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Saïd Haddou, l'Arabe" du peloton
S
26 juillet 2009 14:13
LE MONDE / Le Grand-Bornand (Haute-Savoie)

Loin, très loin de la saga Astana et de ses coups de surin permanents entre coéquipiers, il y a un garçon qui sourit au Tour de France et "s'éclate" avec son écurie. Un type qui fait son chemin, ses étapes, sa course sans pression, aucune, loin, très loin d'être impressionné par les vedettes du peloton et son armée de journalistes. Depuis le début de la compétition, Saïd Haddou, 26 ans, s'est trouvé une place au soleil dans le gruppetto. "Je suis content", lâche-t-il tout simplement. "J'espère au moins terminer le Tour." Le "sprinter baroudeur" de Bbox Bouygues Telecom "apprécie" chaque millimètre de goudron pour sa première Grande Boucle même si elle reste "dure, très dure". "Bon, ça fait un peu bateau, mais c'est un rêve d'être ici", raconte-t-il. Un rêve qu'il avait l'habitude de regarder devant le poste de télé.

Dans sa cité de Clamart, dans les Hauts-de-Seine, le petit Saïd se faisait "chambrer" par ses potes. Avec son cycliste – et plus tard avec ses jambes rasées – il était "la danseuse" du quartier. Quand eux allaient taper le ballon, lui allait manger du bitume. "Des amis voulaient m'accompagner", assure-t-il, mais ils auraient eu "trop honte" de se montrer en tenue de coureur… Dans les cités, les sports rois restent le football et le basket. Le vélo? Incompréhensible ! C'est une amie de ses parents – qui ont quitté l'Algérie dans les années 1970 – qui fait découvrir la petite reine au jeune Saïd, alors âgé de 7 ans: "J'ai tout de suite été attiré par ce sport." Saïd Haddou enchaîne les courses, récolte des médailles…

Après un passage dans le club formateur d'Aubervilliers, en Seine-Saint-Denis, il entre chez Bouygues en 2007. "J'avais eu beaucoup de refus de grandes équipes", explique Saïd. "Alors j'ai pris mon téléphone et appelé directement “JR” (Jean-René Bernaudeau) pour me présenter." Mais le patron de la formation le connaissait déjà. "JR" lui donne sa chance. Saïd remporte deux fois le Tro Bro Léon (en 2007 et 2009), termine 26e au dernier Paris-Roubaix qu'il rêve de gagner, se fait tester sur le Giro 2009 (163e) et gagne le droit d'être sur la Grande Boucle.

A CONTRESENS

Cette sélection fait de lui un coureur à part sur ce Tour 2009 : Saïd Haddou est le seul coureur d'origine maghrébine du peloton, le premier depuis… le début de la guerre d'Algérie en 1954. En 1913, le Tunisien Ali Neffati fut le premier coureur d'Afrique à braver le Tour, et, à 18 ans, il fut aussi le plus jeune participant, une chéchia sur la tête en lieu et place de la casquette. En 1950, vers Béziers, l'Algérien Abdel Kader Zaaf de la formation Afrique du Nord, s'écroula, victime d'une insolation. Pour le réveiller, des vignerons l'avaient aspergé de vin. La légende raconte qu'il a repris la route, saoul… à contresens.

Alors, quel effet d'être le "seul Arabe" dans le peloton ? "Il n'y a aucun problème", assure Saïd, "juste de l'étonnement. Les gens se disent: “Tiens, il y en a un”." Mais lorsqu'il gagne la première étape du Tour du Poitou-Charentes en 2006, "le soir à la télé, le journaliste parle de ma victoire. Puis, il annonce que le premier Français est arrivé à la sixième place", raconte-t-il, amusé. "Si on ne me l'avait pas dit le lendemain, je ne l'aurais même pas relevé."

[pubs.lemonde.fr]

Mustapha Kessous

Article paru dans l'édition du 24.07.09
a
26 juillet 2009 14:50
Bravo pour Said et bon courage.
Pour défendre une femme , il faut commencer par la respecter Etre tolérant , c'est faire un TOLLE A L'ERRANCE
l
26 juillet 2009 15:18
"26e au dernier Paris-Roubaix", c'est deja enorme. thumbs up
c'est vrai que les blacks et les maghrebins se bousculent pas dans le cyclisme. perplexe
 
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