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Une certaine histoire des juifs du Maroc.
a
26 janvier 2007 00:05
Citation
salma26 a écrit:
Que tu l'admettes ou non, le protectorat ne confère aucun droit au Maroc ni aux marocains (juifs qu'ils soient), c une évidence!!!!

le Maroc lors du protectorat était MAROCAIN!!! L'Algérie était française lors de la colonisation, il est logique que les personnes vivant en Algérie aient obtenu la nationalité par simple manifestation de volonté et de reconnaissance que l'était algérien était devenu français par cette prise de nationalité!!

Le Maroc et la tunisie ont été épargnés car n'étaient considérés comme une colonie voyons!!!
Il faut distinguer entre les faits réels et la considération officielle.

Pour la suite, plus je te lis et plus je me dis que tu ne connais pas bien le Maroc, Sache alors que les stations d'essence sont à majorité détenus par des juifs marocains, les grandes galeries commerciales qui ont vu leur essort les 30 ans passés sont toujours détenus par eux, ....même el khmira c nos juifs marocains grinning smiley, sans oublier toute la partie usine de textiles qui fait travailler des dizaines de milliers de marocains...les dépôts de bois aussi, ce qui touche à l'immobilier ou zide ou zide!!! Alors c'est plutôt toi que j'invite à te renseigner smiling smiley


Allah yidik, qu'ont crée les RME en terme d'entreprises ? en terme d'offre de travail aux marocains ? Ils aident leur famille à vivre ça c vrai, hormis ça, je suis désolée je ne considère pas les téléboutiques ou autre minuscule affaire ...comme un investissement tendant au collectif ou encore durable, pour le pays..
c plus dans l'esprit madkhoul désolée....

Les juifs marocains ont "travaillé" le pays, c'est une réalité! il ne faut pas se laisser aveuglés par la haine via Israêl jusqu'à ne pas reconnaître cela!

Citation
ouriaghel a écrit:
il ne faut pas jouer sur les mots...protectorat ou colonisation, c' est la meme chose...et les juifs sépharade ont eu le meme statut dans toutes les colonnies francaises...si ces juifs se sentaient autant marocain que tu le dis, on verrais leur apport dans le developpement du pays, or seul les pauvres ouvriers MRE musulmans y contribuent...et ça, c' est une réalité que tu ne peut pas cacher derrière des slogans, un juif est israelien,...les juifs marocains n' ont pas émigrés vers l' entité sionniste parce qu' ils etaient persecuté, mais tout simplement parce, c' est leur première attache.....


J'ai beaucoup aimé ton analyse Salma26. Tes commentaires sont toujours dans la vérité .
Belle nuit à toi et bon week end
smiling smiley
a
26 janvier 2007 00:06
Citation
ok a écrit:
Ce n'est pas le genre de livre à lire dans le métro. Il pése au moins deux kilos!


J'aimerais bien l'avoir ce livre ? Quelqu'un peut il me l'offrir grinning smiley (je rigole biensur)
k
28 janvier 2007 22:11
Si tu veux connaitre la vrai histoire demande plutot a des juifs marocain et eux il vont te dire que leurs plus beau souvenir il les en eu au maroc, j'en connais beaucoups qui etaient partis s'installer en israel,et qui sont revenu chez nous ou il se sentent bien chez eux ,beaucoups reviennet souvent au maroc plusieurs fois par an.
Ne deformons pas l'histoire car c'est en europe ,ou les juifs ont connu la terreurs et que a l'epoque c'est en afrique du nord que la plupart ont trouvé refuge et une tres bonne protection et un grand acceuil.
ok
29 janvier 2007 11:41
Je ne déforme pas l'histoire. Le sévices subis par les juifs au Maroc comme partout au monde d'ailleurs ont été nombreux. Ces derniers subissent encore aujourd'hui de préjugés qui ne laissent pas indifférents.Dire qu'on les a protégé (ce qui me semble tout à fait "normal" car se sont des etres humains) lors de la seconde guerre mondial, puis se laver les mains de tout le passé c'est un peux facile comme procédé tu ne trouve pas? Il ne faut oublié que l'histoire est qq chose de relatif et contextuel.. D'un autre coté je pense aussi qu'elle forge aussi les mentalités et font des peuples ce qu'ils sont aujourd'hui. Je ne dis pas que le Maroc a été ou est antisémites je dis juste qu'il faut tenir compte du passé et ne pas refaire les meme erreurs, comme cela peut l'etre aujourd'hui avec le contexte actuel. mais cela dépasse un peux le travail de l'historien.

NB: j'ai trouvé sur le forum amazigh.com un individu qui a écrit sur le sujet. ce qu'il a dit me semble etre (long...aussi) pertinent. Meme si c'est un peux propagandiste et identitaire dans une certaine mesure...

Nos Juifs marocains

NOS JUIFS MAROCAINS
Le judaïsme berbère remonte très loin dans le temps, les navigateurs commerçants phéniciens, sans qu’il soit possible de situer exactement la date à laquelle cette migration a commencé. Certains la font remonter à l’époque de Salomon (1er millénaire av. J.-C.), d’autres à la période qui a suivi la destruction du Premier Temple (587 av. J.-C.), d’autres encore à une date plus récente, après la destruction du Second Temple (70 de l’ère chrétienne).Une première remarque s’impose : de tous les peuples qui, très tôt, ont commencé à se déplacer en Méditerranée d’Est en Ouest, seuls les Juifs n’avaient aucune visée conquérante ou colonisatrice et tout à fait paradoxalement, de tous les peuples qui se sont succédés, les seuls ont survécu jusqu’à nos jours, s’infiltrant dès le début et s’intégrant dans la trame de la société et de la culture locales. Très tôt, ils essaimèrent depuis les comptoirs phéniciens côtiers vers l’intérieur des terres, s’insérant de manière organique dans chaque tribu, chaque village, s’imprégnant de l’environnement et l’influençant en retour.
Ironie du sort : ceux qui ont su et pu survivre à tous les bouleversements qui ont secoué la région, se sont trouvés, au milieu de ce siècle, impliqués, imbriqués dans un autre phénomène historico politique non moins étonnant que leur survie. C’est celui du retour en masse des Juifs du Maghreb et d’Orient, sous l’impulsion de la vague messianico-sioniste des années 50 et 60, vers la même terre qui a vu certains de leurs lointains ancêtres, plusieurs siècles auparavant, partir à l’aventure en compagnie des intrépides marins de Tyr et Sidon. Ici semble se clore un chapitre passionnant de l’histoire des migrations en Méditerranée. Fin d’une coexistence qu’évoquent avec nostalgie ceux qui sont restés sur place, beaucoup moins ceux qui sont partis vers leur nouveau antique destin.
Le « printemps berbère », comme a été baptisé l’éveil ethno-culturel amazigh, constitue une motivation supplémentaire pour tenter d’élucider ce phénomène d’osmose entre le Maghreb préislamique et les premiers représentants du monothéisme que les Berbères ont rencontré, ce qui les a probablement préparés à adopter plus facilement l’autre version du monothéisme, celle de l’islam. Cette rencontre judéo berbère que certains auraient tendance à décrire comme un coup de foudre, présente des aspects énigmatiques que l’absence de preuves historiques irréfutables rend encore plus obscurs. L’intérêt très marqué de la part de certains militants pour le judaïsme, qu’ils considèrent comme une composante de leur identité, est à la fois un adjuvant et un danger. Une recherche plus poussée s’impose pour en savoir plus sur les affinités, les apports mutuels et les relations réelles entre la communauté juive minoritaire qui a conservé sa pleine et entière autonomie religieuse et culturelle, et la communauté berbère majoritaire qui, malgré son islamisation totale, a cependant conservé dans son patrimoine quelques traces indélébiles de son contact avec le judaïsme bien avant l’arrivée de l’islam.

Mais qui sont les Berbères ? Ont-ils toujours vécu en Afrique du Nord et aux abords du Sahara ? L’incertitude des historiens et des archéologues, l’insuffisance de preuves épigraphiques, laisse la place libre à l’imagination qui, de toute façon et traditionnellement, s’est donné libre cours, renforcée en cela par certains écrits juifs et arabes du Moyen Age. Ces écrits font état de légendes sur l’origine « cananéenne » des Berbères, dont l’ancêtre ne serait autre que le célèbre chef militaire Goliath (en berbère Jalout). Le légendaire s’imbrique ici dans l’histoire, l’interprète, la perversité, l’idéalise, favorisant l’exploitation idéologique, culturaliste. Il faut dire qu’il y a là une sorte de revanche de la part d’une civilisation dénigrée cherchant à se réhabiliter, en minimisant ce qu’elle doit à l’environnement culturel dominant et en amplifiant la dette qu’elle pense avoir contractée vis-à-vis d’une autre, dénuée, celle-là, de toute prétention à l’hégémonie. Mais il y a davantage : outre le mythe de l’origine juive (ou cananéenne), a cours une autre thèse reconnue plus ou moins comme historique, bien qu’encore insuffisamment attestée, selon laquelle les Berbères auraient été en partie judaïsés. Les divergences à ce sujet entre historiens vont bon train, principalement quand il s’agit de la figure historico-légendaire de la Kahina.
La société berbère semble avoir été l’une des rares à n’avoir pas connu l’antisémitisme. Le droit berbère, azref, dit « coutumier », contrairement au droit musulman (et au droit juif, soit dit en passant), est tout à fait indépendant de la sphère religieuse. Il serait, par essence, « laïque » et égalitaire, et n’impose aucun statut particulier au juif, alors que la législation musulmane fixe le statut du Juif (et du Chrétien) en tant que Dhimmi, « protégé », soumis à certaines obligations et interdictions. Le Juif occupait une place bien définie dans le système socio-économique du village berbère : il remplissait généralement la fonction soit d’artisan (orfèvre, cordonnier, ferblantier), soit de commerçant, l’une et l’autre occupation pouvant être ambulantes. Aujourd’hui encore, après trente ou quarante ans, les villageois de l’Atlas et des vallées sahariennes se souviennent avec nostalgie du temps où les juifs faisaient partie du paysage, allant jusqu’à imputer à leur absence la raison de leurs misères actuelles.
Peut-on en dire autant de l’image du Berbère musulman auprès de son ex-compatriote Juif? Rien n’est moins sûr. Il y a eu là comme un refoulement chez les Juifs berbères immigrés en Israël quant à leur passé, dû sans doute à plusieurs raisons : leur nouvelle identité israélienne acquise « aux dépens » de leur précédente identité, les préjugés et quolibets qui frappaient et frappent encore les « Chleuhs » (même en Israël). Leurs enfants et petits-enfants, nés en Israël, sont dans l’ignorance totale du patrimoine berbère de leurs parents.
La recherche sur les Juifs vivant parmi les Berbères reste encore à faire et nous sommes conscients des lacunes qui restent à combler. Ce que j’ai essayé de montrer dans cette recherche est que notre savoir sur les Juifs ruraux du Maroc, reste largement tributaire des stéréotypes sur le Juif berbère. Ces stéréotypes sont acceptés aussi bien par le colonisateur et que par les colonisés, reflétant les divisions qui ont été entretenues en Israël du fait de la pérennité des mythes concernant les Juifs berbères. Haïm Zafrani a même identifié un texte sacré, la Haggada de Pesah, écrit en amazigh.
Les propos d’El Bekri témoignent de leurs succès, dit-il « Fez est le centre d’activité commerciale des premiers Juifs expulsés d’Andalous. Ce fut à Fez que Moshé Ibn Maïmoun dit Maïmoudi rédigea en arabe vers 1159-1165 sa célèbre Epitre sur la persécution (Igueret Hachemad). Il préconisait pour sa part, soit de quitter ces lieux pour aller là où on pourra pratiquer la Torah sans crainte ni peur ». En 1165 le Dayan de Fez est brûlé vif. Les Juifs sont restreints à porter des vêtements distinctifs, bleus et larges, avec la tête couverte d’un châle jaune. Il est difficile d’évaluer l’impact des recommandations sur le maintien de la communauté juive, en particulier à Fez, jusqu’à l’événement des Mérinides, où elle s’impose avec éclat. En 1438 les Juifs de Fez sont accusés d’avoir profané une mosquée et sont contraints de s’installer dans un nouveau quartier près d’une mine de sel, qui prendra le nom de « mellah ». Des conseils sans doute ont contribué à nourrir la suspicion tenace dont étaient entourés les Juifs convertis à l’Islam. Descrimination dictée par des considérations autour de ce haut lieu du commerce fassi qui était la kissaria ? En tout cas les musulmans fassis d’origine juive, furent par s’imposer dans tous les domaines. La communauté juive diminuée par les conversions mais grossies par l’arrivée d’autres vagues successives en provenance de la péninsule ibérique, d’ailleurs bénéficia d’un apport décisif en 1391-1392. L’une de leur particularité fut leur intégration avec les autochtones fassis. La stabilité intervient à partir de 1470 et surtout en 1492 avec l’afflux des réfugiés.
Après l’avènement de l’Islam et surtout au milieu du XIIe siècle sous le règne des Almoravides, la conversion était sous la contrainte, les non convertis étaient simplement exécutés. Pendant cette période plusieurs tribus juives ou berbères judaïsmes furent convertis à l’Islam et nous en portant les gènes. Et là, c’est un grand tabou. Combien de marocains sont actuellement juifs convertis à l’Islam ? En toute logique statistique un peuple installé depuis des milliers d’années ne peut pas se réduire sans raison. Notre subconscient « Si on cherche dans nos racines, nous risquons de tomber sur un ancêtre Juif ». Des grandes familles et des tribus musulmanes portent toujours des noms hébraïques. Il y a lieu de rappeler que notre territoire a connu la coexistence des trois religions manotheistes : Judaïsme, Christianisme et Islamisme. Les traces des ancêtres éponymes de plusieurs tribus amazighes : Ait Daoud (David), Ait Ishaq (Isaac), Ait Yacoub (Jacob)……,et pour l’Islam Moh, Moha , Ait M’hammed (Mohamed), Akka (Abdelkader), Bihi (Brahim), également on remarque un manifeste dans les arts culinaires, artisanat, agriculture et notre monnaie ancienne est gravée de l’étoile David. C’est au Maroc et Afrique du Nord qu’une grande partie du peuple Juif a réussi à vivre en paix alors que partout au monde les Juifs ont subi les pires répressions, c’est un motif de fierté pour Imazighen. La tolérance a toujours guidé leur mode d’existence.
Les XVIe et XVIIe siècle, sous la dynastie des Saadiens, les persécutions vont reprendre : conversions, brimades et impôts exorbitants. Mais malgré tout, certains dignitaires juifs continuent d’occuper des postes importants. En 1765, le Sultan Mohamed ben Abdellah fonde Mogador et octroie à plusieurs familles juives, des privilèges commerciaux. La coupure géographique instituée à Fez, a servi de modèle et à diverses époques, être rééditée à Marrakech (1557), Meknès (1682), Rabat, Salé et Tétouan (1807-1811). En 1803, la première école de l’alliance israélite est créée à Tétouan, en 1805 à Tanger et en 1867 à Mogador. La coupure n’était cependant pas totale, quelques habitants juifs y gardaient encore des magasins et nombreux étaient ceux qui le Shabbat excepté, s’y rendaient pour les besoins de leur commerce. Le Mellah, groupement des Juifs leur donnait la possibilité de jouir d’une certaine autonomie interne (Dyanim, Sofrim, Hazzanim…. etc)

Ils furent les premières victimes des troubles et des soulèvements provoqués par l’ingérence des Européens. Tant que les raisons complexes qui ont poussé cette communauté installée depuis plus de deux milliers d’années au Maroc à s’exiler, n’auront pas été clairement enseignées dans les livres d’histoire, les générations futures ne pourront jamais concevoir que l’on peut être juif et marocain. Pour eux « le vieux Maroc » s’écroula en montrant son plus mauvais visage, celui de la haine et des persécutions. Le Judaïsme marocain traversa alors des moments difficiles tout en connaissant une crise interne du fait de l’opposition en son sein entre une minorité agissante largement éprise de modernité et une majorité demeurée fidèle sur le plan culturel, intellectuel et encore plus religieux, à une tradition figée depuis l’arrivée des expulsés d’Espagne en 1492-1497. Bien après des années 1940, ils furent victimes de discrimination raciale instaurée en France, la communauté qui épouse les idéaux du colonisateur au point de vouloir prendre sa nationalité, se trouve en butte contre sa politique raciste.
Depuis 1860 avec le processus de modernisation imposé par les puissances étrangères sous le règne de Sidi Mohamed ben Abderrahmane, la France en l’occurrence, un processus dans lequel la minorité juive adopte un comportement très différent de la majorité musulmane. C’était un point de départ aussi lors de la prise de Tétouan par l’armée espagnole à la suite d’une escarmouche avec l’armée marocaine dès le règne de Maulay Yazid ben Sidi Mohamed. C’est aussi de cette date que commence l’intérêt des organisations philanthropiques juives internationales d’Angleterre, d’Allemagne, des Etats-Unis et surtout de la France pour le Judaïsme marocain. La démarche était d’intervenir auprès des autorités marocaines en vue de l’amélioration de leurs conditions sociales et surtout de leur statut « Dhimmis » qui leur était imparti en temps que minorité religieuse. Il faut également reconnaître que la rigidité de la politique marocaine dans ce domaine leur facilita la tache. Une minorité agissante était conquise à l’appel de la modernisation, la grande majorité des Juifs marocains étaient conservateurs. En dehors de l’orfèvrerie, de la frappe de monnaies, du travail de cuirs, de laines et de fabrication d’armes, les Juifs intervenaient par le biais « d’associations » dans l’agriculture (oliviers, figuiers, vignobles) et jouaient un rôle important dans le ramassage de ce produit stratégique. . Pour ce qui est de notre histoire, les Berbères et les Juifs ont cohabité en harmonie. Des Berbères furent convertis au Judaïsme, des brassages génétiques avaient lieu, alors du fait de l’absence de l’obstacle religieux. Les premiers Juifs sont arrivés cinq siècles avant J.C, donc les Marocains par leurs ancêtres ont du être juifs ou animistes. Les Arabes sont venus en colonisateurs, il a fallu asseoir l’Islam et la civilisation, ils ont donc piétiné tout ce qui existait déjà. L’histoire berbère en a également fait les frais.
De 1912 au 1927, les opérations de pacification se poursuivent ; grâce à l’alliance israélite, l’enseignement du français va prendre une importante considérable dans la communauté juive. Le protectorat permettra également l’immigration des Juifs vers l’Amérique du Nord et du Sud. La communauté juive en France bien avant la première guerre mondiale n’eut son salut que grâce à l’intervention du Roi Mohamed V, il l’a soutiendra à plusieurs reprises, il a ainsi déployé un énorme parasol royal qui a protégé les Juifs marocains de la vindicte génocidaire de l’Allemagne nazie et de ses exécutants, par procuration, de Vichy. En juin 1948 quelques jours après la déclaration d’indépendance de l’Etat d’Israël des persécutions ont éclaté à Jerada et à Oujda. En 1954 à la veille de l’indépendance du Maroc, dans les mellahs de Casablanca, de Rabat, des biens ont été pillés, des écoles saccagées et des synagogues brûlées car pour les jeunes marocains le Juif est d’abord Israélien. Cette vision existe même chez une certaine élite marocaine. Après la résistance de Mohamed V qui réduit la pression de la résidence sur les Juifs marocains, le Roi entre publiquement en dissidence selon une note du Quai d’Orsay lorsqu’il déclare aux notables juifs invités à la fête de trône « Je n’approuve nullement les lois anti-juives et je refuse de m’associer à une mesure que je désapprouve. Je tiens à vous informer que comme par le passé, les Juifs marocains restent sous ma protection et je refuse qu’aucune distinction soit faite entre mes sujets ». Puis une audience secrète accordée aux représentants de la communauté juive afin de les assurer qu’ils ne seront en aucun cas, dépouillés de leurs biens. Ces actes font de lui jusqu’aujourd’hui, comme leur sauveur le plus grand, le plus juste et aussi l’un des dirigeants les plus tolérants que les Juifs n’aient jamais connu dans leur histoire.

Chez les Ahl Debdou, le tombeau de Sidi Youssef Elhadj que Musulmans et Juifs se réclament de lui. Toujours à Debdou la tombe du Rabbin Chloumou Mimoun (au temps des Mérinides), il y existe un clan d’Aoronides les sqali au XIXe siècle à propos d’eux,N Sloush (qui est rappelons le un juif Russe d'origine polonaise et sioniste venu étudier les juifs du Maroc au début du XXéme siècle) écrit « Les Berbères préfèrent tuer vingt musulmans que de toucher à un seul Juif ». Sidi Ali ou Yahia dit Bou Tkhnift ancêtre des Ait Sidi Ali aussi Ait Serghouchène tous sont des marabouts d’El Mers. Un tombeau juif à Rich (Rachidia) de Rabbi Itzhak Abessehra, un autre à Ben Ahmed, celui de Rabbi Yahia Lakhdar, un autre à Ouezzane, celui de Amrane Bendiwana, un autre…… Des dizaines de mausolés sont visités annuellement par des Juifs du Maroc et du monde entier qui viennent spécialement pour célébrer leur saint. C’est la fameuse Hiloula ; Chinoune plus connu sous Sidi Chenaoui, aussi Daniel ou Sidi Diniale sont des saints juifs qui sont également visités par des pèlerins berbères musulmans.
Les Juifs berbères sont non seulement des sujets de fierté pour nos concitoyens, mais ces marocains juifs sont nous et nous sommes eux. Ils étaient nos collègues au travail, nos copains de classe, nos partenaires en affaires, nos voisins. Il est crucial pour nous autres marocains de renier notre propre identité. On trouve donc surprenant aujourd’hui que les Juifs marocains véhiculent la culture marocaine alors que l’on trouverait cela normal si c’étaient des musulmans. Aujourd’hui la nouvelle génération c’est uniquement l’Israélien vu à la télévision par contre l’ancienne génération c'est-à-dire nos arrières grands pères, le lien entretenu était étroitement lié à l’espace dans lequel on se situait. Une autre raison importante est la méconnaissance totale des marocains de leur vraie histoire : les Arabes sont venus en colonisateurs, il fallait asseoir l’Islam et la civilisation arabe, donc ils ont piétiné tout ce qui existait déjà. L’histoire des Berbères en a également fait les frais. Il y a eu d’autres éléments comme la colonisation. On évoque souvent le Dahir berbère, mais on oublie de parler des autres pratiques qui ont favorisé la séparation des communautés juives, berbères et arabes. (ok:C'est ça!)
Les contingents Amazighs conduits par les chefs dans de fructueuses conquêtes faites au nom de l’Islam furent amenés tout naturellement à la conversion. A vrai dire c’est étrange cette merveilleuse histoire de transformation d’une population de plusieurs millions d’Amazighs par quelques milliers de bédouins. Les communautés juives marocaines ont été plurielles, leur cœxistence avec l’autre n’a pas été linéaire. Elles dépendaient étroitement des religions, des tribus et des espaces partagés. C’est cette pluralité qui s’est inscrite de manière indélébile dans l’identité marocaine. La fête de la Mimouna qui se tient chaque année, le dernier jour de Pâque, à cet occasion les familles juives préparaient un panier plein de mets juifs et allaient prendre leur premier thé sucré chez une famille musulmane. En échange de l’offrande, la famille recevait de la part de ses hotes musulmans de la farine, du lait et du miel. Cette fête a donc institutionnalisé le dialogue entre les communautés et nulle part on ne retrouve une telle symbiose. Autrefois les mères juives et marocaines (musulmanes) avaient l’habitude d’allaiter chacune l’enfant de l’autre, si un bébé musulman pleurait, la mère juive l’allaitait et vice versa. Les familles juives aisées pratiquaient également les métiers de courtage, le commerce de produits agricoles et une activité interdite aux musulmans : le prêt à intérêt.
A l’indépendance en 1956, des Juifs vont occuper des postes importants, les positions hostiles du Parti de l’Istiqlal vont favoriser une nouvelle émigration, souvent dans la clandestinité mais tous ces Juifs gardent toujours une partie de leur cœur au Maroc, leurs ancêtres ont vécu près de trois millénaires.
Aujourd’hui plus de la moitié des Marocains sont défavorables aux Juifs. La situation désastreuse dans les années 80 des camps de Sabra et Chatilla a écoeuré les Marocains au point de considérer tous les Juifs comme des monstres. Une autre raison importante est la méconnaissance totale par les Marocains de leur histoire.


03aicha
Envoyé sur :  24/1/2007 9:53


nouveau Amazigh

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Re: Nos Juifs marocains
triste et desolant constat
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