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Saïdia, station fantôme
C
30 novembre 2009 22:42
· 5 mois après le lancement: hôtels, restaurants et golfs fermés

· Des acquéreurs anglais exigent la restitution de leur argent

· Les écolos dénoncent la dégradation accélérée de la plage

LA station balnéaire de Saïdia n’en finit pas de faire parler d’elle! Cinq mois à peine après son lancement en juin, le site pilote du Plan Azur suscite des remous.
Toujours pas de plaques signalétiques pour trouver son chemin. Les parcours golfiques (124 ha) sont inexploités. Les deux hôtels de 5 étoiles, la médina d’une vingtaine de magasins et les restaurants fermés, zéro animation… «La station est morte depuis septembre», témoignent plusieurs sources sur place.
Après deux mois d’exercice (juillet et août), les deux hôtels Barcelo et Iberostar -respectivement de 614 et 485 chambres- ont fermé leurs portes en attendant des jours meilleurs! Les deux établissements devraient rouvrir en mars ou avril 2010. «Deux mois d’exercice par an sont-ils suffisants pour rentabiliser des investissements aussi lourds?», s’interrogent des opérateurs. Faute de clients, plusieurs artisans et commerçants, ayant loué des magasins dans la médina de la station, se plaignent car ils doivent coûte que coûte s’acquitter d’un loyer mensuel.
Depuis septembre, d’aucuns parlent de station fantôme: «De nombreux efforts ont été entrepris à la veille et pendant les Assises. Mais juste après la visite royale, le site a été déserté».
L’ire des écologistes reprend aussi. Le mouvement Esco Esco (Espace de solidarité et de coopération de l’Oriental) revient à la charge. Il dénonce la face cachée d’une offre balnéaire d’apparence séduisante, le non-respect de «la nature, l’environnement, les écosystèmes, la faune et la flore».
Les écolos de l’Oriental parlent déjà d’une dégradation avancée du site. En plus de la déforestation, de la rupture du cordon dunaire, de la destruction du littoral et autre désertification…, une régression accélérée de la plage de Saïdia a été constatée ces derniers mois. «L’érosion de la côte se fait à une vitesse plus accélérée que prévu», fustige le mouvement. «Le retrait de la ligne de côte se fait inexorablement au détriment de la plage», ajoute-t-il. De l’avis même des promoteurs du projet, «pour les besoins de développement des composantes de la station, des impacts ont eu lieu sur la faune et la flore du site». A ce titre, il a été décidé de mettre en place un observatoire de la nature et de la biodiversité, la construction d’un centre d’éducation environnementale ou encore la plantation des zones rasées.
D’ailleurs, un collectif d’associations écolo baptisé «L’écoloplateforme du Nord» vient de mettre une vidéo sur Youtube qui dénonce les dégâts écologiques irréversibles in situ en présence d’une délégation de députés verts français, dont la sénatrice Alima Thierry Boumediane. Un dossier exhaustif qui démontre l’impact écologique des aménagements touristiques sur cette partie a été remis à la sénatrice concernant la dégradation du littoral. La députée a promis de faire tout son possible pour porter cette affaire au Parlement européen.
Pour éviter l’ensablement du site, des évacuations en quantités importantes de sable sont effectuées au vu et au su de tous. De leur part, les riverains dénoncent des opérations de pillage de sable dans la zone.
Plus encore, ils pointent du doigt l’installation d’une vingtaine de cafétérias en béton qui, pourtant, «ont obtenu des autorisations pour occupation temporaire» au centre-ville. Mais depuis quand les constructions en béton relèvent-elles de l’occupation temporaire?
Le comble, «le conseil communal de Saïdia n’a jamais autorisé ces constructions», signalent plusieurs sources ayant requis l’anonymat. Mais qui se cache alors derrière ces autorisations?
Autre problème et non des moindres, une vingtaine d’acquéreurs anglais se plaignent toujours des retards de livraison de leurs villas. Aujourd’hui, et suite à la crise internationale, ils exigent carrément la restitution de leur argent auprès de la SAS (Société d’aménagement de Saïdia, filiale de Fadesa). Des plaintes ont été déposées à ce sujet auprès du Tribunal d’Oujda. Le dossier est entre les mains de Me Salima Faraji, avocate à Oujda. «Aujourd’hui, les villas sont prêtes ainsi que les permis d’habiter. Mais suite à la crise internationale, une vingtaine d’acquéreurs anglais exigent la restitution de leur apport qui est de 900.000 DH», confirme l’avocate.
Plus grave encore, l’épineux problème des eaux usées. De sources concordantes, la station d’épuration n’est pas opérationnelle. Du coup, les rejets menacent considérablement le SIBE (site d’intérêt écologique et biologique) de la Moulouya. Sur site, l’on se plaint d’odeurs pestilentielles en plus des formations de flaques importantes d’eaux dès qu’il commence à pleuvoir.

.....
C
30 novembre 2009 22:43
Pour rappel, L’Economiste avait déjà sollicité l’avis des autorités locales sur l’impact d’un tel projet sur l’environnement. Réponse: la probabilité d’une menace écologique n’est pas rejetée en bloc par les autorités et le promoteur, mais elle est contrebalancée par l’argument développement économique: «Avoir un souci écologique est un signe de bonne santé. Il est évident qu’il y a des déséquilibres lorsqu’on privilégie le béton à la nature. Mais il faut faire des choix», avait précisé le wali d’Oujda qui se disait sensible au discours écologiste. En revanche, «entre la préservation d’une tortue et la création d’une dynamique économique dans la région avec, à la carte, pas moins de 50.000 nouveaux emplois, et une recette de quelque 5 milliards de DH», le choix est vite fait.
A l’origine, avait rappellé le wali, le site en question n’a jamais focalisé l’attention de qui que ce soit. «C’était il y a quelques années une zone marécageuse qui rapportait zéro dirham à l’Etat». Les autorités ne rejettent pas l’argument écolo mais demandent aux «détracteurs d’étayer leurs critiques par des arguments qui ont une rigueur scientifique».

Marina et jerricans algériens


Invraisemblable! Toute une marina de 800 anneaux, qui plus est considérée parmi les 3 premiers ports de plaisance de la Méditerranée, ne dispose pas de station d’approvisionnement en carburant. Du coup, plusieurs yachts, bateaux de plaisance anglais et espagnols d’une valeur de 20 à 30 millions de DH ne trouvent pas le gasoil spécial à la marina, encore moins une station-service dédiée. Pour éviter la panne sèche, pas beaucoup de choix. Ce sont les bidons de 5 litres et jerricans remplis de carburant de contrebande en provenance d’Algérie qui sauvent la mise, témoignent plusieurs personnes. «Cela n’existe nulle part au monde. On ne s’amuse pas à ouvrir une marina sans la station de fuel», fustige le propriétaire d’un yacht.

Allergiques aux médias!


Depuis le reportage diffusé par France 5 sur les déboires de la station balnéaire en juin dernier, les journalistes seraient devenus persona non grata à Saïdia. De sources concordantes, «les autorités sont devenues allergiques aux médias». Pour faire correctement son reportage, désormais le journaliste doit se munir d’une autorisation spéciale ! Une consoeur hollandaise a même fait, le 19 novembre, les frais d’un contrôle musclé des autorités pour avoir pris des photos autour du SIBE. Ses photos ont été entièrement détruites.

leconomiste
C
30 novembre 2009 22:49
«Cela n’existe nulle part au monde. On ne s’amuse pas à ouvrir une marina sans la station de fuel», fustige le propriétaire d’un yacht.


cette phrase résume pas mal ce qui se passe souvent, dans l'importe quel secteur au maroc.
n
1 décembre 2009 11:07
Bonjour.je me suis rendu cette année à Saidia.Je dirais c'est de la folie et cela veut tout dire.je suis outré de voir ce littoral saccagé .çà va être trop long à raconter mais je vais résumer tout ce que j'ai vue en vous disant que c'est affolant.
1 décembre 2009 12:24
Citation
Cafard du Bled a écrit:
«Cela n’existe nulle part au monde. On ne s’amuse pas à ouvrir une marina sans la station de fuel», fustige le propriétaire d’un yacht.


cette phrase résume pas mal ce qui se passe souvent, dans l'importe quel secteur au maroc.

Et dire qu'on nous taxait de toutes les pestes juste parce qu'on dénonçait la sauvagerie du bétonnage et l'amateurisme qui ont régné sur ce projet.
k
1 décembre 2009 14:20
Citation
Ali_ben_barri a écrit:
Citation
Cafard du Bled a écrit:
«Cela n’existe nulle part au monde. On ne s’amuse pas à ouvrir une marina sans la station de fuel», fustige le propriétaire d’un yacht.


cette phrase résume pas mal ce qui se passe souvent, dans l'importe quel secteur au maroc.

Et dire qu'on nous taxait de toutes les pestes juste parce qu'on dénonçait la sauvagerie du bétonnage et l'amateurisme qui ont régné sur ce projet.

partout dans le Maroc, et pas uniquement ce projet. il suffit de voir comment les villes se développent dans l'anarchie totale. les marocains n'ont rien à appris de l'expérience des autres. Aujourd'hui, ils construisent des grandes banlieues, de véritables bombes à retardement qui exploserons dans 20 ans, même avant.
s
2 décembre 2009 09:35
Et pourtant un deuxième projet du plan azur fonctionne à merveille(mazagan), je dirais que saidia n'a pas marché à cause des habitants de cette région.
2 décembre 2009 09:43
Citation
sid1007 a écrit:
Et pourtant un deuxième projet du plan azur fonctionne à merveille(mazagan), je dirais que saidia n'a pas marché à cause des habitants de cette région.

bjr
é agadir il on tout denature chantier fantome tout les travaux arrete
s
2 décembre 2009 09:50
Citation
charles1 a écrit:
Citation
sid1007 a écrit:
Et pourtant un deuxième projet du plan azur fonctionne à merveille(mazagan), je dirais que saidia n'a pas marché à cause des habitants de cette région.

bjr
é agadir il on tout denature chantier fantome tout les travaux arrete

Bonjour, je ne suis pas au courant, je parle de mazagan car j'ai vu de mes propres yeux, je peux être au courant sur d'autres sites au maroc si nous avions des journalistes à la hauteur de critiuqer ce qui ne va pas..au lieu de nous emm..erder avec cette libertés de presse...
c
2 décembre 2009 09:54
Citation
sid1007 a écrit:
Et pourtant un deuxième projet du plan azur fonctionne à merveille(mazagan), je dirais que saidia n'a pas marché à cause des habitants de cette région.


Le promoteur Kisler ce n'est pas n'importe qui...


Fadesa a fait faillitte...
B
3 décembre 2009 09:26
lorsque j´ai lu cet article, je me suis aussi dit quel gaspillage!
mais voila la prise de position d´un responsable sur le meme journal:

Station Saïdia: Le groupe Addoha rassure

Entretien avec Jawad Ziyat, DG du groupe, en charge du projet Saïdia

· Désistement des Anglais, marina, épuration… les explications

· Le fonds Madaef acquiert le 3e hôtel de la station

- L’Economiste: Comment vous expliquez que la marina de Saïdia ne dispose pas encore de sa station de carburant?
- Jawad Ziyat: Je tiens à préciser que nous avons un accord qui a été signé l’été dernier avec Afriquia. La mise en place d’une station in situ est programmée. Celle-ci sera aux normes internationales et opérationnelle début janvier 2010. Il fallait laisser passer la saison estivale et les travaux au port, avant d’enclencher ce chantier. D’ailleurs, les travaux de la station vont démarrer la semaine prochaine. En attendant, des camions d’Afriquia approvisionnent les grands bateaux. Quant aux petits bateaux, ils sont alimentés par des jerricans qui rentrent au port après avoir été visés par les services de la Douane avec bons et factures à l’appui.
- Les hôtels et golfs sont fermés à tel point que l’on parle de station fantôme…
- Dans le tourisme, il faut intégrer l’idée qu’il y a deux types de resorts. Ceux qui fonctionnent 12 mois. C’est le cas pour Charm Al Cheikh. Ce qui est lié directement à l’ensoleillement. La seconde offre est plutôt saisonnière. Et c’est le cas pour Palma de Mallorca dont 60% des hôtels ferment l’hiver. Je rappelle aussi que 50% des hôtels Iberostar ferment durant cette période. Dans l’offre saisonnière, nous avons aussi de grandes destinations comme la Turquie, la Grèce, la Croatie, la Bulgarie… où tous les hôtels Iberostar ferment l’hiver. Pour le cas du Maroc, si nous devions raisonner d’un point de vue purement touristique, nous aurions intérêt à concentrer notre activité plutôt dans le Sud. Par souci d’ancrage territorial, d’équilibre régional, de création de richesses et de répartition équitable du développement, les pouvoirs publics ont mis l’accent sur Tanger, Tétouan et Saïdia dans le cadre du plan Azur. Mais les contraintes du climat ne sont pas les mêmes. Ceci ne veut pas dire qu’il faut tout fermer. Des réunions ont été tenues entre les gestionnaires des deux hôtels de Saïdia et le ministère du Tourisme pour voir comment gérer ces contraintes. A partir de là, la décision a été prise de fermer les deux hôtels pour une réouverture en mars. Le temps de compléter la formation du personnel. Il ne faut pas oublier non plus que la commercialisation d’un hôtel demande 6 à 9 mois. C’est la moyenne des TO pour programmer un produit. Ceci dit, dans quelques années, nous pourrons tabler sur 12 mois.
Aujourd’hui, nous sommes en phase de lancement, une période test. Il faut donc prendre le temps de franchir un palier.
- Mais pourquoi les restaurants sont fermés?
- Sur ce point, je précise que la marina compte huit restaurants ouverts, trois boutiques d’équipement nautique, deux chantiers navals et une école de voile. Pour sa part, la Médina avait démarré avec 40 magasins. Aujourd’hui, une vingtaine sont ouverts dont des banques, des franchises… Au total, 34 commerces sont opérationnels. Sur ce registre, il ne faut pas perdre de vue que la station vient de démarrer et le projet est parti ex nihilo.
- Qu’en est-il des Anglais qui exigent la restitution de leur apport?
- Le désistement des Anglais n’est pas lié uniquement au projet de Fadesa. C’est le cas aussi pour d’autres promoteurs. Nous avons mené une étude récente, et il s’est avéré que ces désistements de la clientèle anglaise se sont également produits de manière massive en Espagne et au Portugal. C’est dire que ce problème est plus lié à une conjoncture internationale difficile, marquée par les pertes d’emplois, l’impossibilité de lever des fonds ou de faire des plus-values… qu’à une station comme celle de Saïdia. En même temps, quelque 150 Anglais ont versé des acomptes dans un projet de notre groupe à Tanger. Mieux encore, aujourd’hui, d’autres Anglais viennent de signer leur contrat pour l’acquisition de villas à Saïdia. Ce qui renseigne que les désistements ne sont pas liés au Maroc, mais à un contexte de crise et une conjoncture des plus difficiles.
- Où en est la station d’épuration des eaux usées?
- La construction de la station d’épuration est un chantier lourd qui se fait à travers plusieurs phases. La première phase a démarré il y a quelques mois. Les travaux de l’Onep se poursuivent et nous aurons une station de traitement en bonne et due forme en 2010. A ce moment-là, la station traitera non seulement les eaux usées du site touristique, mais également de l’ensemble de la ville de Saïdia.
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Un 3e hôtel opérationnel en juillet
«Nous confirmons l’ouverture en juillet 2010 d’un troisième hôtel 5 étoiles de 450 chambre
...suite sur leconomiste
s
3 décembre 2009 11:43
Finalement ce n'est pas si grave que ça..qui vivra verra
 
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