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La Responsabilité de l'Homme (16)
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29 mars 2005 14:31
La Responsabilité de l'Homme (16)

(Suite)

LE TEMPS, L’ESPACE... ET L’INIMAGINABLE!

Avant de débattre de ce restant de liberté, nous devons d’abord donner une définition du verbe « agir », dans ce domaine précis qui nous concerne:
Nous savons qu’il y a la parole, et ensuite l’action, et puis il y a l’acte lui-même qui découle de cette action. Chacun de ces termes a une signification particulière, différente :
La parole est le travail concerté de la bouche, de la langue, des cordes vocales, des poumons, d’un certain nombre de muscles et de nerfs, et de l’interaction des éléments de ce système supervisée et orchestrée par notre cerveau.
L’action est la résultante de la mission d’autres organes, qui travaillent et exécutent ce que "veut" l’individu.
L’acte, c’est la résultante de ces étapes, découlant de la coordination entre la parole et l’action.

* Ô vous qui avez cru, pourquoi dites - vous ce que vous ne faites pas? *
* C’est une grande abomination auprès d’ALLAH que de dire ce que vous ne faites pas! * (Assaff,V.2et3)

Le travail qu’entreprend l’Homme se décompose en trois parties: la parole, l’action, et l’acte. L’Homme peut avoir une certaine volonté sur la parole, mais il peut ne pas avoir de volonté sur l’action; pourquoi? Car l’action est soumise à des conditions qui ne dépendent pas de la volonté de l’Homme. Les premières de ces conditions, ce sont le temps « Azzaman », et le lieu « Al Makan ». Toute action a besoin impérativement de se situer dans le temps et dans l’espace, et le temps se mesure par l’écoulement des actions qui se suivent. Afin qu’une action puisse avoir lieu de la part de l’Homme, il lui faut ces deux éléments auxquels il ne peut pas échapper, le temps et l’espace. Le temps nous accompagne et constitue le tracé de notre vie, et avec lequel nous la mesurons. Il constitue la traînée et la « porteuse » de tous les événements passés dont nous pouvons identifier quelques uns: c’est notre histoire.
Tout ce qui se passe dans la Vie ne peut avoir de signification qu’accompagné de cet élément essentiel qu’est le Temps. Et le Temps n’appartient à personne ici-bas. Il existait avant nous et il nous survivra, jusqu’à la fin des « temps »! Il appartient au Créateur. Mais nous, nous n’avons aucune maîtrise sur cet élément. C’est plutôt lui qui nous maîtrise. Car gérer quelques uns de nos actes en tenant compte du temps, nous laisse bien souvent sur notre faim, car le temps, lui, a décidé de l’importance et de la quantité de ces actes, et nos capacités se trouvent ainsi bien limitées par lui, mêmes aidés par les moyens que nous pouvons mettre à la disposition de ces actes pour les « parfaire » dans une tranche de temps donnée.
Personne ne peut prétendre pouvoir arrêter l’écoulement du Temps, ni le remonter: L’Homme n’a aucune possibilité de rester enfant et ne pas grandir. Ni jeune et ne pas vieillir. On ne peut pas non plus faire revenir le temps écoulé, de façon à revivre ses années d’enfance ou vivre une époque révolue. D’autre part, personne d’entre-nous n’a de maîtrise sur le temps à venir. Comme de faire en sorte que vingt années soient passées en quelques secondes.
Et si nous n’avons pas de maîtrise sur le Temps, cela veut dire que nous ne pouvons pas non plus avoir une quelconque autorité sur les événements qui se déroulent autour de nous, et nous ne pouvons que les subir. De ce fait, toutes nos actions et ce qui émane de nous comme actes, sortent tout à fait du cercle de notre propre volonté, en rapport avec le temps. Nous ne pouvons en effet qu’évoluer dans le sens de la « foulée » du temps, en le sentant s’égrener, laissant sa trace bien évidente, ne serait - ce qu’en nous-mêmes! Nous ne pouvons considérer comme « étant le nôtre à part entière » que ce laps de temps furtif, insaisissable, qui se situe entre le Passé et l’Avenir. Mais, où se situe donc pour nous, êtres humains, le passé, et où se situe l’avenir? Essayons d’imaginer l’inimaginable:
En écrivant la dernière lettre de ce mot, elle appartient déjà au passé, et ce passé ne m’appartient plus à présent. Il est révolu depuis un laps de temps. Après la dernière lettre de ce mot, ce que je vais écrire ne m’appartient pas non plus: il se situe encore dans le futur, et je ne sais pas si les circonstances me permettront de pouvoir l’écrire, et si je ne vais pas cesser de vivre d’ici - là!
Autrement dit, l’image de la personne en face de moi n’est que la résultante des rayons de lumière que son corps réfléchit, captés par ma rétine à l’instant présent. Mais cette image appartient à présent déjà au passé puisque ce sont de nouveaux photons, à cet instant, que ma rétine a captés! Et c’est une nouvelle image de cette personne. Entre l’image passée et celle à venir, essayons - donc d’évaluer le temps qui nous reste! Il nous faut arriver à la perfection - et la perfection n’est pas d’ici-bas - et agir à la vitesse superluminique!.. C’est ce laps de temps non mesurable que l’on considère comme « étant à nous », qui nous donne le goût de vivre et la joie d’exister, et qui contient toute l’énergie et toutes les manifestations des facultés de l’être humain... C’est en fait « la pointe du crayon » avec laquelle l’homme inscrit sa trace dans le temps. Ce flash de temps est pourtant bien volatile et insaisissable pour nous. Qui en décide, et qui a pu en faire un flot de choses concrètes? C’est ALLAH, Le Tout - Puissant!
A propos de temps, j’ai lu quelque part que Saint Augustin, répondant à une personne qui lui demandait ce que c’était le Temps, aurait dit ceci: « Si vous le demandiez à quelqu’un, il sait ce que c’est; mais si vous lui demandiez de vous le décrire, il ne le sait plus! »
Si l’individu promet catégoriquement de faire quelque chose demain, nous lui disons qu’il s’est fait une promesse qu’il est probable de ne pas pouvoir tenir, car il ne possède pas le pouvoir de maîtriser le temps. Nous ne lui disons pas non plus de ne pas planifier sa vie et ses affaires dans l’avenir, mais en tenant compte de l’ensemble des facteurs ci-dessus, et surtout en ayant à l’esprit qu’en arrivant à son but, c’est son Créateur qui en a décidé. Il est le vrai maître de l’individu lui-même, le maître du Temps, et le maître de l’environnement dans lequel l’être humain évolue. Lui seul, peut faire agir pour le favoriser ou le défavoriser dans son entreprise.
En envisageant nos plans dans la vie, qu’on fasse précéder nos intentions de notre ferme croyance en le Seigneur en tant que maître absolu et Guide de toutes choses dans l’Univers. Nous devons en être convaincus dans l’humilité et la soumission au Créateur. Et nous devons implorant Son assistance pour toute entreprise que nous envisageons.
Le Temps occupe une place importante en Islam. Le Coran lui réserve une mention de choix puisque, dans une Sourat, le Seigneur a juré par le Temps, et cette Sourat porte elle-même comme titre : Al ‘Âsr (Le Temps).
Si toute action a besoin des éléments incontournables que sont le temps et l’espace, cela prouve que ces deux éléments sont les principales normes de la vie sur Terre. Si ALLAH (swt) veut bien mettre à notre disposition l’élément temps, Il peux ne pas mettre à notre disposition l’élément espace, et l’action envisagée n’a pas lieu. Cela se trouve par conséquent à l’extérieur de la zone de choix dans la vie, qui est conférée à l’Homme. Celui qui possède les deux éléments en même temps, et en est le Maître absolu, c’est Celui Qui les a créés. C’est pour cette raison que le Seigneur nous dit dans le Coran:
* Et ne dis jamais à propos d’une chose: « Je la ferai sûrement demain »,*
* sans ajouter: « Si ALLAH le veut.», et invoques ton Seigneur quant tu oublies, et dis: « Je souhaite que mon Seigneur me guide et me mène plus près de ce qui est correct.» *
(Al-Kahf,V.23&24)
Cela veut dire que l’Homme est tenu d’aborder toutes initiatives de sa part, avec une bonne part d’égard et d’humilité envers son Créateur, Maître de l’homme et de toutes choses, abstraites soient - elles ou concrètes, visibles ou invisibles, en notre monde et dans tout l’univers. Qu’il sache qu’il entre de ce fait dans un domaine qui ne lui appartient pas, et sans commune mesure avec ses capacités ou son imagination.
En envisageant d’entreprendre toute action, et en prenant des dispositions pour le faire, il faut en même temps que l’Homme, en son for intérieur, attribue l’acte ou l’action à Celui auquel tout appartient, et qu’il n’en fasse pas une exclusivité personnelle découlant de sa propre volonté. Car, en fait il a un simple rendez-vous avec l’événement qu’il désire réaliser, dans un temps qui n’est pas le sien, à un moment qui ne lui appartient pas, et dans un espace dont il n’est pas le maître absolu. Il doit se dire avec toute la force de sa conviction, qu’il l’entreprend - à tout mode de temps - avec l’aide d’ALLAH(swt), et si le Seigneur le veut (In-cha’ALLAH) .
C’est à ALLAH(swt) qu’appartient la vie de l’individu qu’Il peut laisser en vie jusqu’à ce que l’objectif soit atteint, ou interrompre sa vie avant cela. Toute l’énergie de l’Univers Lui appartient, et toute la Force, y compris celle qui se trouve en nous ou dont on peut disposer. Il nous donne de Sa Force afin que nous soyons capables d’agir dans le cadre du mandat dont Il a bien voulu nous honorer ici-bas, comme Il peut à tout moment nous enlever cette force.
Il en est bien sûr de même en ce qui concerne l’élément espace, qu’Il peut garder viable et favorable à l’exécution de nos actes, et pour que l’on puisse arriver à nos desseins, ou faire en sorte que la réalisation de ces desseins soit impossible!
Un autre élément non moins important peut interagir avec le temps et l’espace: En effet, le Créateur peut également mettre à notre service certaines de Ses créatures. Ceci afin de nous aider et faciliter la réalisation de nos actions, ou même les réaliser pour nous. Ou décider le contraire s’Il le veut, et faire en sorte que nous soyons contrariés par leur intervention, et nous n’y pourrions rien. Et, du moment que tous les éléments de l’action que nous voulons entreprendre se trouvent entre les mains de notre Créateur, sachons que, de ce fait, nous sommes dans l’obligation d’attribuer ce bénéfice et ce bienfait a Celui qui l’a fait pour nous.

(...à suivre incha Allah)
 
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