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rien ne va plus
16 juin 2005 16:15
Salam

Oui, il est vrai que cela fait mal de se dire que ça se passe sous nos yeux et qu'on voit rien, plutôt qu'on sait rien. La faute à qui, à quoi ? Deux choses. La première est comme le souligne l'article au début est qu'on n'a pas de chiffre officiel. Ce qui témoigne d'une carence en terme de moyens d'investigations dans le pays, d'autant que la prostitution dite occasionnelle n'aide en rien le recensement de cette population. La deuxième chose qui "fausse" notre jugement à tous est la religion. L'islam régit notre quotidien et impose une limite bien distincte entre le hram et le bon. Sachant cela, on se dit comment est-ce possible ? La morale (islam) désapprouve ce genre de conduite.
Mais, là peut-on parler encore de Dieu, de l'islam, dans toute cette débauche. On parlera plus de chitane's city, qui s'est bien installé dans des esprits, en faisant miroiter aux gens que la possession d'objets (argents, voitures, bijoux, etc) les rend heureux, procure du bonheur dans la distinction. Non, malheureusement ces malheureuses et malheureux n'y gagnent pas. Ils ont perdu leur âme (vendue avec le corps).

Je m'interesse beaucoup au sujet de la prostitution. C'est quelque chose de très parlant pour moi, qui a eu une formation de sociologue. Au travers de celle-ci, comme le montre l'article, il y a différents intervenants... En creusant bien la question, la prostitution renseigne sur le monde social, donne une idée de l'économie d'une région ou pas, interroge sur les mœurs et mentalités en place, etc. Ce phénomène que l'article décrit n'est pas nouveau et malheureusement est en constante évolution dans les pays dit en voie de développement. On peut citer les pays latinos américains, l'Afrique sub-saharienne, les pays pauvres d'Asie.
Qui dit développement dit nouveaux besoins ! En fait chaque être humain dans les sociétés actuelles épouse un modèle de réussite basé essentiellement sur le matérialisme. J'ai une voiture, une maison, des champs, des bijoux, etc. donc je suis, j'existe. En somme, si beaucoup de "filles" en arrivent à ce stade, c'est qu'il y a un malaise sociale de valorisation de leur compétence ou reconnaissance. Un phénomène retrouvé chez les jeunes diplômés sans projection dans l'avenir (donc aucun remords à avoir quoiqu'ils fassent) qui sont prêts à faire n'importe quoi pour échapper à leur condition : la "non réussite sociale" qui implique la "non existence" en tant d'individu pleinement reconnu par le "système".
Pour finir, je dirai que ce genre d'article a au moins l'avantage de prendre conscience de cette réalité là... mais reste encore à trouver les moyens à mettre en oeuvre pour la réduire et redonner une dignité à ces "moutons égarés".

Que Dieu les aide et les protège et leur montre le droit chemin en entrouvrant la lumière à temps ! Amen.

Je vous quitterais sans une petite pensée pour ces filles qui sont la plus part victimes de la misère humaine, des circonstances plus que coupables. Ne les juger pas, mais essayer de les comprendre.

Voici un texte qui leur rend hommage, écrit, il y a quelques temps.

LES CHEMINS DU PARADIS

J'ai dix-huit ans, ne me jugez pas !
Petite fille, on me maquillait déjà,
On me destinait à ce funeste sort,
À cette déchéance pire que la mort.

Je fais le bien dans le mal, servile,
Assujettie aux mots de mon Caporal.
À genoux, face aux petits soldats,
Je vais et viens dans mes combats.

Ne me jugez pas, c'est le moyen âge !
Supplice de la roue, dans le courage,
Je suis garde boue, connais le rayon,
Voilée, les routes hors de la raison.

Je fais "ça" pour ma pauvre famille.
Un déshonneur vaut plus que mille.
Ils m'ont sacrifiée pour qu'ils aient
La tête droite, quand moi, je suis penchée.

Dix-huit ans, et je fais le trottoir,
Petites impasses, rues et boulevards.
Petite fille, on me maquillait déjà,
À cette époque là, je suis morte, voilà.

Môh Tsu
13/03/2005

Salam tout le monde !
s
16 juin 2005 17:06
Très beau texte.

Ma3a salam
B
16 juin 2005 17:09
> LES CHEMINS DU PARADIS
>
> J'ai dix-huit ans, ne me jugez pas !
> Petite fille, on me maquillait déjà,
> On me destinait à ce funeste sort,
> À cette déchéance pire que la mort.
>
> Je fais le bien dans le mal, servile,
> Assujettie aux mots de mon Caporal.
> À genoux, face aux petits soldats,
> Je vais et viens dans mes combats.
>
> Ne me jugez pas, c'est le moyen âge !
> Supplice de la roue, dans le courage,
> Je suis garde boue, connais le rayon,
> Voilée, les routes hors de la raison.
>
> Je fais "ça" pour ma pauvre famille.
> Un déshonneur vaut plus que mille.
> Ils m'ont sacrifiée pour qu'ils aient
> La tête droite, quand moi, je suis penchée.
>
> Dix-huit ans, et je fais le trottoir,
> Petites impasses, rues et boulevards.
> Petite fille, on me maquillait déjà,
> À cette époque là, je suis morte, voilà.



qui l'a ecrit?
[b]Plus rien ne m'étonne[/b]
16 juin 2005 18:45
Qui l'a écrit ?
Ben, moi !

Désolé si sa contenance a choqué quelqu'un !
Il est vrai que c'est cru, mais j'ai essayé d'euphémiser le tout en jouant comme à mon habitude sur les mots. Mais les images n'en restent pas moins fortes de sens.

Môh Tsu
16 juin 2005 18:47
Môh Tsu a écrit:
-------------------------------------------------------
> Qui l'a écrit ?
> Ben, moi !


waw machallah winking smiley
" j'ai pris le train des rêves, et c'est un ange qui m'y conduit..."
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