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Réfugiés syriens au Liban: guérir lentement de l'horreur
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4 juin 2012 14:52
Réfugiés syriens au Liban: guérir lentement de l'horreur

(Al Rama, Liban) Vendredi, près de 250 000 personnes ont envahi les rues de la Syrie pour manifester contre le massacre de Houla du week-end dernier. De ce nombre, plus de 45 personnes auraient été tuées. Devant l'escalade de la violence dans leur pays depuis un peu plus d'un an, près de 100 000 personnes ont fui la Syrie pour les pays environnants. Elles partent pour sauver leur vie, mais apportent dans leurs bagages une tonne de traumatismes dont elles ont de la difficulté à se défaire.

Le cauchemar d'Amina est presque toujours le même. Elle se voit dans sa maison, à Arida - près de la frontière syrienne -, avec sa famille. Brusquement, des soldats pénètrent chez elle, l'insultent et se mettent à décharger leurs armes sur ses parents, ses frères et ses soeurs. «J'entends toujours ce son terrifiant des balles», raconte l'adolescente de 17 ans.

Cette scène, Amina ne l'a pas vécue, mais elle lui rappelle un souvenir traumatisant. «C'était il y a plusieurs mois, les chars ont encerclé notre village, et les soldats sont entrés dans chaque maison. Ils ont choisi un garçon chez nos voisins, ils l'ont traîné et frappé dans la rue devant tout le monde. J'avais tellement peur pour mon fiancé qui n'était pas loin», explique la jeune femme.

Depuis quelques semaines, Amina a pu parler de ce cauchemar qui la hante à des psychologues de Médecins sans frontières (MSF). L'organisation humanitaire apporte depuis janvier un soutien psychologique aux réfugiés de l'école abandonnée d'Al Rama, toute proche de la frontière syrienne, où Amina s'est installée. Deux psychologues offrent deux après-midi par semaine des consultations individuelles ou forment des «groupes de soutien» de six à huit personnes, où chacun évoque ses traumatismes, avec un thème différent à chaque séance.

Une demi-douzaine de cas plus sévères sont suivis par un psychiatre. Pour Amina, l'arrivée de MSF a été comme une bouée de sauvetage. «Je pleurais très souvent et j'avais besoin de parler. J'avais l'impression d'être inutile dans la vie, à passer mes journées dans cette école à ne rien faire. La psychologue m'a redonné confiance, elle m'a rappelé ce qui était positif en moi, et la nouvelle vie qui m'attendait avec mon enfant», soupire la future maman, enceinte de trois mois.

«Je me suis mise à battre mes enfants»

Au premier étage de l'école, Farah vit dans une ancienne salle de classe de 20 m² avec ses trois enfants et son mari. La jeune femme de 25 ans - qui en paraît presque 10 de plus - ne cesse de tripoter un petit bout de carton dans ses mains, un foulard gris noué autour des cheveux. Depuis les premières violences en Syrie, elle n'est plus la même personne. «Je suis nerveuse, je n'arrive plus à me concentrer, je ne sais plus où j'ai posé les objets», explique-t-elle.

Son rapport avec ses proches s'est détérioré. «Je me suis mise à battre mes enfants, je ne les supportais plus. Avant, ils avaient un emploi du temps très organisé, maintenant, ils tournent en rond toute la journée, à se battre avec les enfants des voisins.»

La situation de son couple s'est aussi dégradée avec la pression économique. «Mon mari ne trouve pas de travail régulier. Nous n'avons pas d'argent, et je lui en veux. C'est tellement difficile de devoir refuser à ses propres enfants d'acheter des fruits», raconte-t-elle, la voix brisée. La jeune femme a même songé plusieurs fois à mettre fin à ses jours.

Les réfugiés comme Farah se retrouvent débordés par une suite d'événements marquants. «Ils cumulent souvent la perte d'un proche, de leur maison, le traumatisme du passage de la frontière et le stress de l'adaptation dans un autre pays», analyse Lina Issa, l'une des psychothérapeutes de MSF. «On constate surtout des troubles de l'anxiété et de fortes dépressions, mais aussi des syndromes de stress post-traumatique (SSPT)».

Ces troubles se manifestent par de l'insomnie, un repli sur soi ou des comportements autodestructeurs, certains réfugiés allant jusqu'à se mutiler violemment. «Les femmes sont plus touchées par la dépression, alors que chez les hommes, l'affirmation de soi est plus marquée, et c'est le sentiment d'insécurité qui domine», poursuit la psychothérapeute. Comme les réfugiés se déplacent très souvent, les thérapies sont courtes, de six à sept semaines en moyenne. MSF a pu suivre depuis novembre dernier 300 réfugiés syriens, sur les près de 30 000 installés au Liban. Autant dire que l'ampleur de la tâche est énorme.
g
4 juin 2012 15:01
On parle jamais assez des traumas des civils. Et ça ne se guérit pas, la personne qui subit un trauma doit faire avec.
Les médias aiment bien les chiffres que ce soit le nombre approximatif de morts ou les dégâts matériels. (ceci n'est pas une faute d'orthographe)
s
4 juin 2012 15:44
Tu nous sors d'où ce témoignage, on peut avoir la source ?

Sinon, je peux aussi te des tas de témoignages de syriens victimes, eux, des terroristes Wahhabites et autres.
 
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