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Retenue de salaire à cause des pluies ?
14 décembre 2010 19:43
Rebonjour,

Retenue de salaire à cause des pluies ?

A cause des fortes pluies des 29 et 30 novembre, beaucoup de personnes ont été empêchées d'aller au travail mardi 30, soit parce qu'elles n'ont pas eu de moyen de transport, soit pour ne pas prendre de risque. Cette absence est-elle considérée comme injustifiée et donc assimilée à une faute grave ? L'entreprise doit-elle retrancher une journée de salaire aux absents ?


En fait, ces personnes n’ont pas renoncé de leur gré à leur devoir d’aller au travail, mais elles étaient certainement dans l’impossibilité de regagner leur lieu de travail, voire dans l’impossibilité de solliciter une autorisation d’absence préalable à cause justement des pluies torrentielles, ce qui est d’ailleurs qualifié de force majeure. Il suffit de revenir à l’article 269 du DOC pour s’en convaincre.

En effet, l’article 269 du DOC définit la force majeure comme étant «tout fait que l’homme ne peut prévenir, tels que les phénomènes naturels (inondations, sécheresses, orages, incendies, sauterelles), l’invasion ennemie, le fait du prince, et qui rend impossible l’exécution de l’obligation.

N’est point considérée comme force majeure, la cause qu’il était possible d’éviter, si le débiteur ne justifie pas qu’il a déployé (ici il s’agit du salarié) toute diligence pour s’en prémunir».

N’est pas également considérée comme force majeure la cause qui a été occasionnée par une faute précédente du débiteur.
Manifestement, toutes les caractéristiques de la force majeure sont réunies. Partant, cette absence ne peut en aucun moment constituer une absence injustifiée, assimilée à une faute grave, car justement elle est justifiée, et suffisait à elle seule de mettre les salariés, ou certains d’entre eux dans l’impossibilité de regagner leur travail, à cause du blocage de la route, de l’indisponibilité des moyens de transport, voire de l’envahissement des domiciles par les eaux de pluie.

Dans ce cas, l’employeur ne peut sanctionner les salariés en retard ou absents en raison des intempéries, et procéder à leur licenciement, car il sera un licenciement abusif.

Quant au versement du salaire pour ce genre d’absence, malheureusement, le code du travail n’a pas apporté une réponse claire et catégorique, de sorte qu’il appartient aux parties de trouver une solution équitable en tenant compte des circonstances particulières, car une fois acquise, la «force majeure» n’est pas sans conséquences : le salarié n’est certes plus tenu d’assurer sa prestation de travail, mais l’employeur n’est plus tenu non plus de le rémunérer. Voilà pour le principe.

Néanmoins, l’article 54 de ce code dans son dernier alinéa (4) assimile ces absences à des jours de travail effectif. «Sont considérées comme périodes de travail effectif : les périodes où l’exécution du contrat de travail est suspendue, notamment pour cause d’absence autorisée, de maladie ne résultant pas d’un accident de travail ou d’une maladie professionnelle, de fermeture temporaire de l’entreprise par décision administrative ou pour cas de force majeure».

En somme, sauf dispositions conventionnelles plus favorables, l’employeur n’est pas tenu de rémunérer les heures d’absence des salariés, sauf quand elles sont dues ou causées par le travail, notamment un accident de travail.

En pratique, pour éviter une retenue sur salaire, l’employeur propose de déduire cette absence des congés payés, ou de récupérer des heures supplémentaires en accord avec les salariés concernés.
merci
T
15 décembre 2010 15:02
Citation
latif jarir a écrit:
Rebonjour,

Retenue de salaire à cause des pluies ?

A cause des fortes pluies des 29 et 30 novembre, beaucoup de personnes ont été empêchées d'aller au travail mardi 30, soit parce qu'elles n'ont pas eu de moyen de transport, soit pour ne pas prendre de risque. Cette absence est-elle considérée comme injustifiée et donc assimilée à une faute grave ? L'entreprise doit-elle retrancher une journée de salaire aux absents ?


En fait, ces personnes n’ont pas renoncé de leur gré à leur devoir d’aller au travail, mais elles étaient certainement dans l’impossibilité de regagner leur lieu de travail, voire dans l’impossibilité de solliciter une autorisation d’absence préalable à cause justement des pluies torrentielles, ce qui est d’ailleurs qualifié de force majeure. Il suffit de revenir à l’article 269 du DOC pour s’en convaincre.

En effet, l’article 269 du DOC définit la force majeure comme étant «tout fait que l’homme ne peut prévenir, tels que les phénomènes naturels (inondations, sécheresses, orages, incendies, sauterelles), l’invasion ennemie, le fait du prince, et qui rend impossible l’exécution de l’obligation.

N’est point considérée comme force majeure, la cause qu’il était possible d’éviter, si le débiteur ne justifie pas qu’il a déployé (ici il s’agit du salarié) toute diligence pour s’en prémunir».

N’est pas également considérée comme force majeure la cause qui a été occasionnée par une faute précédente du débiteur.
Manifestement, toutes les caractéristiques de la force majeure sont réunies. Partant, cette absence ne peut en aucun moment constituer une absence injustifiée, assimilée à une faute grave, car justement elle est justifiée, et suffisait à elle seule de mettre les salariés, ou certains d’entre eux dans l’impossibilité de regagner leur travail, à cause du blocage de la route, de l’indisponibilité des moyens de transport, voire de l’envahissement des domiciles par les eaux de pluie.

Dans ce cas, l’employeur ne peut sanctionner les salariés en retard ou absents en raison des intempéries, et procéder à leur licenciement, car il sera un licenciement abusif.

Quant au versement du salaire pour ce genre d’absence, malheureusement, le code du travail n’a pas apporté une réponse claire et catégorique, de sorte qu’il appartient aux parties de trouver une solution équitable en tenant compte des circonstances particulières, car une fois acquise, la «force majeure» n’est pas sans conséquences : le salarié n’est certes plus tenu d’assurer sa prestation de travail, mais l’employeur n’est plus tenu non plus de le rémunérer. Voilà pour le principe.

Néanmoins, l’article 54 de ce code dans son dernier alinéa (4) assimile ces absences à des jours de travail effectif. «Sont considérées comme périodes de travail effectif : les périodes où l’exécution du contrat de travail est suspendue, notamment pour cause d’absence autorisée, de maladie ne résultant pas d’un accident de travail ou d’une maladie professionnelle, de fermeture temporaire de l’entreprise par décision administrative ou pour cas de force majeure».

En somme, sauf dispositions conventionnelles plus favorables, l’employeur n’est pas tenu de rémunérer les heures d’absence des salariés, sauf quand elles sont dues ou causées par le travail, notamment un accident de travail.

En pratique, pour éviter une retenue sur salaire, l’employeur propose de déduire cette absence des congés payés, ou de récupérer des heures supplémentaires en accord avec les salariés concernés.
merci


Salam ,
J'ose juste espérer que les patrons ont eu un comportement humain envers leurs employés ...
Franchement ,je pensais que cela faisait partie du droit de retrait !

Je trouvais normal de ne pas mettre sa vie en danger pour aller travailler ...on la met déjà en danger tous les jours avec les risques d'accidents , 2 fois /jour c'est déjà beaucoup !
Quelle était pour eux " la diligence pour s'en prémunir" ? l'achat d'une bouée ? d'une barque ? ...le code du travail et des assurances ont vraiment quelques subtilités dans l'interprétation des textes ....winking smiley
16 décembre 2010 11:45
salam
Effectivement le code du travail est mal appliqué ou du tout.

L'usine où travaille mon oncle à Casa a été envahie par l'eau et la boue!
Les employés ont été sollicités pour surtout dégager l'endroit de l'eau et de la boue et le nettoyer.

Il m'a appris que personne n'a reçu un centime depuis avant l'Aid à cause des inondations et que le travail n'a pas été encore repris depuis. Donc pas de salaire. Tu travailles tu as de l'argent sinon walo, les employeurs crient qu'ils ont bcp perdu et encore pire des perte pour chaque jour non travaillé en plus des pénalités des retards contrats.

Mon oncle le pauvre, travaille, étant électo-mécanicien, son employeur profite de lui, en le faisant travailler en sous traitance! Réparer une 50 aines de gros moteurs électrique d'une autre société depuis le 2ieme jour après les inondations et ce sans un jour de repos et de 08h jusqu'à parfois 22h.

Vive le travail au Maroc! grinning smiley
[b]*[/b] 'Celui qui croit en Allâh et au Jour Dernier, qu'il dise du bien ou qu'il se taise'. [color=#3333CC]Hadith[/color] [b]*[/b] Il n'y a que les grands cœurs qui sachent combien il y a de gloire à être bon. [b]*[/b] La bonté d'un seul homme est plus puissante que la méchanceté de mille; le mal meurt en même temps que celui qui l'a exercé; le bien continue à rayonner après la disparition du juste.
 
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