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L'objectif et le sens du pèlerinage à La Mecque ("al hadj"
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30 août 2005 01:21
Bismillâhir Rahmânir Rahîm...

Assalâmou 'alaykoum wa rahmatoullâhi wa barakâtouh...


Bonsoir à tous...




Chaque acte que l'islam a enseigné à ses adeptes pour l'adoration de Dieu exprime à la fois la volonté d'être en accord avec ce que Dieu veut et l'amour pour Lui : qu'il s'agisse de la prière rituelle (salât) ou des aumônes, des invocations de circonstances (du'â) ou du jeûne. Il est certains actes, cependant, où la dimension de l'amour prend des proportions particulièrement importantes. C'est le cas du pèlerinage à la Mecque, le hadj.




* Cœur et passion, yeux et larmes

L'homme n'est pas que raison et corps, il est aussi cœur et sentiments. Et le lien que l'homme a avec Dieu ne peut se limiter à la seule répétition des preuves logiques de Son existence ou à la seule observance de quelques rites. Le lien que l'homme a avec Dieu recouvre certes ces aspects mais comporte également une dimension qui les englobe et les dépasse, celle de l'amour. Prendre comme divinité quelque chose, ce n'est pas que se parfaire à ce que demande cette chose, c'est aussi l'aimer de tout son cœur et de tout son être. "La divinité est ce à quoi le cœur s'attache en lui accordant la perfection de l'amour et la perfection de la grandeur" (Al-'ubûdiyya). Etre musulman, ce n'est donc pas seulement se parfaire à un certain nombre de règles ; ce n'est pas accomplir ces règles de façon méticuleuse mais sans profondeur ; c'est respecter la norme mais aussi aimer Dieu de la façon la plus parfaite. Et c'est exprimer cet amour de différentes façons et en maintes occasions.

Or la vie de tous les jours étant ce qu'elle est, avec ses devoirs et ses obligations matérielles, familiales et autres, le musulman est parfois amené malgré lui à peut-être pas oublier mais du moins à mettre au second plan le rappel de cet amour. Pris par ses occupations quotidiennes, englué dans ses habitudes personnelles, attaché aux conventions de sa société, il en arrive parfois à ne plus donner à l'expression de cet amour une place concrète dans sa vie. Non pas qu'il ait renié Dieu ou qu'il ait tourné son amour suprême vers autre chose que Lui – car il accomplit consciencieusement ses prières quotidiennes, sa lecture du Coran, ses invocations de circonstances, il s'acquitte des aumônes, accomplit son mois de jeûne... Non pas non plus que cet amour ait complètement disparu, car, tout au contraire, l'amour existe toujours dans son cœur et ne demande qu'à s'exprimer. Mais cet amour se met parfois en "état de veille" : l'élan du cœur laisse alors place à la routine, les larmes de la passion se font rares. Or, pour reprendre la formule de Aboul Hassan Alî an-Nadwî, quelle est la valeur de cette coupe que l'on remplit jusqu'au bord mais qui jamais ne déborde (Arkâné arba'ah) ?

Malgré tout, dans le cœur de chaque musulman demeure quelque chose qui demande à pouvoir jaillir de nouveau, à exprimer son élan vers Dieu. Il fallait donc qu'à ce musulman soit donnée l'occasion de mettre un peu de côté et pour quelques jours ses habitudes, le temps de pouvoir à la fois revivifier son amour pour Dieu et apaiser la flamme de cet amour. Il fallait que lui soit donnée l'occasion d'effectuer un voyage pour une plus grande proximité de Dieu. Il fallait qu'il puisse se rendre dans un lieu concret, qu'il puisse faire un voyage avec ses pieds en même temps qu'il puisse avancer sur les voies de son cœur. Il fallait qu'il puisse effectuer un pèlerinage, un véritable retour aux sources. Que, dans un élan audacieux, il se défasse de tout asservissement aux choses et exprime son amour pour Dieu par son être tout entier et ses actes. Et qu'alors, habillé simplement, couvert de poussière, parfois il marche silencieusement, d'autres fois il se presse, ici il tourne, et puis il lève les mains suppliant Dieu, les yeux ruisselant de larmes…

L'occasion de faire tout cela, l'islam la lui a donnée sous la forme du pèlerinage vers la Kaaba, la Maison de Dieu. Le savant indien Shâh Waliyyullâh a résumé cette réalité en ces termes : "Il arrive que l'homme ressente une grande passion pour Dieu et qu'il ait besoin d'exprimer cette passion et de l'apaiser. L'homme ressent alors que le moyen pour ce faire est le pèlerinage" (Hujjat ullâh il-bâligha, tome 1 p. 223).




* Des lieux-témoins de l'amour offert par la famille de Abraham

L'islam est une religion de pur monothéisme, qui n'accepte aucun intermédiaire entre l'homme et son Créateur. Il est cependant quelques éléments qui ont un lien si profond avec le Nom de Dieu que leur simple vue évoque Son souvenir. Ces éléments ne représentent pas Dieu ni ne font l'objet d'une adoration de la part des musulmans, mais ils sont des "symboles de la présence de Dieu", en arabe : "sha'âir-ullâh". Parmi ces éléments se trouve justement la Kaaba (Hujjat ullâh il-bâligha tome 1 pp. 206-208). Les musulmans savent bien sûr que Dieu n'habite pas dans la Kaaba (ta'âla-llâhu 'an dhâlik) et que celle-ci symbolise seulement Sa Présence et Son Unicité, en même temps qu'elle unit l'orientation des musulmans du monde entier pendant les prières. En fait le prophète Abraham, aidé de son fils Ismaël (sur eux la paix), en avait construit le prototype, qu'il avait dédié à Dieu (Coran 2/127). Et Dieu a tellement agréé cet acte qu'Il a nommé ce modeste édifice Sa "Maison" (Coran 22/26).

Ce n'est pas un hasard si le pèlerinage musulman mène le musulman et la musulmane sur les lieux liés à des épisodes de la vie de Abraham, de Agar et de Ismaël (que la paix soit sur eux). Car qu'appelle-t-on "pélerinage" si ce n'est un retour aux sources, un retour sur les lieux témoins, sur les lieux de mémoire et de sentiments ? Or le dernier Messager, Muhammad (sur lui la paix), a été envoyé par Dieu pour rénover, réformer et universaliser le message de son ancêtre Abraham (sur lui la paix) – "millata Ibrâhîma hanîfan" ; il est donc normal qu'un pèlerinage nous permette – à nous qui suivons le message de Muhammad – un retour aux sources et nous ramène sur les traces de Abraham, celui sur qui le message de Muhammad se fonde et celui qui, dans un temps lointain, avait prié pour la venue de Muhammad (Coran 2/128-129). Il est normal qu'un pèlerinage nous mène dans les lieux symboles, dans les lieux témoins des actes de Abraham. "Retour d'un cœur dans sa patrie", selon les termes de Muhammad Asad (Le chemin de la Mecque).

D'autre part l'histoire de toute la vie de Abraham et de sa famille est témoignage de l'amour pour Dieu et de l'acceptation de tout sacrifier par amour pour Lui ; il est donc tout aussi normal que pendant un voyage d'amour nous fassions à nouveau les actes d'amour que eux ils ont faits en ces lieux, nous efforçant alors de mettre, dans les formes de leurs actes, un peu de cet amour qui les habitait. Marcher autour de la Kaaba, parcourir l'espace entre les monts Safa et Marwa, boire l'eau du puits millénaire de Zamzam, séjourner à Minâ, jeter des petits cailloux sur les stèles, faire le sacrifice d'un animal... sont des actes qu'ont fait Abraham, Agar ou Ismaël ; et les pèlerins, pour témoigner de leur amour pour Dieu, font les mêmes actes que ces illustres personnages.




* L'expression de la fraternité humaine

En plus d'être l'occasion de revivifier et d'exprimer son amour pour Dieu et en plus de permettre un retour aux sources, le pèlerinage est aussi l'occasion d'un grand rassemblement fraternel. Le pèlerinage est en effet un appel lancé à l'humanité contre toutes les tentations de racisme et de nationalisme. De façon tout à fait normale, à cause de différents facteurs, différents groupes humains connaissent, dans le cadre du possible, certaines particularités secondaires, selon le lieu où ils habitent et le contexte dans lequel ils vivent. De façon tout aussi normale, des différences sociales touchent les hommes du monde entier. Par delà ces différences, le pélerinage est alors l'occasion où les hommes se rappellent leur profonde unité et leur refus des sectarismes. Car c'est côte à côte avec ses semblables que le pèlerin se rend à la Maison de Dieu. Là et dans les lieux environnants, vêtus de la même façon, les pèlerins du monde entier, blancs et noirs, riches et moins aisés, font ensemble les mêmes gestes, prononcent les mêmes paroles. Ils se rappellent alors leur égalité dans leur humanité. Leur égalité face à l'absolue Transcendance.




* Un voyage fait avec ses pieds sur les voies de la terre mais aussi avec son cœur sur les voies de son cœur

Le pèlerinage est un voyage que, tout au long des siècles, les hommes n'ont pas fait seulement avec leurs pieds mais aussi avec leur cœur. Le pèlerinage ne peut devenir un voyage comme les autres ; ce ne peut et ne doit devenir un voyage de routine ou d'agrément, un voyage fait pour voir du pays. Le pèlerinage est un voyage que l'on effectue vers la Maison de Dieu. L'entrée en état de sacralisation par le franchissement d'une des mawâqît (bornes) rappelle que l'on s'est rapproché du territoire sacré.
"Labbayka, Allâhumma labbayk ! Labbayka lâ sharîka laka, labbayk..." : "Me voici, ô Dieu, me voici ! Me voici, Tu n'a pas d'associé, me voici !" Muhammad Asad relate ce qu'il avait observé chez des pèlerins pendant leur chemin vers La Mecque :

"N'échangeant presque pas un mot, ils étaient assis par terre et regardaient en direction de l'est, dans la direction de La Mecque, vers le désert étincelant de chaleur. Il y avait une telle paix sur leur visage qu'on aurait dit qu'il étaient déjà devant la Maison de Dieu et presque en Sa présence" (Le chemin de La Mecque).

Aujourd'hui les déplacements se font par des moyens de locomotion beaucoup plus rapides qu'auparavant. Or, si nous musulmans ne refusons pas le progrès technique, force est de constater que nous y avons gagné en rapidité mais que nous y avons, par rapport au pèlerinage, quelque peu perdu en intensité et en émotions. En effet, plus bref est devenu chez le pèlerin le sentiment de se rapprocher vers le but de son voyage vers le centre, moins intense est devenue son attente de parvenir devant la Maison de Dieu. Il ne nous faut pas délaisser les facilités offertes par la technologie ; mais il nous faut redoubler d'efforts pour une plus grande préparation spirituelle et psychologique. Alors notre voyage vers la Kaaba, vers la Maison de Dieu, prendra tout son sens et sera véritablement pour nous un retour aux sources, un pèlerinage, un voyage d'amour… un voyage pas comme les autres. Alors nous aurons, de par delà les âges, répondu pleinement à l'appel de Abraham, appel que Dieu lui avait dit de lancer aux hommes : "Et annonce aux hommes le pèlerinage ; ils viendront vers toi à pieds et sur toute monture, venant de tout chemin éloigné. Afin de participer aux avantages qui leur ont été accordés et pour invoquer le nom de Dieu, aux jours fixés, sur la bête de cheptel qu'Il leur a donnée…" (Coran 22/27-28).

Wallâhu A'lam (Dieu sait mieux).


Source: [www.maison-islam.com]




Wassalâmou 'alaykoum wa rahmatoullâhi wa barakâtouh...
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26 septembre 2005 01:47
Bismillâhir Rahmânir Rahîm...

Assalâmou 'alaykoum wa rahmatoullâhi wa barakâtouh...





S'il y a bien deux endroits au monde que chaque musulman rêve de visiter, ce sont les villes saintes de "Makkah" (la Mecque) et de "Madinah" (Médine). La visite des lieux sacrés de l'Islam n'est pas seulement un désir qui habite le cœur du croyant ; c'est là en réalité un devoir pour chaque musulman que d'effectuer ce voyage au moins une fois dans sa vie , s'il en a les moyens , pour s'acquitter d'un important pilier de l'Islam: le Hadj. Pendant ce voyage , les musulmans font revivre la Sounnah (pratique) d'Ibrahim (alayhis salâm) , en répétant les gestes de ce grand Prophète d'Allah. Imaginez un peu comment ces actes d'Ibrahim (alayhis salâm), d'Ismaîl (alayhis salâm) et de Hajar (alayhis salâm) ont été appréciés par Allah, au point que leur commémoration chaque année a été rendue obligatoire. Combien de fois ont-ils été répétés? Impossible d'avancer des chiffres, sans risquer, à coup sûr, de se tromper!


Le Hadj est ainsi un des piliers fondamentaux de l'Islam, comme cela est explicitement énoncé dans plusieurs versets du Qour'aane et dans de nombreux Hadiths du Prophète Mouhammad (sallallâhou alayhi wa sallam).


Il est dit dans un verset du Saint Qour'aane:

"Dieu prescrit aux hommes, comme devoir envers lui, le pèlerinage à ce temple, (un devoir) pour ceux qui en ont les moyens."

Un compagnon questionna le Prophète à propos des moyens dont il est fait allusion dans ce verset. Le Prophète (sallallâhou alayhi wa sallam) répondit alors: "(Les moyens consistent en) la possibilité de subvenir aux dépenses (du voyage) et d'obtenir une monture (moyen de locomotion)."


Abou Houraïra (radhia Allâhou anhou) rapporte pour sa part ce Hadith du Prophète :

"Le Hadj vous a été imposé, accomplissez-le donc …"

Le Hadj est donc obligatoire sur chaque musulman et musulmane possédant les moyens de le faire, et ce , une fois seulement dans la vie. Cependant, il y a des cas où sa pratique est dispensée, et d'autres cas , dans lesquels elle est seulement retardée:
Le Hadj n'est par exemple, pas imposé à l'aveugle; la femme qui ne peut trouver un "Mahram" (homme avec qui le mariage est interdit) pour l'accompagner pendant le voyage, doit, pour sa part, remettre son Hadj à plus tard.


Il est aussi nécessaire de noter que le caractère obligatoire du Hadj ne sous entend nullement qu'il n'y a pas de récompenses dans son accomplissement. Loin de là! Les Hadiths regorgent des vertus de cet acte sacré. On rapporte du Prophète (sallallâhou alayhi wa sallam) qu'il a dit à ce sujet:

"Celui qui accomplit le pèlerinage sans tenir de propos licencieux et sans commettre de turpitude reviendra comme il était le jour où sa mère l'a mis au monde".



Il existe des divergences entre les historiens musulmans quant à l'année où le Hadj fût prescrit, mais l'opinion retenue par la majorité d'entre eux désigne la fin de l'an 9 de l'Hégire comme étant l'époque de son instauration. C'est en l'an 10 de l'Hégire que le Prophète avait effectué le Pèlerinage d'Adieu ("Hajjat-oul-Wada'"winking smiley.

Le Hadj renferme aussi de nombreux enseignements que les théologiens n'ont pas manqué de relever. Nous allons, dans les lignes qui suivent, nous concentrer sur deux d'entre eux.





- Le Hadj rappelle l'égalité de tous les hommes.


En préambule, regardons un verset de la Sourate "Les Chambres", dans lequel Allah s'adresse à l'Humanité entière, et dit:

"Oh les gens! Nous vous avons crées d'un homme et d'une femme, nous vous avons répartis en peuples et en tribus afin que vous vous reconnaissiez…"


Ce verset , d'une importance capitale , dénonce et rejette une "idéologie" , fausse et extrêmement dangereuse pour la stabilité sociale, mais qui a depuis très longtemps été défendue par un certain nombre d'individus; une " idéologie" qui existait à l'époque de la révélation, et que l'on retrouve malheureusement encore de nos jours , exprimée avec des mots différents : celle de " l'inégalité des races ". Certains aimeraient faire croire ainsi que l'appartenance à une race, à une ethnie, ou encore une couleur de peau, devrait être considérée comme un critère de supériorité pour certains hommes par rapport à d'autres.
Allah nous rappelle dans ce verset que tous les hommes ont une seule et unique origine, qu'ils sont tous égaux, et que leur physionomie ne pourrait en aucun cas leur accorder une quelconque suprématie. La supériorité d'un homme aux yeux de Dieu ne peut venir que de sa spiritualité, comme Il le rappelle dans ce même verset: ".. le plus noble d'entre vous auprès de Dieu est le plus pieux.."


Le Prophète (sallallâhou alayhi wa sallam) dit dans un Hadith:

"En vérité, Dieu ne regarde pas vos visages, ni vos biens, mais il s'intéresse à (ce que contient) vos cœurs et à vos actions."

Le hadj, justement, nous rappelle de façon frappante, ce principe fondamental d'égalité. Des centaines de milliers de personnes, de couleurs différentes, venant de pays éloignés, et appartenant à des classes sociales variées, se réunissent en un même endroit, adoptent tous la même conduite, font des gestes identiques, se soumettent tous aux mêmes lois! Cet esprit d'égalité est poussé jusque dans l'apparence vestimentaire des pèlerins ("Houjjâj"winking smiley, tous portant le même habit, l'"Ihrâm". C'est là un important enseignement du Hadj. Le Prophète (sallallâhou alayhi wa sallam) a encore dit dans un Hadith:

"Oh les gens! Ecoutez! Votre Seigneur est unique, et votre père l'est aussi. Ecoutez! Pas de supériorité de l'arabe par rapport au non arabe, ni du non arabe par rapport à l'arabe, ni encore du blanc sur le noir ou du noir sur le blanc!"

Devinez à quelle occasion, et à quel endroit le Prophète (sallallâhou alayhi wa sallam) a prononcé ces paroles ..? A Mina, lors du pèlerinage d'Adieu...!






- Le Hadj est aussi une manifestation évidente de l'amour d'Allah.


Il y a dans le Hadj un autre enseignement important. Comme nous le rappelle le Qour'aane , l'être humain n'a été crée que dans l'unique but de faire l'adoration de son Créateur: Allah. Cheikh Thanwi r.a. (célèbre théologien et écrivain musulman d'origine indienne) écrit que l'adoration consiste à faire deux choses: montrer une soumission totale à l'être adoré , et l'aimer plus que tout autre chose. Les relations du musulman avec Allah doivent donc être axées autour de ces deux qualités. Mais en sus de cela , il lui est aussi nécessaire de manifester leurs présences en lui par des actes et gestes physiques. L'Islam l'a assisté dans cette tâche lui incombant. Pour lui permettre de manifester sa soumission , la salât (prière) a été prescrite au croyant. Pour ce qui est de manifester l'amour pour Allah, l'Islam a ordonné le Hadj. Depuis le moment où commencent les préparatifs pour ce grand voyage jusqu'à ce qu'il soit complété, chaque action, chaque geste, chaque parole du Hadji (pèlerin) est fortement imprégné de cette manifestation de l'amour de Dieu: le pèlerin dépense de ses biens pour Dieu, il supporte patiemment toutes les difficultés du voyage, il délaisse ses vêtements habituels pour ne porter que deux pièces d'étoffes, il tourne autour de la Ka'ba comme le fait l'amoureux autour de la maison de sa bien-aimée, il fait l'aller-retour entre les monts Safa et Marwa comme pour montrer sa détresse, il ne se soucie plus de son apparence physique, a les cheveux ébouriffés... et ainsi de suite. Chaque action du Hadj est ainsi un signe évident de l'amour que le serviteur porte pour Allah. Voici donc un deuxième enseignement du Hadj.

Nous conclurons ces lignes en formulant cette invocation : Qu'Allah nous permette à tous d'accomplir un Hadj qui soit accepté par Lui.
Amine .

Wa Allâhou A'lam !

Et Dieu est Plus Savant !


Source: [www.muslimfr.com]



Wassalâmou 'alaykoum wa rahmatoullâhi wa barakâtouh...
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27 septembre 2005 19:00
Bismillâhir Rahmânir Rahîm...

Assalâmou 'alaykoum wa rahmatoullâhi wa barakâtouh...






Traduction d'un discours de Cheikh Aboul Hassan 'Alî An Nadawî r.a.
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" Annonce aux hommes le Pèlerinage. Ils viendront à toi, à pied ou (montés) sur des chameaux aux flancs caves, arrivant de contrées éloignées. Afin qu'ils soient eux-mêmes témoins des avantages qu'ils en recueilleront, et afin qu'ils répètent le nom d'Allah, à des jours fixes, sur les bêtes de troupeaux qu'Allah leur a attribuées. Mangez-en et nourrissez-en le pauvre, le malheureux. Puis qu'ils donnent leurs soins au corps! Qu'ils s'acquittent de leurs vœux et qu'ils accomplissent les circuits (tawâf) autour de l'Antique Maison. "

(Sourate 22, Versets 27, 28 et 29)




L'islam est une religion de pur monothéisme. Il n'admet aucun intermédiaire ou intercesseur entre l'homme et son Créateur. Il condamne tous les objets matériels et visibles susceptibles de devenir des centres de dévotion et auxquels les gens rendraient un hommage spirituel sous une forme ou sous une autre. Il n'y a pas de place en Islam pour des agents intermédiaires, des manifestations, des images ou des idoles. Il n'y a pas non plus de clergé ni de groupements de moines religieux ou d'ermites.




"Lorsque Mes serviteurs t'interrogent à mon sujet, je suis proche, en vérité ; Je réponds à l'appel du suppliant quand il M'implore. Qu'ils acceptent donc Mes commandements et qu'ils croient en Moi - Peut-être seront-ils bien dirigés. "

(Sourate 2, verset 186)


"Adore donc Allah en Lui rendant un culte pur: Le culte pur n'appartient-il pas à Allah seulement?"

(Sourate 39, versets 2 et 3)




L'Islam est d'une si grande pureté intellectuelle, d'une si grande élévation d'âme, d'une telle honnêteté dans les intentions et d'une si grande sincérité dans l'action qu'il est impossible de concevoir un meilleur idéal ou un concept plus noble. A cet égard, aucune foi, aucune philosophie au monde ne peut lui être comparée. Personne ne peut non plus mieux décrire l'Unicité et l'Excellence de Dieu que le Qour’aane.



"Rien n'est semblable à Lui ! Il est celui qui entend et qui voit parfaitement "

(Sourate 42, Verset 11)







- LES SIGNES D'ALLAH


Mais la nature humaine étant ce qu'elle est, la quête d'un phénomène à travers lequel on pourrait trouver la satisfaction de l'instinct naturel d'Amour, d'Adoration et de Soumission a toujours formé une part essentielle de son caractère et de sa personnalité. Pour répondre à ce besoin, Allah a prévu certains objets qui lui sont consacrés, qui ont un lien particulier avec Son Nom Béni, qui sont considérés comme Lui appartenant et sur lesquels Sa Grâce est telle que leur simple vue évoque Son Souvenir. Surtout des événements, des rites et expériences leur sont associés qui témoignent des prodiges d'Allah, qui nous rappellent Sa Foi, le courage et l'effort de Ses Envoyés. Il lui a plu de donner à ces objets le nom de Signes d'Allah et de proclamer que leur rendre hommage, c'est aussi Lui rendre hommage tandis que leur témoigner de l'irrespect, c'est de ce fait même, Lui témoigner de l'irrespect. Il a permis, ou plutôt, invité l'humanité à épancher son instinct naturel d'Amour, de Rapprochement et d'observation à travers ces objets.



"Ceci est mon commandement. Et ceux qui respectent les Signes d'Allah le font certainement avec de la piété dans le coeur".

(Sourate 22, V 32)



"Ceci est mon commandement. Et quiconque honore les commandements sacrés d'Allah, c'est un bien pour lui auprès de son Seigneur" .






- INSTINCT D'AMOUR


Un homme n'est ni un animal totalement rationnel ni un être désespéré au point d'être contraint de se soumettre à n'importe quelle loi ou autorité. Il n'est pas non plus un rouage d'une machine qui fonctionne selon un programme déterminé. Il est Raison autant que Sentiment, Foi autant qu'Intuition, Soumission autant qu'Amour. C'est dans les nombreuses facettes de sa personnalité que réside le secret de sa grandeur et de sa noblesse et c'est grâce à cela qu'il a pu vaincre des obstacles apparemment insurmontables et accomplir des actions surhumaines. D'ailleurs c'est en raison de sa nature particulière que lui fut accordée la "responsabilité" que les cieux, la terre et les montagnes avaient refusé d'assumer et qu'il parvint à une élévation que les anges envient.
Le lien entre l'homme et son Créateur n'a pas seulement un caractère légal ou logique qu'on peut limiter au paiement des impôts, à l'observation des lois et à la jouissance des droits. C'est également un lien d'Amour et de grands sentiments telles que la dévotion, la tendresse et l'humilité ; son domaine est si étendu qu'il a certainement touché toute la pensée et l'action humaine. L'Islam n'interdit pas cet Amour. Au contraire il nous appelle plutôt vers cet Amour, l'encourage et le soutient.


Le Qour'aane dit:



"Ceux qui croient sont les plus ardents dans leur Amour pour Allah".

(Sourate 2, V 165)



"Dis : Si vos pères et vos enfants, vos frères et vos femmes, vos parents, les tribus et les biens que vous avez acquis, et le commerce dont vous craignez la ruine, et les habitations dans lesquelles vous vous complaisez, vous sont plus chers qu'Allah, son apôtre et la lutte dans le sentier de Dieu, attendez-vous à voir venir Allah exécuter ses arrêts. Allah ne dirige point les gens pervers".

(Sourate 9, V 24)



Le Qour'aane, lorsqu'il parle des Envoyés divins, met l'accent sur leurs qualités d'Amour, de ferveur et de sacrifice. Au sujet du Prophète Yahya (alayhis salâm) (Jean) par exemple, il dit:



"Nous avons donné à Yahya la sagesse quand il n'était qu'un enfant, ainsi que la tendresse et la candeur: Et il était pieux".

(Sourate 19, Versets 12 et 13)



Le merveilleux épisode du Prophète Ibrahim (alayhis salâm) est un exemple d'Amour et de Sacrifice. Le Qour'aane mentionne d'une façon précise comment le Prophète Ibrahim (alayhis salâm) plaça le couteau sur la gorge de son fils et ne l'enleva que lorsqu'il eut témoigné concrètement à Allah la grandeur et l'intensité de sa sincérité, de son courage et de son sacrifice.



"Nous lui criâmes: O Abraham! Tu as cru à ta vision, et voici comment nous récompensons les vertueux. Certes, c'était une épreuve décisive".

(Sourate 37, Versets 104 - 106)



Faisant à nouveau l'éloge du Prophète Ibrahim (alayhis salâm), il dit:



"Voyez! Ibrahim était doux, implorant et repentant".






- AMOUR, FRUIT DE LA CONNAISSANCE DES ATTRIBUTS


Si le Qour'aane insiste aussi longuement sur les Attributs, les Fonctions et la Miséricorde du Seigneur, c'est essentiellement en raison du fait que les sentiments d'Amour et de dévotion proviennent de la connaissance des Attributs Divins. Des savants tels que l'Imam Ibn-i-Taimiyah r.a. ont défini ainsi la méthode coranique d'explication des Qualités Essentielles et Permanentes du Créateur Tout-Puissant: "Concision du Négatif", et "Diffusion du Positif". C'est la description détaillée des attributs bienveillants d'Allah ainsi que leurs signes et prodiges qui alimentent la flamme de l'Amour dans le coeur humain et l'emplit de ferveur et d'enthousiasme. Si les attributs négatifs sont les guides de l'esprit, les attributs positifs sont les guides du coeur. (Dans le Qour'aan, lorsque l'on expose les attributs négatifs d'Allah, c'est-à-dire que l'on explique ce qu'Allah n'est pas, seules de courtes phrases comme "Rien ne Lui ressemble" ont été employées, tandis que là où Ses attributs positifs sont mentionnés, c'est-à-dire que l'on explique ce qu'il est, la discussion est à la fois détaillée et énergique, comme à la fin de la sourat Al Hashr). Sans la connaissance des noms merveilleux d'Allah et de Ses pures qualités dont le Saint-Qour'aane et les Traditions sont remplies et qui sont une source constante de joie et d'inspiration pour Ses dévoués serviteurs, la Foi aurait été réduite à un dogme et aurait perdu sa capacité d'émouvoir le plus profond du coeur avec sincérité et humilité pendant la prière et le repentir. Sans cela, les relations entre Allah et l'homme auraient quelque chose de machinal, de limité, sans ampleur ni souplesse, sans vitalité ni enthousiasme la vie aurait été une triste, aride et petite affaire, dépourvue de la douce folie d'amour et de l'aiguillon délicieusement piquant du désir. Si l'on devait retirer à l'homme cette richesse céleste, que resterait-il pour distinguer la vie de la mort, l'humanité de l'univers végétal ?






- SANS VALEUR EST LA COUPE QUI NE DEBORDE JAMAIS


Pour étancher la soif de l'esprit et pour apaiser la flamme de l'Amour, il était nécessaire que le coeur et les yeux du musulman débordent de temps en temps, permettant ainsi aux sentiments exacerbés de solitude et de séparation qui viennent du plus profond de notre être de se libérer. A quoi peut bien servir la coupe que l'on remplit jusqu'au bord et qui jamais ne déborde?






- LE HADJ


L'Imam Ghazali (r) avait pleinement conscience du fait que l'Amour était une réelle nécessité qu'un être humain sensible s'efforçait toujours de satisfaire. La Maison de la Ka'aba (à la Mecque), tous les signes d'Allah qui Lui sont associés et le Hadj avec ses rites et les cérémonies qui l'entourent contiennent tout ce qu'il faut pour satisfaire cette impulsion et ce besoin naturel humain.


L'Imam Ghazali (r) écrit : "S'il existe chez un musulman un profond désir de se rapprocher d'Allah, il fera les efforts nécessaires à cet effet. Un amoureux est passionnément attaché à tout ce qui lui rappelle l'Être Aimé. La Maison de la Ka'aba est associée à Allah et un Musulman devrait de ce fait, y être instinctivement attiré, sans parler de l'attrait des récompenses qui lui sont attachées". (Ihyâ-oul-Ouloum Volume 1/ Page 24)


De même, Shah Walliullah (r) observe : "Quelque fois lorsqu'un homme est submergé de désir pour son Seigneur, que l'amour jaillit puissamment en lui et qu'il cherche à satisfaire cette tendance innée, il lui apparaît que seul le Hadj pourrait le guider vers cette voie". (Houjjat-oul-llahil-Bâlighah Volume 1/ Page 59)



On pourrait considérer que la Salat qu'un homme offre plusieurs fois par jour suffise à apaiser son âme. Elle aurait pu lui donner l'occasion de libérer ses sentiments, d'atténuer la douleur de la séparation en versant quelques larmes durant la prière. Mais ces larmes ne suffisaient pas à étancher sa soif. Elles pouvaient seulement l'apaiser momentanément, car elles n'avaient pas le pouvoir d'éteindre le feu dévorant de l'amour qui, quelquefois, transformait le coeur en une fournaise ardente.






- LE GAGE D'OR DU MATERIALISME

De la même façon, le jeûne aide à étancher la soif de l'âme et à contenir l'intensité des instincts animaux car la faim et l'abstinence ont des qualités purificatrices. Mais le jeûne est limité à un certain nombre d'heures autour desquelles se crée une ambiance qui est contraire à l'esprit de ce mois. Un certain climat de paresse et de gourmandise apparaît chez le jeûneur; de même, la société où il vit est devenue si tolérante pour tout ce qui touche l'impiété et la sensualité que celui qui jeûne se sent isolé comme une île au coeur de l'océan. Il fallait toutefois, dans un élan audacieux offrir au Musulman la possibilité de briser ses chaînes et de le libérer de cette ancienne demeure lugubre qu'est la vie de tous les jours. Il fallait que ce fût un saut qui le transportât de ce monde corrompu, artificiel, plein de préjugés et de calculs, vers un monde nouveau, fascinant et illimité où l'Amour règne et où le coeur compte plus que tout; un monde où il est libéré de toute forme de servitude et de toute divinisation, où les barrières établies par les hommes entre les races, où la géographie et la politique n'existent plus; un monde où enfin la foi du Monothéisme Pur, de l'unité de la Divinité, de la providence, de l'Humanité, de la Foi et du But deviennent l'élément de base de son mode de vie ; alors, le coeur rempli de joie il chante avec ses frères des louanges au Seigneur et lance cet appel chaleureux:



"O Allah, Me voici ! Me voici auprès de Toi ! Tu n'as point d'associé. Me voici. Louanges à Toi et de Toi viennent toutes les Bénédictions. A Toi seul appartiennent le Pouvoir et la Loi Tu n'as point d'associé."



Même après la prière qu'un Musulman dit chaque jour, après le jeûne qu'il observe durant le mois de Ramadan et après l'aumône qu'il fait aux pauvres - à condition bien sûr qu'il possède le minimum taxable - il fallait qu'il existât à chaque fin d'année une période particulière, une saison de ravissement et d'adoration.






- REVOLTE CONTRE LE CULTE DE LA MATIERE

Il était aussi nécessaire qu'une fois de temps à autre, le musulman se révolte contre l'intelligence froide. Lorsqu'une vie n'est pas "secouée", de temps en temps (par la révolte) elle n'est pas digne d'être vécue. Un homme devrait parfois se libérer et rompre les liens artificiels de l'habitude et de la coutume, de la loi fière et établie, des tabous et des conventions stéréotypés en maîtrisant les problèmes de son coeur. Il devrait au moins une fois dans sa vie se jeter dans le néant comme un amoureux déprimé et apporter ainsi la preuve de cette douce folie d'Amour comme le veulent les gens de Foi car c'est alors seulement qu'il pourrait goûter à la vraie liberté. Appellera-t-on un homme libre celui qui est constamment esclave des conventions et de la société? Comment être un vrai Monothéiste lorsqu'il est prisonnier de ses habitudes, de ses désirs et de ses penchants ? Comment dire qu'il est loyal et fidèle celui qui obéit aux commandements de l'esprit et à moins qu'il ne mesure la valeur de chaque chose selon le calcul de son intellect artificiel et que leurs avantages matériels paraissent évidents, il ne pourra s'élever à la dévotion et à la fidélité? Le Hadj, dans son aspect particulier s'oppose totalement aux Lois que l'homme s'impose (à lui même) et à la routine de la vie à laquelle sont attachés les adorateurs de la matière et de l'esprit de même que les prisonniers de la discipline et de la conduite méthodique. C'est ce qui mène à la Foi en Allah (invisible pourtant), incite et permet d'exécuter un ordre sans réfléchir ou hésiter - tout simplement parce qu'il s'agit d'un ordre - Puisse-t-il s'enraciner dans son être et l'esprit froid et calculateur perd, pendant un certain temps, de son autorité qui évalue et pèse sur toute chose de son aspect logique et perceptible seulement. L'Imam Ghazali (r) a profondément étudié et recherché ce qui concerne l'esprit et le but du Hadj et il en a brossé, grâce à son inimitable style un tableau extraordinaire. Il dit:


"De par sa nature et son but, la demeure d'Allah est semblable à une cour royale où les adorateurs et les admirateurs, de même que ceux frappés par le tourment de la séparation viennent de près et de loin, épuisés, le visage hâve, vêtus simplement, la tête baissée en signe de soumission avec la conviction profonde de l'infortune scellée au coeur, s'oubliant devant Sa gloire et Sa Magnificence, sachant parfaitement bien et affirmant de tout coeur qu'Il est trop Grand, trop Élevé pour pouvoir l'enfermer derrière un mur ou le contenir dans une cité afin que leur dévotion, leur servitude, leurs pleurs et leurs lamentations puissent l'atteindre".


C'est pourquoi il leur est demandé d'exécuter certains actes et d'accomplir certains rites qui dépassent le domaine de l'intellect, tels que le "Ramy oul Jimâr" (l'action qui consiste à lapider les stèles à Mina) et le Sa'ee (le rituel qui consiste à parcourir d'un pas vif, sept fois dans chaque sens, la distance qui sépare les deux monts de "SAFA" et "MARWA" à Makkah).


Tous ces actes sont l'expression de la plus grande forme d'esclavage et de servitude. Le Zakâte est un exercice de compassion dont on comprend aisément le but. Le Sawm (Jeûne) est une discipline spirituelle de purification de soi qui se veut d'éliminer les mauvais penchants que le diable exploite afin de parvenir à ses fins. Dans la salat, la Grandeur et la Gloire du Seigneur apparaissent, de même que l'humilité de l'esclave pendant le "Roukou" (génuflexion durant la prière), le "Sajdah" (prosternation) ainsi que d'autres gestes de soumission et d'humilité. Mais le "Ramy oul Jimar" et le "Sa'ee", de même que les autres rituels semblables du Hadj ne procurent pas au coeur la joie et la satisfaction. Ils ne séduisent pas la nature humaine et l'esprit n'y trouve pas non plus une signification ou un but. On accomplira ces actes seulement dans un esprit d'obéissance, sachant bien que, quoiqu'il en soit, il s'agit de l'ordre d'Allah que l'on doit exécuter. L'idée est de dépouiller l'esprit de son pouvoir dominateur et de le garder à l'écart des choses qui pourraient l'attirer car lorsque l'esprit accepte totalement une chose, le coeur penche naturellement vers cette chose et cette attirance devient elle même le principal ressort de l'action. Ainsi, on ne respecte plus l'esprit d'abandon et de soumission absolue. Durant la période du Hadj il était clairement dit par le Prophète (sallallâhou alayhi wa sallam): "Me voici pour le Hadj avec un esprit d'obéissance et de servilité absolue". Le Prophète (sallallâhou alayhi wa sallam) n'employa ces mots pour aucune autre forme d'adoration, ni même pour la salat.

"A partir du moment où Allah dans Sa Sagesse, a établi que la voie du Salut passe par l'accomplissement de ses devoirs avec loyauté, dévotion et humilité, les actes religieux et leur pratique (dont l'homme ne peut comprendre la signification profonde) sont plus à même de détourner l'homme de la pureté de son Etre et de la virtuosité pour parvenir au don de son être". ("Ihya - oul- ouloom" Vol I P 240 ).

L'Imam Ghazali (r) dit que l'essence même du rituel du "Ramy oul Jimâr" réside dans la soumission totale aux commandements Divins. "Son But", écrit-il, "est l'obéissance absolue et la soumission aux ordres, quelle que soit leur nature, afin que la servitude absolue devienne évidente. La raison ou la volonté n'ont rien à voir ici. De plus, il montre une ressemblance avec le prophète Ibrahim (a) car ce fut à cet endroit que le diable maudit essaya de le tenter et de faire naître en lui le doute à propos du Hadj; le Prophète (a) eût alors une révélation de Dieu qui lui ordonna, afin d'être seul, de jeter des pierres au Démon. Mais si quelqu'un s'imagine que le Prophète Ibrahim (a) avait jeté des pierres contre Satan parce que celui-ci était réellement apparu devant lui, et puisque dans son propre cas, il ne verra pas Satan, il est par conséquent inutile d'accomplir cette cérémonie. Qu'il sache que cette idée là aussi lui a été suggérée par Satan afin d'affaiblir sa résolution et de l'humilier". "Saches, insista-t-il, qu'apparemment tu jettes des pierres à Jamaratoul 'Uqubah (la dernière stèle) mais qu'en fait, elles touchent le Diable à la face et lui brisent le dos car rien ne l'humilie plus que d'exécuter le commandement Divin uniquement par Respect pour Lui (Allah) et dans un esprit de fidélité et d'obéissance, sans que le choix ni la raison n'interviennent".

De la même façon, l'Imam Ghazali remarque à propos du Qourbani (le sacrifice d'animaux):

"Rappelle-toi qu'accomplir le Qourbani est un moyen pour apaiser le courroux d'Allah. On devrait faire le Qourbani sans hésiter et plein d'enthousiasme en espérant qu'Allah, dans sa Grâce épargnera chacun de nos membres du feu de l'enfer en récompense de chaque membre de l'animal sacrifié. C'est ainsi que cela est décrit dans les Traditions. Plus l'animal sacrifié est gros, plus la récompense est grande".



Wa Allâhou A'lam !

Et Dieu est Plus Savant !


Source: [www.muslimfr.com]




Wassalâmou 'alaykoum wa rahmatoullâhi wa barakâtouh...




Modifié 1 fois. Dernière modification le 27/09/05 19:01 par 'Adel.
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2 octobre 2005 19:10
Bismillâhir Rahmânir Rahîm...

Assalâmou 'alaykoum wa rahmatoullâhi wa barakâtouh...




Louange à Allah...

(...)

Le pèlerinage a de grands objectifs et de nobles desseins. En voici quelques uns :


1/ Etablir un lien avec les Prophètes qui se sont succédés depuis notre père Ibrahim, bâtisseur de la Maison jusqu’à notre Prophète Muhammad (bénédiction et salut soient sur lui) qui a restauré le caractère sacré de La Mecque. Ce lien se traduit chez le pèlerin qui fréquente les lieux saints pour accomplir les rites du pèlerinage par le fait de se souvenir de leur fréquentation par ces gens purifiés.

Mouslim a rapporté (n° 241) d’après Ibn Abbas qu’il a dit :

« nous marchions en compagnie du Messager d’Allah (bénédiction et salut soient sur lui) entre La Mecque et Médine quand nous traversâmes une vallée. A cet instant, il dit : « quelle est cette vallée ? » – « La vallée d’Azraq » – « C’est comme si je voyais Moïse (psl) les doigts sur les oreilles et prononçait à très haute voix la talbiyya pendant qu’il traverse cette vallée ». – Nous poursuivîmes notre marche et arrivâmes à un col (thaniyya) – « Comment s’appelle cette passe ? – « elle s’appelle Hartha ou Lift » – « C’est comme si je voyais Jonas monté sur une chamelle rouge, et vêtu d’un manteau en laine, tenant les brides de sa monture constitué de tiges et traversant cette vallée et prononçant la talbiyya."


2/ Le port d’une tenue blanche propre constitue un signe de la pureté intérieure du cœur et de la clarté du message et de la voie à suivre. La tenue implique l’abandon de la parure, la manifestation de l’humanité et le rappel de la mort puisque la tenue ressemble au linceul et insinue la disponibilité à se présenter à Allah, le Puissant et Majestueux.


3/ L’entrée en état de sacralisation (ihram) à partir des lieux destinés à cet effet exprime la servitude à l’égard d’Allah marquée par l’obéissance et la soumission à Son ordre et à Sa loi. Aussi, personne ne doit dépasser lesdits lieux (sans se sacraliser) puisque tel est l’ordre d’Allah qui s’exprime dans Sa loi. Ceci traduit l’unité de la Umma et sa discipline organisationnelle qui devraient exclure la division et la divergence à propos de la fixation desdits lieux.


4/ Le pèlerinage est une expression pratique du tawhid. C’est ce qu’annonce le pèlerin dès le début, comme le dit Djabir ibn Abd Allah dans sa description du pèlerinage du Prophète (bénédiction et salut soient sur lui) :

« Il (le Prophète) proclama le tawhid :

« Labbayka allahoumma labbayka

Labbayka la sharika laka labbayka

Inna al-hamda wa an-ni’mata lakawal moulk

Laa Sharika laka.» (rapporté par Mouslim, n° 2137).


5/ Se souvenir de l’au-delà quand les pèlerins se rassemblent sur l’esplanade d’Arafa et ailleurs de manière que personne ne se distingue de personne puisque les différences disparaissent et personne n’est supérieure à personne.


6/ Le pèlerinage est un symbole de l’unité car il rend les pèlerins égaux dans leur tenue, dans leurs actes, dans les rites qu’ils observent, dans la qibla (direction de La Kaaba) vers laquelle ils se dirigent et les lieux qu’ils fréquentent. Aucun pèlerin n’est supérieur à un autre ; ni roi, ni sujet, ni riche, ni pauvre car tous se valent. Ici, les pèlerins sont égaux en droits et en devoirs devant la Maison sacrée. il n'y a aucune différence fondée sur la couleur ou la nationalité et il n’est donné à personne de les diviser. L’unité règne aussi bien au niveau des sentiments que dans l’accomplissement des rites, dans les objectifs, dans les actes et dans les paroles :

« Les gens sont tous issus d’Adam et celui-ci est issu de la terre. L’arabe n’est point supérieur au non arabe ni le blanc au noir, si ce n’est grâce à la piété ».

Plus de deux millions de musulmans se rassemblent en même temps au même endroit, vêtus de la même manière, visant le même objectif, ayant le même slogan, invoquant le même maître et soumis au même prophète .. Quelle unité pourrait elle être plus importante que celle-là ?

Le Très Haut a dit :

«Mais ceux qui mécroient et qui obstruent le sentier d' Allah et celui de la Mosquée sacrée, que Nous avons établie pour les gens: aussi bien les résidents que ceux de passage... Quiconque cherche à y commettre un sacrilège injustement, Nous lui ferons goûter un châtiment douloureux, » (Coran, 22 : 25).


7/ Eduquer les gens de manière à ce qu’ils se contentent du plus simple en matière d’habillement et de logement puisque la tenue du pèlerin est composée de deux morceaux et son gîte d’un réduit qui lui permet juste de dormir.


8/ Intimider les mécréants et les égarés par le biais de ce grand rassemblement. Celui-là constitue en effet la preuve de la possibilité de rassembler les musulmans en dépit de leurs divisions et de leurs divergences réelles.


9/ Expliquer l’importance du rassemblement et de la cohésion pour les Musulmans. D’habitude, les gens voyagent tous seul, mais, en pèlerinage, ils se déplacent en groupe…


10/ Connaître la situation des Musulmans grâce à des contacts noués avec des personnes sûres. Ces contacts permettent au musulman d’entendre son frère venu d’ailleurs sur la situation dans son pays.


11/ Favoriser l’échange de profits et d’expériences entre tous les musulmans.


12/ Réunir des intellectuels, des ulémas et des autorités (politiques) de tous les pays musulmans pour qu’ils étudient ensemble les conditions de vie des musulmans, leurs besoins notamment la nécessité de leur solidarité et de leur entraide.


13/ Réaliser la vraie servitude envers Allah, le Très Haut à travers le séjour dans les lieux de culte puisqu’on quitte la sainte mosquée, le meilleur endroit sur terre, pour aller stationner à Arafa.


14/ Obtenir le pardon des péchés conformément à la parole du Prophète (bénédiction et salut soient sur lui) : « Quiconque fait le pèlerinage sans se livrer à des propos ou actes licencieux ou de désobéissance en sera sortie débarrassé de ses péchés comme au jour de sa naissance ».


15/ Ouvrir la porte de l’espérance aux pécheurs et les entraîner à les abandonner définitivement pendant leur séjour ans les Lieux Saints où ils cessent une bonne partie de leurs mauvaises habitudes.


16/ Expliquer que l’Islam est la religion de l’ordre. En effet, en pèlerinage, les rites sont organisés dans le temps et dans l’espace de sorte que tout acte a son temps et sa place.


17/ S’entraîner à dépenser dans les différentes rubriques de la charité et s’éloigner de l’avarice. En effet, le pèlerin dépense beaucoup de biens pour couvrir ses frais de transport et de séjours aux lieux saints.


18/ Acquérir la vraie piété, celle des cœurs qui s’obtient grâce au respect des pratiques cultuelles établies par Allah et à propos desquels Il dit :

« Voilà (ce qui est prescrit). Et quiconque exalte les injonctions sacrées d' Allah, s'inspire en effet de la piété des cœurs. » (Coran, 22 : 32).


19/ Entraîner les riches à se passer de leurs privilèges en matière vestimentaire et de logement et à accepter l’égalité avec les pauvres dans les pratiques du pèlerinage comme la circumambulation, la marche et la lapidation des stèles. Ceci revient à leur apprendre à rester humbles et à ne reconnaître à la vie d’ici-bas que peu de valeur.


20/ Perpétuer les actes d’obéissance et le rappel d’Allah le Très Haut pendant les jours du pèlerinage, période où le pèlerin passe d’un rite à un autre et d’un acte à un autre, à l’instar de celui qui participe à un séminaire annuel intensif, pour apprendre à obéir à Allah et à Le rappeler.


21/ S’entraîner à bien faire au profit des autres, à guider l’égaré, à instruire l’ignorant, à secourir le pauvre et à soutenir le faible et l’incapable.


22/ Acquérir les bonnes mœurs comme la clémence et l’endurance puisque le pèlerin ne peut éviter de s’exposer à la bousculade, à l’adversité et d’autres (comportements gênants). A ce propos, le Très Haut dit :

« Le pèlerinage a lieu dans des mois connus. Si l' on se décide de l' accomplir, alors point de rapport sexuel, point de perversité, point de dispute pendant le pèlerinage. » (Coran, 2 : 197).


23/ S’entraîner à l’endurance, à supporter des difficultés comme la chaleur, la longue marche, l’éloignement, les va et viens entre les lieux du pèlerinage et la bousculade.


24/ S’entraîner à abandonner les habitudes, les traditions et des pratiques courantes. Car le pèlerin est tenu de découvrir sa tête et de se débarrasser de ses vêtements (habituels). Il ne retrouve plus ce à quoi il s’est habitué en matière de logement et de nourriture.


25/ La marche entre Safa et Marwa lui permet de se rappeler que celui qui obéit à Allah, se confie à Lui et s’accroche à Lui, ne peut être privé de Son soutien. Bien au contraire, Allah élèvera son nom. Ce fut le cas de Hadjar, la mère d’Ismaïl qui dit à Abraham : « Est-ce Allah qui a donné l’ordre d’agir ainsi ? » – « Oui » – « Donc, Il ne nous abandonnera pas ». En effet, Allah a élevé son nom, et les gens, y compris les prophètes, ne cessent de perpétuer son geste.


26/ S’apprendre à ne pas désespérer du soulagement qui vient d’Allah, quelle que soient l’intensité et la gravité des difficultés. En effet, Allah peut apporter le soulagement. La mère d’Ismaïl et son enfant ont failli périr après qu’elle s’était mise à courir d’une montagne à une autre, histoire de trouver un soulagement et elle l’a obtenu là où elle ne s’y attendait pas. Car l’ange est descendu et a frappé le sol pour faire jaillir l’eau de zam-zam apte à guérir les maladies du cœur (spirituelles) et celles du corps.


27/ Le pèlerin se souvient pendant son séjour aux Lieux Saints qu’il est dans l’hospitalité du Clément. Le rassemblement créé par le pèlerinage ne résulte pas d’une invitation émise par un gouvernement ou une institution ou un roi ou président. C’est plutôt le résultat d’une invite lancée par le Maître de l’Univers. Car c’est lui qui en a fait l’occasion d’une rencontre entre les musulmans marquée par l’égalité qui fait que personne n’est supérieure à personne. C’est dans ce sens que le Très Haut dit :

«Et fais aux gens une annonce pour le Hajj. Ils viendront vers toi, à pied, et aussi sur toute monture, venant de tout chemin éloigné, » (Coran, 22 : 27).


An-Nassaï a rapporté (n° 2578) qu’Abou Hourayra a dit :

« le Messager d’Allah (bénédiction et salut soient sur lui) a dit : « trois sont des hôtes d’Allah : le combattant (dans le chemin d’Allah), le pèlerin et celui qui effectue la Oumra" » (déclaré authentique par al-Albani dans Sahihi an-Nassaï, 2462).


28/ Confirmer sa loyauté à l’égard des croyants. C’est dans ce sens que le Prophète (bénédiction et salut soient sur lui) dit : « votre sang, votre honneur et vos biens sont aussi inviolables que ce jour, ce mois et cette terre » (rapporté par al-Boukhari, n° 65 et par Mouslim, 3180).


29/ La saison du pèlerinage laisse apparaître la rupture totale qui isole les mécréants et les polythéistes et exclut leur présence sur ces Lieux sous quelque forme que ce soit. Car l’accès au sanctuaire leur est interdit en tout temps et quel que soit le motif (pour lesquels ils voudraient y accéder). A ce propos, le Très Haut dit :

«Ô vous qui croyez! Les associateurs ne sont qu' impureté: qu' ils ne s' approchent plus de la Mosquée sacrée, après cette année- ci. Et si vous redoutez une pénurie, Allah vous enrichira, s' Il veut, de par Sa grâce. Car Allah est Omniscient et Sage. » (Coran, 9 : 28).


Al-Boukhari a rapporté d’après Abou Hourayra qu’il a dit :

« Abou Bakr m’a envoyé pendant ce pèlerinage là ( celui de l’an X) en compagnie d’un groupe d’annonceurs chargés au cours du jour du Sacrifice d’annoncer ceci : « aucun polythéiste n’est autorisé à participer au pèlerinage à partir de cette année et nul ne pourra plus tourner autour de la Maison nu ».


Allah le Très Haut le sait mieux.

Puisse Allah bénir et saluer notre Prophète Muhammad, sa famille et ses compagnons.



Dr Yahya ibn Ibrahim al-Yahya.


Source: [63.175.194.25]




Wassalâmou 'alaykoum wa rahmatoullâhi wa barakâtouh...
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12 décembre 2006 19:01
 
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