociaux se déterminant par des types de revenus précis : la rente foncière, le profit et le salaire ; autrement dit, l’aristocratie, la bourgeoisie et le prolétariat. Cependant, en Syrie, comme toute autre société musulmane, le processus historique de l’évolution sociale des classes sociales a suivi un trajet différent au trajet européen ; par conséquent, voir en l’émergence de l’émirat islamiste de Baba Amr un soulèvement des quarante-huitards [7] et des barricadiers de la Commune de Paris met le texte cité ci-devant hors toute crédibilité objective.

En plus, si avec le soulèvement islamiste salafiste armé de Homs le 1789 [8], pour ainsi dire, a une fois commencé, tel que nous le confirme monsieur Alain Gresh dans son discours « philanthrope » sur la Syrie, il ne faudra pas attendre longtemps pour que se produise un 1793 [9].

Pourtant, M. Gresh continue son discours révolutionnaire « alternatif » à la réalité des choses ; il écrit :

« La volonté unitaire des manifestants et leurs revendications citoyennes de liberté, de justice sociale et de démocratie ont permis, en partie, de déjouer ces manœuvres de diversion, d’aller de l’avant, d’approfondir les conquêtes. Le « printemps des peuples » est d’autant moins terminé que les discours les plus extrémistes ont été marginalisés » [10].

Mieux encore, M. Gresh calque la réalité syrienne du XXIe sur l’Histoire de France des XVIIIe et XIXe siècles et commit, par conséquence, une erreur méthodologique « grave » à l’œil d’un critique assidu ; car pour un tel critique, même si Charlie Chaplin portait un manteau noir comme celui d’Abraham Lincoln, cela n’entraine pas à conclure qu’Abraham Lincoln était le grand-père de Charlie Chaplin.

Le réel objectif et l’objectif réel de la « révolution » syrienne

Troisièmement, cet écartement que subit la « révolution » syrienne de son réel objectif – tel qu’exprimé dans le discours « philanthrope » de M. Gresh – l’écarte, en effet, de son objectif réel, et mène le lecteur à des conclusions fautives. Par contre, en lisant la « révolution » syrienne selon ses propres conditions historiques et géopolitiques, nous pouvons en tirer des conclusions solides concernant l’objectif réel d’une telle soi-disant « révolution » ; un objectif qui convoite d’abord la destruction de la Syrie, ensuite son démembrement en une multitude d’entités et de cantons religieux et ethniques, qui s’entretueraient jusqu’à la fin des jours. C’est cet objectif précis qui se cache derrière le ballet burlesque de la soi-disant « révolution » syrienne ainsi que derrière le discours « philanthrope » des soi-disant « amis » du peuple syrien ; d’abord détruire la Syrie, car ce pays constitue le dernier « Krak des Chevaliers » [11] face aux projets expansionnistes de l’impérialisme mondial au Proche-Orient ; ensuite la démembrer en une multitude de cantons religieux et ethniques.

À fortiori, après la perte de la Palestine (1948), l’incendie du Liban (1975 – 1990), la sortie de l’Égypte (1978) et de la Jordanie (1994) du conflit israélo-arabe, la destruction de l’Irak (2003), la sécession du Soudan Sud (2011) la démolition de la Libye et le chaos du Yémen (2011), seule la Syrie se tient encore debout dans l’arène de l’amphithéâtre étatsunien, en refusant de crier « Ave, Imperator, morituri te salutant » [12]. Ceci nous mène à conclure que les puissances atlantiques, coalisées aux émirats et sultanats de la péninsule Arabique, se trouvent incapables de tolérer, encore plus, la présence d’une Syrie résistante à leurs projets expansionnistes.

Certainement, en disant ceci, nous ne revendiquons point un monopole sur l’invention de l’huile de poisson ; au contraire, M. Gresh aurait pu arriver à la même conclusion s’il avait appliqué, dès le début, la « règle de trois » [13] sur la réalité syrienne et proche-orientale.

Quatrièmement, la démolition totale de la Libye par les bombardements massifs de type « humanitaire » des forces de l’OTAN, d’un côté ; et par les accrochages militaires entre les différentes fractions des « mousquetaires » du Conseil national de transition (CNT), donne un exemple vivant de ce que pourrait devenir la Syrie une fois les « cavaliers » du Conseil national syrien (CNS) auront mis en œuvre la « Démocratie démocratique ». Nous faisons appel, ici, au dicton souvent utilisé dans les rues de Damas et de Beyrouth : « s’il est vrai que nous ne sommes pas morts encore, il est non moins vrai que nous voyons bien le sort de ceux qui étaient déjà morts ». Les Syriens sont convaincus plus que jamais que la « Démocratie démocratique » promise par l’impérialisme n’est en vérité qu’un « Cheval de Troie », une malédiction de type pharaonique menant à une destruction totale de leur pays ainsi qu’à son démembrement.

Les « voyous » du régime

Pourtant, le summum de la désinformation discursive continue dans l’article de M. Gresh lorsqu’il ajoute :

« En Syrie, incapable de répondre aux aspirations populaires, le régime baasiste arme la minorité alaouite dont il est issu, tandis que quelques groupes salafistes sunnites tentent de transformer le mouvement de protestation en lutte contre “les infidèles” » [14].

Cinquièmement, il devient indispensable de souligner, ici, le choix des mots utilisés dans l’énoncé ci-dessus. D’abord, M. Gresh parle de « l’armement » de la minorité alaouite comme fait réel « a capite ad calcem » ; par contre, il déclare que l’armement des groupes salafistes n’est qu’une « tentative » probable de « quelques » groupes « insignifiants ». Remarquons ici l’absence de toute allusion à la déclaration des émirats islamistes dans les villes syriennes tombées sous la main des groupes armés. En faisant cela, l’auteur détourne la réalité objective du conflit en Syrie en un imaginaire subjectif basé sur un credo fictif :
1) d’abord, les protestations sont, pour ainsi dire, d’une nature pacifiste suivant le modèle des démocraties bourgeoises raffinées de l’Europe ;
2) le « despote » de Damas, après avoir senti le danger s’approcher de son « harem », armait ses « voyous » alaouites ;
3) suite à l’écrasement militaire du mouvement pacifiste, « quelques » groupes salafistes « insignifiants » – c’est-à-dire quelques jouvenceaux – « tentent » à modifier le déroulement du mouvement pacifiste. Soulignons aussi le choix de l’adjectif « quelques » et du verbe « tenter ».

Un peu plus loin sur « les chemins de la liberté », M. Gresh emploie un discours narratif pour décrire les personnages du ballet burlesque de la « révolution » syrienne, il écrit :

« Un tract du 1er juin à Hama donne des instructions précises aux manifestants : évitez tout désordre ; respectez les bâtiments publics ; abstenez-vous d’insulter ou de provoquer les forces de l’ordre. “Nous protestons contre l’oppression, nous ne voulons opprimer personne.” »

Au contraire du « Tract du premier Juin », qui fait appel au « Placard de la Commune de Paris », les images, les vidéos, les informations en provenance de Homs et de Hama montrent des « bains de sang » perpétrés par les insurgés « Communards », dont parle M. Gresh, ciblant les membres des minorités ethniques et religieuses [15]. Pourtant, nous continuons à lire dans « Les chemins de la liberté » :

« Qui sont les gens agglutinés autour de nous ? L’un est diplômé de philosophie, l’autre médecin, un troisième ingénieur. Ils assurent tous vouloir l’avènement d’un régime « civilisé » et, en premier lieu, la fin de l’arbitraire et de l’humiliation, le respect de leur dignité (karama). « Ils peuvent tout nous prendre, mais pas la karama. » (…) Tandis que se poursuit notre discussion, de jeunes volontaires collectent les poubelles dans la rue [16]. »

Soulignons, d’abord, dans le paragraphe ci-dessus, l’exotisme littéraire tel qu’il est concrétisé dans la modalité du pérégrinisme [17] et du xénisme [18] : « Ils peuvent tout nous prendre, mais pas la karama » (sic). Ainsi, le mot arabe « karama », qui veut dire tout simplement « dignité », prend, grâce à son emploi pérégrinitique et xénitique, une dimension exotique, plutôt totémique.

Sixièmement, jusqu’à présent, la plupart des troubles et des actes de violence contre le gouvernement syrien ont eu lieu dans des régions rurales et dans des villes mineures. En effet, les premières violences ont eu lieu à Daraa, qui est une ville du sud-ouest de la Syrie. Cette ville n’est pas indiquée sur la carte géographique de la Syrie ni mentionnée, évidemment, dans l’Atlas du monde. C’est une ville frontalière, dont la population ne dépasse les 75 000 habitants. La majorité de ses habitants forment un mélange unique de bédouins, de bergers, de sous-prolétaires, de laboureurs journaliers et des besogneux qui travaillent temporairement dans des métiers marginalisés et précaires. L’économie de Daraa est rurale, et la bourgeoisie éclairée, dont parle M. Gresh, ne semble pas aller avec l’ensemble de la mosaïque sociale des régions rurales de la Syrie. Ceci dit, notons que notre intention ne vise point à dénigrer la population de Daraa ni celle de Homs, mais plutôt à démontrer la souplesse du discours « philanthrope » sur la Syrie, qui se veut « révolutionnaire ». D’ailleurs, faire un transfert de la révolution de 1848 aux actes de violence et de vengeance bédouine éclatés spontanément dans une région rurale, dont les relations sociales restent encore d’une nature bédouine, un tel transfert démontre, en effet, une intention voulue de manipuler les masses et de diriger l’opinion publique à accepter une guerre éventuelle contre la Syrie. Par conséquent, le texte cité ci-devant perd son objectivité ainsi que son crédibilité ; surtout lorsque nous constatons que ni les clans bédouins de Daraa ne sont des descendants des quarant-huitards ni le Conseil national syrien n’est l’héritier du Comité Central de la Garde Nationale [19].

L’ironie de l’Histoire

Dans les « Vorlesungen über die Geschichte der Philosophie », Hegel fait la remarque suivante en liaison avec son interprétation de l’« ironie socratique » : « Toute dialectique fait ressortir ce qui doit ressortir, comme devant ressortir, laisse se développer toute seule la destruction interne : ironie générale du monde ».

En guise de conclusion, ceux qui se sont vantés d’avoir fait des « révolutions printanières » se sont toujours aperçu le lendemain qu’ils ne savaient pas ce qu’ils faisaient, les « révolutions » faites ne ressemblant absolument pas à l’image de celles qu’ils voulaient faire. C’est ce que Hegel appelle l’ironie de l’Histoire.

Face au discours « philanthrope » sur la Syrie, il ne nous reste que le cri du Fils de David pour nous soulager dans notre malheur :

« Eli, Eli lama chabqtani ! » ; Mon Dieu, Mon Dieu, pourquoi m’as-Tu abandonné ! [20]


Fida Dakroub, Ph.D - 1 mai 2012.
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Docteur en Études françaises (UWO, 2010), Fida Dakroub est écrivaine et chercheure, membre du « Groupe de recherche et d’études sur les littératures et cultures de l’espace francophone » (GRELCEF) à l’Université Western Ontario. Elle est l’auteur de « L’Orient d’Amin Maalouf, Écriture et construction identitaire dans les romans historiques d’Amin Maalouf » (2011).


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