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Le Rwanda rompt ses relations diplomatiques avec la France
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24 novembre 2006 20:56
LEMONDE.FR avec AFP et Reuters | 24.11.06




La décision du juge d'instruction français Jean-Louis Bruguière de mettre en cause, mercredi, de hautes personnalités rwandaises dans l'attentat contre le président Habyarimana le 6 avril 1994 a entraîné une soudaine détérioration des relations franco-rwandaises.

Kigali a annoncé, vendredi 24 novembre, qu'il avait rompu ses relations diplomatiques avec la France et donné vingt-quatre heures à l'ambassadeur français pour quitter le pays. "Nous, au gouvernement, avons décidé de rompre nos relations diplomatiques avec la France, a déclaré le chef de la diplomatie de Kigali, Charles Murigande. Nous avons ordonné à l'ambassadeur de France de quitter notre pays sous vingt-quatre heures et avons accordé aux autres membres de la mission diplomatique un délai de soixante-douze heures pour faire de même." Plus tôt dans la journée, il avait indiqué que l'ambassadeur de France à Kigali avait été convoqué afin d'expliquer "pourquoi son pays n'a cessé de nous harceler au cours des douze dernières années".


MANIFESTATIONS MASSIVES CONTRE PARIS


Le juge Bruguière a lancé, mercredi 22 novembre, des mandats d'arrêt pour "assassinats" ou "complicité d'assassinats" contre neuf proches de M. Kagamé. Il les soupçonne d'être impliqués dans l'attentat perpétré le 6 avril 1994 contre l'avion du président Habyarimana, dont la mort avait marqué le début du génocide rwandais. Le magistrat français a également recommandé des poursuites contre M. Kagamé devant le Tribunal pénal international pour le Rwanda, pour sa "participation présumée" à cet attentat.

Jeudi, des milliers de Rwandais – 25 000, selon un chiffre non officiel – ont manifesté contre Paris, qu'ils accusent de complicité de génocide. Dans les rues de la capitale, ils ont brandi des pancartes affirmant "France=génocidaire", "Arrêtez de protéger les tueurs" ou "La France hors du Rwanda". Kigali affirme aujourd'hui que les initiatives du juge Bruguière s'inscrivent dans un effort de Paris pour dissimuler le rôle que les militaires français ont joué.

Les relations franco-rwandaises restent marquées par le souvenir du soutien français au régime de l'ancien président hutu Habyarimana. Sa disparition avait été le prétexte avancé par les extrémistes hutus pour massacrer les Tutsis, à qui ils attribuaient la responsabilité de l'assassinat. Le génocide avait fait, d'avril à juillet 1994, environ 800 000 morts, essentiellement tutsis, selon l'ONU.
 
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