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La page consacrée au mois de "Ramadân"...
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19 septembre 2005 19:36
Bismillâhir Rahmânir Rahîm...

Assalâmou 'alaykoum wa rahmatoullâhi wa barakâtouh...




Ce "thread" sera réservé, in châ Allâh, au mois béni de "Ramadân". J'essayerai de mettre régulièrement toutes sortes d'informations utiles à ce sujet.
Chaque message aura un titre différent, qui informera de son contenu.

Cela profitera aussi bien aux musulmans, qui en profiteront pour accroître leurs connaissances et répondre aux questions qu'ils se posent habituellement, qu'aux non-musulmans, pour lesquels ce sera une véritable occasion de "découvrir" les différents aspects de cet acte d'adoration que les musulmans du monde entier vouent annuellement au Seigneur de l'Humanité, et qui représente l'un des 5 piliers de l'Islâm.

Je vous propose de commencer par cet article, in châ Allâh:






Pourquoi les musulmans jeûnent-ils encore aujourd'hui, au XXIème siècle ?



Les musulmans et les musulmanes jeûnent pendant un mois lunaire chaque année : cela fait partie de ce qu'ils considèrent comme faisant partie de leurs devoirs vis-à-vis de Dieu. Le jeûne qu'ils observent est un jeûne complet, qui consiste à ne pas manger, ne pas boire, ne pas avoir de relations intimes, depuis le moment de l'aube jusqu'au coucher du soleil. Ce jeûne de la journée est obligatoire durant le mois de ramadan, le 9ème mois de l'année musulmane.
Pourquoi jeûner ? Quel est l'objectif que poursuivent les musulmans et les musulmanes en se privant ainsi de tout ce qui fait les plaisirs du corps pendant 29 ou 30 journées ? Ce jeûne a-t-il encore une raison d'être en ce début de troisième millénaire ?


Pour l'islam, manger, boire, vivre sa sexualité sont des actes tout à fait naturels pour les humains, et, plus même, ce sont des actes sacrés dès qu'ils sont faits avec la conscience de la Présence de Dieu et dans le cadre éthique prévu par les sources musulmanes. Dans le Coran, Dieu dit : "Mangez et buvez, sans excès" (Coran 7/31) "Vos femmes sont un vêtement pour vous et vous êtes un vêtement pour elles" (2/187). L'idée de devoir parvenir à l'extinction du désir et du plaisir n'est pas musulmane.


Si l'islam ne donne ainsi aucune place à la mortification du corps au nom de l'élévation de l'âme, il dit bien, cependant, que les hommes, constitués d'une âme et d'un corps, doivent éviter l'excès. Mortifier son corps au nom de l'élévation de son âme est un excès qui, lorsqu'il est pratiqué par toute une société, ne peut manquer avoir des effets négatifs sur le développement de celle-ci : les corps sont marqués négativement, les droits du corps sont regardés comme une mauvaise chose, un frein est mis à toute recherche scientifique, etc...
Mais, de l'autre côté, donner aux plaisirs du corps l'emprise sur son être constitue un autre excès, l'autre extrême en quelque sorte, et lorsque ceci est pratiqué par toute une société, ses effets ne tardent pas à se faire ressentir : l'homme utilise alors toute son intelligence et toutes les facultés personnelles dont il dispose pour trouver le moyen de gagner toujours plus d'argent pour pouvoir vivre toujours plus de plaisirs, de plus en plus variés : atteint-il un objectif qu'il s'était fixé que d'autres de ses semblables en créent aussitôt d'autres, en sorte qu'il se remet lui-même à chercher à atteindre de nouveaux objectifs. L'homme devient l'esclave de ses désirs et de ses plaisirs. Il devient l'esclave de ce qu'il croyait maîtriser. Et il se met alors à être sans pitié aucune pour ses semblables dès que ses possiblités de satisfaire ses désirs et plaisirs sont en jeu. La réalité de nos sociétés d'aujourd'hui le montre hélas de façon quotidienne...

C'est pour parer à cet autre extrême que l'islam offre à l'homme le jeûne. Loin d'être un exercice de privation gratuite, c'est un exercice de maîtrise, de rééquilibrage, de recentrage sur l'objectif de la vie : vivre une vie normale, mais vivre une vie d'équilibre. C'est un acte que l'homme fait par amour pour Dieu (le Prophète a rapporté que Dieu a dit : "Le jeûne est fait pour Moi, et Je le récompenserai personnellement. Le jeûneur délaisse son désir et sa nourriture pour Moi." . Le jeûne est donc un acte par lequel l'homme se rappelle que l'objet de son adoration (donc l'objectif suprême de sa vie) est Dieu et non l'estomac et le sexe. Si, comme nous le disions plus haut, l'extinction du désir et du plaisir n'est pas une idée musulmane, en revanche la recherche de la modération et de la maîtrise de ses désirs et de ses plaisirs est un objectif que l'islam offre à l'homme. Et c'est là quelque chose dont l'homme du troisième millénaire a toujours besoin, et peut-être même plus besoin encore que ceux des époques précédentes : la réalité de nos sociétés ne le montre-elle pas ?
Le Prophète avait dit : "Le diable a prise sur l'homme comme le sang qui circule en lui" (rapporté par Al-Bukhârî, Abû Dâoûd) (j'ai fait une des traductions possibles des mots "yajrî min al-insân majra-d-dam"winking smiley. Certains savants, se basant sur ce Hadîth, ont ajouté : "Barrez-lui donc la route par la faim occasionnée par le jeûne" (Majmû' ul-fatâwa, tome 25 pp. 245-246).



Le jeûne permet de plus de vivre pendant une journée ce que les pauvres vivent eux toute l'année, de prendre conscience de leur dénuement, et de raviver en soi l'idée qu'il est du devoir de ceux qui ont quelque chose d'aider ceux qui n'ont rien. Le Prophète, déjà généreux en temps habituel, l'était plus encore pendant le mois de ramadan (rapporté par Al-Bukhârî).

Le jeûne permet de même de prendre de nouveau conscience des bienfaits que Dieu a octroyés à l'homme. Faites-en l'expérience : après une journée de jeûne, les fruits les plus simples et l'eau la plus plate vous paraîtront avoir une saveur fantastique. Et plus que jamais, après les avoir consommés, vous direz : "Louange à Dieu qui nous a donné à manger et à boire…" (comme l'a enseigné le Prophète, rapporté par At-Tirmidhî, n° 3457). Le Prophète disait, au moment de rompre son jeûne : "La soif a disparu, les veines se sont rafraîchies, et la récompense est établie si Dieu le veut" (rapporté par Abû Dâoûd, n° 2357).



Le jeûne a également des bienfaits physiques, connus depuis l'antiquité. De nombreux chercheurs contemporains ont mis en évidence le fait qu'un jeûne régulier améliorait la santé (il allège l'estomac, le foie, épure le sang, etc.). Cependant, pour les musulmans les bienfaits physiques du jeûne sont considérés comme des avantages et non comme un objectif en soi, ce dernier restant d'ordre spirituel et mental.




Idéal et réel


Il serait faux de dire que chaque musulman et chaque musulmane parviennent à 100% à l'objectif recherché après un mois de jeûne. Nous avons conscience d'être des humains, donc d'être imparfaits. Mais nous luttons contre nous-mêmes pour nous efforcer de nous rapprocher de cet idéal que constitue le jeûne tel que pratiqué et enseigné par le Prophète Muhammad (sur lui la paix). Et nous désirons nous souvenir que le Prophète Muhammad (sur lui la paix) a dit :

"Celui qui ne délaisse pas les paroles et les actes mauvais, Dieu n'a pas besoin qu'il délaisse la nourriture et la boisson" (rapporté par Al-Bukhârî).

Il a également dit :

"Toute bonne action que fait l'homme lui sera récompensée selon un barème allant de 10 à 700 fois, sauf le jeûne, a dit Dieu : "Le jeûne est fait pour Moi, et Je le récompenserai personnellement. Le jeûneur délaisse son désir et sa nourriture pour Moi". Le jeûne est un bouclier. Lorsque l'un d'entre vous jeûne, qu'il se préserve des paroles déplacées (rafath) et des cris. Si quelqu'un le provoque ou cherche à se battre avec lui, qu'il lui dise : "Je jeûne" (…). Le jeûneur a deux moments de joie (particulière) : lorsqu'il rompt son jeûne [le soir], il est heureux de rompre son jeûne, et lorsqu'il rencontrera Dieu, il sera heureux d'avoir jeûné" (rapporté par Muslim, n° 1151, An-Nassaï, n° 2215).


Wallâhu A'lam (Dieu sait mieux).


Source: [www.maison-islam.com]



Wassalâmou 'alaykoum wa rahmatoullâhi wa barakâtouh...



Modifié 1 fois. Dernière modification le 21/09/05 01:11 par 'Adel.
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19 septembre 2005 19:43
salam, bonsoir, smiling smiley

Baraka allah ou fik Adel smiling smiley

tawmat smiling smiley
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21 septembre 2005 01:08
Bismillâhir Rahmânir Rahîm...

Assalâmou 'alaykoum wa rahmatoullâhi wa barakâtouh...





Salam aleikum. J'habitais auparavant la France métropolitaine, où le Ramadan débutait en même temps que dans d'autres pays. Maintenant que j'habite la Réunion, je vois que vous autres cherchez à observer par vous-mêmes le croissant lunaire et que vous faites débuter et terminer le mois de Ramadan selon le jour où vous voyez ou bien ne voyez pas le croissant, même si ce faisant vous prenez un ou deux jours de décalage par rapport à d'autres pays. Je pense débuter et terminer le Ramadan dès que l'annonce en sera faite en Métropole. Qu'en pensez-vous ?


Réponse :

Wa 'alaykum us-salâm wa rahmatullâh. Répondre à votre interrogation demande que l'on aborde en fait plusieurs points.





1) Le mois de Ramadan : 29 ou 30 jours

Le Ramadan est le 9ème mois de l'année musulmane. Il est précédé du mois de Cha'bân et suivi du mois de Chawwâl. Les mois musulmans sont lunaires. La lunaison dure, d'après les calculs actuels, 29 jours 12 heures 44 minutes et 2,8 secondes. Les mois musulmans comportent, d'après les dires du Prophète, soit 29 jours soit 30 jours. Le Prophète (sur lui la paix) a en effet dit :

"Commencez le (mois de) jeûne en le voyant [= le croissant], et cessez le (mois de) jeûne en le voyant. Si (le croissant) demeure invisible, complétez trente jours dans le mois de Cha'bân" (rapporté par Al-Bukhârî, n° 1810, par Muslim, n° 1081, etc.).

Ce Hadîth montre qu'il s'agit, après le vingt-neuvième jour de Cha'bân, de scruter le ciel pour apercevoir le croissant lunaire qui suit la nouvelle lune. Si le croissant est visible, le mois de Cha'bân prend fin avec vingt-neuf jours et le mois de Ramadan débute immédiatement (en islam, les nuits précèdent les journées). Si par contre le croissant n'est pas visible, le mois de Cha'bân se poursuit avec un trentième jour, puis, après ce trentième jour, le mois de Ramadan commence systématiquement.






2) Vision du premier croissant lunaire ou calculs astronomiques ?

Dans le Hadîth que nous avons vu ci-dessus, le Prophète a demandé de scruter le ciel pour tenter de voir le fin croissant lunaire (celui qui suit la nouvelle lune). La très grande majorité des ulémas pensent donc que c'est la vision du croissant qui est déterminante pour faire débuter le mois après 29 jours du mois précédent.
Ahmad Muhammad Shâkir, le célèbre spécialiste de Hadîths, pense pour sa part qu'il est possible aujourd'hui de s'en remettre aux calculs astronomiques. Son raisonnement est le suivant : le Prophète a clairement explicité la raison pour laquelle il a dit qu'il fallait scruter le ciel et voir le fin croissant pour faire débuter ou non le mois de ramadan après 29 jours de cha'bân : il a dit :

"Nous sommes un peuple qui ne connaît pas l'écriture ni le calcul (astronomique [cf. Fat'h ul-bârî]) ; le mois est de tant de jours et de tant de jours" (c'est-à-dire tantôt de 29 jours tantôt de 30 jours) (rapporté par Al-Bukhârî, n° 1814, Muslim, 1080, etc.).

Le raisonnement de Cheikh Shâkir est en substance que cette parole du Prophète est un indice que la forme de la règle était liée au contexte de l'époque : la situation des premiers musulmans, qui vivaient au Hedjaz, était qu'ils ne connaissaient ni la lecture ni le calcul astronomique ; passer par le moyen de l'observation du croissant pour faire débuter le mois lunaire était donc lié au contexte de l'époque, et n'est pas "ta'abbudî mahdh" mais "ma'qûl ul-ma'nâ" (cliquez içi pour plus de compréhension à propos de ces termes: [www.maison-islam.com]) .

Cheikh Shâkir écrit donc qu'un changement dans le contexte peut entraîner le changement dans la règle : ce calcul étant aujourd'hui parfaitement maîtrisé – comme la lecture et l'écriture sont aujourd'hui généralisées chez les musulmans –, Cheikh Shâkir ne voit pas de mal à adopter les tables de calculs astronomiques pour faire débuter le mois de ramadan et les autres mois de l'année ; le principe est gardé mais on peut avoir recours à un autre moyen ("wassîla"winking smiley (cf. son ouvrage "Awâ'il ush-shuhûr il-'arabiyya", cité dans "Al-Madkhal li dirâssat is-sunna an-nabawiyya", pp. 172-176). A moins que cette cause juridique ("illa"winking smiley elle-même doive se perpétuer chez les musulmans ? La question est donc de savoir si, quand le Prophète a dit : "Nous sommes un peuple qui ne connaît pas l'écriture ni le calcul (astronomique)", est-ce qu'il faisait un simple constat ("ikhbâr"winking smiley de la situation de l'époque, ou bien est-ce qu'il traçait la ligne de conduite à suivre pour les musulmans ? Ce ne peut pas être la recommandation d'une ligne de conduite, car sinon cela voudrait dire que les musulmans ne devraient pas chercher à maîtriser non seulement le calcul astronomique mais aussi la lecture et l'écriture ! Or non seulement les musulmans se sont alphabétisés – et ils ont eu raison de ne pas rester dans la même situation où les Arabes d'avant l'Islam et du début de l'Islam se trouvaient bien malgré eux –, mais le Prophète (sur lui la paix) lui-même a cherché à développer la maîtrise de la lecture et de l'écriture chez ses Compagnons (les Hadîths sont bien connus). La parole du Prophète en question est donc un simple constat de la situation de l'époque et non une recommandation à garder à toutes les époques (cf. "Al-Madkhal li dirâssat is-sunna an-nabawiyya", pp. 177-178).

Cependant, la majorité des savants fait dépendre le début du mois lunaire de la vision du croissant ("Al-Iqtidhâ", pp. 86-84), et cet avis étant généralisé, c'est de lui que nous parlerons ici.






3) Faut-il, pour que le musulman habitant un pays donné commence à jeûner, qu'il ait vu personnellement le fin croissant ?

Non, le seul fait qu'un musulman ou bien un certain nombre de musulmans habitant une région donnée et étant dignes de foi aient vu ce croissant suffit pour que le mois de ramadan commence pour tous les musulmans habitant la région. Un bédouin vint ainsi dire au Prophète qu'il avait vu le croissant du ramadan ; après s'être assuré que l'homme était musulman, le Prophète dit à Bilal d'annoncer que le mois de ramadan commençait le lendemain (rapporté par Abû Daoûd, At-Tirmidhî, An-Nassâ'ï). Suffit-il qu'une seule personne – comme ici un bédouin – ait vu le croissant dans tous les cas de figure (non seulement le ramadan mais aussi les autres mois, et non seulement quand le ciel est nuageux mais aussi quand il est complètement clair) ? Ou bien les choses sont-elles différentes dans ces autres cas ? Et puis, faut-il un témoignage ou une simple information ? Différentes écoles et différents savants présentent des avis divergents sur le sujet. Ces divergences peuvent être vues dans "Al-fiqh al-islâmî wa adillatuh", tome 3 pp. 1651-1656, et "Nayl al-awtâr", tome 4 pp. 245-247.






4) Lorsque le croissant lunaire est visible en un lieu donné de la planète, est-il forcément visible au même moment ou au moins au même jour partout sur toute la planète ?

Cheikh Khâlid Saïfullâh écrit que non : le fait que le croisant puisse être visible en un jour donné et en un lieu donné de la planète n'implique pas qu'il soit visible le même jour en d'autres lieux. Comme me l'a confirmé M. Vignand, astronome réunionnais, les angles étant différents entre la lune, le soleil et la portion de terre sur laquelle les uns et les autres se trouvent – les latitudes et les longitudes entrent en jeu, de même que la saison en cours –, il arrive que le croissant lunaire suivant la naissance de la lune puisse théoriquement être vu ici, mais ne puisse absolument pas être vu là.






5) Si – comme le dit le point 4 – la visibilité du croissant en un lieu donné n'implique pas sa visibilité le même jour partout dans le monde, et que le croissant a été vu concrètement en un lieu donné par le nombre de personnes voulu, remplissant les conditions voulues : le ramadan commencera-t-il alors pour les musulmans de ce lieu donné seulement, ou bien peut-il, doit-il commencer aussi pour l'ensemble des musulmans du monde ?

C'est la question que vous avez posée concrètement. Et il y a divergence entre les savants concernant ce point :



* Pour des savants comme Ibn Abbâs, al-Qâssim ibn Muhammad, Sâlim ibn Abdillâh, Is'hâq ibn Râhwayh, des savants shafi'ites et des savants hanafites, la vision du croissant en un lieu donné n'est valable que pour les musulmans de la région. Se pose alors la question de savoir jusqu'à quel périmètre la vision du croissant en un lieu donné est-elle valable ? En d'autres mots : quelle étendue de terre est-elle considérée comme constituant une même région par rapport à la vision du croissant ? Les opinions sont divergentes sur ce point :

– certains savants sont d'avis que le périmètre de validité de la vision est celui couvrant en toutes directions la distance à partir de laquelle on est considéré comme voyageur (mussâfir) par le droit musulman ;

– Cheikh Abdul-Hayy Lucknowî, un grand savant hanafite du 18ème siècle, disait que la vue du croissant en un lieu donné serait valable alentour dans le périmètre d'un mois de voyage ;

– Cheikh Khâlid Saïfullâh pense pour sa part qu'on gardera le principe de Cheikh Lucknowî mais qu'on pourra avoir recours aujourd'hui aux services de géographes et d'astronomes pour établir jusqu'à quel périmètre l'angle de vision du ciel est le même au point que la vision du croissant soit possible le même jour aux mêmes heures ("Ibâdât aur tchand ahamm jadîd massâ'ïl", p. 33).
Cheikh Khâlid Saïfullâh relate la synthèse du "Majlis-é Tahqîqât-é Shar'iyya", le Conseil pour la Recherche Juridique de "Nadwat ul-'ulamâ", à Lucknow, selon laquelle l'Inde, le Pakistan et le Népal forment une même région quant à la vision du croissant : la vision du croissant en un lieu donné de cette région peut théoriquement être appliquée à tout l'espace de cette région ; par contre, toujours selon ce Conseil, la Péninsule arabique et l'Egypte forment une région distincte de celle du subcontinent indien (Idem).


* Pour d'autres savants – dont certains autres savants hanafites –, la vision du croissant par le nombre requis de personnes remplissant les conditions voulues, en un endroit du monde donné, est valable pour les musulmans du monde entier. Cheikh Wahba az-Zuhaylî a donné préférence à cet avis, afin, dit-il, que les musulmans du monde entier puissent débuter et terminer le mois de Ramadan partout le même jour (avec seulement le décalage horaire). Cette façon de voir les choses semble TRES PERTINENTE, et sa mise en place se trouverait facilitée aujourd'hui par le fait que les moyens actuels de communication permettent désormais des contacts quasi-immédiats entre les différentes régions du monde.

Voici un texte souvent cité dans ce débat :

Kurayb raconte que Umm ul-Fadhl l'avait envoyé [de Médine, en Arabie,] à Châm [Syrie] auprès de Mu'âwiya (que Dieu les agrée). Il relate :

"Je me rendis à Châm et y fis ce pour quoi elle m'y avait envoyé. Le mois de ramadan commença alors que j'étais à Châm. Je vis le croissant du début de ramadan la nuit de vendredi. Je rentrai à Médine dans la fin du mois de ramadan. Abdullâh ibn Abbâs me questionna, puis, parlant du croissant, me dit :
"Quand avez-vous vu le croissant ?"
– La nuit de vendredi [c'est-à-dire la nuit de jeudi à vendredi].
– L'as-tu vu toi-même ?
– Oui. Les gens aussi l'ont vu, ils ont (débuté) le jeûne [dès le lendemain, vendredi matin], et Mu'âwiya aussi."
Il me dit : "Mais nous, nous l'avons vu la nuit de samedi [c'est-à-dire la nuit de vendredi à samedi]. Nous n'arrêterons donc pas de jeûner jusqu'à ce que nous complétions trente jeûnes ou voyions le croissant (du nouveau mois)."
Je dis : "Ne te suffiras-tu pas du fait que Mu'âwiya l'a vu et a commencé le jeûne [dès vendredi matin] ?
– Non, me répondit-il, c'est ainsi que le Prophète nous a ordonné de faire"

(rapporté par Muslim, n° 1087, At-Tirmidhî, n° 693, Abû Dâoûd, n° 2332, An-Nassaï, n° 2111).


Tout tourne autour de cette dernière phrase de Ibn Abbâs : "C'est ainsi que le Prophète nous a ordonné de faire". Qu'est-ce que Ibn Abbâs attribuait ici au Prophète ? Deux interprétations existent :

- Première interprétation : Ibn Abbâs voulait dire que le Prophète avait clairement dit que "chaque région doit avoir sa vision du croissant".

- Seconde interprétation : ce que Ibn Abbâs attribuait ici au Prophète était seulement la règle disant qu'il faut voir le croissant pour que le mois de ramadan débute. Ceci est effectivement une parole du Prophète, comme nous l'avons vu plus haut ("Commencez le (mois de) jeûne en le voyant, et cessez le (mois de) jeûne en le voyant"winking smiley. Selon cette seconde interprétation, c'est uniquement cela que Ibn Abbâs attribuait au Prophète lorsqu'il disait "C'est ainsi que le Prophète nous a ordonné de faire" ; par contre, c'est Ibn Abbâs qui a personnellement fait une déduction qui se résume ainsi : étant donné que, selon les termes même du Prophète, le mois débute quand on a vu le croissant, on ne peut pas le faire commencer le jour où nous ne l'avons pas vu dans notre région (voir Awn ul-ma'bûd, commentaire du hadîth n° 1087).

Si on retient la première interprétation, alors on est forcément du premier des deux avis que nous avons vus : en effet, car alors ce serait le Prophète lui-même qui a dit que la vision du croissant en un lieu donné n'est visible que pour ce lieu.

Par contre, si on retient la seconde interprétation, c'est seulement l'avis personnel de Ibn Abbâs que de considérer que la vision du croissant lunaire en un lieu donné n'est valable que pour les musulmans de ce lieu.

Les tenants du premier avis soit se fondent sur une parole même du Prophète (si on retient la première interprétation), soit partagent l'avis de Ibn Abbâs sur le sujet (si on retient la seconde interprétation).

Par contre, les savants du second avis, eux, considèrent que c'est la seconde interprétation qui est la bonne, qu'il s'agit donc seulement d'un avis personnel de Ibn Abbâs, et qu'il est possible de faire un effort d'interprétation différent de celui qu'a fait Ibn Abbâs (sans critiquer celui-ci). Voici ce qu'ils pensent : lorsque le Prophète (sur lui la paix) a dit : "Commencez le (mois de) jeûne en le voyant [= le croissant], et cessez le (mois de) jeûne en le voyant", il s'est adressé en fait à toute la communauté de foi musulmane, la oumma ; aussi, dès qu'une partie de cette oumma a vu le croissant et en a témoigné selon les règles voulues, le mois de jeûne commence pour la oumma tout entière. La vision du croissant par des musulmans d'un lieu donné est donc valable pour les musulmans de toute la terre.

Voilà donc les raisonnements différents qui sont à l'origine de ces deux avis divergents.






6) Que faire aujourd'hui ?


Aujourd'hui, les deux avis coexistent ici et là :


* En France métropolitaine – du moins chez ceux qui se réfèrent à l'avis du CEFR (le Conseil Européen pour la Fatwa et la Recherche, basé en Irlande) –, c'est le second des deux avis qui est pratiqué : le Ramadan débute dès que le croissant a été observé dans un pays du monde. Il faut cependant que la vision du croissant dans ce pays donné et au moment déclaré ne soit pas considérée impossible sur le plan scientifique (sinon cette déclaration n'est pas prise en compte).


* En Inde et dans certains autres pays, c'est le premier avis qui est pratiqué : pour que le Ramadan débute ici, il faut que les musulmans de la région aient vu le croissant (le fait que le croissant ait été vu dans d'autres régions est valable pour les musulmans de ces autres régions, mais pas pour les musulmans d'ici). Sans conditionner totalement (comme l'a fait le CEFR) l'acceptation des témoignages de la vision du croissant à leur possibilité par rapport aux calculs astronomiques et géographiques, Cheikh Khâlid Saïfullâh écrit que ces prévisions scientifiques peuvent être prises en compte jusqu'à une certaine mesure par le juge musulman (cadi) qui décrètera le début ou la fin du Ramadan (voir "Ibâdât aur tchand ahamm jadîd massâ'ïl", p. 26). A l'île de la Réunion, où la majorité des musulmans est d'origine indienne, c'est cet avis qui est appliqué et vécu depuis que les musulmans s'y sont installés, il y a plus d'un siècle.


Vous dites que vous habitiez la France métropolitaine et que vous habitez maintenant la Réunion ; et vous me demandez ce que je pense que vous devriez faire ; JE VOUS CONSEILLE DE CONSIDERER LE DEBUT ET LA FIN DU MOIS DE RAMADAN COMME LE FONT LES AUTRES MUSULMANS DE LA CONTREE OU VOUS HABITEZ MAINTENANT. Car si les musulmans de Métropole se basent sur un des avis des savants, ceux de la Réunion se basent eux aussi, comme nous l'avons vu, sur un des avis des savants. Or Abû Hurayra rapporte que le Prophète (sur lui la paix) a dit :

"Le (jour du début du) jeûne est le jour où ils [= les musulmans] jeûnent. (Le jour de la Eid) al-Fitr est le jour où ils cessent de jeûner. Et (le jour de la Eid) al-Adh'hâ est le jour où ils sacrifient" (rapporté par At-Tirmidhî, n° 697 ; une version voisine est rapportée par Abû Dâoûd, n° 2324).

Après avoir rapporté ce Hadîth, At-Tirmidhî a relaté que certains savants l'ont interprété ainsi : "C'est-à-dire que le (début du) jeûne et la fin du jeûne doivent être faits avec le groupe et la quantité des gens" (Sunan At-Tirmidhî) ; il s'agit donc de débuter le ramadan avec "le groupe et la quantité des gens" ; or, nous avons vu que d'après l'avis de Ibn Abbâs – c'est un des deux avis –, chaque localité constitue "un groupe" de musulmans quant à la validité de la vision du croissant lunaire.

Un autre savant, Al-Khattâbî, commente ainsi ce Hadîth :

"L'erreur est pardonnée là où il y a un effort d'interprétation à faire. Si des musulmans ont fait l'effort, n'ont pas vu le croissant et ont continué à jeûner jusqu'à avoir complété trente jours, puis ils découvrent que le mois avait été de vingt-neuf jours, alors leur jeûne et leur jour de fin du jeûne sont valables ; ils n'ont pas de péché ni de reproche" (Tuhfat ul-ahwadhî).



Où que vous soyez, débutez donc le mois de Ramadan en même temps que les coreligionnaires de votre localité, et célébrez-en la fin en même temps qu'eux aussi. S'il vient un jour où les musulmans d'ici seront prêts, de l'intérieur même, à adopter l'avis de ces autres savants hanafites qui pensent pour leur part que la vision du croissant en un lieu donné est valable pour toute la oumma (c'est ce à quoi Cheikh Zuhaylî a donné préférence, voir plus haut), alors ce sera un autre jour. Mais nous n'en sommes pas là pour le moment. Agir différemment sur un point où les deux avis sont fondés, où un de ces deux avis est pratiqué par la quasi-totalité des musulmans d'une localité donnée et où la question dont cet avis traite est très sensible, est une chose à éviter : car les malentendus et polémiques stériles qui apparaîtraient alors sont une chose dont nous pouvons et devons nous passer.


Wallâhu A'lam (Dieu sait mieux).


Source: [www.maison-islam.com]





>>> A lire également:

- Pourquoi ne pas adopter un calendrier unique pour tous les musulmans du monde:
[www.muslimfr.com]






wassalâmou 'alaykoum wa rahmatoullâhi wa barakâtouh...




Modifié 2 fois. Dernière modification le 22/09/05 01:20 par 'Adel.
t
21 septembre 2005 20:39
salam

barak'Allah o fik pour ce post..

j'ai commencé a lire mais j'ai buté sur ce mot:
"la mortification du corps " pour info c'est quand on torture son corps volontairement (comme certains moines qui se flagelent).


salam
'
22 septembre 2005 01:18
Bismillâhir Rahmânir Rahîm...

Assalâmou 'alaykoum wa rahmatoullâhi wa barakâtouh...





Je me demandais depuis longtemps pourquoi on a fixé des heures (l'heure pour rompre le jeune et l'heure pour autoriser à manger) pour le ramadan, alors que dans le saint coran il est écrit (en ce sens) : dès que vous voyez apparaître le fil blanc, cessez de manger... ?





Réponse: Par rapport au "fil blanc", je pense que vous devez faire allusion à l'expression présente dans le verset suivant du Qour'âne:


"On vous a permis, la nuit d'as-Siyam, d'avoir des rapports avec vos femmes; elles sont un vêtement pour vous et vous un vêtement pour elles. Allah sait que vous aviez clandestinement des rapports avec vos femmes. Il vous a pardonné et vous a graciés. Cohabitez donc avec elles, maintenant, et cherchez ce qu'Allah a prescrit en votre faveur; mangez et buvez jusqu'à ce que se distingue, pour vous, LE FIL BLANC DE L'AUBE du fil noir (de la nuit). Puis accomplissez le jeûne jusqu'à la nuit. Mais ne cohabitez pas avec elles pendant que vous êtes en retraite rituelle dans les mosquées. Voilà les lois d'Allah : ne vous en approchez donc pas (pour les transgresser).C'est ainsi qu'Allah expose aux hommes Ses enseignements, afin qu'ils deviennent pieux".

(Sourate 2 / Verset 187)




Dans ce passage, on apprend que le moment où le "fil blanc" (comprendre par là le fil de lumière et de clarté qui apparaît à l'aube à l'horizon Est et qui annonce le futur lever du soleil) se distingue du "fil noir" (c'est à dire de la nuit) est celui du début du jeûne et qu'on n'a donc plus le droit, à partir de cette limite, de consommer toute nourriture ou boisson. Ce moment est celui qui est appelé communément, dans le vocabulaire juridique, le "Soubh ous Sâdiq". Pour des raisons pratiques et de commodité évidentes, et afin d'éviter que chacun ait à contrôler visuellement le moment exact où cela se passe en observant l'horizon Est (ce qui est relativement gênant et pénible, et pas à la portée de chacun non plus, surtout pour les citadins), un travail de correspondance horaire pour ce moment précis a été élaboré, et ce, pour chaque jour de l'année et pour chaque région du monde.

Au niveau de l'heure de la rupture du jeûne, il est dit dans le Qour'âne: "Puis accomplissez le jeûne jusqu'à la nuit.", c'est à dire jusqu'au coucher du soleil. Là encore, il est évident que la référence à une heure précise est beaucoup plus aisé et commode que celle de la vision effective du coucher du soleil.

C'est ce qui explique donc la fixation des différents horaires que nous connaissons. D'ailleurs, c'est exactement la même chose qui s'est faite pour les heures de début et de fin des prières, vu que là encore, en principe, ces moments sont déterminés par des signes apparaissant dans la voûte céleste ou sur terre, en rapport avec le soleil (tel que la longueur de l'ombre, en ce qui concerne la fin de l'heure du Dhouhr, ou la disparition de la rougeur dans le ciel à l'horizon Ouest, pour ce qui est de la fin de l'heure de Maghreb).

Wa Allâhou A'lam !


Et Dieu est Plus Savant !

Patel Mouhammad


Source: [www.muslimfr.com]




Wassalâmou 'alaykoum wa rahmatoullâhi wa barakâtouh...



Modifié 1 fois. Dernière modification le 22/09/05 01:21 par 'Adel.
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23 septembre 2005 13:05
Bismillâhir Rahmânir Rahîm...

Assalâmou 'alaykoum wa rahmatoullâhi wa barakâtouh...





Nous ne pourrons comprendre le secret du jeûne que si nous comprenons le secret de l’être humain... Qu’est-ce que l’être humain et quelle est sa réalité ? Est-il ce corps dressé et ce squelette érigé ? Est-il cet ensemble d’organes, de cellules, de chair, de sang, d’os et de nerfs ? Si l’être humain était tel, que vil et petit serait-il alors ! !

Oui... L’être humain n’est pas ce squelette matériel. Il est en vérité une âme céleste habitant ce corps terrestre, il est un secret du royaume des cieux placé dans une enveloppe d’argile. La réalité de l’être humain est cette finesse divine et ce joyau spirituel que Dieu a placés en lui : grâce à elle, il comprend et il réfléchit ; grâce à elle, il ressent et il goûte ; grâce à elle, il organise le royaume terrestre et cherche à atteindre le royaume céleste ; grâce à elle, Dieu a ordonné aux Anges de se prosterner devant Adam, et ce n’est sûrement pas grâce à la boue malléable ni à l’argile pétrie qui le constitue :


« Quand ton Seigneur dit aux Anges : ‹Je vais créer d’argile un être humain. Quand Je l’aurai bien formé et lui aurai insufflé de Mon Esprit, jetez-vous devant lui, prosternés›. »

(sourate 38 intitulée Sâd, versets 71 et 72).


Tel est l’être humain : une âme supérieure dans un corps inférieur. Le corps est le logis ; l’âme est son propriétaire et son habitant. Le corps est l’embarcation ; l’âme est le passager et le voyageur. Le logis n’a pas été créé pour lui-même, ni l’embarcation n’a été créée pour elle-même. Le logis profite à l’habitant et l’embarcation sert au voyageur. Combien étranges sont ces êtres humains qui se négligent eux-mêmes et qui se préoccupent de leur maison, ou qui s’assignent à devenir les serviteurs de leurs embarcations ! Ils ont négligé leur âme pour rendre le culte à leur corps. Ce n’est plus que pour leur corps qu’ils œuvrent ; ce n’est plus que pour répondre à leurs instincts qu’ils s’activent ; toutes leurs pensées ne tournent plus qu’autour de leur ventre et de leur sexe... Leur sempiternel refrain est désormais :


"Innamad-dunyâ ta`âmuw-wa sharâbuw-wa manâmu

Fa-idhâ fâtaka hâdhâ fa-`alad-dunyas-salâmu"



Traduction:


"En vérité, le monde d’ici-bas n’est que nourriture, boisson et sommeil.

Si tu manques tout cela, tu peux dire adieu à la vie."



Ces êtres humains sont ceux que Dieu a décrits en ces termes :


« Ne vois-tu pas celui qui a fait de sa passion sa divinité ? Est-ce à toi d’être un garant pour lui ? Ou bien penses-tu que la plupart d’entre eux entendent ou comprennent ? Ils ne sont en vérité comparables qu’à des bestiaux. Ou plutôt, ils sont encore plus égarés du sentier. »

(sourate 25 intitulée le Discernement, Al-Furqân, versets 43 et 44).


Tel est l’être humain : une âme et un corps. Le corps a des demandes correspondant à sa nature inférieure ; l’âme a des demandes correspondant à sa nature supérieure. Si l’être humain soumet dans son esprit les désirs de son âme à ses instincts, il se transforme dès lors d’un ange miséricordieux à une bête méprisable puis à un diable maléfique. C’est cet individu que le poète croyant interpelle dans ses vers :


"Yâ khâdimal-jismi kam tas`â li-khidmatihi atatlubur-ribha mimmâ fîhi khusrânu

Aqbil `alan-nafsi wastakmil fadâ’ilahâ fa-anta bin-nafsi lâ bil-jismi insânu"



Traduction

"Oh esclave de ton corps ! Comme tu te presses de le servir ! Manderais-tu le profit de ce qui n’est que perte ?

Viens-en vers ton âme et cultive ses vertus. Car, c’est par l’âme et non par le corps que tu es un homme."



Si l’être humain prend connaissance de sa valeur propre, s’il comprend le secret que Dieu a déposé en lui, s’il se réfère à son côté céleste pour diriger son côté terrestre, s’il se préoccupe du passager avant de se préoccuper de la monture, s’il se préoccupe de l’habitant avant de se préoccuper des murs, s’il fait prévaloir les envies de son âme sur les instincts de son corps, il deviendra dès lors un ange, voire meilleur qu’un ange.


"Quant à ceux qui croient et accomplissent les bonnes oeuvres, ce sont les meilleurs de toute la création."

(sourate 98 intitulée la Preuve, Al-Bayyinah, verset 7).


C’est en raison de cela que Dieu a prescrit le jeûne, afin que l’être humain se libère du pouvoir de ses instincts, afin qu’il s’élance au dehors de la prison de son corps, afin qu’il ait raison de ses désirs concupiscents, afin qu’il maîtrise son aspect animal et tende vers un aspect angélique, afin qu’il se rapproche du royaume des cieux, afin qu’il frappe aux portes du Ciel par ses invocations et que celles-ci s’ouvrent pour lui, afin qu’il implore son Seigneur et que Celui-Ci lui réponde : « Me voici, ô Mon Serviteur, Me voici ! ».
Le Prophète - paix et bénédiction sur lui - dit dans le même sens :


« Trois personnes ne voient pas leurs implorations rejetées : le jeûneur jusqu’à ce qu’il rompe son jeûne, le dirigeant juste et l’opprimé... »

(rapporté par At-Tirmidhî - qui qualifia ce hadith de bon -, par Ahmad et Ibn Mâjah, ainsi que par Ibn Khuzaymah et Ibn Hibbân dans leurs Sahîh respectifs).




Docteur Yûsuf `Abd Allâh Al-Qaradâwî
[ biographie: [www.islamophile.org]]



Source: [www.islamophile.org]





Wassalâmou 'alaykoum wa rahmatoullâhi wa barakâtouh...
'
24 septembre 2005 01:51
Bismillâhir Rahmânir Rahîm...

Assalâmou 'alaykoum wa rahmatoullâhi wa barakâtouh...





Chaque année, pendant un mois, plus d’un milliard de croyants musulmans de par le monde jeûnent entre l’aube et le crépuscule. Durant ces heures de jeûne, il leur est strictement interdit d’absorber la moindre nourriture, boisson, ou les relations intimes entre époux, entre autres privations. Pourquoi?



D’abord, ce que le jeûne du Ramadhan n’est pas: il n’a pas le caractère de pénitence, comme dans d’autres religions. Dans la perspective musulmane, il jouit auprès de Dieu, d’une grâce sans équivalent avec d’autres actes de piété, c’est une abstinence concernant le corps et l’esprit. En effet, Dieu nous a donné un cerveau, un esprit merveilleux en prodige, notre corps lui-même est un miracle perpétuel. Notre corps, nos idées, nos décisions sont dirigés par notre esprit. Meilleure sera la nourriture de l’esprit, meilleures seront nos facultés et capacités de jugement, d’évaluation, meilleures seront nos initiatives. Le jeûne est ainsi perçu comme soumission totale à Dieu.


Nous évoquerons donc ici, la privation de nourriture pour le corps, et son impact sur nos facultés mentales et émotionnelles, donc sur “l’esprit”.




- L’importance de l’alimentation:

Il est certain qu’à un moment de sa vie, chacun d’entre nous a pu penser que le seul élément réellement indispensable à l’être humain, pour sa survie, est l’alimentation. Tout le reste n’a pas le même caractère crucial à notre propre survie d’individu. Et pourtant...

Et pourtant notre propre Créateur, Dieu, nous impose justement de nous priver de ces mêmes nécessités de boire et manger durant nos heures d’éveil, et ce, pendant tout un mois. A première vue cela semble contradictoire, pour le moins! En effet, toutes analyses sommaires ou superficielles, aboutissent à cette notion réductrice: contradiction.

Une narration d’Ibn Hazm d’un échange entre le célèbre calife abbasside Haroun al Rashid et son conseiller, Ibn al Sammâk, est un exemple révélateur, entre autres, de l’importance de la nourriture.Au calife ayant demandé qu’on lui servît de l’eau, Ibn al Sammâk demanda:


-" Oh Prince des croyants si cette boisson t’était refusée, que donnerais-tu pour l’obtenir?
- Je donnerais jusqu’à mon royaume tout entier, répondit-il.
- Oh Prince des croyants, si tu ne pouvais éliminer cette eau de ton corps, que sacrifierais-tu pour pouvoir le faire? Continua l’autre.
- Je céderais jusqu’à mon royaume tout entier, répondit-il à nouveau.
- Comment donc, Oh Prince des croyants, peut-on se réjouir de posséder un royaume qui ne vaut ni quelques gorgées d’eau, ni un peu d’urine?... "



Cela relativise bien des choses...
Cependant, il reste néanmoins vrai que nous avons besoin de nourriture.C’est vrai que lorsqu’on se prive de nourriture sur un laps de temps quelque peu étendu, notre corps panique, comme si l’on avait installé un système de sécurité complexe ou une alarme sophistiquée. Ce même “système d’alarme” se manifeste habituellement par la faim, la soif, et une mauvaise humeur en général.

En effet, les nutritionnistes nous diront qu’un refus de nourriture prolongé peut avoir comme conséquence une perte de 30% du poids du corps. Si cet état de “non-nutrition” persiste dans le temps et que le corps perd 40% de son poids, alors on meurt, de faim, et au sens premier de l’expression! Et avant que la mort n’intervienne les cellules du corps se révoltent et se mangent entre elles, entraînant des troubles psychologiques extrêmes.

Pourquoi donc, Dieu, ordonne t-Il aux croyants de jeûner chaque jour, pendant 30 jours? Contradiction?




- Contradiction de la part de Dieu?

Contradiction il y aurait si l’on ne prend en considération qu’une dimension de l’être humain, son corps, seul. Conformément à la conception matérialiste du monde. Mais, comme chacun le sait, nous sommes plus qu’un simple corps. Car si l’être humain se réduisait à un “simple” corps, et l’âme qu’une émanation du corps.

Alors il convient de pouvoir expliquer la douleur que tous éprouvent à la mort d’un proche, quand bien même son cadavre est encore présent, et que son âme, seule, l’a quitté?

Dans les faits, les contradictions s’éludent à l’étude des vertus évidentes et cachées du jeûne.




- Les vertus du Ramadhan:

En préliminaire il faut rappeler que le prophète Mouhammad (Paix sur lui) a interdit de poursuivre le jeûne sans interruption. Il faut jeûner aux heures et de la façon prescrites par notre Créateur et son Messager, ainsi donc le croyant percevra ses vertus.


* D’abord, Dieu rappelle ainsi au croyant sa totale dépendance envers Ses bienfaits, à lui accordés. Cela contribue à forger une certaine humilité mêlée de reconnaissance.

* Ensuite rien ne peut forcer mieux à la compassion envers les pauvres et les affamés du monde que le partage de leur expérience de faim et de soif. C’est en éprouvant ce que l’affamé éprouve dans sa quête de nourriture, ce que le pauvre éprouve en travaillant sans la quantité requise de nourriture, que le musulman peut concevoir ces notions, et répondra volontiers à l’appel du prochain affamé et du pauvre.

* Par ailleurs le corps humain accumule des toxines durant l’année, par son alimentation. Ces accumulations sont néfastes à la santé de l’individu. Le Ramadhan permet de nettoyer le corps de ces éléments là, et d’accorder un repos à nos organes digestifs.

* Il y a aussi un aspect unificateur propre au Ramadhan. En effet, riches ou pauvres, blancs ou noirs, tous les musulmans des 5 continents, soit environ 1 300 millions de croyants jeûnent, au même moment de l’année, de la même façon. Aucune dérogation n’est possible (sauf maladies ou raisons graves), cela leur donne une certaine sensation d’unité dans la même ferveur et soumission au Créateur Suprême.


Avant d’aborder le bénéfice suivant qui sera développé en détail, il faudrait ajouter, un aspect méconnu du Ramadhan.

Après un long mois de jeûne et de privation diverses (nourriture, sommeil, relations intimes entre époux), beaucoup de gestes quotidiens que chacun faisait mécaniquement, ou des bienfaits que l'on prenait pour acquis, comme un dû, prennent alors une consistance nouvelle. Perceptions nouvelles, parce que, sensations nouvelles.

Par exemple, un verre d’eau rafraîchissant dans un moment de grande chaleur et les sensations agréables qu’il génère sont perçus plus finement par un corps qui en avait perdu l’habitude: forgeant ainsi une appréciation régénérée de ces bienfaits élémentaires de Dieu. Le même processus d’appréciation se répète pour un simple petit déjeuner, ou les repas quotidiens, forçant ainsi à la pensée de Celui qui a pourvu l’Homme de ces infinies bontés, à chaque première bouchée de nourriture. Et ce sentiment de gratitude effleure même la pensée du plus ingrat des croyants.

C'est une sagesse formidable de la part de notre Créateur. Le croyant qui fait une pause pour réfléchir, trouvera, là, forcément une cause à remercier. Leçon d’humilité... par notre Créateur élaborée!

Sans prétendre passer en revue toutes les vertus du Ramadhan de façon exhaustive, finalement, Dieu, dans Sa Sagesse, veut que chacun éprouve toute la palette d’humeurs et sensations qui interviennent durant un jeûne, de sorte à aider l’être humain à mieux les contrôler. Et cela est d’une importance extrême, car, et nous allons le voir, cela influence profondément nos relations avec notre monde extérieur, notre prochain et nous-mêmes. La clé est la maîtrise de nos émotions.




- La solution islamique:

Aucune religion ne traite spécifiquement cette particularité et faiblesse de la nature humaine... à part l’Islam. Aucune.
L’Islam est la seule religion qui, non seulement propose, mais impose comme un des piliers fondamentaux de la foi, un processus de réajustement, de rééquilibrage, du corps et de ses composants. C’est une opportunité de réglage annuel!...A travers le mois sacré du Ramadhan.
Le Ramadhan est pour le croyant, il n’a pas été institué en l’honneur de Dieu.C'est, pour l’Homme, une chance inouïe, de rééquilibrer sa personnalité... Malgré l’opposition du corps.

Il nous est souvent arrivé, d’être en retard en se réveillant le matin, et de se dépêcher pour ensuite arriver à l’heure, en oubliant même de manger quoique ce soit avant de partir. Notre intention n’était pas de jeûner pour Dieu, mais simplement d’être à l’heure. Alors pris par nos différentes responsabilités, nous oublions souvent de manger jusqu’à un moment avancé de la journée. Sans même que le corps nous rappelle à l’ordre. Vrai ?

Cependant, durant le Ramadhan, dès les premières minutes de la journée, le corps s’assure que nous sommes bien conscients du conflit interne qui va se développer. Et il nous envoie des suggestions de ce genre: un ami perdu de vue, qui ne vous a jamais invité, tout à coup vous invite au restaurant, ou, vous êtes dans les affaires et les bonnes affaires se traitent souvent autour d’une table, alors on vous invite. Là, vous êtes embarrassé de dire que vous jeûnez! Parce que votre relation se dira “c’est quoi encore ces pratiques d’un autre âge ?”.

Ainsi donc, on est tenté de se dire qu’après tout pourquoi pas? Le Coran m’autorise à rattraper ensuite, après le Ramadhan, alors histoire d’être sociable, je vais accepter et remplacer ce jour de jeûne après le Ramadhan.

MAIS, votre esprit vous dit, “cher ami, je crois que tu as déjà promis cette journée à Dieu: aucune nourriture, ni boisson, ni cigarettes, ni vitamine, du lever au coucher du soleil. Vas-tu laisser tomber Dieu?” Et l’esprit domine la chair et les émotions.

Nous avons pu ainsi rééquilibrer les rôles de chaque partie de notre personnalité. Nous n’avons pas tué nos émotions, on les a simplement remis à leur place: de fugaces impressions qui peuvent nous aider, mais ne doivent pas nous diriger.
Nous arriverons ainsi à une discipline de contrôle de nos accès émotionnels (colère, peur, envie...). Discipline qui nous sera profitable, on s’en doute bien, toute l’année.

Le fait de résister à la nourriture au nom de valeurs spirituelles, nous aide tous à transcender à la fois le corps et les émotions pour se ressourcer et renforcer notre résistance à la tentation.





- Comment vit-on le Ramadhan?

Tous les musulmans jeûnent pour Dieu, pour respecter son commandement. Et cela lui est compté comme piété. Car le jeûne est un acte dont seul Dieu peut percevoir la sincérité. Il n’est pas écrit sur le front du musulman qu’il jeûne, tout comme chacun peut très bien boire ou manger à l’abri du regard des hommes. Dieu comblera tous les croyants d'une récompense pour ses sacrifices. Nonobstant ce fait, il y a moyen de potentialiser encore plus le Ramadhan, ce que chaque musulman averti ne manque pas de faire.

C’est un moment unique d’introspection et de recherche de défaut dans notre personnalité, et donc forcément des faiblesses résultant de nos émotions.

Les émotions, comme expliquées, sont générées par les sensations de plaisir et de peine, le corps se nourrit de produits organiques. L’esprit est nourri par des idées, la lecture, la connaissance. Seules ces dernières peuvent renforcer notre esprit et notre capacité de raisonnement.
La plus grande avenue ouverte à la tentation est l’ignorance. C’est pourquoi le premier message qui vint au dernier des prophètes Mouhammad (Paix sur lui) fut de lire (Iqra). Toutes sciences émanent de et ramènent à Dieu, nous dit Dieu, dans le Coran.
L’esprit, la raison est la clé de notre personnalité. Et même de notre vie spirituelle: Dieu dans le Coran n’impose aucune obligation aux simples d’esprit. Qu’est-ce à dire? C’est très profond et révélateur cela. Réfléchissons.

Cela veut dire qu’en Islam, le premier critère d’exigence de la foi est la Raison. Nul ne peut exiger la foi de celui qui n’a pas la Raison: c’est la condition sine qua non. C’est extraordinaire. C’est vous dire la place que l’Islam donne à la Raison! Que ceux qui clament une antinomie entre Sciences et Islam, y réfléchissent.
Le musulman essaiera de bannir toute perturbation émotionnelle.
Bien sûr, il n’est de propos, ici, d’en faire une liste exhaustive, mais une analyse synthétique des phénomènes fondamentaux qui alimentent nos émotions.
Le jeûneur évitera les discussions vaines et stériles qui ne font qu’exacerber des nerfs à peine ensommeillés. D’ailleurs, après quelques jours de jeûnes, il devient naturel d’économiser ses gestes et ses paroles. On se détache progressivement de l’agitation mondaine, gagnant chaque jour, ainsi, en indépendance et en sagesse.

L’esprit est contaminé par certains programmes de TV, où sont exposés violence, sexe, vices divers. C’est vrai que cela alimente...les émotions par des sensations. La TV brise nos structures de valeurs, et ses images programment et contrôlent notre personnalité. Cela n’est plus à démontrer.
Le croyant profite du Ramadhan pour éteindre la TV, et instaurer un dialogue dans la famille, pour enrichir la qualité de vie en famille.

Toutes les grandes nations, avec tout leur argent, toutes leurs universités, tous leurs grands départements de recherche, n’ont pas pu se protéger elles-mêmes contre ces images destructrices. Le musulman a la chance d’avoir le seul mécanisme, connu, pour purifier corps et esprits: c’est le Ramadhan. Institué, pour l’Homme, par un Créateur Omniscient.
Cependant, ne pas manger, et, ne pas lire, ne pas prier, ne pas rester en contact avec Dieu...cela n’est pas jeûner, c’est s’affamer; tout simplement. Ce n’est pas le but du Ramadhan. Il y a une différence qualitative entre s’affamer et jeûner. Se priver d’aliment, c’est s’affamer.
Le jeûne existe lorsqu’une personne se prive volontairement de nourriture et de boisson et accompagne ce choix avec une volonté, et une interaction avec son Créateur Miséricordieux, à travers la prière, les pieuses lectures et la méditation. En transformant la faim du jeûne en vecteurs de prière, de réflexion, de soumission, le musulman accroît, nécessairement, sa force spirituelle, de là, sa force de caractère, son pouvoir de raisonnement, sa capacité d’analyse, bref la qualité de sa vie intérieure.

Les potentialités du jeûne sont énormes et sous-estimés par la communauté scientifique, c’est une fenêtre sur l’autodiscipline et l’introspection, à la portée de chaque croyant. C’est une école où chaque croyant apprend la faim qu’éprouve le pauvre pour y être plus sensible, une école où se forge la sagesse du sage, la paix du cœur et la lumière de l’esprit par la recherche de la proximité du Bien Aimé.
Certains penseront que c’est là une version idéaliste, voire édulcorée, du Ramadhan, et que la réalité en est bien en deçà. Peut-être... Cependant même si l’intégralité des musulmans ne tire, peut-être, pas du Ramadhan les bénéfices escomptés, cela n’occulte en rien les sagesses inhérentes et intrinsèques aux prescriptions du Ramadhan: des musulmans seraient alors en cause, pas l’Islam, ni ses divines prescriptions.

Le jeûne du Ramadhan met “le sacrifice” en perspective, dans notre quotidien. Ainsi donc, il ne s’agit plus de “sacrifice”: c’est la force de la foi qui enlève à l’acte son caractère sacrificiel et contraignant. Forgeant ainsi, en chaque croyant, consciemment ou inconsciemment, de nouvelles habitudes louables de piété. C’est même un signe de jeûne réussi.

Puissent les jours bénis du Ramadhan, qui viennent et qui reviennent, apporter au monde: paix, sérénité, justice...comme le fait la voix du Mouazzin (muezzin), sereine et mélodieuse, du haut des minarets, lorsqu’elle se pose sur un peuple prosterné dans le soleil déclinant, soumis Seul au Seigneur des Mondes...

Utopie? Peut-être. Mais même si un tel souhait n’a que le poids d’une chimère dans notre présent chaotique, il n’en conserve pas moins toute la valeur de sa sincérité et l’intensité d’un vœu ardent. Mais, Dieu sait mieux.



Note : Article écrit par Amine alibhaye


Source: [islam-reunion.com]





Wassalâmou 'alaykoum wa rahmatoullâhi wa barakâtouh...
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24 septembre 2005 16:47
Bismillâhir Rahmânir Rahîm...

Assalâmou 'alaykoum wa rahmatoullâhi wa barakâtouh...





Quelles sont les choses qui annulent le jeûne ?



Jeûner a comme objectif ce que nous avons exposé dans un autre article (voir: [www.maison-islam.com]).
En tant que moyen permettant de parvenir à cet objectif, jeûner consiste à se retenir de faire certaines choses habituellement permises, depuis le moment de l'aube jusqu'au coucher du soleil. Faire une de ces choses annule le jeûne en cours.

La question qui se pose ici est cependant : quelles sont ces choses qui annulent le jeûne ? Certes manger...etc, mais se faire une injection de glucose annule-t-elle également le jeûne ? Et se mettre du khôl dans les yeux ? Et se mettre des gouttes dans les oreilles ?






1. Des actes mentionnés dans les textes de nos sources et qui font l'unanimité :


Les textes des sources musulmanes ont clairement spécifié qu'en état de jeûne (lequel dure de l'aube – "fajr" – jusqu'au coucher du soleil – "ghouroûb"winking smiley, on doit s'abstenir:

- de manger
- de boire
- et d'avoir des relations sexuelles (voir par exemple "Coran 2/187"winking smiley.

Les savants sont unanimes à dire que l'une de ces choses, faite volontairement, annule le jeûne.







2. Des actes qui ne sont pas mentionnés dans les textes de nos sources, qui ont fait l'objet de raisonnements par les savants, mais qui font également l'unanimité :


- Le jeûne est annulé en cas d'orgasme complet ("imnâ'"winking smiley provoqué par un acte du jeûneur (comme une étreinte ou un baiser, le cas du regard prolongé faisant l'objet d'avis différents) : car cet acte constitue un cas qui se rapproche de la satisfaction du désir sexuel par une relation complète (Cependant, bien sûr, en cas d'orgasme provoqué par un rêve lors du sommeil, le jeûne reste valable).

Le baiser et l'étreinte conjugales sont permis s'il n'y a pas le risque que le jeûneur se laisse alors aller jusqu'à une relation sexuelle ou jusqu'à atteindre l'orgasme complet ("imnâ'"winking smiley. Si le risque existe, le jeûneur doit d'abstenir de tels actes (Certains autres savants pensent que le critère "existence ou non du risque" sera pris en compte pour le jeûneur qui est âgé, cependant que le jeûneur qui est jeune doit quant à lui s'abstenir systématiquement).



- Les savants sont également unanimes à dire que toute chose matérielle qui est avalée volontairement (c'est-à-dire qui est introduite dans l'estomac par l'appareil bucco-pharyngal) annule le jeûne, qu'il s'agisse d'un aliment, d'un médicament ou de quelque chose qui n'est habituellement pas consommé (comme une boulette de papier...etc.). Le Hadîth suivant semble appuyer cet avis :


"Ne choisissez pas le samedi pour jeûner, sauf s'il s'agit d'un jeûne obligatoire. Si l'un d'entre vous ne trouve alors rien à manger, qu'il mâche ne serait-ce qu'un morceau d'écorce de vigne ou de branche d'arbre"

(rapporté par At-Tirmidhî, n° 744, Abû Dâoûd, n° 2421).


Ibn Hajar est certes d'avis que l'interdiction de faire un jeûne facultatif le samedi seulement a ensuite été abrogée par le Prophète (cf. Fat'h ul-bârî 10/444), mais ce que ce Hadîth prouve c'est que le fait d'avaler volontairement même un morceau d'écorce contredit le jeûne ; et ce principe-là n'est, quant à lui, pas abrogé.






>>> Par contre, les savants ont des avis divergents à propos d'autres actes : certains de ceux-ci sont mentionnés dans les textes de la Sounnah mais ces textes font l'objet de diverses interprétations. D'autres ne sont pas mentionnés dans les textes des sources. Ce sont ces avis divergents que nous allons étudier ci-après, en 3 et en 4.








3. Des actes mentionnés dans les textes de nos sources mais qui font l'objet d'interprétations différentes chez les savants :



3.1) Le vomissement provoqué par le jeûneur:


Un Hadîth existe qui dit :


"Celui qu'un vomissement domine [= qui vomit involontairement] alors qu'il jeûnait, n'a pas à remplacer son jeûne [= ce jeûne n'est pas annulé]. Cependant, celui qui vomit volontairement doit remplacer son jeûne [qui a donc été annulé]"

(rapporté par At-Tirmidhî, n° 720, Abû Dâoûd, n° 2370, etc.).



Si des divergences d'opinions existent au sujet de la validité du jeûne quand le jeûneur a provoqué un vomissement, c'est parce que les avis des spécialistes des Hadîth sont divergents à propos de ce Hadîth : est-il authentique ou pas ?

* Ahmad, Al-Boukhârî, At-Tirmidhî et Abû Dâoûd sont d'avis que ce Hadîth n'est pas authentique.

* Ad-Dâraqoutnî pense pour sa part que ce Hadîth est authentique, de même que Al-Albânî récemment.



- La majorité des savants – Aboû Hanîfa, Ash-Shâfi'î, Mâlik, Ahmad ...etc – sont d'avis que le jeûne est annulé si on vomit volontairement.

- Tâ'ûs pense pour sa part que le jeûne n'est pas annulé.






3.2) La saignée:


La saignée, pratiquée pour des raisons médicales, consistait à se faire aspirer une certaine quantité de sang par un spécialiste. La saignée annule-t-elle le jeûne ou pas ?

Deux catégories de Hadîths existent à ce sujet.



* L'une dit :


"Celui qui fait la saignée et celui à qui on fait la saignée ont rompu leur jeûne".

(rapporté par At-Tirmidhî, n° 774, Abû Dâoûd, n° 2367, ...etc)




* L'autre rapporte que le Prophète s'est fait faire une saignée alors qu'il était en état de jeûne.

(rapporté par Al-Bukhârî)




Les avis des savants sont dès lors divergents à ce propos :

- Les uns – comme Ahmad ibn Hanbal et Is'hâq – pensent que le Hadîth cité en premier a priorité, et le jeûne de celui qui se fait faire une saignée est donc systématiquement annulé.


- Les autres – comme Aboû Hanîfa, Ash-Shâfi'î, Mâlik – pensent que le second Hadîth montre que le premier Hadîth a été soit abrogé, soit qu'il n'est pas à prendre au sens apparent, mais voudrait plutôt dire qu'il est déconseillé de se faire faire une saignée en état de jeûne, car le jeûneur qui pratique la saignée risque d'avaler le sang lorsqu'il a recours à l'aspiration qui entraîne la saignée et RISQUE DONC DE ROMPRE SON JEUNE. Quant au jeûneur qui se fait faire une saignée, il risque d'être affaibli et RISQUE DONC D'ETRE AMENE A ROMPRE SON JEUNE.







>>> Deux synthèses apparaissent ici chez les savants musulmans :



* Pour certains savants, comme Ibn Taymiyya, il y a trois choses principales qui annulent le jeûne : la satisfaction volontaire du désir sexuel, l'introduction volontaire de quelque chose dans l'organisme (avec les divergences d'opinions que nous allons voir plus bas), et aussi le fait d'affaiblir son corps en en faisant sortir volontairement ce qui y constitue un facteur de force physique (comme les aliments et le sang, d'où l'interdiction, sous peine de voir son jeûne annulé, de vomir volontairement et de se faire faire une saignée).



* Pour d'autres savants, il n'y a que deux choses principales qui annulent le jeûne : la satisfaction volontaire du désir sexuel, et l'introduction volontaire de quelque chose dans l'organisme (avec les divergences d'opinions que nous allons voir plus bas). Ceux d'entre les savants de ce deuxième groupe qui sont d'avis que le fait de vomir volontairement annule aussi le jeûne, considèrent ce fait (qui sort des deux cas sus-cités) comme une prévention (le Prophète, en déclarant un tel jeûne annulé, ayant voulu empêcher le jeûneur de vomir volontairement A CAUSE DU RISQUE QU'IL Y A DE RAVALER ENSUITE).

Cette façon de penser repose sur le principe général qu'ont énoncé Ibn Abbâs et Ibn Mas'ûd :

"Le jeûne est annulé par ce qui entre (dans le corps), et non par ce qui en sort. Les ablutions, elles, sont annulées par ce qui sort (du corps), et non par ce qui y entre" [comme les aliments cuits par le feu] (cité par Ibn Hajar, Fat'h ul-bârî, tome 4 p. 223).

L'énonciation d'un tel principe général, extrait par extrapolation de plusieurs textes particuliers, et à la lumière duquel on va ensuite interpréter les données de textes isolés qui semblent contredire ce principe, relève de la façon particulière qu'avaient Ibn Mas'ûd et Ibn Abbâs d'aborder les règles juridiques musulmanes (pour plus de détails à ce sujet, lire mon article concernant la tendance interprétative des "ahl ar-ra'y": [www.maison-islam.com] ).








4. Des actes qui ne sont pas mentionnés dans les textes de nos sources, qui ont fait l'objet de raisonnements par les savants, et qui font l'objet de divergences d'opinions chez ces savants:




4.1) En ce qui concerne la chose qui est avalée, c'est-à-dire introduite dans l'estomac par le biais de l'appareil bucco-pharyngal :

Si on a avalé cette chose volontairement, les savants sont unanimes à dire que le jeûne est annulé, qu'il s'agisse d'un aliment, d'un médicament ou de quelque chose qui n'est habituellement pas consommé (comme une boulette de papier, etc.). Nous l'avons déjà vu, dans le point 2.
De même, si on a avalé de façon totalement involontaire quelque chose dont on ne peut se préserver (comme le fait d'avaler un moustique, ou la poussière du chemin), alors le jeûne reste bien sûr toujours valable.







4.1.1) Si cette chose a été avalée par oubli de l'état de jeûne, le jeûne n'est pas annulé. Le Prophète a dit :

"Lorsque le jeûneur a oublié (qu'il jeûnait) et a mangé et bu, qu'il continue son jeûne (lorsqu'il se le rappelle)…"

(rapporté par Al-Bukhârî).






4.1.2) Et si on a avalé cette chose non pas par oubli de l'état de jeûne mais par mégarde, lors d'un acte que l'on a fait volontairement (par exemple qu'on ait avalé l'eau en se gargarisant la bouche ou en se rinçant le nez), alors d'après l'avis de certains savants tels que Aboû Hanîfa etc., le jeûne sera annulé et il faudra le remplacer plus tard (ayant avalé involontairement, on n'aura cependant pas de péché).
Le Prophète, décrivant un jour les ablutions à un de ses Compagnons, lui dit :

"Et rince-toi à fond le nez, sauf si tu es en état de jeûne."

(rapporté par At-Tirmidhî, n° 788)




Et d'après l'avis d'autres savants comme 'Atâ, le jeûne sera toujours valable si on avait pris toutes les mesures de précaution nécessaires et qu'on avait avalé de l'eau de façon totalement involontaire.







4.2) En ce qui concerne la chose qui est introduite à l'intérieur du corps sans passer par le canal de l'appareil buccal :



4.2.1) Certains savants – notamment ceux de l'école hanafite – sont d'avis que le critère à prendre alors en compte pour établir si le jeûne est annulé ou s'il est toujours valable est non pas la nature de la chose qui est introduite dans l'organisme mais LA VOIE PAR LAQUELLE CETTE CHOSE ENTRE A "L'INTERIEUR DU CORPS".

Si elle y entre par le biais d'une voie ouverte et directe ("manfadh", comme la voie rectale, ou une blessure ouverte et profonde), le jeûne est annulé. Si par contre elle y entre par le biais d'une voie indirecte (comme les pores de la peau, ou le conduit urinaire masculin, etc.), le jeûne n'est pas annulé.

Selon cet avis, la prise d'un suppositoire annule le jeûne. Par contre, une injection par voie intraveineuse, sous-cutanée ou intra-musculaire n'annule pas le jeûne, que le produit injecté soit un médicament ou du glucose (bien que celui-ci nourrisse l'organisme). De même, le massage de la peau avec une huile n'annule pas le jeûne.

Le problème a cependant tendance à se compliquer encore par rapport à une autre question, à propos de laquelle les réponses des savants sont également divergentes : QU'ENTEND-ON PAR "L'INTERIEUR DU CORPS" ?






4.2.1.1) Pour certains savants, il s'agit de l'ensemble de ce qui est interne dans l'organisme, comme l'estomac, les intestins, le cerveau, ...etc.

Aussi, si la femme qui jeûne s'administre un médicament par voie vaginale, son jeûne est annulé. Ces savants disent même que si on introduit par une blessure ouverte et profonde ("âmmah"winking smiley un médicament jusqu'au cerveau, le jeûne est annulé.

Entre les tenants de cet avis, des divergences d'opinions apparaissent ensuite à propos de distinguer, dans l'anatomie humaine, ce qui constitue une voie naturelle ouverte et directe, et ce qui constitue une voie indirecte.

Ainsi, le conduit auditif est-il direct ou indirect ? S'il est direct, l'administration d'un médicament par ce conduit annulera le jeûne. S'il n'est pas direct, l'administration d'un médicament par voie auditive n'annulera pas le jeûne.
La question fait l'objet de divergences d'opinions. C'est également pourquoi les savants ont des avis divergents à propos de savoir si on peut enduire ses yeux de khôl pendant le jeûne.

Sur la base des connaissances anatomiques actuelles - qui sont différentes de celles qui étaient disponibles il y a quelques siècles -, le hanafite Cheikh Khâlid Saïfullah propose, à propos de l'administration d'un médicament par le canal oculaire et par le canal auditif, une autre lecture que ce que disaient jusqu'à présent les juristes hanafites (voir "Jadîd fiqhî massâ'ïl"winking smiley.






4.2.1.2) Pour d'autres savants, par contre, "l'intérieur du corps" désigne uniquement "la partie creuse ("jawf"winking smiley de l'organisme" (comme l'estomac et les intestins). Selon cet avis, le cerveau ne faisant pas partie de cette "partie creuse" du corps, le jeûne n'est pas annulé si un médicament est introduit dans le cerveau, même par le biais d'une voie ouverte telle qu'une blessure profonde.






4.2.2) Et puis, selon d'autres savants, comme Ibn Taymiyya, à propos de cette question concernant ce qui est introduit dans l'organisme par une voie autre que l'appareil buccal et pharyngal, le critère qui entre en jeu n'est pas la voie - directe ou indirecte - par laquelle cette chose est introduite à l'intérieur du corps mais LA NATURE DE LA CHOSE QUI EST INTRODUITE "A L'INTERIEUR DU CORPS" :

Si cette chose est nourrissante pour l'organisme ("yughaddhi-l-jassad"winking smiley, le jeûne est annulé.
Si par contre elle ne nourrit pas l'organisme, le jeûne n'est pas annulé.

Selon cet avis, un suppositoire laxatif n'annule pas le jeûne. Pareillement, l'administration d'un médicament par une blessure ouverte n'annule pas le jeûne.

Se basant sur cet avis, des savants contemporains ont établi que la prise d'une crème contre les hémorroïdes n'annule pas le jeûne.
Toujours sur la base de cet avis, d'autres savants contemporains sont d'avis que si une injection de médicament par voie intraveineuse, sous-cutanée ou intramusculaire n'annule pas non plus le jeûne, par contre une injection de glucose annule le jeûne (car étant "nourrissante"winking smiley.
Quant au massage de la peau avec de l'huile, il n'annule pas le jeûne, car bien que l'huile soit nourrissante, son effet reste limité à l'épiderme et n'entre pas jusqu'à "l'intérieur de l'organisme".







- Note:



Lorsqu'il y a ainsi divergences d'opinions, chacune des opinions existante n'est pas toujours juste. Cependant, s'il est des questions juridiques où l'opinion qui est juste est facile à découvrir, d'autres divergences sont telles qu'il est plus difficile de découvrir celle-ci. (Pour plus de détails, lire à ce sujet mon article : "L'islam permet-il des divergences d'opinions entre les musulmans ?": [www.maison-islam.com]).

Si pour ma part je suis l'interprétation de l'école hanafite, j'ai préféré citer les différentes interprétations plutôt que de chercher à trancher entre les différents avis. J'ai également cité les différentes argumentations, afin que vous apparaisse comment et pourquoi différentes opinions voient le jour chez les savants musulmans.

A mon humble avis, il faudrait néanmoins et malgré le fait que des opinions différentes subsisteront toujours, un débat de nombreux savants musulmans contemporains afin de déterminer qu'est-ce que "l'intérieur du corps", "les voies ouvertes et directes" et "ce qui est nourrissant et ce qui ne l'est pas".






- Mes sources pour cet article :

Sunan At-Tirmidhî, kitâb as-sawm - Majmû' fatâwa ibn Taymiyya, tome 25 pp. 220-258 - Bidâyat ul-mujtahid, Ibn Rushd, tome 1 pp. 538-542 - Fat'h ul-bârî, Ibn Hajar, kitâb as-sawm - Al-fiqh al-islâmî wa adillatuh, Wahba az-Zuhaylî, pp. 1705-1734 - Fatâwâ mu'âsira, Al-Qardhâwî, tome 1 pp. 305-306 et pp. 325-328 - Jadîd fiqhî massâ'ïl, Cheikh Khâlid Saïfullâh, tome 1 pp. 84-91.



Wallâhu A'lam (Dieu sait mieux).


Source: [www.maison-islam.com]






Wassalâmou 'alaykoum wa rahmatoullâhi wa barakâtouh...
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26 septembre 2005 00:47
Bismillâhir Rahmânir Rahîm...

Assalâmou 'alaykoum wa rahmatoullâhi wa barakâtouh...





Certains musulmans accomplissent 20 cycles ("rak'ah"winking smiley de prière de la nuit ("tarâwîh"winking smiley pendant le mois de Ramadan, mais d'autres musulmans disent qu'accomplir 20 cycles de cette prière est une innovation ("bid'ah"winking smiley, et qu'il ne faut accomplir que 8 cycles. Que faut-il faire ?




Cette question concerne un point qui crée hélas beaucoup de réactions passionnées chez certains jeunes musulmans.






1- A l'époque du Prophète (sur lui la paix) :



Ce qui est prouvé du Prophète (sur lui la paix), c'est qu'il a dit :


"Celui qui prie la nuit, pendant le Ramadan, avec foi et espoir de récompenses, ses péchés antérieurs lui seront pardonnés."

(rapporté par Al-Bukhârî)


Il est également prouvé du Prophète que c'est parfois en groupe, et parfois tout seul (rapporté par Al-Bukhârî, Muslim, Aboû Dâoûd, An-Nassaï, Ibn Mâja) qu'il a fait cette prière dite des "tarâwîh", prière qui est, d'après Ibn Hajar, une forme de la prière de nuit du mois de Ramadan ("qiyâm oul-layl"winking smiley.

Comme Al-Bukhârî l'a rapporté de lui et selon l'interprétation qu'en a donnée Ibn Hajar, si le Prophète ne l'a pas faite en groupe tous les jours, c'est qu'il craignait qu'ensuite le fait d'accomplir en groupe la prière facultative de nuit ("qiyâm oul-layl"winking smiley devienne une condition pour que celle-ci soit valable. Ou bien qu'il craignait que la prière de nuit devienne obligatoire ("Fat'h ul-bârî", tome 3 p. 19).



* Combien de cycles (rak'ahs) faisait alors le Prophète ?

Un hadîth rapporté par Ibn Abî Shayba rapporte : 20.
("Fat'h ul-bârî", tome 4 p. 322)

Un autre hadîth, rapporté par Ibn Khuzayma et Ibn Hibban, dit : 8.
("Fat'h ul-bârî", tome 3 p. 17)







2- A l'époque du califat de Omar (que Dieu l'agrée) :



Al-Bukhârî rapporte également que Omar, passant une nuit de ramadan, vit les gens en train de prier, la nuit, dans la mosquée : qui prie seul, qui prie avec un petit groupe sous sa direction... Omar dit alors :

"Je pense que si je réunissais ces gens sous la direction d'un seul lecteur, ce serait mieux".

Il nomma alors comme imam Ubayy ibn Ka'b (rapporté par Al-Bukhârî).


Que voulait-il dire par "ce serait mieux" ?
Qu'il serait mieux que les gens accomplissent cette prière de la nuit du Ramadan en groupe.
En effet, le Prophète avait fait cette prière en groupe, et s'il avait refusé de la faire en groupe toutes les nuits du ramadan, ce n'est que par crainte de la venue d'une révélation divine déclarant qu'il était désormais obligatoire de l'accomplir en groupe. Or, la révélation divine était désormais interrompue depuis le décès du Prophète, il était donc possible de la faire en groupe chaque soir.



* Combien de cycles (rak'as) faisaient alors ceux qui priaient ?

Mâlik rapporte : 11.
Il rapporte également : 20 + 3 cycles de witr.
("Al-Mou'attâ" - "Fat'h ul-bârî", tome 4 p. 320)

D'après Ibn Hibbân, à l'époque de Omar, on avait commencé à faire d'abord 11 cycles [8 + 3], mais la position debout était très longue à cause de la récitation du Coran. On augmenta alors le nombre de cycles jusqu'à 20, sans compter la prière du witr, afin de répartir la récitation du Coran sur un plus grand nombre de cycles. Plus tard on augmenta le nombre de cycles jusqu'à 36, sans compter la prière du witr.
(Cité en note de bas de page dans "Fiqh ous-sunna", tome 1 p. 247.)







3- Que faire aujourd'hui ?




* Ash-Shâfi'î a dit :

"J'ai vu des gens de Médine accomplir, pour la prière de nuit du Ramadan, 39 cycles. J'ai vu les gens de La Mecque accomplir 23 cycles. Il n'y a rien de répréhensible ni dans la première ni dans la seconde de ces solutions."

Il a dit aussi :

"Si ceux qui prient augmentent la (durée des) positions debout et diminuent le (nombre de) prosternations, c'est bien. Et s'ils augmentent le (nombre de) prosternations et diminuent la (durée des) positions debout, c'est bien aussi…" (Fat'h ul-bârî, tome 4 p. 322).





* Ibn Taymiyya a tenu des propos très voisins de ceux de Ash-Shâfi'î : il écrit :

"Il y a l'avis disant de faire 20 cycles – comme le dit l'avis connu des écoles de Ahmad et de Ash-Shâfi'î –, il y a celui disant de faire 36 cycles – comme cela est relaté de Mâlik –, et il y a celui disant de faire 11 ou 13 cycles".

Ibn Taymiyya écrit ensuite :

"Si les gens ne peuvent pas faire [8 cycles tels que le Prophète et ses Compagnons faisaient à cause de la trop grande durée de la position debout telle que eux la pratiquait], alors ils feront 20 cycles. C'est d'ailleurs ce que font la majorité des musulmans. Et c'est un juste milieu entre 10 et 40" ("Majmoû' fatâwâ Ibn Taymiyya", tome 22 pp. 272-273 ; des lignes voisines sont à voir dans le tome 23, p. 113).





* Sur la page du site du savant Cheikh Abdoullâh ibn Jibrîn qui est consacrée à ce point (cliquez içi: [www.ibn-jebreen.com]), nous pouvons constater qu'après avoir cité ces propos de Ibn Taymiyya sur son site, Ibn Jibrîn écrit en commentaire :

"Ces propos de Ibn Taymiyya, de même que les âthâr [propos et actes des Compagnons du Prophète] nous montrent que la prière de nuit du ramadan est déterminée en fonction du temps qui y est consacré (...). Le Prophète accomplissait 11 cycles, mais ceux-ci duraient environ 5 heures, ou parfois toute la nuit, tant et si bien que les Compagnons craignaient ne plus pouvoir prendre le repas d'avant l'aube ("sahoûr"winking smiley [rapporté par Aboû Dâoûd, An-Nassaï et Ibn Maja – n° 1344]. Cela signifie qu'il restait longtemps dans la position debout, au point que l'on peut évaluer la durée d'un cycle ("rak'ah"winking smiley à environ 40 minutes. Les Compagnons faisaient de même [plus tard, après le décès du Prophète] en sorte qu'ils s'appuyaient pendant la prière [rapporté par Mâlik, Al-Mu'attâ, n° 103].
Lorsque la grande durée de la position debout et des postures leur causa trop de difficultés, ils diminuèrent cette durée en augmentant le nombre de cycles, l'objectif étant que leur prière nocturne occupe toute leur nuit du ramadan, ou du moins la plus grande partie possible. Voilà donc la pratique ("sounna"winking smiley des Compagnons : soit augmenter le nombre de cycles en diminuant la durée des postures de la prière, soit diminuer le nombre de cycles en augmentant la longueur des postures. Aucun d'entre les Compagnons n'a adressé des reproches à ce sujet. Tout cela est donc correct. Et tout cela est adoration dont on espère l'acceptation par Dieu et la récompense. Et Dieu sait mieux" (fin de citation).






- Conclusion:

Nous constatons que les musulmans ne devraient pas employer le terme "bid'ah" (innovation) aussi facilement.
Et il est possible d'adopter l'avis de Ibn Taymiyya, cet avis qui concerne tous ceux qui n'ont pas la capacité de rester debout chaque nuit du Ramadan aussi longtemps que le faisaient le Prophète et ses Compagnons... cet avis qui dit de faire 20 cycles ("rak'ah"winking smiley dans la prière de nuit du ramadan ("tarâwîh, qiyâm oul-layl fî ramadân"winking smiley.



Wallâhu A'lam (Dieu sait mieux).




Source: [www.maison-islam.com] (avec de légères modifications.)









>>> Notes complémentaires:





* Chaykh Ibnou Bâz (rahimahoullâh) était du même avis.
Après avoir préçisé que la meilleure façon était de s'en tenir à 11 "rak'âtes" (8+2+1) ou 13 (10+2+1), il ajoute qu'il n'y a aucun mal à les dépasser, et que l'on a le choix ("al amrou wâsi' "winking smiley:

- [www.binbaz.org.sa]
- [www.binbaz.org.sa]





* Chaykh Al 'Outhaymîne (rahimahoullâh) était du même avis également:
[www.ibnothaimeen.com]





* Chaykh Al Qaradâwî écrit, dans son excellent ouvrage "fiqhouç-çiyâm", que toutes les façons (c'est à dire le nombre de cycles) d'accomplir cette prière ("at-tarâwîh"winking smiley sont possibles, puis il termine en disant:
"(...) même si la façon que je préfère est celle qui consiste à l'accomplir en 11 cycles, imitant ainsi la guidée prophétique, car Allâh ne lui agrée que ce qui est le meilleur...":
[www.qaradawi.net]





* Chaykh Mouhammad Sâlih Al-Mounajjid (qui fut un des élèves du Chaykh Ibnou Bâz) est également d'avis qu'il est permis de dépasser les 11 (8+2+1) ou 13 "rak'ah" (10+2+1), mais que s'en contenter est le plus conforme à la "Sounnah":

- [63.175.194.25]





* Chaykh Aboû Mâlik Ibnous Sayyid Sâlim, l'auteur du "çahîh fiqhous-Sounnah wa adillatouh" a cité également les propos d'Ibnou Taymiyyah (("Majmoû' fatâwâ Ibn Taymiyya", tome 22 pp. 272-273), disant que toutes les façons de faire sont permises, et que le nombre de cycles devrait s'établir selon la condition et la capacité des prieurs.
Il est à noter qu'il rapporte des propos importants d'As-Souyoûtî, après avoir commencé le chapitre de la sorte:

"Nous avons vu que le Prophète (sallallâhou 'alayhi wa sallam) ne rajoutait rien aux 11, ou 13 cycles ("rak'ah"winking smiley pendant la prière de nuit ("qiyâmoul layl"winking smiley, que ce soit pendant le Ramadan ou en dehors de celui-çi, et cela, LORSQU'IL PRIAIT CHEZ LUI ("fî baytihi"winking smiley."

"Par contre, les nuits pendant lesquelles il pria la prière nocturne du Ramadan ("at-tarâwîh"winking smiley AVEC SES COMPAGNONS (à la mosquée), il n'y a aucun texte qui mentionne le nombre de cycles ("rak'âtes"winking smiley qu'ils y accomplissaient, et aucun hadîth n'est fiable à propos du nombre de cycles pendant cette prière." ("Al maçâbîh fî çalâtout Tarâwîh", As-Souyoûtî, page 14-15).


Référence: "çahîh fiqhous Sounnah wa adillatouh", chapître de la prière de nuit (qiyâmoul layl"winking smiley, volume 1.







Wassalâmou 'alaykoum wa rahmatoullâhi wa barakâtouh...



Modifié 5 fois. Dernière modification le 26/09/05 20:36 par 'Adel.
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27 septembre 2005 00:08
Bismillâhir Rahmânir Rahîm...

Assalâmou 'alaykoum wa rahmatoullâhi wa barakâtouh...





Le mois de Ramadhân est un très grand bienfait qu’Allah a accordé à cette communauté : C’est donc avec beaucoup de ferveur et d’enthousiasme que nous devrions l’accueillir, d’autant plus qu’Allah l’a embelli par des vertus extraordinaires. Abou Houreïra (radhia Allâhou anhou) rapporte ainsi du Prophète Mouhammad (sallallâhou alayhi wa sallam) que, lorsqu’arrive le mois de Ramadhân, les portes du Paradis sont ouvertes et celles de l’Enfer fermées, tandis que les "Chayâtin" (les démons les plus rebelles) sont enchaînés. (Boukhâri et Mouslim)


Comme vous le savez, Allah a rendu le jeûne durant ce mois obligatoire… Concernant le jeûne justement, il convient de rappeler qu'en sus de compter parmi les œuvres pies les plus appréciées par Allah, il est également un excellent moyen de s’attirer la Miséricorde et le Pardon divins. Abou Houreïra (radhia Allâhou anhou) toujours rapporte que le Prophète Mouhammad (sallallâhou alayhi wa sallam) a dit en ce sens :

"Celui qui jeûne le Ramadhân avec foi et afin d’obtenir des récompenses verra ses péchés pardonnés." (Boukhâri)

Dans un autre Hadith, le Prophète Mouhammad (sallallâhou alayhi wa sallam) relate, au sujet du jeûne, qu’Allah récompensera personnellement (sans compter) celui qui le pratique, et ce, parce qu’il consent à se priver de sa nourriture et de l’assouvissement de ses désirs uniquement pour l’agrément d’Allah. (Boukhâri)

En sus de cela, le jeûne a aussi un rôle protecteur pour le croyant : Le Prophète Mouhammad (sallallâhou alayhi wa sallam) le compare ainsi dans un Hadith à un bouclier… (Boukhâri)

On peut encore se faire une idée du mérite qu’a le jeûneur aux yeux d’Allah quand on se réfère au Hadith dans lequel le Prophète Mouhammad (sallallâhou alayhi wa sallam) affirme qu’il existe une porte spéciale, nommée "Ar Rayyân", qui sera réservée de façon exclusive aux jeûneurs pour qu’ils accèdent au Paradis. (Boukhâri)

Notre responsabilité, en ce mois béni, est donc multiple :

En sus de la recherche du pardon et le repentir, qui sont des priorités indiscutables (d’autant plus que certaines Traditions indiquent clairement que ce mois est propice à l’acceptation des "dou'âs"winking smiley, nous nous devons également de faire de notre possible pour attirer sur nous la Miséricorde Divine, et ce, en pratiquant assidûment nos obligations religieuses et en multipliant nos œuvres pies en général (un Hadith, dont l’authenticité a été critiquée, évoque le fait que, durant le Ramadhân, les récompenses des bonnes œuvres sont multipliées par rapport aux autres mois de l’année)…
Sans oublier, bien entendu, d'accorder une attention particulière à la protection de notre jeûne de tout ce qui pourrait le souiller et diminuer ainsi son mérite…


Sur ce dernier point, je vais reproduire quelques passages très enrichissant extraits d’un ouvrage de Cheikh Zakariyah r.a. ("Fadhâïl Ramadhân"winking smiley :


--------------------------------------------------------------------------------



" Certaines personnes pieuses ont mentionné six règles de conduite dont nous devrions prendre soin en faisant le jeûne :






1) Tout d'abord on devrait préserver son regard de toute chose inconvenante. (…) L’Envoyé d’Allah (sallallâhou alayhi wa sallam) a dit en ce sens:

" Le regard est comme une flèche de Satan. Quiconque, par crainte d'Allah, préservera celui-ci du mal, goûtera dans son cœur la douceur de la foi. "






2) Deuxièmement, on devrait se préserver du mensonge, des conversations inutiles, de la médisance, des disputes, des injures etc...



Il est rapporté, dans l’Authentique de Boukhari, que le jeûne est un bouclier pour les jeûneurs ; pour cette raison, ils devraient s'abstenir de toutes paroles inutiles, plaisanteries, querelles etc... Si jamais quelqu’un cherche à se disputer avec nous, nous devrions lui dire : "Je jeûne".
En d'autres termes, nous ne devrions pas chercher querelle et si une personne nous pousse à cela, nous ne devrions pas non plus lui répondre. Si elle ne fait pas preuve de compréhension, au moins devrions-nous nous rappeler dans notre for-intérieur que nous sommes en train de jeûner. (…)




(Plus loin, dans son exposé, Cheikh Zakariya r.a. écrit en ce qui concerne la médisance: )




" Qu'Allah nous préserve d'un tel mal, car nous sommes, hélas, très négligents dans ce domaine ! Nous sommes tous atteints, non seulement le commun des mortels, mais aussi l'élite et même les savants religieux qui, dans leurs réunions, tombent pour la plupart, dans de tels pièges ! Le pire de tout, c'est que nous ne nous en apercevons même pas, et lorsque nous nous surprenons nous-même, nous dissimulons cela sous le prétexte de faire la lumière sur tel ou tel événement. Un sahabi (radhi allâhou anhou ) demanda une fois à l’Envoyé d’Allah (sallallâhou alayhi wa sallam):

" Qu'est ce que la médisance ? "

L’Envoyé d’Allah (sallallâhou alayhi wa sallam) répondit:

"Mentionner quelque chose au sujet de ton frère en son absence, qu'il serait mécontent d'entendre . "

Le sahabi (radhia Allâhou anhou) dit alors :

" Et si la chose que l'on mentionne à son sujet est vraie ? "

Notre prophète (sallallâhou alayhi wa sallam) dit :

" Si tel est le cas, c'est cela la médisance, mais au cas contraire ( Si la chose est fausse) tu l'auras, en fait, calomnié. "




Une fois, notre Prophète (sallallâhou alayhi wa sallam) passait près de deux tombes. Il dit :

" Les deux habitants de ces tombeaux subissent actuellement un châtiment. L'un pour avoir fait la médisance et l'autre pour ne pas avoir pris de précaution en urinant. " (…)




Dans différents ahâdith, nous avons été sévèrement avertis contre le fait de médire et calomnier un musulman ainsi que de porter atteinte à son honneur. C'était mon grand désir de citer un certain nombre de tels hadices car toutes nos assemblées et nos conversations sont généralement remplies de ces méfaits. Néanmoins, j'ai finalement décidé de ne pas le faire, car le sujet que nous abordons ici, est autre. Qu’Allah nous préserve tous de cette calamité! Et je demande à mes amis et pieuses personnes de prier également pour moi, un être indigne, car je suis rempli de fautes à l'intérieur ( de moi-même ) !




" Quels maux n'existent-ils pas, O Allah, que l'on ne retrouve en moi : l'orgueil, l'ignorance, l'insouciance, la jalousie, l'envie, les mauvaises pensées sur autrui, le mensonge, le manque de respect de la parole, l'ostentation, la haine, la médisance et l'inimitié ?

Guéris moi de toute maladie et exauce mes désirs !

Vraiment mon cœur est malade.

Et Toi Tu es le Guérisseur de tout malade ! "



( Poème ourdou)






3) Troisièmement, nous devrions préserver nos oreilles de toutes choses indésirables et blamâbles. Il n'est pas permis, non plus, d'écouter des choses répréhensibles. L’Envoyé d’Allah (sallallâhou alayhi wa sallam) a dit en ce sens:

" Dans la médisance, celui qui parle et celui qui écoute partagent une part égale de péché."






4) Quatrièmement, les autres membres du corps devraient être préservés du péché et des choses illicites ; ainsi, les mains devraient s'abstenir de toucher toutes choses répréhensibles et les pieds ne devraient pas non plus marcher en leur direction. Quant à notre estomac, nous devrions particulièrement veiller à ce qu'il n'absorbe pas, surtout au moment de l’iftâr, quelque chose d'origine douteuse. Le jeûneur qui, au moment de l’iftâr, rompt son jeûne avec de la nourriture " haram " (illicite) est semblable au malade qui prend un médicament contre sa maladie, mais qui, en même temps, y ajoute un peu de poison, entraînant ainsi sa perte malgré l'effet curatif du remède.






5) Cinquièmement, il n'est pas recommandé, après avoir jeûné, de manger à satiété au moment de l’iftâr, même avec de la nourriture halal (licite), car ce serait contraire à l'esprit du jeûne. Celui-ci est destiné à réduire nos propres désirs charnels et instincts bestiaux et à augmenter notre côté angélique et capacité spirituelle.
Durant onze mois nous mangeons et buvons suffisamment à satiété et pendant le Ramadhan, au moins devrions-nous réduire ces activités au minimum (sans crainte de mourir). Mais, au moment de l’iftâr nous avons pris l'habitude de remplir nos estomacs pour compenser notre manque de nourriture, de même qu'au " sauhour ", en prévision du jour à venir, augmentant ainsi notre consommation habituelle. Le Ramadhan devient ainsi un moyen d'aiguiser davantage nos appétits et en fait, nous consommons toutes sortes de nourriture en plus de l'ordinaire. Un tel régime est tout à fait contraire à l'esprit du Ramadhan et au véritable but du jeûne.
L'Imam Ghazali r.a. a lui-même posé cette question :

" Lorsque le but de jeûner est de diminuer ses passions charnelles, en contrecarrant Iblis ( Shaïtan ), comment pourrait-on y arriver en mangeant avec excès au moment de l’iftâr ( récupérant ainsi ce qu'on a perdu dans la journée ) ?"

En fait, dans ce cas, nous aurons seulement changé le moment de nos repas et non pas véritablement jeûné. Ainsi, en consommant différentes sortes de mets délicats, nous mangeons même plus qu'en temps ordinaire de même que nous gardons les meilleures choses pour ce mois. Ainsi, le " nafs " (égo), après être resté affamé toute la journée, au moment où il se précipite sur la nourriture, mange alors avec excès. Résultat : au lieu de diminuer nos désirs charnels, nous les augmentons considérablement. Les fruits du jeûne ne peuvent se faire sentir qu'au moyen de la faim, au véritable sens du terme. Notre Prophète (sallallâhou alayhi wa sallam) a dit :

" Shaïtan circule dans le corps de l'homme comme le sang dans les veines, aussi barrez lui la route au moyen de la faim. "

Ainsi quand le corps souffre de la faim notre âme se raffermit. En plus d'éprouver un tel état, le jeûne nous donne l'occasion de réaliser la condition du pauvre et du déshérité, suscitant ainsi des sentiments de sympathie envers eux. On ne pourra également obtenir cela qu'en ressentant cet état et non en se remplissant l'estomac de plats succulents au moment du "sauhour", en sorte que l'on ne sente pas la faim jusqu'au moment de l’iftâr.




(…) Alaama Tahtâwi r.a. écrit : "Lorsqu'on ressent véritablement la faim, la récompense du jeûne augmente d'une façon certaine de même que de bons sentiments se développent en faveur des pauvres et de ceux qui souffrent de la faim." Notre Prophète (sallallâhou alayhi wa sallam) a dit lui-même :

" Le fait de remplir aucun autre récipient n'est aussi désagréable à Allah que le fait de remplir un estomac."

A une autre occasion, il a dit aussi :

" Quelques bouchées devraient suffire (à l'homme) pour tenir debout. (S'il désire manger), le mieux pour lui c'est qu'il consacre un tiers ( de son estomac ) pour la nourriture, un tiers pour la boisson, tandis que le dernier (tiers) devrait rester vide."


(…)




6) Le sixième point est que l'on devrait toujours éprouver, après avoir jeûné, une certaine anxiété sur le fait de savoir si notre jeûne est digne d'être accepté par Allah ou non. Il devrait en être ainsi pour toute autre forme d'adoration, car on ne sait jamais si une partie importante n'a pas été délaissée ou négligée. On devrait, ainsi, toujours craindre qu'Allah rejette nos propres oeuvres. L’Envoyé d’Allah (sallallâhou alayhi wa sallam) a dit :

"Beaucoup de ceux qui récitent le Qour’aan sont maudits par le Qour’aan."

Il a dit aussi :

"Au jour du jugement, l'un des premiers à être jugé, sera un martyr. Allah l'appellera et lui rappellera toutes Ses faveurs qu'Il lui a accordées et il les reconnaîtra. Il lui sera alors demandé : " Qu'as-tu fait pour exprimer ta gratitude pour tous ces bienfaits ? " Le martyr ( Shahid ) répondra : "J'ai lutté dans Ton Sentier jusqu'à ce que je devienne martyr. " Allah répondra : " C'est faux, tu as combattu pour qu'on puisse t'appeler un homme courageux et l'on t'a appelé ainsi. " Alors il sera ordonné qu'on le traîne le visage contre le sol, et il sera jeté dans l'enfer. Ensuite on appellera un savant qui récitait le Qour'aane (Qâri). Il lui sera également rappelé les faveurs d'Allah et la même question lui sera posée. Il répondra : "O Seigneur, j'ai étudié la science et l'ai enseignée aux autres et, pour Ta Cause, j'ai récité le Qour’aan. " Allah dira : " Ce n'est pas vrai. Tu as fait tout cela pour que l'on dise que tu étais savant et l'on t'a appelé ainsi." Alors il sera ordonné que lui aussi soit traîné le visage contre le sol et jeté dans l'enfer. Ensuite on appellera un homme riche. Après qu'on lui ait rappelé les faveurs d'Allah et qu'il les ait admises, en réponse à la question d'Allah pour savoir comment il avait exprimé sa gratitude, il répondra : " Il n'y a pas une cause valable sans que je n'ai dépensé pour elle, en Ton Nom. " La réponse d'Allah sera: " C'est faux. Tu as fait tout cela de façon que l'on dise que tu étais généreux et il fut dit ainsi." Alors il sera ordonné que lui aussi soit traîné le visage contre le sol et jeté dans l'enfer. "

Qu'Allah nous préserve de toutes ces choses !


Tout cela n'est que le résultat d'une mauvaise intention (niyyah). C'est pourquoi le jeûneur devrait toujours rester dans la crainte d'Allah, tout en surveillant son intention, et faire des invocations pour que ses jeûnes soient la cause du contentement d'Allah. A ce point il nous faut comprendre qu'il existe deux choses distinctes : d'une part, considérer ses actions comme insuffisantes et d'autre part, ne pas perdre espoir dans la grâce d'Allah, car celle ci est véritablement incomparable. Parfois , il arrive qu'Allah accorde Sa récompense même pour des actions incomplètes.




Ces six points mentionnés ci-dessus sont essentiels pour toute personne vertueuse. (…)




Le Qour’aan nous dit que : " Le jeûne vous a été prescrit. " Les commentateurs du Qour’aan disent qu’à partir de ce verset on peut en déduire que le jeûne a été rendu obligatoire pour chaque partie du corps. Ainsi le jeûne de la langue signifie se préserver du mensonge, celui des oreilles, de ne pas écouter de mauvaises choses, celui des yeux, de ne pas regarder les choses futiles. De la même manière, le jeûne du nafs ( l’ego ) sous entend la préservation de tout envie et désir, le jeûne du cœur que l'on extirpe de celui-ci l'amour des choses de ce monde (…).


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Qu’Allah nous accorde à tous l’opportunité de profiter comme il se doit de ce mois béni. Âmine.


Wa Allâhou A’lam !


Source: [www.muslimfr.com]





Wassalâmou 'alaykoum wa rahmatoullâhi wa barakâtouh...
'
28 septembre 2005 01:51
Bismillâhir Rahmânir Rahîm...

Assalâmou 'alaykoum wa rahmatoullâhi wa barakâtouh...






Chers frères et sœurs,


Plus que quelques jours nous séparent du mois béni de Ramadhân... Dans les lignes qui suivent, j'aimerais effectuer un humble rappel lié à ce mois béni, Incha Allah.


Dans un premier temps, je vous propose de passer en revue quelques événements ayant eu lieu durant le Ramadhân à l'époque de la Révélation et qui sont autant d'indications claires et explicites témoignant du lien profond unissant la Miséricorde et la Bénédiction à ce mois.


Ensuite, on essaiera de faire une synthèse d'un certains nombre de références et de Hadiths traitant de l'attitude et du comportement que le Prophète Mouhammad (sallallâhou alayhi wa sallam) adoptait -et encourageait, par son exemple, aux autres musulmans à le faire aussi- durant ce mois béni.







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Quelques expressions de la Miséricorde et de la Bénédiction d'Allah durant le mois de Ramadhân:





- "Al wahyou" (la Révélation du Qour'aane).


D'un point de vue historique, vous le savez, le Ramadhân se distingue déjà par le fait que la Révélation du Qour'aane y a été initiée, comme Allah nous le dit (sens du verset) :


"Le mois de Ramadan au cours duquel le Coran a été descendu comme guide pour les gens, et preuves claires de la bonne direction et du discernement. "

(Sourate 2 / Verset 185)


La Révélation dont il est question ici est celle du Qour'aane depuis la Table Gardée -"Al Lawh oul Mahfoûdh"- vers le Ciel le plus proche. De là, ensuite, celle-ci va se faire de façon progressive, pendant une période de 23 année, sur le Prophète Mouhammad (sallallâhou alayhi wa sallam). Le fait qu'Allah ait choisi le mois de Ramadhân pour la révélation du Qour'aane est une indication on ne peut plus claire que ce mois a nécessairement une valeur particulière et un statut spécifique. Il est à noter que, selon un Hadith présent dans le Mousnad de l'Imâm Ahmad r.a., Allah a également révélé certains autres textes sacrés avant le Qour'aane durant ce mois béni...






- "Yawm oul Fourqân" (le jour du discernement).


C'est aussi durant ce mois qu'eut lieu l'une des batailles les plus importantes de l'Islam, que le Qour'aane évoque sous l'appellation de "Jour du discernement - Yawm oul Fourqân" : Il s'agit bien entendu de la bataille de Badr, qui eut lieu le 17ème Ramadhân de l'an 2 de l'Hégire. Allah a manifesté en ce jour Son soutien et Son aide de façon miraculeuse aux croyants: Une poignée de 313 musulmans a mis en déroute une armée trois fois plus nombreuse et beaucoup mieux équipée qu'elle.

Revenons rapidement sur le récit de cette bataille historique: Tout commence lorsque le Prophète Mouhammad (sallallâhou alayhi wa sallam) apprend qu'Abou Soufyâne, l'un des chefs mecquois -qui deviendra musulman quelques six années plus tard, est de retour de Syrie avec une caravane chargée de biens et de marchandises. Le Prophète Mouhammad (sallallâhou alayhi wa sallam) décide de l'intercepter, avec un double objectif : D'un côté, il s'agit d'une mesure de représailles envers les mecquois qui avaient fait main basse sur toute la richesse des "Mouhâdjiroûnes" (les musulmans ayant été contraint d'émigrer vers Médine); d'un autre côté, il s'agit de porter atteinte au pouvoir économique, et donc à la puissance militaire des mecquois, qui faisaient peser un risque permanent sur les musulmans. Le Prophète Mouhammad (sallallâhou alayhi wa sallam) quitte donc Médine avec un groupe d'un peu plus de trois cent Compagnons (radhia Allâhou anhoum). Abou Soufyân de son côté apprend le départ des musulmans: Il envoie rapidement un émissaire à Makkah pour avertir les Qouraïchites, bifurque ensuite vers la côte et réussit à s'en sortir. Mais, entre temps, l'armée mecquoise a déjà quitté Makkah... Elle pense un moment à y revenir, mais Abou Djahal, l'ennemi d'Allah et de Son Messager (sallallâhou alayhi wa sallam), sous l'emprise de l'ivresse de l'orgueil et du pouvoir va les inciter à continuer jusqu'à Badr (village situé à une centaine de kilomètre de Médine) où, dit-il, "ils feront un festin et feront couler le vin à flot": Leur détermination fera alors naître la crainte chez tous les arabes, qui n'oseront jamais plus imaginer à s'en prendre à eux et à leurs biens... Mais ce qu'il ne sait pas, c'est qu'en réalité, la mort est en train de l'appeler.

Les mecquois continuent donc vers Médine. Le Prophète Mouhammad (sallallâhou alayhi wa sallam), de son côté, lorsqu'il apprend l'approche des mecquois, se concerte avec les siens pour déterminer la conduite à suivre; en effet, à aucun moment, il ne s'était préparé à faire face à une forte armée parfaitement équipée: Eux, qui ne sont que 313, avec en tout et pour tout quelques chevaux, environ 70 chameaux et quelques épées... Tous les musulmans vont pourtant accepter la bataille et le face à face a donc lieu le 17ème Ramadhân.

La suite, vous le connaissez certainement: C'est une victoire foudroyante pour les musulmans... 14 des plus grands chefs païens de Makkah vont être tués, parmi lesquels le Pharaon de cette Oummah, Abou Djahal. 70 ennemis vont également être faits prisonniers.

Les effets positifs de cette victoire historique seront énormes, et ne se limiteront pas à la seule époque de la Révélation. A vrai dire, chaque musulman doit reconnaissance envers Allah pour celle-ci: En effet, elle a été un facteur non négligeable pour la présence du Imân et de l'Islam sur cette terre jusqu'à ce jour, comme on peut le comprendre en méditant sur les termes de l'invocation qu'avait adressée à Allah le Prophète Mouhammad (sallallâhou alayhi wa sallam) la nuit précédent la bataille:

"Oh Allah ! Réalise pour moi et accorde moi ce que Tu m'as promis. Ô Allah si tu fais périr ce groupe de musulmans, Tu ne seras plus adoré sur terre"

(Tirmidhi - Hassan Sahîh Gharîb)



Le fait que cette victoire mémorable ait eu lieu précisément durant le Ramadhân constitue une indication supplémentaire de la valeur et de l'importance de ce mois.







- "Fathou Makkah" (la libération de la Mecque).


Une autre bénédiction d'Allah qui s'est manifestée durant ce mois à l'époque de la Révélation, c'est la libération de Makkah -en l'an 8 de l'Hégire, qui était alors la place forte des Qouraïchites, et de laquelle ces derniers avaient forcé le Prophète Mouhammad (sallallâhou alayhi wa sallam) a quitter quelques années plus tôt, au péril de sa vie... Huit années plus tard, celui-ci (sallallâhou alayhi wa sallam) y revient avec une armée de plusieurs milliers d'hommes et prend la ville pratiquement sans verser de sang. Là encore, l'Histoire nous montre combien les voies de Notre Seigneur sont impénétrables :

Tout commence cette fois-ci deux années plus tôt, en l'an 6 de l'Hégire, quand le Prophète Mouhammad (sallallâhou alayhi wa sallam) voit en rêve qu'il est en train d'effectuer la visite pieuse de la Ka'bah -Oumrah. A son réveil, il décide de partir à Makkah avec un peu plus d'un millier de Compagnons (radhia Allâhou anhoum) pour concrétiser ce qu'il a vu. Cependant, ils sont interceptés en chemin par les mecquois, qui les empêchent d'entrer à Makkah cette même année: Un pacte est alors signé entre eux et les musulmans à Houdeïbiya; ce pacte même qui, en apparence, va sévèrement à l'encontre des intérêts des musulmans, mais que, déjà, le Qour'aane qualifie de "fatham moubînâ", de "victoire éclatante"...

L'une des clauses de cette entente est que les hostilités entre musulmans et mecquois sont interrompues pour une période de 10 années: Le Prophète Mouhammad (sallallâhou alayhi wa sallam) va profiter de cette trêve pour envoyer des missives aux monarques autour de l'Arabie pour les inviter à l'Islam. En l'an 7, le Prophète Mouhammad (sallallâhou alayhi wa sallam) part avec les musulmans pour accomplir le remplacement de l'Oumrah de l'année précédente qui n'avait pu être accomplie. Les mecquois ne les autorisent à rester à Makkah que pendant 3 jours. Passé ce délai, ils retournent à Médine. Mais c'est par la suite que les événements prennent une tournure inattendue: Les Mecquois rompent le traité conclu à Houdeïbiya et le Prophète Mouhammad (sallallâhou alayhi wa sallam) prend alors la décision de lever une armée contre eux et de libérer Makkah. C'est ce qu'il fait durant le mois de Ramadhân de l'an 8 de l'Hégire. Ce qui est remarquable à cette occasion, c'est l'attitude qu'il adopte: Il entre à Makkah la tête baisée sur sa monture, exprimant ainsi son humilité. Puis, il purifie la Ka'bah de toutes les idoles qu'elle contenait, avant de s'adresser aux mecquois et leur questionner au sujet de ce qu'ils pensent du sort qui les attend: Finalement, le Prophète Mouhammad (sallallâhou alayhi wa sallam) les pardonne... Eux qui l'avaient insulté et persécuté, avaient voulu porter atteinte à sa vie et l'avait poussé à quitter Makkah, il va les laisser partir librement sans se venger...

Cette libération de Makkah est d'une importance primordiale pour de nombreuses raisons, parmi lesquelles il y a le fait qu'elle a été le point de départ pour l'acceptation en masse de l'Islam par les habitants de la péninsule arabique, comme le décrit le Qour'aane :


"Lorsque vient le secours d'Allah ainsi que la victoire,
et que tu vois les gens entrer en foule dans la religion d'Allah, (...)"

(Sourate 110 / Versets 1 et 2)


Et cette autre victoire historique va encore avoir lieu durant le mois béni de Ramadhân...


Au passage, je voudrai souligner que ces deux événements (la victoire à Badr et la libération de Makkah) et leur déroulement chronologique contiennent pour nous un rappel essentiel: En tant que musulmans, on se doit de toujours garder notre regard fixé sur le Pouvoir et la Puissance d'Allah, et non pas sur les apparences, si souvent trompeuses...

A Badr, les musulmans étaient si démunis matériellement et militairement, et pourtant la victoire finale leur revint...
A Houdeïbiyah, le pacte leur était en apparence défavorable, au point que Oumar (radhia Allâhou anhou) et beaucoup d'autres musulmans en étaient terriblement perturbés..., mais au final, là encore, il s'est révélé que ce traité va être à l'origine d'une série d'événements qui vont se succéder jusqu'à conduire à la libération de Makkah...
On se doit de méditer régulièrement sur ces épisodes importants de notre Histoire: En effet, dans notre environnement matérialiste, on a tendance, trop souvent, à se focaliser uniquement sur les apparences, oubliant qu'il y a une Main derrière, qui dirige tout, et que c'est auprès de Lui que nous pouvons trouver secours et assistance dans la détresse...






- "Laylat oul Qadr" (la nuit du Destin).


Evidemment, l'une des indications les plus frappantes du lien entre la miséricorde d'Allah et ce mois est le fait qu'il renferme la "Laylat oul Qadr", la Nuit de la Prédétermination. Par rapport à cette nuit, dont vous connaissez tous les vertus, il y en a une qui nous intéresse particulièrement ici et à laquelle le Qour'aane fait allusion : La descente des anges et du "Roûh" sur terre. (Voir Sourate 97 / Verset 4).

Cette présence des anges est encore un signe manifeste de bénédiction -et l'opposé est tout aussi exact d'ailleurs: Le fait que les anges ne se présentent pas en un lieu est un signe que celui-ci est privé de la bénédiction divine, comme les maisons où il y a des chiens par exemple (il existe des Hadiths explicites à ce sujet...)



Nous voyons donc bien que ce mois de Ramadhân, l'Histoire même témoigne de son importance; à nous maintenant de le considérer à sa juste valeur... Pour cela, il n'y a de meilleur moyen que de s'inspirer des enseignements du Prophète Mouhammad (sallallâhou alayhi wa sallam), qu'ils aient été exprimés oralement ou par la pratique. Evoquer quelque peu les vertus de ces actes ne peut que nous aider, Incha Allah, à mieux les respecter.


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Actes dont l'importance a été mise en valeur par l'attitude du Prophète Mouhammad (sallallâhou alayhi wa sallam) durant le mois béni de Ramadhân:





- "As Sawm" (le jeûne).


La "pratique phare", si l'on peut s'exprimer ainsi, du Prophète Mouhammad (sallallâhou alayhi wa sallam) durant le Ramadhân, c'était bien évidemment le jeûne. Le jeûne qui, comme nous l'a dit le Prophète Mouhammad (sallallâhou alayhi wa sallam), est un bouclier pour celui et celle qui le pratique; le jeûne, c'est aussi une excellente opportunité pour chacun et chacune de parvenir à la " Taqwâ ". Allah l'évoque clairement quand il indique la finalité du jeûne :


"...la'allakoum tattaqoûn"

"(...) ainsi atteindrez-vous la piété"

(Sourate 2 / Verset 183)


Cette piété, elle nous est d'autant plus indispensable que c'est par son intermédiaire que nous pouvons tous devenir des "Awliyâoullâh" ("in awliâouhoû illâl mouttaqoun": Ses awliyâ ne sont que les pieux - Qour'aane), DES BIEN-AIMES D'ALLAH, pour qui la promesse coranique est très explicite:


"En vérité, les bien-aimés d'Allah ("Awliyâoullâh"winking smiley seront à l'abri de toute crainte, et ils ne seront point affligés, ceux qui croient et qui craignent [Allah].

Il y a pour eux une bonne annonce dans la vie d'ici-bas tout comme dans la vie ultime. - Il n'y aura pas de changement aux paroles d'Allah -. Voilà l'énorme succès !"

(Sourate 10 / Versets 62 à 64)



Le jeûne, c'est encore le moyen de rétablir l'équilibre que nous avons rompu entre nos instincts bestiaux d'un côté et notre âme spirituelle de l'autre : A force de rester trop longtemps plongé dans l'assouvissement des désirs de notre "Nafs" (ego poussant vers le mal et la turpitude), notre spiritualité est affaiblie et l'on n'arrive même plus à éprouver l'ardeur et l'engouement nécessaire pour se repentir, pour agir en bien; notre cœur est progressivement recouvert d'une "rouille" qui l'empêche de distinguer le bien du mal. Allah dit:


"kallâ bal râna alâ qouloûbihim mâ kânou yaksiboûn"

"Pas du tout, mais ce qu'ils ont accompli COUVRE leurs cœurs"


Justement, la pratique du jeûne doit pour nous être un exercice nous aidant à priver un peu notre "Nafs" et à nourrir notre âme. Mais cela ne sera effectif que lorsque le sawm ne se limitera pas à une simple privation de nourriture et de boisson. Cela ne sera possible que lorsque notre jeûne sera COMPLET, où l'abstention portera également sur les péchés, quelsqu'ils soient...






- "Tilâwat oul Qour'aane" (la récitation du Coran).


Ensuite, nous apprenons des Hadiths que le Prophète Mouhammad (sallallâhou alayhi wa sallam) accordait une attention particulière à la récitation du Qour'aane durant ce mois béni. Ibnou Abbas (radhia Allâhou anhou) nous dit que Djibraïl (alayhis salâm) venait chaque nuit durant le mois de Ramadhân rencontrer le Prophète Mouhammad (sallallâhou alayhi wa sallam) et ils se récitaient mutuellement le Qour'aane. (Boukhâri)

Dans un autre Hadith authentique rapporté par Fâtimah (radhia Allâhou anha), il est précisé qu'au cours de l'année où le Prophète Mouhammad (sallallâhou alayhi wa sallam) quitta ce monde, il récita en deux fois le Qour'aane intégralement en présence de Djibraïl (alayhis salâm). On comprend facilement le pourquoi de la chose: Le Qour'aane ayant été révélé durant ce mois vers le ciel le plus proche, il est clair qu'il a un lien étroit avec le mois de Ramadhân, comme évoqué précédemment. Et l'expérience est là pour nous confirmer que, durant le Ramadhân, il est beaucoup plus aisé de lire le Qour'aane que durant les autres périodes de l'année. C'est à nous donc de saisir l'opportunité qui s'offre à nous et d'augmenter durant ce mois béni notre lecture du Qour'aane. Rappelons nous de ce que nous disait Ibné Mas'oûd (radhia Allâhou anhou) concernant le mérite de cet acte: La récitation de CHAQUE LETTRE du Qour'aane amène DIX RECOMPENSES. Sans oublier que le mérite des actes est encore amplifié durant le Ramadhân : C'est donc à là un moyen très aisé de faire "le plein" de récompenses...

Et même si éprouvons des difficultés au niveau de la lecture du Qour'aane (en ce sens que nous avons des problèmes de locution, de reconnaissance des lettres arabes, ou autre...), cela ne doit en aucun cas nous décourager: Le Prophète Mouhammad (sallallâhou alayhi wa sallam) nous a en effet enseigné que celui qui récite le Qour'aane malgré la difficulté que cela représente pour lui, aura une double récompense. (Boukhâri - Mouslim)

Par rapport au jeûne et à la récitation du Qour'aane, il y a un autre Hadith qui est pour nous très porteur d'espoir... Abdoullâh Ibn Oumar (radhia Allâhou anhou) rapporte que le Prophète Mouhammad (sallallâhou alayhi wa sallam) a dit:


"Les jeûnes et le Qour'aane intercéderont pour le serviteur le Jour du Qiyâmah. Le jeûne dira: "Oh Mon Seigneur ! Je l'ai privé de nourriture et de (l'assouvissement de ses) désirs: Accepte donc mon intercession en sa faveur." Et le Qour'aane ajoutera: "Je l'ai privé de sommeil la nuit: Accepte (aussi) mon intercession en sa faveur." Le Prophète Mouhammad (sallallâhou alayhi wa sallam) affirme ensuite que leur intercession seront agréées."

(Ahmad- Tabrâni - Ibn Abid Dounyâ - Hadith "Hassan" (bon))






- Al Djoûd (la générosité).


Le troisième élément important qui ressort d'un certain nombre de Hadiths en ce qui concerne le comportement et l'attitude du Prophète Mouhammad (sallallâhou alayhi wa sallam) durant le mois de Ramadhân est la générosité -al djoûd. Dans le même Hadith de Ibnou Abbâs (radhia Allâhou anhou) évoqué plus haut, il est dit que le Prophète Mouhammad (sallallâhou alayhi wa sallam) était, de tout temps, la personne la plus généreuse... Mais sa générosité augmentait encore plus lorsqu'arrivait le mois de Ramadhân: Il était alors plus généreux que le vent qui souffle librement et qui est porteur de pluie. (Boukhâri)

La comparaison de la générosité du Prophète Mouhammad (sallallâhou alayhi wa sallam) avec le vent porte aussi bien sur la promptitude que sur l'influence générale: En effet, le vent qui souffle AVANCE RAPIDEMENT ET REPAND SES EFFETS BENEFIQUES PARTOUT... Le Prophète Mouhammad (sallallâhou alayhi wa sallam) était ainsi : Il donnait sans tarder quand on le lui faisait la demande; et il donnait à tous, sans distinction. Dans une version de ce même Hadith rapporté par l'Imâm Ahmad r.a., il est précisé que l'on ne demandait rien au Prophète Mouhammad (sallallâhou alayhi wa sallam) sans qu'il ne le donne. C'est là encore une qualité que nous devons nous efforcer d'acquérir et de développer, durant toute l'année, mais plus particulièrement durant le Ramadhân. La générosité, en Islam, comme le définit Ibné Hadjar r.a., consiste à DONNER CE QUI CONVIENT A CELUI QUI CONVIENT. Et cela est d'autant plus important que dans notre société individualiste, où on a tendance de plus en plus à se refermer sur soi et à ignorer les autre, où le nombrilisme règne en maître, la nécessité de venir en aide à ceux qui sont dans le besoin impose une réelle prise de conscience. Cela commence par l'acte le plus minime : Donner l'"Iftâr" à un jeûneur, qui est un geste très méritoire, comme l'indique plusieurs Hadiths. Mais cela concerne aussi le don de "Sadaqât" et des aumônes en général, acte dont les vertus sont multiples: Le Prophète Mouhammad (sallallâhou alayhi wa sallam) nous apprend que la "Sadaqah", entre autres, apaise la colère d'Allah, protège contre la mauvaise fin, assure la bénédiction et la "Barakah" dans cette vie présente, amène les invocations des anges... (Voir "Fiqh ous Sounnah", Volume 1)






- "Qiyâm oul layl wat tarâwîh" (la prière nocturne et la prière des "tarâwîh"winking smiley.

Une autre pratique habituelle du Prophète Mouhammad (sallallâhou alayhi wa sallam) durant ce mois était la "Salât out Tarâwih". Le Prophète Mouhammad (sallallâhou alayhi wa sallam) disait, au sujet des vertus de cette prière:


"Celui qui reste debout (en prière la nuit durant) le mois de Ramadhân avec foi et dans l'espoir des récompenses aura ses péchés passés pardonnés." (Boukhâri)


Il (sallallâhou alayhi wa sallam) avait accompli cette prière quelques nuits en groupe -"Djamâ'ah", puis l'avait délaissé de crainte qu'elle ne devienne obligatoire.

Bien entendu, le Prophète Mouhammad (sallallâhou alayhi wa sallam) accomplissait également la prière de la nuit -communément appelée "Salât out Tahadjoud".

Abdoullâh Ibnou Salam (radhia Allâhou anhou) (rabbin juif converti à l'Islam), raconte que, lorsque le Prophète Mouhammad (sallallâhou alayhi wa sallam) arriva à Médine, il alla le visiter; quand il vit son visage, il affirme avoir compris que ce visage n'était pas celui d'un menteur. Il ajoute que les premières paroles du Prophète Mouhammad (sallallâhou alayhi wa sallam) qu'il entendit furent les suivantes :


"Oh les gens ! Répandez le "salâm" (salutation), donnez à manger, entretenez les liens familiaux et PRIEZ LA NUIT ALORS QUE LES GENS DORMENT, vous entrerez en paix au paradis."


Ainsi, l'une des premières recommandations que donna le Prophète Mouhammad (sallallâhou alayhi wa sallam) en arrivant à Médine portait sur le respect de cette "Salâh": C'est vous dire son importance à ses yeux... On notera également que, dans le Qour'aane, lorsqu'Allah évoque les qualités des croyants et de ses pieux serviteurs, Il met notamment l'emphase sur le fait QU'ILS ONT L'HABITUDE DE PRIER LA NUIT.

Au cours du mois de Ramadhân, il nous est relativement facile d'accomplir régulièrement cette "Salâh": Il nous suffit de nous réveiller un peu plus tôt que d'habitude pour le Sehri -"Souhoûr". Incha Allah cette pratique ne pourra qu'apporter miséricorde et bénédiction dans nos foyers.





Pour conclure sur ce point, je tiens à rappeler quelques recommandations en rapport avec le "qiyâm oul layl" que les oulémas ont souligné:



* Il faut essayer de faire l'intention d'accomplir la prière de la nuit avant même de s'endormir; ainsi, s'il arrive que l'on ne se réveille pas, on aura quand même les récompenses de cette Salâh.


* Au réveil, on fera attention à réciter les invocations d'usage.


* Le Prophète Mouhammad (sallallâhou alayhi wa sallam) avait l'habitude de la commencer l'accomplissement de la prière de la nuit par deux Raka'tes "légères"; puis il priait ensuite comme il le désirait.


* Le Prophète Mouhammad (sallallâhou alayhi wa sallam) nous a exhorté dans certains Hadiths à faire l'effort, lorsqu'on se lève pour prier, de réveiller également les autres membres de la famille afin qu'eux aussi puisse profiter de cette Salâh.







- "Ad Dou'â wat Tawbah" (l'invocation et le repentir).


Le Prophète Mouhammad (sallallâhou alayhi wa sallam) nous a appris que le mois de Ramadhân est propice à l'acceptation des "douas" et invocations: Il dit par exemple que chaque jeûneur a une "dou'â" qui est acceptée par jour. Dans un autre Hadith, il (sallallâhou alayhi wa sallam) dit encore que, parmi les invocations qui ne sont pas rejetées, il y a celle du jeûneur lorsqu'il est sur le point de rompre son sawm.

Par ailleurs, il (sallallâhou alayhi wa sallam) a approuvé la malédiction lancée par Djibraïl (alayhis salâm) contre celui qui voit le Ramadhân passer et ne se fait pas pardonner.







- "Al Djouhd wal Djihâd li i'lâï kalimatillâh" (la lutte et l'effort pour que la Parole d'Allâh soit la plus haute).


Enfin, le Prophète Mouhammad (sallallâhou alayhi wa sallam) a mené durant sa vie des campagnes militaires durant le mois de Ramadhân... Ce que nous pouvons retenir de là, entre autres, c'est que le jeûne ne doit en aucun cas être un prétexte poussant le musulman à l'immobilisme et à l'inaction, à l'abandon de ses autres devoirs, plus particulièrement au niveau de SA LUTTE CONTRE LE MAL ET SA RESISTANCE FACE A L'INJUSTICE.

Parmi les multiples "djihâd" que nous pouvons mener quotidiennement -à notre échelle, il y en a un qui mérite une certaine attention: C'est celui de l'éducation de nos enfants; si je me permet de qualifier ainsi cet effort, c'est parce qu'il apporte une contribution (aussi minime que celle-ci puisse paraître) dans la réalisation d'un objectif essentiel du djihâd que le Prophète Mouhammad (sallallâhou alayhi wa sallam) a lui même exprimé: L'ELEVATION ET LA DOMINATION DE LA PAROLE D'ALLAH -" 'Ilâ kalimatillâh".

Aujourd'hui, dans notre contexte et environnement, si on n'aide pas nos enfants et on ne leur apporte pas le soutien nécessaire, la Parole d'Allah n'arrivera pas à dominer à leurs yeux: Ce qui primera, ce seront les valeurs malsaines répandues dans nos sociétés, dont ils ne manqueront pas de s'imprégner... et certainement pas l'éthique et la morale islamiques.

Malheureusement, ce qu'on constate (trop) souvent, c'est qu'on fait d'une très grande inconscience et irresponsabilité dans l'éducation de nos enfant; par la suite, lorsqu'on se retrouve confronté à des difficultés (drogue, délinquance, rejet de l'autorité...) avec ces mêmes enfant, on ne trouve rien de mieux à faire que chercher des FAUX coupables... et on oublie de se poser de se poser les bonnes questions: Avons-nous fait tout notre possible, hier, quand nous en avions l'occasion (et l'obligation), pour les aider à trouver la voie que nous désirions tant qu'ils suivent aujourd'hui ? Ne nous sommes nous pas aveuglés à l'époque, en fuyant nos responsabilités envers eux... En d'autres mots, ne sommes-nous pas les premiers (pour ne pas dire les seuls VERITABLES) coupables de cet état de fait ?...





Cher frères et sœurs,


Voilà donc autant d'axes sur lesquelles doivent se situer notre action au cours du mois de Ramadhân qui arrive: "As sawm, Tilâwat oul Qour'aane, Al Djoûd, Qiyâm oul layl wat tarâwîh, Ad Douâ wat Tawbah et Al Djouhd wal Djihâd li i'lâï kalimatillâh"...


Réunir en soi la lumière liée à chacun de ces actes, c'est mettre toutes les chances de son côté pour que, Incha Allah, DEMAIN (après le Ramadhân) SOIT POUR NOUS UN JOUR BIEN MEILLEUR QU'AUJOURD'HUI...


Qu'Allah nous agréé tous et nous compte parmi les pieux. Amine



Wa Allâhou A'lam !

Et Dieu est Plus Savant !


Source: [www.muslimfr.com]






Wassalâmou 'alaykoum wa rahmatoullâhi wa barakâtouh...
'
28 septembre 2005 22:56
Bismillâhir Rahmânir Rahîm...

Assalâmou 'alaykoum wa rahmatoullâhi wa barakâtouh...





Voici la position des 4 écoles de jurisprudence au sujet du remplacement des jeûnes manqués durant le Ramadhân ("Qadhâ"winking smiley:


Lorsqu'une personne manque des jeûnes du Ramadhân, elle peut les remplacer à n'importe quel moment après le mois de Ramadhân (exception faite bien entendu des cinq jours de l'année où il est strictement interdit de jeûner: 1er Chawwal, 10, 11, 12 et 13 Dhoul Hidjjah): Il est rapporté au sujet de 'Aïcha (radhia Allâhou 'anha) qu'elle remplaçait ses jeûnes au cours du mois de Cha'bân.


Cependant, certains savants indiquent de façon explicite qu'il est recommandé de les remplacer au plus vite afin de se décharger de cette responsabilité et de s'acquitter de son devoir envers Allah (Une précision quand même: Selon l'avis de l'école châféite, si les jeûnes ont été délaissés SANS MOTIF VALABLE, il sera nécessaire de les remplacer immédiatement après le Ramadhân).


A noter également qu'il faut veiller à remplacer les jeûnes avant que n'arrive le Ramadhân de l'année suivante : En effet, celui qui retarde sans motif valable les "Qadhâs" (jeûnes de remplacement) jusqu'à ce qu'arrive le Ramadhân de l'année suivante commet une faute. Si cela se produit, elle devra jeûner le Ramadhân qui débute et attendre la fin de celui-ci avant de pouvoir remplacer les jeûnes "Qadhâs".

Maintenant, si ce retard de sa part n'est justifié par aucune raison valable, les écoles châféite, hamabalite et mâlékite sont d'avis qu'en sus de remplacer les jeûnes, il lui faudra également s'acquitter d'une "Fidya" (compensation matérielle) pour chaque jeûne manqué. L'école châféite précise même que si plusieurs années se sont écoulées avant qu'elle ne remplace ces jeûnes, elle devra donner autant de "Fidya" que d'années qui se sont écoulées.

D'après l'école hanafite, celui qui a retardé le remplacement des jeûnes jusqu'à ce que le Ramadhân suivant arrive devra demander pardon à Allah pour sa négligence et devra remplacer les jeûnes manqués, sans avoir cependant à s'acquitter de la "Fidya" ( la "fidya" est une compensation matérielle qui consiste en principe à nourrir un pauvre, ou à lui offrir une certaine quantité de grains (les avis varient concernant le poids exact -il existe principalement trois opinions à ce sujet: Selon certains, il faut donner un sa' (environ 3,2 Kg.), selon d'autres une moitié de sa', et selon d'autres encore un mudd (environ 500 gr.); à noter que certains juristes sont d'avis qu'il est permis de s'en acquitter en donnant l'équivalent en monnaie…) ).


Enfin, quand on remplace plusieurs jours de jeûnes, il n'est pas nécessaire de les accomplir les uns à la suite des autres de façon continue. On peut tout à fait les espacer.


(Réf: "Al Fiqh oul Islâmiy" - Volume 2 / Page 680)

Wa Allâhou A'lam !

Et Dieu est Plus Savant !


Source: [www.muslimfr.com]







>>> A lire également, diverses "fatâwâ" autour du sujet:



Rattraper des jours manqués du Ramadan:
- [www.islamophile.org]

Le retard d’une dette de jeûne jusqu’après le Ramadan suivant:
- [www.islamophile.org]

Remplacer ses jeûnes de Ramadhân avec une double intention, est-ce possible ? :
- [www.musulmane.com]

L'oubli du nombre de jours de jeûne à rattraper:
- [63.175.194.25]

Le non-rattrapage des jours manqués par ignorance:
-[63.175.194.25]






Wassalâmou 'alaykoum wa rahmatoullâhi wa barakâtouh...
e
28 septembre 2005 23:55
ÇÓÊÞÈÇá ÔåÑ ÑãÖÇä ÇáßÑíã

ÝÖá ÔåÑ ÑãÖÇä ÇáßÑíã

1- ãÛÝÑÉ ãÇ ÊÞÏã ãä ÇáÐäæÈ: " ãä ÕÇã ÑãÖÇä ÅíãÇäÇ æ ÇÍÊÓÇÈÇ ÛÝÑ áå ãÇ ÊÞÏã ãä ÐäÈå "

2 - ÚÊÞ ÇáÑÞÈÉ ãä ÇáäÇÑ: " ááå ÚÊÞÇÁ ãä ÇáäÇÑ Ýí ÑãÖÇä¡ æ Ðáß ßá áíáÉ "

3- ÇÓÊÌÇÈÉ ÇáÏÚÇÁ: " ááÕÇÆã ÚäÏ ÝØÑå ÏÚæÉ áÇ ÊÑÏ "

4- ßäÜæÒ ãä ÇáÍÓäÇÊ : ãä ÃÊì ÎÕáÉ Ýí ÑãÖÇä¡ ÝßÃäãÇ ÃÏì ÝÑíÖÉ ÝíãÇ ÓæÇå¡ æ ãä ÃÏì ÝÑíÖÉ Ýí ÑãÖÇä ßãä ÃÏì ÓÈÚíä ÝÑíÖÉ ÝíãÇ ÓæÇå

5- áíáÉ ÇáÞÏÑ : " áíáÉ ÇáÞÏÑ ÎíÑ ãä ÃáÝ ÔåÑ " ÈãÚäì Ãä ÊÚÈÏäÇ Ýí åÐå ÇááíáÉ íÓÇæì ãÞÏÇÑ ÍÓäÇÊ ÃÑÈÚ æ ËãÇäíä ÓäÉ

6- ÝÑÍÉ Çááå ÈÚÈÇÏå: ÍÏíË ÞÏÓí ãÖãæäå Ãä Çááå ÚÒ æ Ìá íÞæá áãáÇÆßÊå "íÇ ãáÇÆßÊí ÇäÙÑæÇ Åáì ÚÈÏí¡ ÊÑß ØÚÇãå æ ÔÑÇÈå æ ÔåæÇÊå ãä ÃÌáí. íÇ ãáÇÆßÊí ÃÔåÏßã Ãäí ÞÏ ÛÝÑÊ áÚÈÏí".

ãÇÐÇ ÊÝÚá ÎáÇá ÔåÑ ÑãÖÇä¿

1- ÃäÊ æ ÇáÞÑÂä
Þã ÈÚãáíÉ ÍÓÇÈíÉ: åá ÊÚáã Ãä ÇáÌÒÁ Èå ÍæÇáí 7000 ÍÑÝ¿ æ ÇáÍÑÝ ÈÚÔÑ ÍÓäÇÊ æ ÚÈÇÏÇÊ ÑãÖÇä ÊÊÖÇÚÝ ÈÓÈÚíä¡ äÌÏ ÅÐä: 7000*10*70= 4,900,000 íÚäì ÍæÇáí 5 ãáíæä ÍÓäÉ Ýì ÇáÌÒÁ ÇáæÇÍÏ ÇáÐí íÃÎÐ ÓÇÚÉ ãä ÇáÒãä Úáì ÇáÃßËÑ. ÃÖÝ Åáì Ðáß¡ Ãä ÑãÖÇä ÃÕáÇ åæ ÇáÔåÑ ÇáÐí " ÃäÒá Ýíå ÇáÞÑÂä "

2- ÃäÊ æ ÇáÕÏÞÉ
ßÇä ÑÓæáäÇ æ ÍÈíÈäÇ ãÍãÏ Õáì Çááå Úáíå æ Óáã ÌæÇÏÇ¡ æÇáÌæÏ ÃÚáì ãÑÇÊÈ ÇáßÑã Ýí ÇááÛÉ¡ æáßäå ßÇä ÃÌæÏ ãÇ íßæä Ýí ÑãÖÇä æ ßÇä ßÇáÑíÍ ÇáãÑÓáÉ. Ëã Åä ÇáÕÏÞÉ ÊØÝÆ ÛÖÈ Çááå .

3- ÃäÊ æ ÕáÉ ÇáÃÑÍÇã
( ÇäÙÑ ÏÑÓ ÕáÉ ÇáÃÑÍÇã)

4- ÃäÊ æ ÇáÏÚÇÁ

" ÞÇá ÊÚÇáì: "ÇÏÚæäí ÃÓÊÌÈ áßã " æ Þæáå Õáì Çááå Úáíå æ Óáã " ááÕÇÆã ÚäÏ ÝØÑå ÏÚæÉ áÇ ÊÑÏ " æ áÇ ääÓì ØÈÚÇ ÅÌÇÈÉ ÇáÏÚÇÁ áíáÉ ÇáÞÏÑ.

5- ÕáÇÉ ÇáÊÑÇæíÍ
æ Ïáß ÈÇáÍÑÕ Úáì ÇáÕÝ ÇáÃæá æ Ãä íßæä åãÇ ãáÇÒãÇ ØæÇá ÇáÔåÑ.

6- ÇáÕáÇÉ Ýí ÇáãÓÌÏ:
ÕáÇÉ ÇáÌãÇÚÉ ÊÝÖá ÕáÇÉ ÇáÝÐ ÈÓÈÚ æ ÚÔÑíä ÏÑÌÉ æ áÇ ÊäÓì ÇáÃÖÚÇÝ ÇáÓÈÚíä ÇáÎÇÕÉ ÈÑãÖÇä áÊÊÎíá ãÏì ÇáËæÇÈ!



ÔÚÇÑÇÊ Ýí åÐÇ ÇáÔåÑ ÇáßÑíã ÇáÐí æåÈå Çááå áäÇ

æ ÚÌáÊ Åáíß ÑÈí áÊÑÖì

Åäí ÐÇåÈ Åáì ÑÈí ÓíåÏíä

ÓÃÚÈÏß ßãÇ áã ÃÚÈÏß ãä ÞÈá íÇ ÑÈ

áä íÓÈÞäí Åáì Çááå ÃÍÏ
'
29 septembre 2005 01:12
Bismillâhir Rahmânir Rahîm...

Assalâmou 'alaykoum wa rahmatoullâhi wa barakâtouh...






Une femme peut-elle prendre de façon continue des comprimés pendant le mois de Ramadhân, dans le but de retarder son cycle menstruel et pouvoir ainsi jeûner normalement durant tout le mois, étant donné qu'il lui est difficile de remplacer des jours de jeûnes ("Qadhâ"winking smiley après le Ramadhân ?




En principe, la femme doit éviter cette pratique, étant donné que le fait d'empêcher le déroulement normal du cycle menstruel par le moyen évoqué peut parfois provoquer une métrorragie ("istihâdha"winking smiley, entraînant ainsi des conséquences néfastes sur la santé mais aussi certaines complications au niveau des pratiques rituelles : Voici en substance l'avis exprimé par Cheikh Outheïmin r.a. quand il fut questionné à ce sujet. (Réf : Fatwa 7416 - "islam-qa.com"winking smiley

Néanmoins, certains savants autorisent le retardement des menstrues par la prise de comprimés en cas de besoin : On peut ainsi lire dans le célèbre ouvrage de Ibn Qoudâmah r.a., "Al Moughniy", qu'on rapporte de l'Imâm Ahmad r.a. la permission pour une femme de prendre un médicament connu qui aurait pour conséquence d'interrompre le saignement menstruel. (Voir "Al Moughniy" - "Mas'alah" N° 512)


A partir de là, il est possible de déduire que si une femme a déjà beaucoup de jeûnes à remplacer et qu'elle craint de ne pouvoir s'acquitter de tous ses "qadhâ" si jamais elle manque encore d'autres "siyâm" (jeûnes) à cause de ses menstrues ("haydh"winking smiley, dans ce cas elle peut éventuellement retarder l'arrivée de ses règles, après s'être néanmoins assurée -comme le souligne Cheikh Qaradâwi dans une de ses "Fatâwa", auprès de médecins ou de spécialistes compétents, que son action ne sera pas préjudiciable à sa santé. (Réf : "Fatâwa Mouâsirah" - Volume 1 / Pages 324 et 325)


Wa Allâhou A'lam !


Et Dieu est Plus Savant !


Source: [www.musulmane.com]




Wassalâmou 'alaykoum wa rahmatoullâhi wa barakâtouh...

b
29 septembre 2005 03:22
Je te reprend juste sur une kestion:
es tu sur ke le ramadan est un acte d'adoration? si oui comment expliques tu "koullou 3amali ibn adama lahou illa sawmou fahouwa li oua ana oujasi bihi?
Badr
'
29 septembre 2005 13:35
Bismillâhir Rahmânir Rahîm...

Assalâmou 'alaykoum wa rahmatoullâhi wa barakâtouh...






Le Messager d’Allâh - paix et bénédiction sur lui - dit, dans un hadith transcendant qu’il relate d’après son Seigneur :


"Allâh - Exalté et Glorifié soit-Il - dit :

"Toute œuvre accomplie par le fils d’Adam lui revient sauf le jeûne, lequel M’appartient et Je donne sa rétribution. Il y abandonne sa nourriture et sa boisson pour Moi." "



En réalité, toutes les œuvres reviennent à Dieu - Exalté soit-Il - étant donné que le Noble Coran dit :

"Je n’ai créé les djinns et les hommes que pour qu’ils M’adorent. Je ne cherche pas auprès d’eux une subsistance ; et Je ne veux pas qu’ils me nourrissent. En vérité, c’est Allah qui est le Grand Pourvoyeur, Le Détenteur de la force, l’Inébranlable." (Sourate 51, "Adh-Dhâriyât", versets 56 à 58.)


Cependant, le présent hadîth transcendant rapporté par le Prophète - paix et bénédiction sur lui - d’après son Seigneur - Exalté soit-Il - stipule : "Toute œuvre accomplie par le fils d’Adam lui revient sauf le jeûne" car toutes les autres œuvres sont sujettes à l’ostentation et au m’as-tu-vu du fait qu’il s’agit d’œuvres apparentes et visibles. On peut ainsi voir les prières, leurs inclinations, leurs prosternations et la présence dans les congrégations. L’aumône légale se voit par les biens au moment de leur versement aux ayants droit. Le pèlerinage se voit également par le voyage, les circombulations et la station de "`Arafah", etc.

Le jeûne quant à lui comporte des aspects intérieurs occultés au regard, des aspects cachés que nul ne sonde sauf Allâh - Exalté et Glorifié soit-Il. C’est pourquoi Dieu déclara le jeûne véridique et exclusif comme étant une œuvre purement vouée pour Sa Face et dont la rétribution est généreusement démultipliée si bien que Dieu submerge Son Serviteur des flots de Sa miséricorde et de Son bienfait. Il se peut que le hadîth évoque cette raison dans la phrase : "Il y abandonne sa nourriture et sa boisson pour Moi."


Commentant ce hadîth, l’argument de l’Islâm Abû Hâmid Al-Ghazâlî (biographie: [www.islamophile.org]), dit :


"Deux raisons expliquent pourquoi le jeûne revient exclusivement à Allâh, et est honoré en ce qu’il Lui est directement attribué - bien que toutes les œuvres Lui soient vouées - exactement comme la Maison Sacrée est honorée - alors que la terre entière Lui appartient. Premièrement, le jeûne est une abstention et, en même temps, c’est une œuvre secrète que personne ne peut constater, alors que toutes les autres œuvres cultuelles sont accomplies au vu et au su d’autrui. Le jeûne, lui, n’est visible que de Dieu - Exalté soit-Il -, il se passe dans le for intérieur où s’exerce une patience pure. Deuxièmement, il revient à dominer l’ennemi de Dieu - Exalté soit-Il. Les passions et les désirs sont, en effet, l’arme favorite de Satan. Celles-ci se renforcent par la nourriture et la boisson. Aussi, le Prophète - paix et bénédiction sur lui - dit :
"Le diable envahit le fils d’Adam comme le sang parcourt ses veines, rétrécissez donc les voies qu’il emprunte par la faim.""


Le Messager d’Allâh - paix et bénédiction sur lui - dit :

"Celui qui jeûne le mois de Ramadân avec un coeur empli de foi et de constance envers Dieu verra ses péchés passés pardonnés."


Ce hadîth indique que le Ramadân est une occasion pour revenir à Dieu, implorer Son pardon et se repentir à Lui de nos faux-pas et de nos péchés. Lorsque l’individu s’engage dans le mois de Ramadân et le jeûne de manière exclusive et totalement vouée à Dieu, repentant de son péché et armé de sa foi, Dieu l’absout de ses péchés passés.

Les péchés pardonnés sont ceux qui concernent l’individu et son Seigneur. Les péchés qui relèvent des droits des autres humains doivent être réparés auprès des personnes lésées tant qu’elles sont encore vivantes et que l’individu est capable de s’en acquitter. Les Imâms ont en effet indiqué que le repentir est conditionné par le regret et l’abandon du péché, la volonté ferme de ne plus y retomber et la restitution des droits à qui de droit. Celui qui jeûne le Ramadân avec foi et sincérité doit nécessairement s’être repenti de manière sincère.

Et Allâh - Exalté et Glorifié soit-Il - est plus savant.


Traduit de l’arabe de "Yas’alûnaka fî Ad-Dîni wal-Hayâh", de Sheikh Ahmad Ash-Sharabâsî, volume 3, pp. 33 et 34.


Source: [www.islamophile.org]





Wassalâmou 'alaykoum wa rahmatoullâhi wa barakâtouh...


'
29 septembre 2005 13:45
Bismillâhir Rahmânir Rahîm...

Assalâmou 'alaykoum wa rahmatoullâhi wa barakâtouh...




Ces articles sont à lire, in châ Allâh, en complément du message n°6 ( [www.yabiladi.com] ), concernant le nombre de cycles ("rak'âte"winking smiley à effectuer pendant la prière de nuit du mois de "Ramadân" ("çalâtout tarâwîh"winking smiley:



Le nombre des ra’ka de la prière dite "Tarâwîh":
- [63.175.194.25]

Prononcer un sermon après avoir effectuer 4 cycles ("rak’ât"winking smiley de "tarâwîh":
- [63.175.194.25]

L'heure d'accomplissement de la prière des "tarâwîh":
- [63.175.194.25]

La prière dite des "tarâwîh" n’est pas une innovation...:
- [63.175.194.25]

L’accomplissement collectif des prières dites "tarâwîh" est conforme à la Sunna:
- [63.175.194.25]

Rester avec l’imam jusqu’à ce qu’il termine la prière dite "tarâwîh":
- [63.175.194.25]







Wassalâmou 'alaykoum wa rahmatoullâhi wa barakâtouh...



Modifié 1 fois. Dernière modification le 30/09/05 19:11 par 'Adel.
'
30 septembre 2005 01:51
Bismillâhir Rahmânir Rahîm...

Assalâmou 'alaykoum wa rahmatoullâhi wa barakâtouh...






Les juristes sont unanimes pour considérer qu'il est permis à la femme enceinte de ne pas jeûner durant le mois de Ramadhân et de compenser les "Siyâmes" (jeûnes) manqués par la suite, LORSQU'ELLE CRAINT POUR SA SANTE OU CELLE DU FOETUS.
Cependant, pour qu'elle puisse abandonner le jeûne, il est nécessaire que la crainte soit justifiée: soit par son expérience personnelle, soit parce qu'un médecin musulman (cette condition est justifiée par le fait qu'étant conscient de l'importance du statut du jeûne en Islam, le musulman présentera un diagnostique plus approprié...) expérimenté lui affirme que le jeûne fait peser un risque sur sa santé ou celle de son enfant.

Cette permission a été établie à partir du Hadith de Anas (radhia Allâhou anhou) auquel il a été fait allusion (rapporté par Ahmad, Tirmdhi, Nasaï, Abou Dâoûd), mais aussi par raisonnement analogique ("qiyâs"winking smiley à partir de la permission de report de jeûne accordée dans le Qour'âne au malade et à la personne qui est en voyage.



Si une femme tire profit de cette dispense temporaire, elle devra nécessairement compenser les jeûnes qu'elle n'a pu garder; la forme de cette compensation varie suivant l'avis des différentes écoles:




- Selon l'école hanafite, la femme n'aura qu'à remplacer les jeûnes manqués, sans avoir à s'acquitter d'une quelconque autre compensation matérielle.




- Selon les écoles châféite et hambalite (il semblerait que la position de l'école mâlékite soit la même):

* Si elle a reporté les jeûnes par crainte par rapport à la santé du futur enfant, dans ce cas, en sus de remplacer les jeûnes manqués, elle aura également à donner une "FIDYA" POUR CHAQUE JEUNE MANQUE (La "fidya" est une compensation qui consiste en principe à nourrir un pauvre, ou à lui offrir une certaine quantité de grains (les avis varient concernant le poids exact -il existe principalement trois opinions à ce sujet: Selon certains, il faut donner un sa' (environ 3,2 Kg.), selon d'autres une moitié de sa', et selon d'autres encore un mudd (environ 500 gr.)). A noter que certains juristes sont d'avis qu'il est permis de s'en acquitter en donnant l'équivalent en monnaie…).

* Et si elle a reporté les jeûnes parce qu'elle craignait pour sa propre personne, dans ce cas, leur avis est identique à celle de l'école hanafite: La femme n'aura qu'à remplacer les jeûnes manqués, sans avoir à donner de "Fidya".




(Il faut souligner que selon certains savants (tel semblait être l'avis de Ibn Oumar r.a. et Ibné Abbâs r.a.), dans un tel cas, la femme n'aura qu'à s'acquitter de la "Fidyâ" par la suite; il ne lui sera pas nécessaire de remplacer les jeûnes manqués. Parmi les oulémas contemporains, cet avis a été adopté par Cheikh Albâni r.a. et Cheikh Qaradâwi (Réf: "Fiqh ous Sounnah" - Volume 1 / Page 583, Fatwa N°929 et Fatwa N°2357 de la banque de Fatâwa de "Nidâ oul îmân"winking smiley)




A noter que lorsqu'une personne manque des jeûnes du Ramadhân, elle doit nécessairement les remplacer avant que ne débute le mois de Ramadhân suivant. Il est recommandé de les remplacer au plus vite. Celui qui retarde les "Qadhâs" (jeûnes de remplacement) jusqu'à ce qu'arrive le Ramadhân de l'année suivante commet un péché, sauf si cette personne n'était pas en mesure de remplacer les jeûnes avant le Ramadhân suivant (voir: [www.yabiladi.com] ).




(Réf: "Al Fiqh oul Islâmiy" - "Fiqh ous Sounnah" et "Al Fiqh Alal Madhâhib Arba'ah"winking smiley

Wa Allâhou A'lam !


Et Dieu est Plus Savant !


Source: [www.muslimfr.com]






* Notes:

- Chaykh Ibnou Bâz (rahimahoullâh) a opté pour l'avis de l'Imâm Aboû Hanîfah (rahimahoullâh). Une de ses "fatâwâs" est consultable en ligne içi (en arabe):
[www.binbaz.org.sa]


- Chaykh Al 'Outhaymîne (rahimahoullâh) était également de cet avis. ("Fatâwâs arkânoul islâm" -"les fatâwâs en rapport avec les piliers de l'Islâm", question n° 406)


- Chaykh Aboû Bakr Al Djazâiriy (hafidhahoullâh) est du même avis, mais il recommande seulement à celle qui est aisée finançièrement, de recourir, en plus du rattrapage des jours manqués, à la "fidya", et ce, pour augmenter son mérite et ses récompenses. ("Minhâdj al mouslim" -"la voie du musulman"-, chapitre du jeûne).




Voir aussi: [www.yabiladi.com]







>>> A lire en complément:


Jeûne, grossesse et vieillesse:
- [www.islamophile.org]

La personne qui n'a pas les moyens de payer la "fidya":
- [www.muslimfr.com]

Le jeûne et la maladie:
- [www.islamophile.org]

Le malade incapable de jeûner:
- [63.175.194.25]

La maladie qui autorise la rupture du jeûne:
- [63.175.194.25]

Les excuses qui permettent de ne pas jeûner le "Ramadân":
- [63.175.194.25]






Wassalâmou 'alaykoum wa rahmatoullâhi wa barakâtouh...
'
30 septembre 2005 12:34
Bismillâhir Rahmânir Rahîm...

Assalâmou 'alaykoum wa rahmatoullâhi wa barakâtouh...




Les articles suivants sont à lire en complément du message n°5 ( [www.yabiladi.com] ), in châ Allâh:


Les causes de nullité du jeûne:
- [63.175.194.25]

L’effet de l’usage des médicaments et instruments médicaux sur le jeûne:
- [63.175.194.25]

Des actes qui invalident le jeûne:
- [www.islamophile.org]

Actions qui rompent le jeûne:
- [www.islamophile.org]




Wassalâmou 'alaykoum wa rahmatoullâhi wa barakâtouh...




Note:
Pour information, concernant toutes les questions juridiques qui font l'objet de divergences chez les savants musulmans, des informations importantes ont été apportées içi:


Puis-je choisir l'avis juridique dont j'ai envie ? :

- [www.yabiladi.com]
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30 septembre 2005 12:34
Bismillâhir Rahmânir Rahîm...

Assalâmou 'alaykoum wa rahmatoullâhi wa barakâtouh...





Quel est le statut légal de celui qui a jeûné certains jours et n’a pas observé, de façon délibérée, le jeûne d’autres jours ? Les jours qu’il a jeûnés sont-ils comptabilisés ?



La réponse est que chaque chose est jugée. Et la question n’est pas de savoir si les jours jeûnés sont comptabilisés ou pas ? mais plutôt de savoir si les jours manqués peuvent être remplacés et compensés ou pas ? Il n’est pas possible de compenser un jour de Ramadan que par un autre jour d’un autre mois de Ramadan, or chaque Ramadan vient avec le devoir d’être lui-même jeûné, sans le moindre doute. C’est pour cela qu’Abû Hurayrah dit :

"Quiconque n’observe pas le jeûne dans un jour de Ramadan, aucun jour de l’ici-bas ne pourra compenser cela".

(rapporté par At-Tirmidhî selon son expression-même, ainsi que par Abû Dawûd, An-Nasâ’î, Ibn Mâjah, Ibn Khuzaymah, AL-Bayhaqî selon Abû Hurayrah, et il y a des critiques au sujet de l’un des narrateurs de la chaîne de transmission).



Et il a été rapporté de lui qu’un homme n’a pas observé le jeûne pendant Ramadan ; Abû Hurayrah dit :

"le jeûne d’un an n’est pas accepté de lui".

Et selon Ibn Mas`ûd :

"Quiconque n’observe pas le jeûne pendant un jour de Ramadan, sans dérogation valable, il ne compensera pas cela par un jeûne à vie, s’il le faisait".


Et il a été rapporté d’Abû Bakr et de `Alî des choses similaires.
Que le musulman craigne donc Dieu pieusement dans sa religion, qu’il accorde beaucoup d’importance au jeûne du mois de Ramadan et qu’il vainque ses passions, car quiconque se trouve vaincu par les passions de son ventre, ne pourra être vainqueur dans quelque domaine que ce soit.


Source: [www.islamophile.org]





Wassalâmou 'alaykoum wa rahmatoullâhi wa barakâtouh...



Modifié 1 fois. Dernière modification le 30/09/05 12:41 par 'Adel.
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