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Réflexions sur « l’affaire Redeker »
b
1 octobre 2006 05:05
Dix remarques sur un « collègue », par Pierre Tevanian


Réflexions sur « l’affaire Redeker »


Les articles et dépêches sur les « menaces de mort » qu’aurait reçues le « prof de philo Robert Redeker » suite à une « tribune sur l’Islam » publiée dans Le Figaro, [1] inspirent, au « prof de philo » que je suis moi aussi, les réflexions suivantes :
1. Il va de soi que de telles menaces sont injustifiables. Rien ne justifie ni la mise à mort, ni même le recours à des simples menaces, contre qui que ce soit, quels que soient les griefs qu’on peut concevoir. Y compris si ces griefs sont fondés.

2. Les propos racistes, pas plus que n’importe quel crime ou délit, ne justifient ni la mise à mort ni les menaces de mort. Ils se combattent judiciairement (en portant plainte), idéologiquement (en produisant et en diffusant un contre-discours argumenté) et politiquement (en organisant des actions collectives de protestation, de sensiblisation ou de boycott). Je parle à dessein de propos racistes : comme certaines des caricatures danoises, comme le pamphlet d’Oriana Fallacci intitulé La rage et l’orgueil, l’article de Robert Redeker qui semble avoir provoqué les menaces de mort va bien au-delà du droit à mes yeux inaliénable à la « critique des religions » ou au « blasphème ». Cet article relève du pur et simple racisme. Il ne cesse d’essentialiser deux « blocs » homogènes qui ne correspondent à aucune réalité, « l’Occident » et « l’Islam », au mépris de la diversité des courants, des évolutions, des tensions, des conflits et contradictions internes qui traversent depuis toujours ces deux « entités ». Il hiérarchise ces deux « essences », l’Occident incarnant ce que l’humanité a produit de meilleur, et l’Islam incarnant le pire. « Jésus est un maître d’amour, Mahomet un maître de haine » [sic !] D’un côté, une « ouverture à autrui, propre à l’Occident » [sic !] qui « se résume ainsi : l’autre doit toujours passer avant moi » [sic !] De l’autre, « l’islam tient la générosité, l’ouverture d’esprit, la tolérance, la douceur, la liberté de la femme et des mœurs, les valeurs démocratiques, pour des marques de décadence. » ! [2] Robert Redeker conclut enfin en soulignant bien, pour les lecteurs qui n’auraient pas compris ses sous-entendus, le lien qui s’impose entre phobie de « l’Islam » et phobie des musulmans : « Haine et violence habitent le livre dans lequel tout musulman est éduqué, le Coran ». On ne saurait être plus clair : c’est bien tout musulman qui est sous-éduqué et donc sous-humanisé, ou pire : éduqué et humanisé sur un mode pervers, dans un système de normes régi par la haine et la violence.

3. Robert Redeker n’est pas, en matière de racisme anti-musulmans, à son coup d’essai. En novembre 2001, déjà dans Le Figaro, il essentialisait déjà « l’Islam », présentait cette « essence » comme fondamentalement mauvaise (« l’idéologie la plus rétrograde », « une régression barbarisante ») et soulignait déjà aussi le lien entre phobie de l’Islam et phobie des musulmans, en affirmant que « l’Islam installe au plus intime de chaque musulman la paralysie de l’intelligence ».

4. Au regard de la violence raciste de ses écrits, on peut à bon droit s’étonner que M. Redeker n’ait pas été jusqu’à présent convoqué devant les tribunaux. On peut à tout le moins s’étonner que les autorités académiques n’aient pas suspendu, pour d’évidentes raisons d’ordre public autant que d’éthique pédagogique, ce provocateur irresponsable. Les écrits de ce monsieur sont en effet en tous points contraires avec les principes de liberté, d’égalité et de fraternité censés animer l’école de la république. Des propos équivalents à ceux de Robert Redeker sur les Juifs (« Le judaïsme installe la paralysie de l’intelligence au plus intime de chaque juif » ; « Jésus est un maître d’amour, Moïse est un maître de haine », « Haine et violence habitent le livre dans lequel tout juif est éduqué, la Torah ») vaudraient sans doute, et à juste titre, à leur auteur une suspension immédiate. On est en droit d’exiger de l’institution la même intransigeance avec le racisme anti-musulman.

5. Si Robert Redeker n’a pas sa place à l’école publique, il déshonore aussi, plus spécifiquement, la corporation des professeurs de philosophie. Notre discipline est en effet censée former nos élèves à la réflexion, à la rigueur conceptuelle, au refus des généralités, des amalgames et des préjugés. Loin, très loin du « doute hyperbolique » de Descartes, de la passion nietzschéenne pour les « nuances », du questionnement et du « Je sais que je ne sais pas » de Socrate, Robert Redeker se dispense de toute interrogation, de tout doute et de toute nuance, et véhicule sans le moindre complexe les pires stéréotypes. Doublement ignorant, ignorant sur « l’Islam » et ses innombrables déclinaisons, et ignorant de sa propre ignorance, il nous gratifie du « Je les connais, moi » qui est le cri de ralliement de tous les racistes. Il les connaît, lui, les musulmans. Incapable de cet élémentaire bon sens qui comprend que « l’Islam » n’est pas un bloc homogène, pas plus que « l’Occident », Robert Redeker n’est pas non plus capable de faire la différence entre un leader religieux et un simple fidèle, entre un pratiquant ordinaire et un fanatique, entre une autorité politique et une population civile. Il ne connaît qu’un seul personnage : un personnage spectral, aux contours étonnement fluctuants, qui se nomme « l’Islam », et dans lequel viennent se fondre tous les musulmans, quelle que soit leur obédience, leur école, leur statut social, leurs options idéologiques, leurs actes. Le « philosophe » ne recule pas même devant des sophismes aussi grossiers que celui-ci : l’interdiction du string sur les rives de Paris-Plage cet été découlerait d’une « islamisation des esprits » !

6. Faut-il en rire ? Faut-il en pleurer ? On serait tenté de rire de la bêtise de tels propos, s’ils ne venaient mettre de l’huile sur le feu en se surajoutant à un avalanche quasi-quotidienne de sarcasmes ou d’injures à l’égard de « l’Islam » et des musulmans, sur fond de précarité sociale et de discriminations en Europe, de misère, de dictatures et d’« Ordre Mondial » oppressif au Maghreb et au Moyen-Orient. Ne pas rire, ne pas déplorer, ne pas haïr, mais comprendre, disait un authentique philosophe, nommé Baruch Spinoza. Posons nous donc quelques questions : quel intérêt un Robert Redeker trouve-t-il à publier de telles invectives ?

7. Une première piste, psychologique et sociologique, figure dans l’astucieux et souvent désopilant roman publié par « Y.B. » en 2002 et intitulé Allah Superstar. Dans ce roman, qui s’avère chaque jour un peu plus visionnaire, le narrateur est un jeune banlieusard qui se dit lui-même « d’origine difficile » et « musulman pratiquement ». Nourri de culture télévisuelle, il découvre que le chemin le plus court vers les « 15 minutes de célébrité » dont parlait Andy Warhol n’est pas la Star Academy mais une espèce d’Islamophobic Academy : une provocation antimusulmane, qui provoquera immanquablement un tollé médiatique, suivi d’une fatwa ou de menaces de mort, à leur tour surmédiatisées, et voilà comment, du jour au lendemain, n’importe quel galérien se retrouve sous le feu des projecteurs, élevé au rang de héros de la liberté d’expression. Tel n’est-il pas le plan de carrière qui a assuré le succès d’Oriana Fallacci aussi bien que celui de Jack-Alain Léger, Michel Houellebecq, Chahdorrt Djavann et maintenant Robert Redeker : des tâcherons sans talent, écrivains médiocres et (à l’exception de Michel Houellebecq) médiocrement connus et appréciés du public comme de la critique, qui finissent par s’offrir une petite heure de gloire à peu de frais en publiant un brulôt islamophobe ?

8. Une autre piste est politique, et je laisse la question ouverte : quel intérêt a-t-on à souffler sur les braises et à provoquer ainsi à la haine antimusulmane ?

9. À l’heure qu’il est, la police se charge d’assurer la sécurité de Robert Redeker. Des enquêteurs tentent de retrouver la trace, pour le sanctionner, de l’auteur du mail de menaces. Cette mobilisation policière est nécessaire, mais elle n’est pas suffisante. L’éducation nationale doit prendre ses responsabilités [3] Les associations antiracistes doivent prendre les leurs [4]. Chaque acteur du système médiatique doit s’interroger sur la complaisance dont ce système a fait preuve jusqu’à présent à l’égard de l’islamophobie, qu’elle soit militante ou histrionique [5] Enfin, chacun d’entre nous, musulman, chrétien, juif, athée, agnostique, doit s’astreindre à la vigilance, à l’effort de comprendre et au courage de parler, afin de débusquer le racisme partout où il s’insinue, et de le combattre par les seuls moyens éthiquement défendables et politiquement efficaces : le droit, la pensée et l’action politique.

10. Tous, enfin, méditons cette question que posait le jeune Marx : « Qui éduquera les éducateurs ? »

Pierre Tevanian
"Si les singes savaient s'ennuyer ils pourraient devenir des hommes." (Goëthe)
m
1 octobre 2006 08:08
Jusqu'où doit aller la liberté d'expression??
b
1 octobre 2006 13:25
bonne question.

mais surtout, peut on s'exprimer sans fondements, ou avec des arguments d'une petitesse évidente, au nom de la liberté d'expression?

je dirai, de façon personnelle, que les propos de redeker n'appartiennent pas à un débat d'idées (pour moi). il s'exprime en tant que philosophe; or ses idées sont dénuées de tout raisonnement et pensée philosophiques, ce qui décrédibilise encore plus son texte.

honnêtement, je ne vois pas bien l'intérêt de laisser publier de telles idées (si on peut parler d'idées).
je voudais ne pas avoir à penser que cette publication coïncide avec une certaine image que l'on voudrait donner d'une certaine religion, à un moment donné précis. j'éviterai donc de jouer le jeu de la victimisation, et de hurler à l'islamophobie.


si redeker lui-même pouvait nous donner les raisons pour lequelles il a écrit son brûlot, cela nous avancerait peut-être un peu plus... encore faudrait-il être capable d'aller au bout de ses idées.
"Si les singes savaient s'ennuyer ils pourraient devenir des hommes." (Goëthe)
D
1 octobre 2006 13:32
....7. Une première piste, psychologique et sociologique, figure dans l’astucieux et souvent désopilant roman publié par « Y.B. » en 2002 et intitulé Allah Superstar. Dans ce roman, qui s’avère chaque jour un peu plus visionnaire, le narrateur est un jeune banlieusard qui se dit lui-même « d’origine difficile » et « musulman pratiquement ». Nourri de culture télévisuelle, il découvre que le chemin le plus court vers les « 15 minutes de célébrité » dont parlait Andy Warhol n’est pas la Star Academy mais une espèce d’Islamophobic Academy : une provocation antimusulmane, qui provoquera immanquablement un tollé médiatique, suivi d’une fatwa ou de menaces de mort, à leur tour surmédiatisées, et voilà comment, du jour au lendemain, n’importe quel galérien se retrouve sous le feu des projecteurs, élevé au rang de héros de la liberté d’expression. Tel n’est-il pas le plan de carrière qui a assuré le succès d’Oriana Fallacci aussi bien que celui de Jack-Alain Léger, Michel Houellebecq, Chahdorrt Djavann et maintenant Robert Redeker : des tâcherons sans talent, écrivains médiocres et (à l’exception de Michel Houellebecq) médiocrement connus et appréciés du public comme de la critique, qui finissent par s’offrir une petite heure de gloire à peu de frais en publiant un brulôt islamophobe ?....

PAS FAUX ! C'est complètement ça. Bien vu !

..L’éducation nationale doit prendre ses responsabilités [3] Les associations antiracistes doivent prendre les leurs [4]. Chaque acteur du système médiatique doit s’interroger sur la complaisance dont ce système a fait preuve jusqu’à présent à l’égard de l’islamophobie, qu’elle soit militante ou histrionique [5] Enfin, chacun d’entre nous, musulman, chrétien, juif, athée, agnostique, doit s’astreindre à la vigilance, à l’effort de comprendre et au courage de parler, afin de débusquer le racisme partout où il s’insinue, et de le combattre par les seuls moyens éthiquement défendables et politiquement efficaces : le droit, la pensée et l’action politique...


Belle conclusion ! A méditer.

Que fait S.O.S racisme, le MRAP etc... ?


Merci Bulle pour cet arctile.

Ps : Qui est Pierre Tevanian ?
Vivre sous occupation, c'est l'humiliation à chaque instant de sa vie ... Résister à l'occupation, c'est vivre libre !Aujourd'hui Gaza, demain Al-Qods !
b
1 octobre 2006 13:45
bonjour Djenine,


pierre tevanian est professeur de philosophie dans un lycée de seine saint-denis smiling smiley.

je crois que ce genre de propos est d'autant plus grave qu'il émane d'un acteur éducatif. là où le rôle du professeur (de philosophie en l'ocurrence un peu plus), est d'aiguiser l'esprit à développer une pensée critique constructive (dans un sens très large), lui échoue complètement.

c'est avant tout le statut de celui qui s'est exprimé qui me fait réagir, plus que les idées en elle-même.
"Si les singes savaient s'ennuyer ils pourraient devenir des hommes." (Goëthe)
D
1 octobre 2006 13:50
Bonjour Bulle !

Il est vrai que ce fonctionnaire de l'éducation nationale doit être sanctionner par sa hiérarchie pour " incitation à la haine raciale".

Ces propos sont grave !

Qu'est-ce qu'il attend le De Robien ?


" Allah superstar " ! Mdr !
Vivre sous occupation, c'est l'humiliation à chaque instant de sa vie ... Résister à l'occupation, c'est vivre libre !Aujourd'hui Gaza, demain Al-Qods !
l
1 octobre 2006 14:40
tevanian fait partie des "indigenes de la republique", cette gauche pro voile et tutti quanti.
Robert Redeker est un ancien collaborateur de l'"huma", un militant anti fn et aussi à pro choix (defense de l'avortement). de gauche donc.
b
1 octobre 2006 14:49
Citation
l'européen a écrit:
tevanian fait partie des "indigenes de la republique", cette gauche pro voile et tutti quanti.
Robert Redeker est un ancien collaborateur de l'"huma", un militant anti fn et aussi à pro choix (defense de l'avortement). de gauche donc.


la question pour moi n'est pas de me placer du point de vue d'une mouvance politique. j'ai précisé les raisons de mon indignation (le mot est un peu fort).
le texte de tevanian contient des questions justes, qui ont lieu d'être posées. on peut, de façon subjective, en outre, ne pas être en accord avec ses réflexions.

par conséquent, peu m'importent les choix politiques de l'un et de l'autre...quoique ta référence à "prochoix" n'arrange pas les choses selon moi, mais c'est un avis personnel.
"Si les singes savaient s'ennuyer ils pourraient devenir des hommes." (Goëthe)
B
1 octobre 2006 15:17
la question qu'on devrait se poser est la suivante:

Est-ce que l'incitation à la haine des musulmans en occident doit-etre:

1) tolérée
2) punie
3) encouragée

parce que la lecture de l'article de ce monsieur ne va certainement pas pousser les gens à aimer ou au minimum se montrer tolerant vis à vis du musulman lambda

en lisant ce texte je me suis senti moi meme diabolisé, puisque selon l'auteur, on a du m'inculquer la Haine et la viloence depuis mon plus jeune age

et qu'est ce qu'il nous propose ce monsieur comme traitement à ce probleme? nous demander, à nous musulmans, de choisir entre renier sa foi musulmane (qui constitue le mal absolu) et la deportation?
l
1 octobre 2006 15:59
Citation
bulle a écrit:
Citation
l'européen a écrit:
tevanian fait partie des "indigenes de la republique", cette gauche pro voile et tutti quanti.
Robert Redeker est un ancien collaborateur de l'"huma", un militant anti fn et aussi à pro choix (defense de l'avortement). de gauche donc.


la question pour moi n'est pas de me placer du point de vue d'une mouvance politique. j'ai précisé les raisons de mon indignation (le mot est un peu fort).
le texte de tevanian contient des questions justes, qui ont lieu d'être posées. on peut, de façon subjective, en outre, ne pas être en accord avec ses réflexions.

par conséquent, peu m'importent les choix politiques de l'un et de l'autre...quoique ta référence à "prochoix" n'arrange pas les choses selon moi, mais c'est un avis personnel.


c'était juste pour info, pour se faire une idée de ces personnages. prochoix est une reponse de gauche aux integristes religieux qui luttent contre la contraception et l'avortement. rien de plus.
a
1 octobre 2006 16:35
Citation
l'européen a écrit:
tevanian fait partie des "indigenes de la republique", cette gauche pro voile et tutti quanti.
Robert Redeker est un ancien collaborateur de l'"huma", un militant anti fn et aussi à pro choix (defense de l'avortement). de gauche donc.


arretes de balancer n importe koi , qui t'as dit que les indigenes de la republique sont de gauche?????

t'as vu ca ou, je connais certains d'entre eux ils sont ni de gauche ni de droite

t'es tjrs approximatif , t'es un adepte de "l'à peu-prés-isme".
quand on sait pas de quoi on parle ,la meilleure facon, s'est de s'abstenir , sinon je t'envoies a ma signature
"L'orgueil du savoir est pire que l'ignorance"
B
1 octobre 2006 19:33
Salam aalikoum


Citation
rifton75 a écrit:
t'es tjrs approximatif , t'es un adepte de "l'à peu-prés-isme".
quand on sait pas de quoi on parle ,la meilleure facon, s'est de s'abstenir , sinon je t'envoies a ma signature



un adepte de "on m'a dit que..." smiling smiley

pour ne revenir à la reflexion, sans vouloir etre prétentieux, tout ça je le savais, pour moi c'est clair comme de l'eau de roche, mais je n'ai pas les capacités intellectuelles et l'eloquences de tevanian pour l'expliker eye rolling smiley

je n'arrive même pas à l'expliker à mes parents (je leur rabache souvent de ne plus regarder le jt de tf1perplexe)

sinon j'aime bien le "ignorant de sa propre ignorance" grinning smiley



sinon pour résumer cette reflexion je retiendrai cela

" Des propos équivalents à ceux de Robert Redeker sur les Juifs (« Le judaïsme installe la paralysie de l’intelligence au plus intime de chaque juif » ; « Jésus est un maître d’amour, Moïse est un maître de haine », « Haine et violence habitent le livre dans lequel tout juif est éduqué, la Torah ») vaudraient sans doute, et à juste titre, à leur auteur une suspension immédiate. On est en droit d’exiger de l’institution la même intransigeance avec le racisme anti-musulman. "






ps: merci Bulle pour ce post
[b]Plus rien ne m'étonne[/b]
a
1 octobre 2006 19:38
Citation
Djenine a écrit:
Bonjour Bulle !

Il est vrai que ce fonctionnaire de l'éducation nationale doit être sanctionner par sa hiérarchie pour " incitation à la haine raciale".

Ces propos sont grave !

Qu'est-ce qu'il attend le De Robien ?


" Allah superstar " ! Mdr !



Salut,

Je suis tout a fait d'accord avec Djenine !!


Rachid
D
1 octobre 2006 20:19
Salut Rachid !

Et si on lancait la star académy des islamophobes.

Pour toi quel serait le plus islamophobes de ces individus :

1) Le caricaturiste Danois

2 ) Benoît 16

3 ) Bush fils

4 ) Allmerde le sioniste

5 ) Le pecno de Redeker


0ulà le liste est longue !!


Je plaisante Rachid. smiling smiley
Vivre sous occupation, c'est l'humiliation à chaque instant de sa vie ... Résister à l'occupation, c'est vivre libre !Aujourd'hui Gaza, demain Al-Qods !
b
1 octobre 2006 22:28
je t'en prie Bass smiling smiley.

Djenine, tu ne manques pas d'imagination winking smiley.
"Si les singes savaient s'ennuyer ils pourraient devenir des hommes." (Goëthe)
D
1 octobre 2006 23:03
Citation
bulle a écrit:
je t'en prie Bass smiling smiley.

Djenine, tu ne manques pas d'imagination winking smiley.

Je vois que c'est les grandes retrouvailles ! winking smiley
Vivre sous occupation, c'est l'humiliation à chaque instant de sa vie ... Résister à l'occupation, c'est vivre libre !Aujourd'hui Gaza, demain Al-Qods !
b
2 octobre 2006 22:00
Injures et menaces : Pas en notre nom !, par Pierre Tevanian


Suite et fin des réflexions sur l’affaire Redeker


Mes « Dix remarques sur un collègue » ont été écrites « à chaud », en réaction aux premières dépêches consacrées aux menaces de mort reçues par Robert Redeker. J’espérais alors que « l’Affaire » n’allait pas prendre de dimensions démesurées. Hélas, dès le lendemain, la machine médiatique commençait à s’emballer, avec son lot de généralisations, d’amalgames et de simplifications. Le traitement médiatique et la teneur des réactions politiques, syndicales et associatives, appellent deux ultimes remarques.
1. Injures et menaces

S’il fallait résumer « l’affaire Redeker » en deux mots, ce serait : injures et menaces. Des injures ont été suivies de menaces. Plus précisément, des injures racistes, publiées dans un grand quotidien national, ont valu à leur auteur des menaces de mort par mails interposés. Or, ce qui est remarquable, c’est que si la seconde partie de l’histoire a été largement médiatisée, commentée et condamnée, aussi bien par les journalistes que par la classe politique et la « société civile », une lourde chape de silence s’est abattue sur son premier versant. Condamnation unanime des menaces de mort, appels solennels à défendre la liberté d’expression, mais rien ou presque sur le texte qui est à l’origine de l’affaire, et sur son profond racisme. Tout se passe donc comme si on nous sommait de choisir entre la non-violence et l’antiracisme, entre la réprobation des menaces de mort et celle de l’incitation à la haine anti-musulmane - alors que rien n’a jamais empêché qui que ce soit d’être à la fois non-violent et anti-raciste. Il est en d’autres termes tout à fait possible de protéger un homme menacé de mort sans nécessairement le soutenir - et il est même nécessaire de le protéger sans le soutenir lorsque lui-même soutient des thèses racistes.

En dehors des associations ou des personnalités musulmanes, seul le MRAP, et de manière plus claire la Ligue des Droits de l’Homme, ont su condamner le recours à la violence sans taire pour autant le caractère irresponsable et inacceptable des propos de Robert Redeker. En revanche, le principal syndicat enseignant, la FSU [1] s’est contenté, dans son communiqué du 29 septembre, d’émettre des réserves : les menaces sont dénoncées comme inacceptables « quoi que chacun puisse penser du contenu de cette tribune... » [2]. Interrogé par des journalistes, le secrétaire général de la FSU, Gérard Aschieri, est allé à peine plus loin en marquant de la distance en son nom propre, mais sans aller jusqu’à exprimer de l’hostilité : « Je suis loin de partager ses idées, c’est une évidence ». Il y a donc désaccord, mais pas d’opposition radicale. Et de racisme, il n’est en tout état de cause pas question. Le communiqué de la FSU affirme « sa volonté de défendre sans réserve la liberté d’expression », « dès lors qu’elle reste dans le cadre de la loi ». Implicitement, les propos de Robert Redeker sont donc rangés du côté des « opinions » licites, et non du côté des injures racistes.

Au-delà de cette complaisance, c’est l’existence même d’un communiqué de la FSU sur une affaire de menaces de mort qui pose problème. En effet, s’il est légitime que Gérard Aschieri, comme n’importe quel citoyen, réprouve la pratique des menaces de mort, il n’y avait en revanche aucune raison de réagir en qualité de responsable syndical, et moins encore d’adopter une position syndicale et de diffuser un communiqué sur ces menaces de mort. Car c’est ce qui se passe sur le terrain scolaire qui justifie la prise de position d’une organisation spécifique comme un syndicat enseignant ; or, en l’occurrence, le problème des menaces était extérieur au terrain scolaire : ce n’est pas à école que les injures ont été proférées, et rien n’indique que des élèves sont impliqués. La FSU n’avait donc aucune raison de prendre publiquement position [3]. Il y avait certes un lien, dans toute cette affaire, avec le terrain scolaire : c’était le fait que Robert Redeker avait signé sa tribune raciste en tant que « Professeur de philosophie », en mentionnant même le nom de son lycée ; et réciproquement, le fait que des élèves soient confiés, au sein de l’école de la république, à l’auteur de textes racistes. Il y avait là un vrai problème d’éthique pédagogique, sur lequel un syndicat enseignant comme la FSU avait son mot à dire. Mais c’est précisément sur ce point que le syndicat a choisi de rester muet.

L’ambiguité atteint son summum lorsque, pour conclure, la FSU demande solennellement que « tout soit fait pour que l’Ecole reste un lieu de formation de l’esprit critique, de respect des autres et de tolérance ». On voit certes en quoi des menaces de mort peuvent être contraires à l’esprit critique, au respect des autres et à la tolérance, mais on ne voit pas en quoi, dans cette affaire, l’esprit critique, le respect et la tolérance ont été mis en péril au sein de l’espace scolaire. Il ne s’est strictement rien passé au lycée où Robert Redeker enseigne la philosophie : l’appel solennel de la FSU, en laissant entendre le contraire, entretient les pires stéréotypes et renverse singulièrement le problème : car la seule chose qui, au sein de l’école, menace l’esprit critique, la tolérance et le respect d’autrui, c’est en l’occurrence la violente islamophobie d’un professeur nommé Robert Redeker.

On retrouve les mêmes réserves à dose homéopathique, et le même refoulement de la question raciste, dans le communiqué de l’UNSA-éducation, qui s’indigne des menaces de mort « tout en ne partageant pas les convictions de Robert Redeker... ». De même, du côté du gouvernement, le Premier ministre Dominique de Villepin a dénoncé « l’intolérance » des auteurs des menaces, sans jamais mentionner l’intolérance du texte de Robert Redeker. « Nous sommes dans une démocratie, chacun doit pouvoir s’exprimer librement dans le respect bien sûr des autres, c’est la seule limite qui doit être acceptée à cette liberté » a-t-il conclu [4], sans dire que la limite avait en l’occurrence été largement franchie par la tribune du Figaro. Quant au ministre de l’éducation nationale, Gilles de Robien, il s’est déclaré solidaire avec le professeur tout en faisant valoir qu’en tant que fonctionnaire, il aurait dû se montrer « prudent, modéré, avisé en toutes circonstances ». Ce minuscule reproche, qui est loin d’être à la mesure de la gravité des propos de Robert Redeker, a valu au ministre un rappel à l’ordre de la part du président de l’Association des professeurs de philosophie de l’enseignement public, M. Aujaleu. Ce dernier a défendu le droit de Robert Redeker, « en tant qu’homme public », « d’exprimer des jugements personnels dans la presse et ailleurs ». Là encore, les invectives antimusulmanes sont implicitement reconnues comme des opinions licites et non comme des injures racistes.

Mêmes non-dits et mêmes euphémismes dans l’éditorial de Libération, signé Antoine de Gaudemar : à aucun moment l’hypothèse raciste n’est envisagée. L’éditorialiste se contente de laisser entendre qu’il est possible de n’être « pas d’accord » avec Robert Redeker [5]. Idem enfin chez l’essayiste Caroline Fourest, spécialiste auto-proclamée de l’obscurantisme contemporain, avec une prédilection particulière pour le champ musulman : consultée par Libération, elle ne parle pas de racisme, elle se contente de laisser entendre qu’elle n’est « pas nécessairement d’accord » avec Robert Redeker et que celui-ci ne lui est « pas sympathique », moyennant quoi elle peut en définitive appeler, par principe, au nom de la liberté d’expression, à le « soutenir » malgré tout - et non simplement à le protéger contre ceux qui le menacent [6]. Rappelons à nouveau la teneur des propos de Robert Redeker, ou plutôt imaginons à nouveau que ces propos aient porté sur une autre cible, et demandons nous par exemple si nos ministres, éditorialistes, syndicalistes et spécialistes de l’obscurantisme auraient exprimé avec autant de retenue leurs réserves, distances, désaccords ou antipathies face à un auteur qui expliquerait que « le judaïsme installe la paralysie de l’intelligence au plus intime de chaque Juif », que « Jésus est un maître d’amour et Moïse est un maître de haine », ou encore que « la haine et la violence habitent le livre dans lequel tout juif est éduqué, la Torah » [7]. Demandons nous si, en pareil cas, ils auraient aussi unanimement et solennellement conclu à la primauté et au caractère intouchable ou indivisible de la liberté d’expression.

On vient de voir avec Caroline Fourest par quels détours rhétoriques, euphémismes, non-dits, on glisse de la nécessaire protection d’un homme menacé de mort au soutien d’un auteur islamophobe. Ce soutien, plus ou moins explicite, a été encore plus marqué dans d’autres réactions. Certaines n’ont rien de surprenant : celles par exemple de personnalités de la droite extrême et ou de l’extrême droite, coutumières des dérives racistes ou xénophobes (Jacques Myard, Martin Peltier, Philippe de Villiers, dont le parti a même lancé une pétition de soutien [8]. D’autres sont plus choquantes, celle par exemple du socialiste Vincent Peillon, qui a apporté son soutien à Robert Redeker, et a même déclaré que « c’est la République toute entière qui, attaquée dans ses fondements, se doit de le défendre » [9].

2. Pas en notre nom !

Revenons pour finir sur la Une de Libération du 30 septembre. Le quotidien pose la question en des termes plus que discutables :

« Peut-on encore critiquer l’Islam ? »

Poser le problème en ces termes, avec ce terrible « on » qui permet une incroyable montée en généralité à partir du cas particulier de Robert Redeker (amalgamé pour l’occasion avec une ou deux autres « affaires » [10]), c’est suggérer aux lecteurs, et plus largement aux innombrables passants qui croisent cette une sur la devanture des kiosques à journaux, que dans la France ou l’Europe d’aujourd’hui, la moindre critique de « l’Islam » suscite un déferlement d’intolérance. C’est laisser entendre que règne une véritable terreur, qui inhibe toute velléité critique à l’égard de la religion musulmane. Or, la réalité, que n’importe quel téléspectateur honnête peut constater facilement, c’est que, quasi-quotidiennement depuis le 11 septembre 2001, des propos non seulement critiques, mais aussi caricaturaux, simplificateurs, méprisants, haineux, sont tenus à heure de grande écoute à l’encontre de « l’Islam » et des musulmans. La question « Peut-on critiquer l’Islam ? » est donc une fausse question, à laquelle s’impose une réponse évidente : oui, il est possible de critiquer l’islam, c’est même devenu, en France comme dans d’autres pays européens, un véritable sport national. Et à de rares exceptions près, l’attitude des musulmans de ces pays consiste à endurer en silence la critique et la stigmatisation, ou à protester par les moyens non-violents (paroles, écrits, manifestations ou actions en justice) qui sont ceux de l’État de droit démocratique. La résignation et la modération sont la règle, les menaces de mort adressées à Robert Redeker par une poignée de fanatiques ou de plaisantins irresponsables sont l’infime exception [11]. C’est pourtant cette infime exception qui est présentée comme la règle, à la Une de Libération comme dans un grand nombre d’autres médias. En d’autres termes : le quotidien de gauche, en transformant un fait exceptionnel en « phénomène de société », reconduit la logique de généralisation qui était au cœur de l’article de Robert Redeker - et qui est au coeur de tous les racismes [12].

Face à ces réactions outrancières et biaisées, tant des médias que de la société civile, à l’heure où des activistes irresponsables ne cessent de provoquer au « choc des civilisations », le plus urgent est que chaque citoyen responsable balaye devant sa porte, se démarque de ses « faux amis » et dénonce prioritairement les méfaits commis en son nom. Que, de toutes parts, des citoyen-ne-s courageu-se-s s’élèvent pour dire, comme les manifestant-e-s américain-e-s contre la guerre en Irak : « Pas en notre nom ! ». Cela signifie en l’occurrence une double nécessité. La première est bien connue, c’est une injonction que les Musulmans de France connaissent par coeur : ils doivent condamner clairement les menaces de mort que quelques fanatiques ou quelques imbéciles irresponsables ont adressé à Robert Redeker au nom de l’Islam et des musulmans. Ce que tous les responsables associatifs musulmans ont su faire. La seconde nécessité est en revanche loin d’être entrée dans les moeurs : il faudrait que parmi les non-musulmans, les professeurs de philosophie refusent que le label de professeur ou celui de philosophe soient utilisés pour légitimer des invectives racistes. Et que ces invectives qui, de Redeker à Fallacci, Dantec, Imbert et mille autres, sont toujours proférées au nom de la démocratie, du progrès et du féminisme, soient dénoncées avec la même fermeté par tous les démocrates, les progressistes et les féministes. Ce que très peu ont su faire - tout le problème est là.
"Si les singes savaient s'ennuyer ils pourraient devenir des hommes." (Goëthe)
w
3 octobre 2006 15:13
Citation
Djenine a écrit:
Salut Rachid !

Et si on lancait la star académy des islamophobes.

Pour toi quel serait le plus islamophobes de ces individus :

1) Le caricaturiste Danois

2 ) Benoît 16

3 ) Bush fils

4 ) Allmerde le sioniste

5 ) Le pecno de Redeker


0ulà le liste est longue !!



Clap

ah la la rien a dire

Je plaisante Rachid. smiling smiley
D
3 octobre 2006 17:41
Salam Wahed !

Pour qui tu voterais ? winking smiley
Vivre sous occupation, c'est l'humiliation à chaque instant de sa vie ... Résister à l'occupation, c'est vivre libre !Aujourd'hui Gaza, demain Al-Qods !
L
4 octobre 2006 07:29
Citation
a écrit:
3. Robert Redeker n’est pas, en matière de racisme anti-musulmans, à son coup d’essai. En novembre 2001, déjà dans Le Figaro, il essentialisait déjà « l’Islam », présentait cette « essence » comme fondamentalement mauvaise (« l’idéologie la plus rétrograde », « une régression barbarisante ») et soulignait déjà aussi le lien entre phobie de l’Islam et phobie des musulmans, en affirmant que « l’Islam installe au plus intime de chaque musulman la paralysie de l’intelligence ».

critiquer une religion ce n'est pas du racisme

lis un peu les attaque contre la religion catholique depuis 3 siécles en France , je n'ai jamais entendu parler que critique la religion ou les religieux relevais de race

Autant les mobiles de l'attaque peuvent etre raciste
autant les religieux musulmans peuvent utiliser l'argument falacieux de racisme


"l’Islam installe au plus intime de chaque musulman la paralysie de l’intelligence "

j'ai vu des texte du 19 et 20 eme siecle qui disaient de même envers les catholiques en précisant d'ailleur que c'était dut à un manque de recours à la raison

Je n'avais pas décelé de racisme là-dedans !


Attention, j'ai une grosse dent contre ce prof, mais je n'aime pas les arguments mensongers, trompeurs


je le sais bien que c'est une thechnique de défense trés utilisée, mais il y en a d'autre plus honètes et plus instructives



Modifié 1 fois. Dernière modification le 04/10/06 07:36 par La Boetie.
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