Décès d’un citoyen à Salé suite à une intervention des éléments du GUS) Qui en est responsable ? Abdelghafour Haddad, 28 ans, est décédé, avant-hier mercredi, des suites de blessures reçues au cours d’une intervention des éléments d’un Groupe Urbain de Sécurité (GUS) effectuée au quartier Pépinière à Salé.
La version de la Direction Générale de la Sûreté Nationale, telle que communiquée à la MAP, parle d’un « individu suspect, qui, interpellé pour un contrôle routinier d’identité par les éléments du GUS, a subitement pris la fuite pour se jeter volontairement sur la devanture vitrée d’un cybercafé... Il a succombé à ses blessures à l’hôpital Avicenne à Rabat ».
Les faits, tels que relatés par des dizaines de témoins oculaires, ne corroborent guère cette version. D’après ces témoins, aux environs de 16 h 30, une voiture du GUS s’est arrêtée au niveau du café « Aït Baha » où la victime était attablée seule.
Quatre éléments descendirent du véhicule de la police et procédèrent illico à des contrôles d’identité. Obtempérant au début, le jeune homme a montré sa pièce d’identité. Mais, lorsqu’ils lui ont demandé de les accompagner, il s’est montré réticent à cette idée, objectant que c’était devenu courant qu’on l’emmène sans motif au commissariat pour le relâcher ensuite.
Yassine, frère cadet de la victime, en présence d’autres membres de la famille et d’habitants du quartier, affirme que la résistance de Abdelghafour lui a valu aussitôt de recevoir des coups violents de la part des éléments du GUS dont l’un aurait utilisé ses menottes pour lui asséner un coup sur la tête. Ce n’est qu’ensuite, d’après les témoins, que Abdelghafour a été projeté contre la vitre-paroi d’un cybercafé, et c’est cela qui aurait causé la blessure mortelle sous l’aisselle. Car le sang a aussitôt giclé de cette blessure.
A notre arrivée sur les lieux de ce que les témoins s’accordent à qualifier de bavure, les habitants du quartier venaient d’effectuer une marche spontanée à répétition vers le commissariat central de Salé.
La première personne que nous avons eu à interroger nous confia, très émue, qu’il s’agit de la part de la victime d’un délit de faciès, et que Abdelghafour était célèbre dans le quartier depuis le jour où, ayant trouvé un portefeuille contenant 2000 dhs, il s’était mis en quatre jusqu’à tomber sur son propriétaire à qui il l’a restitué intact.
Au moment où nous mettons sous presse, nous avons appris que le parquet de Salé a commis trois médecins pour procéder à l’autopsie et a répondu favorablement à la demande d’entendre des dizaines de témoins oculaires. Une pétition était par ailleurs en cours d’élaboration par les habitants du quartier pour dénoncer ce qu’ils qualifient de « bavure policière ». M. SEDRATI
Il faut lutter contre ces éléments qui n'ont aucun respect pour les citoyens. Ces GUS se comportent apparemment comme des mafiosis, en dehors de tout cadre légal.
chargement...
+ 
