ALLEZ YALLAH ! Un film de Jean-Pierre Thorn Durée : 1h56 Sortie le 22 novembre 2006
Un poème épique - une chanson de geste - à la gloire d'une caravane de femmes, se donnant la main des deux côtés de la méditerranée, pour combattre ce fléau de l'intégrisme religieux remettant en cause leurs droits universels à l'égalité.A pieds, en bus, en taxis... sous des tentes berbères dressées chaque jour dans une localité différente, au coeur des douars et bidonvilles du Maroc comme des banlieues déglinguées de France, une poignée de caravanières - musulmanes et non musulmanes - réunissent les femmes dans l'espace public pour dire leurs droits, prendre conscience de leur force et danser leur soif de liberté.Un pied de nez aux islamistes et machos de tous bords : des femmes qui dansent, c'est ce qu'ils ne veulent plus voir. Eh bien, justement, regardons-les ! Une approche nuancée et pleine d'humanité d'un sujet ô combien brûlant.
Allez Yallah », c’est le quotidien de ces femmes exemplaires qui ont décidé de consacrer leur temps à l’information et à l’écoute de leurs compatriotes soumises, emprisonnées dans des traditions qu’elles n’approuvent pas toujours. Notons en passant qu’il n’est pas question ici d’affirmer que toutes les musulmanes agissent et vivent sous la contrainte. Sous le poids de leur communauté. Certaines d’entre elles exercent leur religion en toute connaissance de cause. Ces femmes, il n’est pas question de changer leur mode de vie. Mais que faire pour toutes celles qui baignent dans l’ignorance ?
Mais les caravanières ne sont pas au bout de leur peine. Certains témoignages sont alarmants et prouvent que la route sera longue et semée d’embûches. Celui, par exemple, de cette jeune fille s’exprimant à visage flouté. Si on résume ses paroles, les femmes sont faites pour rester à la maison et ne pas travailler. Si elle fait des études aujourd’hui, ce n’est que parce qu’elle y est contrainte par le système français. La soumission des femmes ? Tout à fait normale. Et si l’époux frappe de temps en temps sa femme, c’est qu’elle devait bien le mériter : « Une claque de temps en temps, elle ne va pas en mourir ! ». Le témoignage est d’autant plus choquant que la jeune fille n’argumente jamais ses propos. Elle se contente de répéter ce qu’elle a un jour entendu. Elle ne sait pas. Elle ne connaît pas la religion qu’elle prétend suivre fidèlement. Sa tenue, très décontractée et coquette, traduit d’ailleurs le décalage entre son discours et ce qu’elle semble vraiment être.
Rien de pire que l’ignorance. Les caravanières l’ont bien compris. C’est donc avec conviction qu’elles poussent toutes les petites filles à bien travailler à l’école et qu’elles encouragent celles qui souhaitent devenir professeur. Enseigner à leur tour. Transmettre un savoir qui permettra aux futures générations d’être indépendantes et de faire des choix en toute connaissance de cause.
Voici le message que veut transmettre l’auteur du film :
« Exploitées parmi les exploités, les femmes du Maghreb sont au bout de la chaîne de l’oppression, qu’elles vivent en France ou au pays. A présent que l’islamisme se développe, déroutant le monde occidental, elles en sont les premières victimes. Ici, l’islamisme n’est pas considéré comme un particularisme culturel, mais comme une tendance politique qui s’appuie sur la méconnaissance de l’islam. En mêlant religion et politique, sous prétexte de s’émanciper d’un occident colonialiste, les islamistes tiennent le peuple dans la crainte et les femmes dans la soumission. Peu de films traitent de cette question avec autant de précision et de bon sens. »
Qu’en pensez-vous et trouvez-vous que les musulmanes de France ont une vision régressive et une méconnaissance totale de l’islam. Ce qu’elles considèrent comme religion est en fait la « tradition » qui n’est pas sacrée.
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