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La vision juste du soufisme en vue de la Satisfaction de l'Auguste...
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25 mai 2005 02:12
Bismillâhir Rahmânir Rahîm...

Assalâmou 'alaykoum wa rahmatoullâhi wa barakâtouh...




Je dédie ces articles à tous mes frères et soeurs "soufîs" qui sont soucieux de préserver l'authenticité de l'enseignement de notre bien-aimé Prophète (sallallâhou 'alyhi wa sallam), d'emprunter sa voie bénite, et d'obtenir l'Agrément du Tout-Miséricordieux, ainsi qu'à toute personne sinçère et impartiale, en quête de vérité et de spiritualité, s'interrogeant à propos du "soufisme" ("at-Tassawwouf"winking smiley... smiling smiley





Lorsqu'on parle "spiritualité musulmane", on pense souvent "soufisme", cette fameuse science dont on entend dire, parfois, qu'elle serait "une version ésotérique de l'islam". Les opinions sont très tranchées, et les débats souvent passionnés au sujet du soufisme

certains affirment qu'il s'agit du développement et de l'approfondissement de l'aspect intérieur des enseignements de l'islam,

d'autres leur répondent sèchement qu'il s'agit d'une pure innovation (bid'a).

Qu'en est-il exactement ?

En fait tout dépend de ce qu'on entend par le terme "soufisme". Le savant Aboul-Hassan An-Nadwî (mort en 1999) a ainsi fait une analyse remarquable de la question dans son livre Tazkiyah wa ihsân yâ tasawwouf wa souloûk (qui, je crois, a été traduit en arabe sous le titre "Rabbâniyya, lâ rahbâniyya"winking smiley. Les 4 points suivants ressortent de son ouvrage :

1) A étudier les enseignements de l'islam, on s'aperçoit que plusieurs thèmes y sont développés. Ainsi, le Hadîth Jibrîl (qui relate la venue d'un homme venu poser des questions au Prophète afin que les Compagnons de celui-ci entendent leurs réponses) met en exergue trois grands domaines dans ce que l'islam offre aux hommes. Il y a bien sûr des croyances (croyance en l'existence et en l'unicité de Dieu, en le message de tous les prophètes, en l'acceptation de la soumission à celui apporté par le dernier prophète, en l'existence des anges, des démons, en la venue d'une vie spirituelle après la mort, en la venue d'un jugement denier, etc.). Il y a également des choses qui concernent "l'extérieur de la vie humaine" : actes cultuels (prières légales, jeûnes, pèlerinage, etc.), actes sociaux (aumônes, justice sociale, etc.). C'est la dimension juridique. Mais il y a aussi le fait d'"adorer Dieu comme si on le voyait", ce qui est décrit dans ce Hadîth comme étant "al-ihsân", la perfection dans l'adoration ; il s'agit donc de se préoccuper de son coeur, de "l'intérieur" : dévelloper en soi le sentiment de la Présence de Dieu, l'amour pour Dieu, la crainte révérentielle vis-à-vis de Dieu, la sincérité envers Dieu, etc. Si le premier domaine est l'objet de la science des croyances (ilm ul-aqîda) et le second celui de la jurisprudence (ilm ul-fiqh), le troisième est l'objet de ce qui mériterait d'être nommé "ilm ul-ihsân". Et c'est ce que certains musulmans des générations postérieures ont appelé "soufisme".

2) Cependant, on ne peut pas être d'accord avec tout ce qui se fait ou se dit sous le nom de "soufisme". En effet, on ne peut pas être d'accord avec les opinions de ces soufis qui diffusent des croyances erronées ou des pratiques cultuelles autres que celles enseignées par le Prophète (bid'a), ou qui prétendent n'avoir pas besoin des Hadîths du Prophète car capables par illumination (ishrâq) d'atteindre la connaissance des choses, etc. [Voir la page de ce site consacrée à certaines de ces conceptions qui, justement, doivent être abandonnées.]

3) Et puis, le mieux aurait été que l'on mette l'accent davantage sur l'objectif (la purification du cœur et l'acquisition des qualités morales et spirituelles évoquées dans les Hadîths).

4) Enfin, le mieux aurait peut-être été qu'au lieu d'adopter le terme "soufisme", on garde la dénomination "al-ihsân" ou "tazkiyat un-nufûs". Beaucoup de déviances et d'incompréhensions auraient été alors évitées.


Ibn Taymiyya, Ibn Qayyim et le soufisme



Ibn Taymiyya a élaboré une position qui se trouve être assez proche de celle que devait élaborer plus tard Aboul-Hassan An-Nadwî. En effet, si ses critiques par rapport aux bid'a présentes chez des soufis sont très connues, il reconnaissait lui aussi ce qui, chez eux, relevait en fait de l'enseignement authentique des sources de l'islam en matière de spiritualité, et que chaque musulman et musulmane se doivent d'acquérir en tant qu'objectif. Il écrit : "Il est erroné de penser que la foi n'est que croyance et connaissance, avec lesquels il n'y aurait ni action ni état ni mouvement, ni intention, ni amour ni crainte révérentielle. Les actions du cœur — que les soufis appellent "états", "stations", etc. —, font partie de la foi : une partie de ces actions du cœur a été rendue obligatoire (fardh) par Dieu et Son Messager ; une autre partie d'entre elles est recommandée (mustahabb) par Dieu, sans obligation" (Kitâb-ul-îmân, p. 168).

Ibn Taymiyya a également relaté les explications données chez les uns et les autres quant à l'origine du terme "soufisme". Il écrit : "Les musulmans des premières générations appelaient "al-qurrâ'" les hommes versés dans la science des sources musulmanes et dans la piété ; ce terme englobe donc à la fois "al-'ulamâ" et "an-nussâk". Puis, à un certain moment, le nom "as-sûfiya" ("soufis"winking smiley apparut." Cette dénomination, poursuit-il, serait issue d'un des mots suivants : "sûf [laine], ou safwa [extrait, quintessence], ou suffa [petit banc à l'extérieur de la Mosquée du Prophète à Médine, où des pauvres musulmans restaient], ou safâ [pureté], ou l'expression as-saff ul mutaqqadam bayn yadayillâh [la première rangée, rapprochée de Dieu]" (Al-furqân bayna awliyâ' ir-Rahmân wa awliyâ' ish-shaytan, Ibn Taymiyya, p. 24).

Ibn Qayyim, élève de Ibn Taymiyya, a pour sa part écrit Madârij us sâlikîne ("Les voies de ceux qui cheminent"winking smiley, où il a repris ce qui relève de la "tazkiya" et de l' "ihsân" authentiques (tel qu'enseignés dans le Coran et les Hadîths), tout en se démarquant des déviances (bid'a) survenues ici ou là au cours des siècles.

L'analyse de Hassan Al-Bannâ est aussi intéressante et rejoint ce que nous venons de voir chez d'autres savants (Mudhakkirât ad-da'wa wad-dâ'iya, pp. 25-26).

Tout ceci montre bien que le terme "soufisme" recouvre des réalités fort diverses ; il convient donc ni de tout rejeter ni de tout prendre les yeux fermés. Pour éviter les malentendus, le mieux serait peut-être, en sus de la vérification de l'authenticité des dires et des pratiques à la lumière du Coran et de la Sunna, d'employer, comme l'a suggéré An-Nadwî, les termes "al-ihsân" et "tazkiyat un-nufûs".

Wallâhu A'lam (Dieu sait mieux).




Certains concepts dont on entend parler à propos du soufisme...


Nous citons ci-après, entre guillemets, certaines des choses dont on entend parler comme se rapportant au soufisme, mais qui doivent être délaissées car contraires à la voie de l'authenticité musulmane, celle sur quoi le Prophète (sur lui la paix) et ses Compagnons se trouvaient.


"Faire fusion avec Dieu" ?

La notion de "rapprochement vers Dieu" est correcte, car elle figure dans le Coran et les Hadîths. Mais elle ne signifie qu’un rapprochement spirituel. Le rapprochement vers Dieu ne peut pas aller jusqu’à une fusion avec Lui. Le Prophète (sur lui la paix) a enseigné que l’homme qui fait des efforts pour adorer sincèrement Dieu va se rapprocher de Lui jusqu’à être aimé par Lui et devenir alors soumis à ce qu'Il veut. (Ces propos sont la substance d’un hadîth qudsî rapporté par Al-Bukhârî.)

Lire également mon article : Que penser du concept de l'extinction (fanâ) ?


"Atteindre un état où on n'aura plus ni besoin corporel, ni désir corporel, ni sentiment ni émotion (joie tristesse)" etc. ?

Le Prophète Muhammad (sur lui la paix), qui était l’homme au cœur le plus purifié qui soit et qui était l’homme le plus proche de Dieu qui soit, éprouvait toujours la faim et la soif, s’est marié, a eu des enfants, était joyeux lors des occasions de joie et pleurait lors du décès de proches. Le Prophète (sur lui la paix) ne nous a pas laissé cet enseignement de chercher à affranchir notre âme des besoins de notre corps, mais de coordonner les besoins de notre corps avec les exigences de notre cœur. Et cette coordination se fait non d’après notre façon personnelle de voir, mais d’après les règlements que Dieu nous a communiqués par la Révélation (c'est-à-dire le Coran et les Hadîths).


"Apercevoir des lumières" ?

Parfois, les lumières que certaines personnes peuvent apercevoir ne sont pas réelles, mais sont seulement des effets de leur esprit. Et même s’il s’agissait de lumières réelles, le fait de les voir ne serait ni un but ni un avantage dans le domaine de la tazkiyah : car cela ne rapproche pas plus de Dieu, et n’est pas non plus une preuve d’acceptation par Dieu.


"Acquérir le "kashf", faculté permettant de connaître à l’avance des événements qui vont se dérouler" ?

Certains yogis de l’Inde et certains moines du Tibet arrivent eux aussi à la possession de cette faculté par de longs exercices qu’ils font sur leur âme. Il peut arriver que certains musulmans aussi possèdent cette faculté d’intuition. Cependant :
- Ce n’est ni un but ni un avantage dans le domaine de la tazkiyah : posséder le "kashf", en soi, ne rapproche pas plus de Dieu, et n’est pas non plus une preuve d’acceptation par Dieu.
- Ça ne marche pas "à tous les coups" : le Prophète Muhammad (sur lui la paix) lui-même, qui avait le cœur le plus purifié qui soit, ne savait pas systématiquement ce qui allait arriver : pour preuve, il a mâché sans le savoir un morceau de brebis empoisonné, avant d’en être informé par Dieu par le moyen de la Révélation. Mais il n’y a plus de Révélation aujourd’hui.


"Se préoccuper de son cœur et se désintéresser du travail pour la société" ?

Cette opinion est aussi parfois assez répandue. Mais à la vérité, en islam, le travail sur le cœur ne doit pas conduire à se couper du monde et donc du travail pour l'amélioration de la société. Au contraire, le travail social de rappel (da'wa) découle directement du travail bien fait sur le cœur.
C'est bien ce que le Prophète (sur lui la paix) avait dit : "Celui qui parmi vous voit un mal, qu'il le change (...). Et s'il ne le peut pas, alors par son cœur ; et c'est là le moindre degré de la foi" (rapporté par Al-Bukhârî et Muslim). La foi, qui est le contenu du cœur travaillé, doit donc pousser l'homme à agir pour les hommes en étant présent dans la société, et non à s'en retrancher sans raison.


"Obtenir une garantie terrestre d’entrer au Paradis" ?

L'enseignant (shaykh) ne peut rien du tout pour l'élève si celui-ci fait de mauvaises actions. Le Prophète Muhammad (sur lui la paix) lui-même avait dit aux siens : "Ô fils de Abd al-Mouttalib ! Protégez-vous de l’Enfer (en faisant de bonnes actions) ! Ô Fâtima ! Protège-toi de l’Enfer (en faisant de bonnes actions) ! Car je ne pourrai rien pour vous contre (la décision de) Dieu !" (rapporté par Muslim).


"Acquérir, par la piété, un savoir caché et mystérieux, pouvant contredire le savoir religieux qui serait alors appelé "apparent" ?

Le Prophète (sur lui la paix) a dit : "J’ai laissé parmi vous 2 choses telles que vous ne vous égarerez pas tant que vous vous y attacherez : le Livre de Dieu, et mes Hadîths." (rapporté par Al-Hâkim). En islam, les règles pour nos croyances, nos pensées, nos actes et nos paroles, nous ont donc déjà été communiquées par Dieu, par le moyen de la Révélation au Prophète, c'est-à-dire par le Coran et les Hadîths. Certes, en islam, certaines règles concernent l’extérieur de la vie de l’homme (ses actions, aussi bien vis-à-vis de Dieu que vis-à-vis des créatures), tandis que d’autres règles concernent l’intérieur de la vie de l’homme (son coeur). Mais ces dimensions extérieure et intérieure figurent toutes deux dans le Coran et les Hadîths, et aucune de ces deux dimensions n’est cachée. Le tout, aujourd’hui, est que chacun fasse son possible pour les pratiquer toutes deux. Certes, une différence de compréhension peut exister par rapport à certains textes de ces deux sources. Mais il ne s'agit pas de dire qu'il y aurait une connaissance cachée pouvant contredire ce que ces textes disent explicitement. (Voir la page de ce site consacrée à ce point : Y a-t-il une Connaissance cachée auprès de certains pieux musulmans ?)


"Ne plus avoir besoin de respecter interdictions et obligations formulées par le Coran et les Hadîths, et se suffire de développer en son cœur l'amour de Dieu" ?

Cette opinion, parfois assez répandue, se base :
- sur l'erreur de croire que l'obéissance à Dieu signifie seulement une pratique extérieure littéraliste et superficielle, sans amour du cœur ;
- sur l'erreur de croire qu'amour pour Dieu et obéissance à Dieu sont deux choses coupées l'une de l'autre (comme le face à face entre foi et loi dans la tradition judéo-chrétienne).
Logiquement, alors, développer en soi l'amour revient à se défaire de la pratique extérieure.
Or la vérité en islam est que l'obéissance à Dieu n'est pas se plier à un ensemble de règles dictatoriales, mais au contraire aimer Dieu et, à cause de cet amour, respecter obligations et interdictions communiquées par Dieu. Développer en son cœur l'amour de Dieu ne peut donc revenir en islam qu'à respecter davantage encore les règles que ce même Dieu nous a communiquées.

Wallâhu A'lam (Dieu sait mieux).





Que penser du concept de l'extinction (fanâ) ?


Question :


Le concept soufi de l'extinction (fanâ) fait-il partie des choses à délaisser auxquelles fait allusion l'article traitant de la question de savoir si le soufisme est conforme à l'authenticité musulmane ou pas et que cite l'article où sont mentionnés certains objectifs et concepts erronés de certains soufis ?


Réponse :



Le terme "fanâ" (extinction) peut désigner, comme l'a écrit Ibn Taymiyya, trois concepts différents :



1) Le fanâ dans l'existence : croire que son âme s'éteint au point de fondre en Dieu, de ne plus être qu'en Dieu. Cette croyance est fausse et inacceptable.



2) Le fanâ dans la perception : l'homme sait bien que Dieu est le seul Etre divin, que la créature est la créature, dont l'existence est séparée de celle de Dieu, mais, à cause d'une faiblesse présente en lui, il n'arrive plus à se concentrer vers autre que Dieu et il perçoit Dieu partout. "C'est, dit en substance Ibn Taymiyya, quelque chose qui dénote d'une faiblesse et d'un manquement. En effet, les Compagnons du Prophètes et les pieux hommes tels que Al-Ma'rûf Al-Karkhî, Al-Fudhayl ibn 'Ayâdh, Al-Junayd, étaient complets et forts, et ne tombaient pas dans ce genre de faiblesse." (Al-'ubûdiyya, Ibn Taymiyya, pp. 187-192). C'est donc quelque chose à délaisser aussi.



3) Le fanâ dans l'objectif et l'intention : l'homme s'efforce de ne faire que ce qui plaît à Dieu, donc qui est conforme aux règles du Coran et des Hadîths, et avec l'objectif pur de ne plaire qu'à Dieu. "Ce sens-là, dit Ibn Taymiyya, qu'on l'appelle fanâ ou pas, est ce qu'enseigne l'islam, c'est l'extérieur et l'intérieur de la religion" (Al-'ubûdiyya, Ibn Taymiyya, pp. 186-187).




Dès lors, nous dirons ceci :



Il est possible, en cas de nécessité, d'utiliser des termes qui ne figurent ni dans le Coran ni dans les Hadîths, à condition que ce ne soit pas en ce qui concerne les Attributs divins et à condition d'évoquer par ce terme exactement les mêmes concepts que ceux du Coran et des Hadîths.
Aussi, si la nécessité se fait jour en un lieu donné, alors il est possible de dire, comme Ibn Taymiyya l'a fait : Ce sens-là, qu'on l'appelle fanâ ou pas, est ce qu'enseigne l'islam.
Cependant, il est mieux d'éviter autant que possible l'utilisation du mot "fanâ", et ce pour deux raisons : d'une part il n'y a en général ici pas de nécessité sur ce point, et d'autre part le mot est sujet à plusieurs sens, dont certains ne sont pas compatibles avec les enseignements de nos sources.




Wallâhu A'lam (Dieu sait mieux).





Y a-t-il une connaissance cachée en islam ?


On entend parfois certains musulmans dire qu’il existerait, auprès de "certains saints musulmans", une "connaissance cachée et mystérieuse", contredisant parfois la connaissance que présentent le Coran et les Hadîths (nommée alors "apparente"winking smiley. Cette connaissance cachée, disent-ils, peut être acquise "directement de Dieu dans le cœur", par la piété, les rêves ou l'illumination (ishrâq). La connaissance du Coran et des Hadîths, poursuivent ces musulmans, serait une "connaissance livresque", alors que cette autre connaissance serait reçue directement de Dieu dans le cœur par ces saints hommes qui n'auraient, dès lors, plus besoin de suivre Coran et Hadîths. Autrement dit, pour établir qu’est-ce qui est obligatoire, permis et interdit en différents domaines de la vie (par exemple l’alimentation ou l’habillement), il n’y aurait plus besoin de se référer aux textes du Coran et des Hadîths du Prophète (sur lui la paix), mais il suffirait d’ "entrer en contact" avec Dieu par le moyen du cœur. Tout cela est-il vrai ?


En fait non : il n'y a pas de connaissance cachée en islam. Et les musulmans n'ont pas besoin d'aller chercher directement auprès de Dieu les normes pour leur vie sur terre, car celles-ci leur ont été communiquées par la révélation. En effet, le Prophète Muhammad (sur lui la paix) a déjà laissé aux musulmans ce dont ils ont besoin en matière de sources :

"Je vous ai laissé sur une religion qui est claire : la nuit est comme le jour" (rapporté par Ibn Mâjah) ;

"J’ai laissé parmi vous 2 choses, grâce auxquelles vous ne vous égarerez jamais : le Livre de Dieu, et mes Hadîths" (rapporté par Al-Hâkim).

Certes, en islam, certaines règles concernent l’extérieur de la vie de l’homme (ses actions, aussi bien vis-à-vis de Dieu que vis-à-vis des créatures), tandis que d’autres règles concernent l’intérieur de la vie de l’homme (son cœur). Mais ces dimensions extérieure et intérieure figurent toutes deux dans le Coran et les Hadîths.
Certes, les règlements concernant les nouveautés d'aujourd'hui ne sont pas toujours explicitement mentionnées dans le Coran ni dans les Hadîths. Mais il est possible de procéder à une analogie à partir de ce qui y est explicitement mentionné, et ce sur la base des principes (illa) issus du Coran (Livre de Dieu) et des Hadîths. C’est ainsi qu’on établit ce qui est obligatoire, ce qui est recommandé, ce qui reste permis, ce qui est déconseillé, et ce qui est interdit. Le Prophète (sur lui la paix) n'avait-il pas demandé à Mu'âdh : "Comment jugeras-tu ?" "Je jugerai selon le Livre de Dieu" avait répondu Mu'âdh. "Et si tu ne trouves pas dans le Livre de Dieu ?" "Je jugerai alors selon les Hadîths du Messager de Dieu." "Et si tu ne trouves pas dans les Hadîths du Messager de Dieu ?" "Alors je ne manquerai pas à faire un effort pour dégager une opinion." avait répondu Mu'âdh. "Louange à Dieu qui a guidé le messager de son Messager jusqu'à ce qu'agrée le Messager de Dieu" avait alors dit le Prophète. (Ce Hadîth est rapporté entre autres par At-Tirmidhî et Aboû Dâoûd ; si sa chaîne de transmission est faible, son contenu est cependant approuvé par les dires et la pratique des Compagnons du Prophète. Cf. A'lâmul Muwaqqi'în, Ibn Qayyim, tome 1 pp. 49-50.)
Certes, certains musulmans ont parfois des divergences de compréhension (fahm, fiqh) à propos de certains textes du Coran et des Hadîths, mais ces divergences ne sont valables que si elles s'effectuent à l'intérieur des textes du Coran et des Hadîths, et non pas hors des textes de ces 2 sources.

Pour prouver l'existence d'une "connaissance cachée" auprès de certains musulmans, on évoque parfois les références suivantes :

la parole de Abû Hurayra déclarant qu'il tient du Prophète deux récipients de connaissance

le Hadîth du Prophète : "Demande la fatwa à ton cœur"

le Hadîth du Prophète parlant de l'inspiration que peuvent recevoir des pieux musulmans

le passage du Coran qui relate la rencontre de Moïse et d'Al-Khidhr

la célèbre expression "'ilm ladunnî" ("connaissance venant de Dieu"winking smiley


Source: [www.maison-islam.com]





Que penser du concept de l'unité de l'existence ('wahdat al-wujûd') ?


Question :


Le concept soufi de l'unité de l'existence (wahdat ul-wujûd) fait-il partie des choses à délaisser auxquelles vous avez fait allusion dans votre article traitant de la question de savoir si le soufisme est conforme à l'authenticité musulmane ou pas et dans votre article abordant certains objectifs et concepts erronés présents chez certains soufis ?


Réponse :

En fait le terme "wahdat ul-wujûd" peut désigner un des deux sens suivants :



A) D'après certains soufis, cela veut dire que tout ce qui existe est en Dieu, de sorte que l'existence de la créature est l'existence de Dieu. Cette interprétation conduit donc à une croyance erronée. (Si elle est poussée au bout de la logique qui en découle, cette croyance peut même conduire certaines personnes à penser que les polythéistes sont en fait monothéistes, car, bien qu'adorant des choses autres que Dieu l'Unique, ils n'adorent que Dieu Lui-même car Son existence embrasse toute chose. Or, nous réfutons cette croyance elle-même : l'existence de Dieu est distincte de celle de Ses créatures. Dès lors nous pouvons dire qu'adorer des créatures revient bel et bien à adorer autre chose que Dieu.)



Cool D'autres musulmans l'interprètent ainsi : Dieu existe, et nous aussi, Ses créatures, nous existons. Notre existence est distincte de Son existence. Cependant, notre existence n'est pas semblable à Son existence, puisque Son existence est d'elle-même alors que la nôtre est dépendante de Sa Volonté. Donc, si notre existence est réelle, elle est pour ainsi dire quelque chose d'insignifiant par rapport à celle de Dieu. On dit donc que Dieu est "wâjib ul-wujûd", tandis que Ses créatures ne sont que "mumkin ul-wujûd".
Cette seconde interprétation reprend donc en quelque sorte, en utilisant d'autres dénominations, les Attributs divins "As-Samad" (Celui qui n'a besoin de rien ni de personne, mais dont tous ont besoin) "Al-Awwal" (Le Premier, Celui qui n'a pas de début), "Al-Akhir" (Le Dernier, Celui qui n'a pas de fin), attributs relatés dans le Coran.
Cependant, pour tout ce qui relève des Attributs de Dieu, il faut se contenter d'employer les Attributs employés dans le Coran et les Hadîths. On préférera donc les Attributs divins employés dans ces sources et on évitera d'employer le terme "wâjib ul-wujûd", qui n'y figure pas. Ceci d'autant plus que les mots "wahdat ul-wujûd" sont sujets à deux interprétations, dont l'une est inacceptable.

A ce sujet, je juge bon de reprendre les termes d'un savant musulman indien, Cheikh Thânwî, qui a écrit au sujet des gens qui consacrent leur temps à développer ce concept de "wahdat ul-wujûd" : "Pour l'Amour de Dieu, ayez pitié de vous-mêmes et de la Communauté (umma) du Prophète [et cessez] … Arrêtez ces dépenses verbales, et consacrez-vous à l'objectif réel : la servitude vis-à-vis de Dieu (al-'ubûdiyya)" (Furû 'ul-îmân, pp. 7-8).



Aboul-Hassan Alî An-Nadwî, autre savant musulman de l'Inde, regrette le fait que des penseurs et savants musulmans se soient "consacrés aux débats sur l'âme, sur la philosophie de l'illumination, sur le concept de "wahdat ul-wujûd", et qu'ils aient consacré à ces débats une partie importante de leur temps, de leurs efforts et de leur intelligence" (Mâ dhâ khasira-l-âlam b-inhitât il-muslimîn, p. 120), alors que l'islam est une religion "dont l'objectif est de permettre aux hommes de distinguer ce qui est bon de ce qui est mauvais, une religion qui, lorsqu'elle aborde un point relatif à ce qui est métaphysique ou spirituel, ne le fait jamais d'une manière compliquée, mais [l'aborde sous l'angle de] son enseignement fondamental, le tawhîd, l'unicité divine. L'islam est une religion simple. Et il est, de toutes les religions existantes, celle qui est la mieux placée pour accueillir les découvertes relatives au monde physique" (Idem, p. 131).

Le premier soufi ayant évoqué le "wahdat ul-wujûd" est Muhyu-d-dîn ibn Arabî. Je voudrais simplement dire ici que certaines de ses idées doivent être délaissées par souci d'authenticité. D'ailleurs Cheikh Ahmad As-Sarhindî (mort en 1034 a.h.), un soufi musulman ayant vécu en Inde et ayant appelé au développement de la perfection dans l'adoration (al-ihsân) mais dans l'authenticité par rapport aux sources, a écrit : "Nous avons besoin des propos de Muhammad Al-Arabî [le Prophète], sur lui la paix, et non des propos de Muhyu-d-dîn ibn Arabî (…). Nous avons besoin des "Nussûss" [références textuelles du Coran et des Hadîths] et non des "Fussûss" ["Fussûss al-hikam", ouvrage de Ibn Arabî]. "Al-futûhât al-madaniyya" [les conquêtes médinites, ce que le Prophète a dit, fait et approuvé] font que nous n'avons pas besoin de "Al-futûhât al-makkiyya" [ouvrage de Ibn Arabî]" (Recueil des épîtres de As-Sarhindî, 2/100, cité par Aboul-Hassan An-Nadwî, Dawr al-hadîth fî takwîn il-manâkh il-islâmî, p. 30). Il ne s'agit pas, de la part de Cheikh Ahmad As-Sarhindî, d'un dénigrement de Ibn Arabî, mais de la volonté de donner à chaque enseignement la place qui lui revient.



Wallâhu A'lam (Dieu sait mieux).


Source: [www.maison-islam.com]




La perfection dans l'adoration (al-ihsân)


L'islam ayant communiqué aux hommes non seulement un ensemble de croyances et de principes spirituels, moraux et sociaux, mais aussi un ensemble de règles juridiques pour le culte qu'ils rendent à Dieu et leurs affaires sociales, il peut arriver que les musulmanes et les musulmans prennent le moyen pour l'objectif, et se contentent d'une application superficielle et littéraliste des règles sans aller au-delà, vers plus de profondeur. Or, l'islam met en garde contre cela.

Shâh Waliyyullâh écrit : "Les actions que dicte l'islam sont à appréhender sous deux angles complémentaires :

le premier est leur aspect visible, sous lequel elles sont réglementées par le droit musulman ;

le second est leur lien avec les qualités du cœur, en sorte que leur mise en pratique conduise effectivement à une droiture intérieure." (Hujjat ullâhil bâlighah, tome 2 p.176)


Ces deux dimensions ont été évoquées par le Prophète lui-même : "Celui qui (malgré son jeûne) ne délaisse pas la parole du mal et l'action du mal, Dieu n'a pas besoin qu'il délaisse nourriture et boisson." (rapporté par Al-Bukhârî et Muslim). Ne pas respecter les moyens visibles tels que définis par les sources de l'islam, c'est refuser le modèle du Messager de Dieu et c'est tomber dans une des formes de l'innovation (bid'a). Mais se contenter de l'aspect visible sans profondeur, sans intériorité, c'est ne pas se conformer entièrement non plus à ce modèle.



Les deux dimensions entrent donc en jeu et sont complémentaires :


l'objectif (la proximité de Dieu, la droiture du cœur, la justice sociale) ;

les moyens (la mise en pratique réfléchie et profonde des règles apportées par le Prophète pour conduire à ces buts).


Shâh Waliyyullâh écrit en substance : "(...) Dieu veut de nous que nous respections les règlements juridiques qui nous ont été dictés, mais ce d'une façon profonde, en sorte qu'ils nous mènent à la droiture du cœur." (Hujjatullâh il bâlighah, tome 1 pp. 268-271)



C'est ici qu'entre en en jeu ce que le Prophète (sur lui la paix) a appelé "al-ihsâne", et qui est la recherche d'une perfection intérieure dans l'application des règles d'adoration. Le Prophète a défini "al-ihsâne" comme suit : "C'est que tu adores Dieu comme si tu Le voyais. Car si toi tu ne le vois pas, Lui te voit." (rapporté par Al-Bukhârî et Muslim).





L'hypocrisie dans l'action (nifâq ul 'amal)



Le fait, justement, de se contenter d'appliquer les règlements de l'islam de façon superficielle, de façon creuse, sans presque jamais de profondeur, de vie du cœur, a été nommé par des savants musulmans : nifâq ul 'amal, hypocrisie dans l'action. Certes, il s'agit d'une forme moins grave que l'hypocrisie dans la croyance (nifâq fil i'tiqâd), laquelle consiste à se montrer musulman par pur intérêt, alors qu'intérieurement on est d'une autre croyance. Mais il s'agit quand même d'une forme d'hypocrisie, du fait de se soucier de l'apparence mais pas de l'intérieur. (At-Tirmidhî a parlé de ces deux catégories du nifâq dans son Sunan.)



Shâh Waliyyullâh écrit en substance : "Et si le musulman délaisse le côté "cœur", alors c'est ce que certains savants des premiers siècles (as-salaf) ont appelé l'hypocrisie dans l'action (nifâq ul 'amal). Cela consiste, pour cet homme, à se laisser dominer par les voiles des choses au point que leur amour occupe tout son cœur et que, sans pour autant abandonner les croyances de l'islam, la réalité de ce qu'annoncent ces croyances devienne pour lui très peu présente." (Hujjat ullâhil bâlighah, tome 1 pp. 467)



Ibn Taymiyyah écrit quant à lui que "des branches de l'hypocrisie peuvent cohabiter dans le cœur du croyant avec la foi." (Kitâb ul Imâne, p. 262) Il s'agit du cœur qui certes croit, mais dans lequel subsistent des manquements quant à la certitude (yaqîne) sur ces croyances et quant aux qualités (khuluq) qui découlent de cette croyance. C'est bien dans ce sens que se comprend cette prière (du'â) que le Prophète a enseignée aux musulmans : "O Dieu, purifie mon cœur de l'hypocrisie, mes actes de l'ostentation, ma langue du mensonge, mes yeux de regarder ce qu'ils ne doivent pas (al-khiyânah). Car Tu connais l'œil qui trahit et ce que cachent les cœurs." (rapporté par Al-Bayhaqî ; je n'ai pas pu vérifier si ce Hadîth est authentique ou pas).



Lorsque Hanzala ressentit en son cœur une passagère diminution du sentiment de la Présence de Dieu, il craignit justement une hypocrisie de cette catégorie : "Nâfaqa Hanzala", alla-t-il dire au Prophète (sur lui la paix). Celui-ci le rassura aussitôt : cette baisse passagère de sentiment de la Présence n'était pas de l'hypocrisie mais un phénomène naturel pour l'être humain, qui doit avoir "un temps et un temps" : un temps pour se plonger intensément dans le sentiment de la Présence divine, un temps pour vaquer à ses occupations liées à sa vie sur terre. (Rapporté par Muslim.) L'hypocrisie de l'action est autre chose : c'est se contenter d'appliquer les règlements islamiques de façon superficielle, de façon creuse, sans presque jamais de profondeur, de vie du cœur.




Wassalâmou 'alaykoum wa rahmatoullâhi wa barakâtouh...
p
25 mai 2005 12:30
vazy aretez vos délire la
'
25 mai 2005 12:52
Bismillâhir Rahmânir Rahîm...

Assalâmou 'alaykoum wa rahmatoullâhi wa barakâtouh...




Cher Palou,

As-tu lu avec attention les articles postés plus-haut ???


Je te reproduis un extrait susceptible de t'intéresser:



Ibn Taymiyya, Ibn Qayyim et le soufisme:



Ibn Taymiyya a élaboré une position qui se trouve être assez proche de celle que devait élaborer plus tard Aboul-Hassan An-Nadwî. En effet, si ses critiques par rapport aux bid'a présentes chez des soufis sont très connues, il reconnaissait lui aussi ce qui, chez eux, relevait en fait de l'enseignement authentique des sources de l'islam en matière de spiritualité, et que chaque musulman et musulmane se doivent d'acquérir en tant qu'objectif. Il écrit : "Il est erroné de penser que la foi n'est que croyance et connaissance, avec lesquels il n'y aurait ni action ni état ni mouvement, ni intention, ni amour ni crainte révérentielle. Les actions du cœur — que les soufis appellent "états", "stations", etc. —, font partie de la foi : une partie de ces actions du cœur a été rendue obligatoire (fardh) par Dieu et Son Messager ; une autre partie d'entre elles est recommandée (mustahabb) par Dieu, sans obligation" (Kitâb-ul-îmân, p. 168).

Ibn Taymiyya a également relaté les explications données chez les uns et les autres quant à l'origine du terme "soufisme". Il écrit : "Les musulmans des premières générations appelaient "al-qurrâ'" les hommes versés dans la science des sources musulmanes et dans la piété ; ce terme englobe donc à la fois "al-'ulamâ" et "an-nussâk". Puis, à un certain moment, le nom "as-sûfiya" ("soufis"winking smiley apparut." Cette dénomination, poursuit-il, serait issue d'un des mots suivants : "sûf [laine], ou safwa [extrait, quintessence], ou suffa [petit banc à l'extérieur de la Mosquée du Prophète à Médine, où des pauvres musulmans restaient], ou safâ [pureté], ou l'expression as-saff ul mutaqqadam bayn yadayillâh [la première rangée, rapprochée de Dieu]" (Al-furqân bayna awliyâ' ir-Rahmân wa awliyâ' ish-shaytan, Ibn Taymiyya, p. 24).

Ibn Qayyim, élève de Ibn Taymiyya, a pour sa part écrit Madârij us sâlikîne ("Les voies de ceux qui cheminent"winking smiley, où il a repris ce qui relève de la "tazkiya" et de l' "ihsân" authentiques (tel qu'enseignés dans le Coran et les Hadîths), tout en se démarquant des déviances (bid'a) survenues ici ou là au cours des siècles.

L'analyse de Hassan Al-Bannâ est aussi intéressante et rejoint ce que nous venons de voir chez d'autres savants (Mudhakkirât ad-da'wa wad-dâ'iya, pp. 25-26).

Tout ceci montre bien que le terme "soufisme" recouvre des réalités fort diverses ; il convient donc ni de tout rejeter ni de tout prendre les yeux fermés. Pour éviter les malentendus, le mieux serait peut-être, en sus de la vérification de l'authenticité des dires et des pratiques à la lumière du Coran et de la Sunna, d'employer, comme l'a suggéré An-Nadwî, les termes "al-ihsân" et "tazkiyat un-nufûs".


Source: relire le message initial (que tu n'as, je pense, de toute évidence pas lu avec un esprit impartial)... smiling smiley


Ps:
Cela te gênerait-il de commencer tes messages par une salutation (au moins "bonjour"winking smiley ??? Fait-il partie de l'enseignement du Prophète, sallallâhou 'alayhi wa sallam, que tu prétends suivre, de faire preuve d'impolitesse ou de mauvais caractère ? smiling smiley


A lire tes propos, on croirait que tu as autant, voire plus de science et de compréhension de la religion que des savants musulmans célèbres et reconnus, tels que Ibnou Taymiyyah (rahimahoullâh)... ???


Il écrit : "Il est erroné de penser que la foi n'est que croyance et connaissance, avec lesquels il n'y aurait ni action ni état ni mouvement, ni intention, ni amour ni crainte révérentielle. Les actions du cœur — que les soufis appellent "états", "stations", etc. —, font partie de la foi : une partie de ces actions du cœur a été rendue obligatoire (fardh) par Dieu et Son Messager ; une autre partie d'entre elles est recommandée (mustahabb) par Dieu, sans obligation" (Kitâb-ul-îmân, p. 168).


Celui qu'Allâh aime, il lui accorde la compréhension de la religion... smiling smiley


Wassalâmou 'alaykoum wa rahmatoullâhi wa barakâtouh...
V
25 mai 2005 17:22
'Adel a écrit:
-------------------------------------------------------
> Bismillâhir Rahmânir Rahîm...
>
> Assalâmou 'alaykoum wa rahmatoullâhi wa
> barakâtouh...
>
>
>
>
> Je dédie ces articles à tous mes frères et soeurs
> "soufîs" qui sont soucieux de préserver
> l'authenticité de l'enseignement de notre
> bien-aimé Prophète (sallallâhou 'alyhi wa sallam),
> d'emprunter sa voie bénite, et d'obtenir
> l'Agrément du Tout-Miséricordieux, ainsi qu'à
> toute personne sinçère et impartiale, en quête de
> vérité et de spiritualité, s'interrogeant à propos
> du "soufisme" ("at-Tassawwouf"winking smiley...
>
>
>
>
>
> Lorsqu'on parle "spiritualité musulmane", on pense
> souvent "soufisme", cette fameuse science dont on
> entend dire, parfois, qu'elle serait "une version
> ésotérique de l'islam". Les opinions sont très
> tranchées, et les débats souvent passionnés au
> sujet du soufisme
>
> certains affirment qu'il s'agit du développement
> et de l'approfondissement de l'aspect intérieur
> des enseignements de l'islam,
>
> d'autres leur répondent sèchement qu'il s'agit
> d'une pure innovation (bid'a).
>
> Qu'en est-il exactement ?
>
> En fait tout dépend de ce qu'on entend par le
> terme "soufisme". Le savant Aboul-Hassan An-Nadwî
> (mort en 1999) a ainsi fait une analyse
> remarquable de la question dans son livre Tazkiyah
> wa ihsân yâ tasawwouf wa souloûk (qui, je crois, a
> été traduit en arabe sous le titre "Rabbâniyya, lâ
> rahbâniyya"winking smiley. Les 4 points suivants ressortent de
> son ouvrage :
>
> 1) A étudier les enseignements de l'islam, on
> s'aperçoit que plusieurs thèmes y sont développés.
> Ainsi, le Hadîth Jibrîl (qui relate la venue d'un
> homme venu poser des questions au Prophète afin
> que les Compagnons de celui-ci entendent leurs
> réponses) met en exergue trois grands domaines
> dans ce que l'islam offre aux hommes. Il y a bien
> sûr des croyances (croyance en l'existence et en
> l'unicité de Dieu, en le message de tous les
> prophètes, en l'acceptation de la soumission à
> celui apporté par le dernier prophète, en
> l'existence des anges, des démons, en la venue
> d'une vie spirituelle après la mort, en la venue
> d'un jugement denier, etc.). Il y a également des
> choses qui concernent "l'extérieur de la vie
> humaine" : actes cultuels (prières légales,
> jeûnes, pèlerinage, etc.), actes sociaux (aumônes,
> justice sociale, etc.). C'est la dimension
> juridique. Mais il y a aussi le fait d'"adorer
> Dieu comme si on le voyait", ce qui est décrit
> dans ce Hadîth comme étant "al-ihsân", la
> perfection dans l'adoration ; il s'agit donc de se
> préoccuper de son coeur, de "l'intérieur" :
> dévelloper en soi le sentiment de la Présence de
> Dieu, l'amour pour Dieu, la crainte révérentielle
> vis-à-vis de Dieu, la sincérité envers Dieu, etc.
> Si le premier domaine est l'objet de la science
> des croyances (ilm ul-aqîda) et le second celui de
> la jurisprudence (ilm ul-fiqh), le troisième est
> l'objet de ce qui mériterait d'être nommé "ilm
> ul-ihsân". Et c'est ce que certains musulmans des
> générations postérieures ont appelé "soufisme".
>
> 2) Cependant, on ne peut pas être d'accord avec
> tout ce qui se fait ou se dit sous le nom de
> "soufisme". En effet, on ne peut pas être d'accord
> avec les opinions de ces soufis qui diffusent des
> croyances erronées ou des pratiques cultuelles
> autres que celles enseignées par le Prophète
> (bid'a), ou qui prétendent n'avoir pas besoin des
> Hadîths du Prophète car capables par illumination
> (ishrâq) d'atteindre la connaissance des choses,
> etc.
>
> 3) Et puis, le mieux aurait été que l'on mette
> l'accent davantage sur l'objectif (la purification
> du cœur et l'acquisition des qualités morales et
> spirituelles évoquées dans les Hadîths).
>
> 4) Enfin, le mieux aurait peut-être été qu'au lieu
> d'adopter le terme "soufisme", on garde la
> dénomination "al-ihsân" ou "tazkiyat un-nufûs".
> Beaucoup de déviances et d'incompréhensions
> auraient été alors évitées.
>
>
> Ibn Taymiyya, Ibn Qayyim et le soufisme
>
>
>
> Ibn Taymiyya a élaboré une position qui se trouve
> être assez proche de celle que devait élaborer
> plus tard Aboul-Hassan An-Nadwî. En effet, si ses
> critiques par rapport aux bid'a présentes chez des
> soufis sont très connues, il reconnaissait lui
> aussi ce qui, chez eux, relevait en fait de
> l'enseignement authentique des sources de l'islam
> en matière de spiritualité, et que chaque musulman
> et musulmane se doivent d'acquérir en tant
> qu'objectif. Il écrit : "Il est erroné de penser
> que la foi n'est que croyance et connaissance,
> avec lesquels il n'y aurait ni action ni état ni
> mouvement, ni intention, ni amour ni crainte
> révérentielle. Les actions du cœur — que les
> soufis appellent "états", "stations", etc. —, font
> partie de la foi : une partie de ces actions du
> cœur a été rendue obligatoire (fardh) par Dieu et
> Son Messager ; une autre partie d'entre elles est
> recommandée (mustahabb) par Dieu, sans obligation"
> (Kitâb-ul-îmân, p. 168).
>
> Ibn Taymiyya a également relaté les explications
> données chez les uns et les autres quant à
> l'origine du terme "soufisme". Il écrit : "Les
> musulmans des premières générations appelaient
> "al-qurrâ'" les hommes versés dans la science des
> sources musulmanes et dans la piété ; ce terme
> englobe donc à la fois "al-'ulamâ" et "an-nussâk".
> Puis, à un certain moment, le nom "as-sûfiya"
> ("soufis"winking smiley apparut." Cette dénomination,
> poursuit-il, serait issue d'un des mots suivants :
> "sûf , ou safwa , ou suffa , ou safâ , ou
> l'expression as-saff ul mutaqqadam bayn yadayillâh
> " (Al-furqân bayna awliyâ' ir-Rahmân wa awliyâ'
> ish-shaytan, Ibn Taymiyya, p. 24).
>
> Ibn Qayyim, élève de Ibn Taymiyya, a pour sa part
> écrit Madârij us sâlikîne ("Les voies de ceux qui
> cheminent"winking smiley, où il a repris ce qui relève de la
> "tazkiya" et de l' "ihsân" authentiques (tel
> qu'enseignés dans le Coran et les Hadîths), tout
> en se démarquant des déviances (bid'a) survenues
> ici ou là au cours des siècles.
>
> L'analyse de Hassan Al-Bannâ est aussi
> intéressante et rejoint ce que nous venons de voir
> chez d'autres savants (Mudhakkirât ad-da'wa
> wad-dâ'iya, pp. 25-26).
>
> Tout ceci montre bien que le terme "soufisme"
> recouvre des réalités fort diverses ; il convient
> donc ni de tout rejeter ni de tout prendre les
> yeux fermés. Pour éviter les malentendus, le mieux
> serait peut-être, en sus de la vérification de
> l'authenticité des dires et des pratiques à la
> lumière du Coran et de la Sunna, d'employer, comme
> l'a suggéré An-Nadwî, les termes "al-ihsân" et
> "tazkiyat un-nufûs".
>
> Wallâhu A'lam (Dieu sait mieux).
>
>
>
>
> Certains concepts dont on entend parler à
> propos du soufisme...
>
>
> Nous citons ci-après, entre guillemets, certaines
> des choses dont on entend parler comme se
> rapportant au soufisme, mais qui doivent être
> délaissées car contraires à la voie de
> l'authenticité musulmane, celle sur quoi le
> Prophète (sur lui la paix) et ses Compagnons se
> trouvaient.
>
>
> "Faire fusion avec Dieu" ?
>
> La notion de "rapprochement vers Dieu" est
> correcte, car elle figure dans le Coran et les
> Hadîths. Mais elle ne signifie qu’un rapprochement
> spirituel. Le rapprochement vers Dieu ne peut pas
> aller jusqu’à une fusion avec Lui. Le Prophète
> (sur lui la paix) a enseigné que l’homme qui fait
> des efforts pour adorer sincèrement Dieu va se
> rapprocher de Lui jusqu’à être aimé par Lui et
> devenir alors soumis à ce qu'Il veut. (Ces propos
> sont la substance d’un hadîth qudsî rapporté par
> Al-Bukhârî.)
>
> Lire également mon article : Que penser du concept
> de l'extinction (fanâ) ?
>
>
> "Atteindre un état où on n'aura plus ni besoin
> corporel, ni désir corporel, ni sentiment ni
> émotion (joie tristesse)" etc. ?
>
> Le Prophète Muhammad (sur lui la paix), qui était
> l’homme au cœur le plus purifié qui soit et qui
> était l’homme le plus proche de Dieu qui soit,
> éprouvait toujours la faim et la soif, s’est
> marié, a eu des enfants, était joyeux lors des
> occasions de joie et pleurait lors du décès de
> proches. Le Prophète (sur lui la paix) ne nous a
> pas laissé cet enseignement de chercher à
> affranchir notre âme des besoins de notre corps,
> mais de coordonner les besoins de notre corps avec
> les exigences de notre cœur. Et cette coordination
> se fait non d’après notre façon personnelle de
> voir, mais d’après les règlements que Dieu nous a
> communiqués par la Révélation (c'est-à-dire le
> Coran et les Hadîths).
>
>
> "Apercevoir des lumières" ?
>
> Parfois, les lumières que certaines personnes
> peuvent apercevoir ne sont pas réelles, mais sont
> seulement des effets de leur esprit. Et même s’il
> s’agissait de lumières réelles, le fait de les
> voir ne serait ni un but ni un avantage dans le
> domaine de la tazkiyah : car cela ne rapproche pas
> plus de Dieu, et n’est pas non plus une preuve
> d’acceptation par Dieu.
>
>
> "Acquérir le "kashf", faculté permettant de
> connaître à l’avance des événements qui vont se
> dérouler" ?
>
> Certains yogis de l’Inde et certains moines du
> Tibet arrivent eux aussi à la possession de cette
> faculté par de longs exercices qu’ils font sur
> leur âme. Il peut arriver que certains musulmans
> aussi possèdent cette faculté d’intuition.
> Cependant :
> - Ce n’est ni un but ni un avantage dans le
> domaine de la tazkiyah : posséder le "kashf", en
> soi, ne rapproche pas plus de Dieu, et n’est pas
> non plus une preuve d’acceptation par Dieu.
> - Ça ne marche pas "à tous les coups" : le
> Prophète Muhammad (sur lui la paix) lui-même, qui
> avait le cœur le plus purifié qui soit, ne savait
> pas systématiquement ce qui allait arriver : pour
> preuve, il a mâché sans le savoir un morceau de
> brebis empoisonné, avant d’en être informé par
> Dieu par le moyen de la Révélation. Mais il n’y a
> plus de Révélation aujourd’hui.
>
>
> "Se préoccuper de son cœur et se désintéresser du
> travail pour la société" ?
>
> Cette opinion est aussi parfois assez répandue.
> Mais à la vérité, en islam, le travail sur le cœur
> ne doit pas conduire à se couper du monde et donc
> du travail pour l'amélioration de la société. Au
> contraire, le travail social de rappel (da'wa)
> découle directement du travail bien fait sur le
> cœur.
> C'est bien ce que le Prophète (sur lui la paix)
> avait dit : "Celui qui parmi vous voit un mal,
> qu'il le change (...). Et s'il ne le peut pas,
> alors par son cœur ; et c'est là le moindre degré
> de la foi" (rapporté par Al-Bukhârî et Muslim). La
> foi, qui est le contenu du cœur travaillé, doit
> donc pousser l'homme à agir pour les hommes en
> étant présent dans la société, et non à s'en
> retrancher sans raison.
>
>
> "Obtenir une garantie terrestre d’entrer au
> Paradis" ?
>
> L'enseignant (shaykh) ne peut rien du tout pour
> l'élève si celui-ci fait de mauvaises actions. Le
> Prophète Muhammad (sur lui la paix) lui-même avait
> dit aux siens : "Ô fils de Abd al-Mouttalib
> ! Protégez-vous de l’Enfer (en faisant de bonnes
> actions) ! Ô Fâtima ! Protège-toi de l’Enfer
> (en faisant de bonnes actions) ! Car je ne pourrai
> rien pour vous contre (la décision de) Dieu !"
> (rapporté par Muslim).
>
>
> "Acquérir, par la piété, un savoir caché et
> mystérieux, pouvant contredire le savoir religieux
> qui serait alors appelé "apparent" ?
>
> Le Prophète (sur lui la paix) a dit : "J’ai laissé
> parmi vous 2 choses telles que vous ne vous
> égarerez pas tant que vous vous y attacherez : le
> Livre de Dieu, et mes Hadîths." (rapporté par
> Al-Hâkim). En islam, les règles pour nos
> croyances, nos pensées, nos actes et nos paroles,
> nous ont donc déjà été communiquées par Dieu, par
> le moyen de la Révélation au Prophète,
> c'est-à-dire par le Coran et les Hadîths. Certes,
> en islam, certaines règles concernent l’extérieur
> de la vie de l’homme (ses actions, aussi bien
> vis-à-vis de Dieu que vis-à-vis des créatures),
> tandis que d’autres règles concernent l’intérieur
> de la vie de l’homme (son coeur). Mais ces
> dimensions extérieure et intérieure figurent
> toutes deux dans le Coran et les Hadîths, et
> aucune de ces deux dimensions n’est cachée. Le
> tout, aujourd’hui, est que chacun fasse son
> possible pour les pratiquer toutes deux. Certes,
> une différence de compréhension peut exister par
> rapport à certains textes de ces deux sources.
> Mais il ne s'agit pas de dire qu'il y aurait une
> connaissance cachée pouvant contredire ce que ces
> textes disent explicitement. (Voir la page de ce
> site consacrée à ce point : Y a-t-il une
> Connaissance cachée auprès de certains pieux
> musulmans ?)
>
>
> "Ne plus avoir besoin de respecter interdictions
> et obligations formulées par le Coran et les
> Hadîths, et se suffire de développer en son cœur
> l'amour de Dieu" ?
>
> Cette opinion, parfois assez répandue, se base :
> - sur l'erreur de croire que l'obéissance à Dieu
> signifie seulement une pratique extérieure
> littéraliste et superficielle, sans amour du cœur
> ;
> - sur l'erreur de croire qu'amour pour Dieu et
> obéissance à Dieu sont deux choses coupées l'une
> de l'autre (comme le face à face entre foi et loi
> dans la tradition judéo-chrétienne).
> Logiquement, alors, développer en soi l'amour
> revient à se défaire de la pratique extérieure.
> Or la vérité en islam est que l'obéissance à Dieu
> n'est pas se plier à un ensemble de règles
> dictatoriales, mais au contraire aimer Dieu et, à
> cause de cet amour, respecter obligations et
> interdictions communiquées par Dieu. Développer en
> son cœur l'amour de Dieu ne peut donc revenir en
> islam qu'à respecter davantage encore les règles
> que ce même Dieu nous a communiquées.
>
> Wallâhu A'lam (Dieu sait mieux).
>
>
>
>
>
> Que penser du concept de l'extinction (fanâ) ?
>
>
>
> Question :
>
>
> Le concept soufi de l'extinction (fanâ) fait-il
> partie des choses à délaisser auxquelles fait
> allusion l'article traitant de la question de
> savoir si le soufisme est conforme à
> l'authenticité musulmane ou pas et que cite
> l'article où sont mentionnés certains objectifs et
> concepts erronés de certains soufis ?
>
>
> Réponse :
>
>
>
> Le terme "fanâ" (extinction) peut désigner, comme
> l'a écrit Ibn Taymiyya, trois concepts différents
> :
>
>
>
> 1) Le fanâ dans l'existence : croire que son âme
> s'éteint au point de fondre en Dieu, de ne plus
> être qu'en Dieu. Cette croyance est fausse et
> inacceptable.
>
>
>
> 2) Le fanâ dans la perception : l'homme sait bien
> que Dieu est le seul Etre divin, que la créature
> est la créature, dont l'existence est séparée de
> celle de Dieu, mais, à cause d'une faiblesse
> présente en lui, il n'arrive plus à se concentrer
> vers autre que Dieu et il perçoit Dieu partout.
> "C'est, dit en substance Ibn Taymiyya, quelque
> chose qui dénote d'une faiblesse et d'un
> manquement. En effet, les Compagnons du Prophètes
> et les pieux hommes tels que Al-Ma'rûf Al-Karkhî,
> Al-Fudhayl ibn 'Ayâdh, Al-Junayd, étaient complets
> et forts, et ne tombaient pas dans ce genre de
> faiblesse." (Al-'ubûdiyya, Ibn Taymiyya, pp.
> 187-192). C'est donc quelque chose à délaisser
> aussi.
>
>
>
> 3) Le fanâ dans l'objectif et l'intention :
> l'homme s'efforce de ne faire que ce qui plaît à
> Dieu, donc qui est conforme aux règles du Coran et
> des Hadîths, et avec l'objectif pur de ne plaire
> qu'à Dieu. "Ce sens-là, dit Ibn Taymiyya, qu'on
> l'appelle fanâ ou pas, est ce qu'enseigne l'islam,
> c'est l'extérieur et l'intérieur de la religion"
> (Al-'ubûdiyya, Ibn Taymiyya, pp. 186-187).
>
>
>
>
> Dès lors, nous dirons ceci :
>
>
>
> Il est possible, en cas de nécessité, d'utiliser
> des termes qui ne figurent ni dans le Coran ni
> dans les Hadîths, à condition que ce ne soit pas
> en ce qui concerne les Attributs divins et à
> condition d'évoquer par ce terme exactement les
> mêmes concepts que ceux du Coran et des Hadîths.
> Aussi, si la nécessité se fait jour en un lieu
> donné, alors il est possible de dire, comme Ibn
> Taymiyya l'a fait : Ce sens-là, qu'on l'appelle
> fanâ ou pas, est ce qu'enseigne l'islam.
> Cependant, il est mieux d'éviter autant que
> possible l'utilisation du mot "fanâ", et ce pour
> deux raisons : d'une part il n'y a en général ici
> pas de nécessité sur ce point, et d'autre part le
> mot est sujet à plusieurs sens, dont certains ne
> sont pas compatibles avec les enseignements de nos
> sources.
>
>
>
>
> Wallâhu A'lam (Dieu sait mieux).
>
>
>
>
>
> Y a-t-il une connaissance cachée en islam ?
>
>
>
> On entend parfois certains musulmans dire qu’il
> existerait, auprès de "certains saints musulmans",
> une "connaissance cachée et mystérieuse",
> contredisant parfois la connaissance que
> présentent le Coran et les Hadîths (nommée alors
> "apparente"winking smiley. Cette connaissance cachée,
> disent-ils, peut être acquise "directement de Dieu
> dans le cœur", par la piété, les rêves ou
> l'illumination (ishrâq). La connaissance du Coran
> et des Hadîths, poursuivent ces musulmans, serait
> une "connaissance livresque", alors que cette
> autre connaissance serait reçue directement de
> Dieu dans le cœur par ces saints hommes qui
> n'auraient, dès lors, plus besoin de suivre Coran
> et Hadîths. Autrement dit, pour établir qu’est-ce
> qui est obligatoire, permis et interdit en
> différents domaines de la vie (par exemple
> l’alimentation ou l’habillement), il n’y aurait
> plus besoin de se référer aux textes du Coran et
> des Hadîths du Prophète (sur lui la paix), mais il
> suffirait d’ "entrer en contact" avec Dieu par le
> moyen du cœur. Tout cela est-il vrai ?
>
>
> En fait non : il n'y a pas de connaissance cachée
> en islam. Et les musulmans n'ont pas besoin
> d'aller chercher directement auprès de Dieu les
> normes pour leur vie sur terre, car celles-ci leur
> ont été communiquées par la révélation. En effet,
> le Prophète Muhammad (sur lui la paix) a déjà
> laissé aux musulmans ce dont ils ont besoin en
> matière de sources :
>
> "Je vous ai laissé sur une religion qui est claire
> : la nuit est comme le jour" (rapporté par Ibn
> Mâjah) ;
>
> "J’ai laissé parmi vous 2 choses, grâce auxquelles
> vous ne vous égarerez jamais : le Livre de Dieu,
> et mes Hadîths" (rapporté par Al-Hâkim).
>
> Certes, en islam, certaines règles concernent
> l’extérieur de la vie de l’homme (ses actions,
> aussi bien vis-à-vis de Dieu que vis-à-vis des
> créatures), tandis que d’autres règles concernent
> l’intérieur de la vie de l’homme (son cœur). Mais
> ces dimensions extérieure et intérieure figurent
> toutes deux dans le Coran et les Hadîths.
> Certes, les règlements concernant les nouveautés
> d'aujourd'hui ne sont pas toujours explicitement
> mentionnées dans le Coran ni dans les Hadîths.
> Mais il est possible de procéder à une analogie à
> partir de ce qui y est explicitement mentionné, et
> ce sur la base des principes (illa) issus du Coran
> (Livre de Dieu) et des Hadîths. C’est ainsi qu’on
> établit ce qui est obligatoire, ce qui est
> recommandé, ce qui reste permis, ce qui est
> déconseillé, et ce qui est interdit. Le Prophète
> (sur lui la paix) n'avait-il pas demandé à Mu'âdh
> : "Comment jugeras-tu ?" "Je jugerai selon le
> Livre de Dieu" avait répondu Mu'âdh. "Et si tu ne
> trouves pas dans le Livre de Dieu ?" "Je jugerai
> alors selon les Hadîths du Messager de Dieu." "Et
> si tu ne trouves pas dans les Hadîths du Messager
> de Dieu ?" "Alors je ne manquerai pas à faire un
> effort pour dégager une opinion." avait répondu
> Mu'âdh. "Louange à Dieu qui a guidé le messager de
> son Messager jusqu'à ce qu'agrée le Messager de
> Dieu" avait alors dit le Prophète. (Ce Hadîth est
> rapporté entre autres par At-Tirmidhî et Aboû
> Dâoûd ; si sa chaîne de transmission est faible,
> son contenu est cependant approuvé par les dires
> et la pratique des Compagnons du Prophète. Cf.
> A'lâmul Muwaqqi'în, Ibn Qayyim, tome 1 pp. 49-50.)
>
> Certes, certains musulmans ont parfois des
> divergences de compréhension (fahm, fiqh) à propos
> de certains textes du Coran et des Hadîths, mais
> ces divergences ne sont valables que si elles
> s'effectuent à l'intérieur des textes du Coran et
> des Hadîths, et non pas hors des textes de ces 2
> sources.
>
> Pour prouver l'existence d'une "connaissance
> cachée" auprès de certains musulmans, on évoque
> parfois les références suivantes :
>
> la parole de Abû Hurayra déclarant qu'il tient du
> Prophète deux récipients de connaissance
>
> le Hadîth du Prophète : "Demande la fatwa à ton
> cœur"
>
> le Hadîth du Prophète parlant de l'inspiration que
> peuvent recevoir des pieux musulmans
>
> le passage du Coran qui relate la rencontre de
> Moïse et d'Al-Khidhr
>
> la célèbre expression "'ilm ladunnî"
> ("connaissance venant de Dieu"winking smiley
>
>
> Source:
>
>
>
>
>
> Que penser du concept de l'unité de l'existence
> ('wahdat al-wujûd') ?
>
>
> Question :
>
>
> Le concept soufi de l'unité de l'existence (wahdat
> ul-wujûd) fait-il partie des choses à délaisser
> auxquelles vous avez fait allusion dans votre
> article traitant de la question de savoir si le
> soufisme est conforme à l'authenticité musulmane
> ou pas et dans votre article abordant certains
> objectifs et concepts erronés présents chez
> certains soufis ?
>
>
> Réponse :
>
> En fait le terme "wahdat ul-wujûd" peut désigner
> un des deux sens suivants :
>
>
>
> A) D'après certains soufis, cela veut dire que
> tout ce qui existe est en Dieu, de sorte que
> l'existence de la créature est l'existence de
> Dieu. Cette interprétation conduit donc à une
> croyance erronée. (Si elle est poussée au bout de
> la logique qui en découle, cette croyance peut
> même conduire certaines personnes à penser que les
> polythéistes sont en fait monothéistes, car, bien
> qu'adorant des choses autres que Dieu l'Unique,
> ils n'adorent que Dieu Lui-même car Son existence
> embrasse toute chose. Or, nous réfutons cette
> croyance elle-même : l'existence de Dieu est
> distincte de celle de Ses créatures. Dès lors nous
> pouvons dire qu'adorer des créatures revient bel
> et bien à adorer autre chose que Dieu.)
>
>
>
> D'autres musulmans l'interprètent ainsi : Dieu
> existe, et nous aussi, Ses créatures, nous
> existons. Notre existence est distincte de Son
> existence. Cependant, notre existence n'est pas
> semblable à Son existence, puisque Son existence
> est d'elle-même alors que la nôtre est dépendante
> de Sa Volonté. Donc, si notre existence est
> réelle, elle est pour ainsi dire quelque chose
> d'insignifiant par rapport à celle de Dieu. On dit
> donc que Dieu est "wâjib ul-wujûd", tandis que Ses
> créatures ne sont que "mumkin ul-wujûd".
> Cette seconde interprétation reprend donc en
> quelque sorte, en utilisant d'autres
> dénominations, les Attributs divins "As-Samad"
> (Celui qui n'a besoin de rien ni de personne, mais
> dont tous ont besoin) "Al-Awwal" (Le Premier,
> Celui qui n'a pas de début), "Al-Akhir" (Le
> Dernier, Celui qui n'a pas de fin), attributs
> relatés dans le Coran.
> Cependant, pour tout ce qui relève des Attributs
> de Dieu, il faut se contenter d'employer les
> Attributs employés dans le Coran et les Hadîths.
> On préférera donc les Attributs divins employés
> dans ces sources et on évitera d'employer le terme
> "wâjib ul-wujûd", qui n'y figure pas. Ceci
> d'autant plus que les mots "wahdat ul-wujûd" sont
> sujets à deux interprétations, dont l'une est
> inacceptable.
>
> A ce sujet, je juge bon de reprendre les termes
> d'un savant musulman indien, Cheikh Thânwî, qui a
> écrit au sujet des gens qui consacrent leur temps
> à développer ce concept de "wahdat ul-wujûd" :
> "Pour l'Amour de Dieu, ayez pitié de vous-mêmes et
> de la Communauté (umma) du Prophète … Arrêtez ces
> dépenses verbales, et consacrez-vous à l'objectif
> réel : la servitude vis-à-vis de Dieu
> (al-'ubûdiyya)" (Furû 'ul-îmân, pp. 7-8).
>
>
>
> Aboul-Hassan Alî An-Nadwî, autre savant musulman
> de l'Inde, regrette le fait que des penseurs et
> savants musulmans se soient "consacrés aux débats
> sur l'âme, sur la philosophie de l'illumination,
> sur le concept de "wahdat ul-wujûd", et qu'ils
> aient consacré à ces débats une partie importante
> de leur temps, de leurs efforts et de leur
> intelligence" (Mâ dhâ khasira-l-âlam b-inhitât
> il-muslimîn, p. 120), alors que l'islam est une
> religion "dont l'objectif est de permettre aux
> hommes de distinguer ce qui est bon de ce qui est
> mauvais, une religion qui, lorsqu'elle aborde un
> point relatif à ce qui est métaphysique ou
> spirituel, ne le fait jamais d'une manière
> compliquée, mais son enseignement fondamental, le
> tawhîd, l'unicité divine. L'islam est une religion
> simple. Et il est, de toutes les religions
> existantes, celle qui est la mieux placée pour
> accueillir les découvertes relatives au monde
> physique" (Idem, p. 131).
>
> Le premier soufi ayant évoqué le "wahdat ul-wujûd"
> est Muhyu-d-dîn ibn Arabî. Je voudrais simplement
> dire ici que certaines de ses idées doivent être
> délaissées par souci d'authenticité. D'ailleurs
> Cheikh Ahmad As-Sarhindî (mort en 1034 a.h.), un
> soufi musulman ayant vécu en Inde et ayant appelé
> au développement de la perfection dans l'adoration
> (al-ihsân) mais dans l'authenticité par rapport
> aux sources, a écrit : "Nous avons besoin des
> propos de Muhammad Al-Arabî , sur lui la paix, et
> non des propos de Muhyu-d-dîn ibn Arabî (…). Nous
> avons besoin des "Nussûss" et non des "Fussûss"
> ["Fussûss al-hikam", ouvrage de Ibn Arabî].
> "Al-futûhât al-madaniyya" font que nous n'avons
> pas besoin de "Al-futûhât al-makkiyya" " (Recueil
> des épîtres de As-Sarhindî, 2/100, cité par
> Aboul-Hassan An-Nadwî, Dawr al-hadîth fî takwîn
> il-manâkh il-islâmî, p. 30). Il ne s'agit pas, de
> la part de Cheikh Ahmad As-Sarhindî, d'un
> dénigrement de Ibn Arabî, mais de la volonté de
> donner à chaque enseignement la place qui lui
> revient.
>
>
>
> Wallâhu A'lam (Dieu sait mieux).
>
>
> Source:
>
>
>
>
> La perfection dans l'adoration (al-ihsân)
>
>
> L'islam ayant communiqué aux hommes non seulement
> un ensemble de croyances et de principes
> spirituels, moraux et sociaux, mais aussi un
> ensemble de règles juridiques pour le culte qu'ils
> rendent à Dieu et leurs affaires sociales, il peut
> arriver que les musulmanes et les musulmans
> prennent le moyen pour l'objectif, et se
> contentent d'une application superficielle et
> littéraliste des règles sans aller au-delà, vers
> plus de profondeur. Or, l'islam met en garde
> contre cela.
>
> Shâh Waliyyullâh écrit : "Les actions que dicte
> l'islam sont à appréhender sous deux angles
> complémentaires :
>
> le premier est leur aspect visible, sous lequel
> elles sont réglementées par le droit musulman ;
>
> le second est leur lien avec les qualités du cœur,
> en sorte que leur mise en pratique conduise
> effectivement à une droiture intérieure." (Hujjat
> ullâhil bâlighah, tome 2 p.176)
>
>
> Ces deux dimensions ont été évoquées par le
> Prophète lui-même : "Celui qui (malgré son jeûne)
> ne délaisse pas la parole du mal et l'action du
> mal, Dieu n'a pas besoin qu'il délaisse nourriture
> et boisson." (rapporté par Al-Bukhârî et Muslim).
> Ne pas respecter les moyens visibles tels que
> définis par les sources de l'islam, c'est refuser
> le modèle du Messager de Dieu et c'est tomber dans
> une des formes de l'innovation (bid'a). Mais se
> contenter de l'aspect visible sans profondeur,
> sans intériorité, c'est ne pas se conformer
> entièrement non plus à ce modèle.
>
>
>
> Les deux dimensions entrent donc en jeu et sont
> complémentaires :
>
>
> l'objectif (la proximité de Dieu, la droiture du
> cœur, la justice sociale) ;
>
> les moyens (la mise en pratique réfléchie et
> profonde des règles apportées par le Prophète pour
> conduire à ces buts).
>
>
> Shâh Waliyyullâh écrit en substance : "(...) Dieu
> veut de nous que nous respections les règlements
> juridiques qui nous ont été dictés, mais ce d'une
> façon profonde, en sorte qu'ils nous mènent à la
> droiture du cœur." (Hujjatullâh il bâlighah, tome
> 1 pp. 268-271)
>
>
>
> C'est ici qu'entre en en jeu ce que le Prophète
> (sur lui la paix) a appelé "al-ihsâne", et qui est
> la recherche d'une perfection intérieure dans
> l'application des règles d'adoration. Le Prophète
> a défini "al-ihsâne" comme suit : "C'est que tu
> adores Dieu comme si tu Le voyais. Car si toi tu
> ne le vois pas, Lui te voit." (rapporté par
> Al-Bukhârî et Muslim).
>
>
>
>
>
> L'hypocrisie dans l'action (nifâq ul 'amal)
>
>
>
> Le fait, justement, de se contenter d'appliquer
> les règlements de l'islam de façon superficielle,
> de façon creuse, sans presque jamais de
> profondeur, de vie du cœur, a été nommé par des
> savants musulmans : nifâq ul 'amal, hypocrisie
> dans l'action. Certes, il s'agit d'une forme moins
> grave que l'hypocrisie dans la croyance (nifâq fil
> i'tiqâd), laquelle consiste à se montrer musulman
> par pur intérêt, alors qu'intérieurement on est
> d'une autre croyance. Mais il s'agit quand même
> d'une forme d'hypocrisie, du fait de se soucier de
> l'apparence mais pas de l'intérieur. (At-Tirmidhî
> a parlé de ces deux catégories du nifâq dans son
> Sunan.)
>
>
>
> Shâh Waliyyullâh écrit en substance : "Et si le
> musulman délaisse le côté "cœur", alors c'est ce
> que certains savants des premiers siècles
> (as-salaf) ont appelé l'hypocrisie dans l'action
> (nifâq ul 'amal). Cela consiste, pour cet homme, à
> se laisser dominer par les voiles des choses au
> point que leur amour occupe tout son cœur et que,
> sans pour autant abandonner les croyances de
> l'islam, la réalité de ce qu'annoncent ces
> croyances devienne pour lui très peu présente."
> (Hujjat ullâhil bâlighah, tome 1 pp. 467)
>
>
>
> Ibn Taymiyyah écrit quant à lui que "des branches
> de l'hypocrisie peuvent cohabiter dans le cœur du
> croyant avec la foi." (Kitâb ul Imâne, p. 262) Il
> s'agit du cœur qui certes croit, mais dans lequel
> subsistent des manquements quant à la certitude
> (yaqîne) sur ces croyances et quant aux qualités
> (khuluq) qui découlent de cette croyance. C'est
> bien dans ce sens que se comprend cette prière
> (du'â) que le Prophète a enseignée aux musulmans :
> "O Dieu, purifie mon cœur de l'hypocrisie, mes
> actes de l'ostentation, ma langue du mensonge, mes
> yeux de regarder ce qu'ils ne doivent pas
> (al-khiyânah). Car Tu connais l'œil qui trahit et
> ce que cachent les cœurs." (rapporté par
> Al-Bayhaqî ; je n'ai pas pu vérifier si ce Hadîth
> est authentique ou pas).
>
>
>
> Lorsque Hanzala ressentit en son cœur une
> passagère diminution du sentiment de la Présence
> de Dieu, il craignit justement une hypocrisie de
> cette catégorie : "Nâfaqa Hanzala", alla-t-il dire
> au Prophète (sur lui la paix). Celui-ci le rassura
> aussitôt : cette baisse passagère de sentiment de
> la Présence n'était pas de l'hypocrisie mais un
> phénomène naturel pour l'être humain, qui doit
> avoir "un temps et un temps" : un temps pour se
> plonger intensément dans le sentiment de la
> Présence divine, un temps pour vaquer à ses
> occupations liées à sa vie sur terre. (Rapporté
> par Muslim.) L'hypocrisie de l'action est autre
> chose : c'est se contenter d'appliquer les
> règlements islamiques de façon superficielle, de
> façon creuse, sans presque jamais de profondeur,
> de vie du cœur.
>
>
>
>
> Wassalâmou 'alaykoum wa rahmatoullâhi wa
> barakâtouh...
>

Barrakallahu fik akhil karim pour cet excellent post lequel évidemment n'a pas manqué de reveiller les salafis-salsifis présents sur ce site mais qui suscitera un bel envol et un intérêt pour cette science subtile de l'âme pour nos chers frères et soeurs qui al hamdulillah ne sont jamais tombés dans les griffes des mouvements salafis et autres compères dont les seuls objectifs sur cette terre est la destruction. Faisons donc comme le prophète-sws- qui construisait et jamais ne détruisait !
 
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