Le problème est de taille, il est primordial et devrait attirer toute l'attention des responsables et des elites intellectuelles, politiques et sociales des deux pays. les jeunes du Maroc et d'Algérie ont presque totalement perdu confiance en leur élites, en leur futur et en eux mêmes !
Refus de la politique, abstention de voter, refus des élites, refus des intellectuels, déni de soi, déni des valeurs sociales et celles des réalités sociales, refus d'une lecture saine et equilibrée de la vie en général, révoltes internes et desespoir, mais aussi, Peur de s'affirmer, peur de la démocratie, refuge derrière les barrières morales ou les barrières nationales ! perte de repères, perte d'orientation, angoisses liées à l'avenir, liées à l'estime de soi, liées à la confrontation de l'autre. nous avons affaire à une panoplie d'effets et de réactions négatives, de pessimismes, de fatalisme et de desespoir.
les premiers concernés, les jeunes dont l'âge se situe entre 15 et 30 ans, de conditions modestes, et d'un niveau d'instruction moyen. Ils constituent plus de 70 % des jeunes au Maroc et en Algérie, ils vivotent grâce aux parents, aux frères et soeurs ou grâce à des petits boulots, parfois des boulots qui frisent l'illégalité, ils ont aussi plein de convictions ! Ne pas faire confiance aux intellectuels, ni aux politiciens, ni aux élites, ce sont des traitres, des salops et des vendus.
les seconds concernés, sont universitaires ! ils sont plus instruits, plus matures, mais vivent dans une précarité qui n'a rien à envier aux premiers, ils sont démoralisés, ne croient pas non plus aux elites, ni aux politiciens, ils ont une tout autre vision de leur pays et de leur avenir, ils sont plus malléables, plus influençables ( etonnament !), et ce sont aussi ceux qui déchantent le plus vite, et perdent leur illusions les premiers.
les efforts de démocratisation dans les deux pays, semblent vains lorsqu'on prend le poul de cette jeunesse. on a l'impression parfois qu'elle ne se sent plus concernée ! son quotidien en effet ne s'améliore pas pour autant, et ça fait longtemps qu'elle a appris à compter que sur elle même pour se débrouiller, et trouver à travers des compromis souvent pas trés sains ni recommandables des solutions qui l'aident à vivre ce quotidien et à supporter le gel dans lequel elle vit.
Nous avons affaire au nerf de la population de ces deux pays, ils constituent plus de 60 % de la population dans les deux cas, et ils vivent des cauchemars qui ont le même nom : chômage, précarité, ignorance, et frustrations.
les crises et inflations que connaissent les deux pays n'améliorent pas les choses, les politiciens sont plutôt incapables de toucher ces jeunes ou leur rendre service de manière à les faire changer d'avis. les parents sont là comme repère familial et comme soutient financier si on peut dire, les intellectuels ont troqué leur engagements pour leur carrières et leur propres intérêts, et les elites financières font de même, elles n'assurent ni la croissance, ni ne parviennent à résorber le chômage, et enfin les nationalismes et les conflits ainsi que les courants religieux et l'internet font le reste, occupper ces jeunes, leur donner des causes et des raisons d'être.
Mais que fait l'ecole, ou plutôt qu'a fait l'ecole ? rien d'extraordinaire, l'ecole est elle même au centre de la crise et est devenue depuis longtemps un otage comme tant d'autres institutions, que les parties s'arrachent, utilisent, manipulent et vident de leur contenu essentiel et de leur mission.
Pour restaurer la confiance des jeunes, il faudrait presque un miracle, et les nouvelles technologies ont tout l'air d'en constituer un ! en effet internet à permis à ces jeunes, même les moins instruits et les plus démunis d'entre eux, de dépasser les frontières, de brader la censure, de donner libre cours à leur désirs et rêves, et de ramener un brin de confiance en eux !
benni soit internet ! et maudits soient les institutions ! pour le moment en tous cas !
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