Menu
Connexion Yabiladies Ramadan Radio Forum News
Rappel, pour ceux qui oublient.
l
29 avril 2005 11:04
Oh Noura......histoire véridique




Ses joues étaient creuses et flasques et elle avait la peau sur les os.
Mais cela ne l'empêchait surtout pas de réciter le Coran.

Toujours à veiller dans la salle de prière que Papa avait aménagé
pour elle. Se baissant, se prosternant et levant les bras dans la
prière. Elle était toujours comme ça, de l'aube au crépuscule et
vice versa, elle ne connaissait pas l'ennui.

Quant à moi, j'étais une fana des revues de mode et des romans.
J'adorais tellement les vidéos que mes fréquents voyages au magasin
de location étaient devenus mon signe de reconnaissance. Comme ils
disent, quand quelque chose commence à devenir une habitude, ça te
colle à la peau comme une étiquette.

Je négligeais mes responsabilités et la paresse résumait mes prières.

Une nuit, je venais tout juste d'éteindre le magnétoscope après
avoir passé trois heures d'affilé devant la télé que l'appel du
Muezzin transperçait la nuit calme. Je me suis tranquillement
blottie sous la couverture. J'ai entendu sa voix qui venait de la salle de prière.

" Oui Nourah, tu as besoin de quelque chose ? "Ai-je dit. Elle
réduit à néant mes plans.

" Tu ne te couche pas avant d'avoir prié Sobh ! "

Je lui répondit :

« Ah ! Il reste encore une heure avant Fajr, ce n'est que le premier Adhaan ! »

Elle m'a appelé auprès d'elle avec ses gentils pincements. Elle
était toujours comme ça, même avant que la terrible maladie ne
vienne lui embrumer l'esprit et ne la cloue au lit.

" Hanane vient t'asseoir près de moi. " me demanda t elle.

Je ne pouvais rien lui refuser, elle était si pure et sincère. "
Oui Nourah ? "

" Assis-toi ici s'il te plaît. "

" OK, je m'assoie. Qu'est-ce qu'il y a ? "

Avec la plus belle des voix monocordes, elle commença à réciter :

" Toute âme goûtera à la mort et vous recevrez la pièce de votre
monnaie au Jour de la Résurrection " Kullu nafsin thaiqatu almawti
wainnama tuwaffawna ojoorakum yawma alqiyamati [ Coran, sourate 3 :
La famille d'Imran (Al-Imran) verset 185 ]

Elle s'arrêta pensive. Puis, elle demanda :

« Est-ce que tu crois en la mort ? »

« Bien sûr que j'y crois. »

« Est-ce que tu crois que tu devras rendre compte du moindre de tes
actes, peu importe leurs tailles ? »

« Bien sûr, mais Allah est Pardonneur et Miséricordieux et j'ai
une longue vie devant moi. »

« Arrête Hanane, n'as-tu pas peur de la mort et de son
imprévisibilité ? Prends le cas de Hind. Elle était plus jeune que
toi mais elle est morte dans un accident de voiture. La même chose
pour un tel, et un tel. La mort ne prend guère compte de l'âge et
l'âge ne saurait être un indicateur de quand tu mourras. »

L'obscurité de la chambre me remplit de terreur.

« J'ai peur du noir et maintenant tu me fais avoir peur de la mort,
je ne pourrais plus dormir maintenant. Nourah, je pensais que tu
avais promis de passer les prochaines vacances d'été avec nous. »

Impact. Sa voie s'est brisée et son coeur a frémi.

« Il se peut que je fasse un long voyage cette année Hanane, mais
autre part. Je dis bien peut-être. Nos vies à tous sont entre les
mains d'Allah et c'est à Lui que nous appartenons. »

Mes yeux s'embuèrent et des larmes coulèrent sur mes joues. Je
pensais à la terrible maladie de ma soeur et à comment les docteurs
avaient annoncé en privé à mon père qu'il n'y avait que très peu
d'espoir que Nourah survive à la maladie. Mais, à elle, on n'avait rien dit.

Qui l'avait mise sur la voie ? Ou était-ce seulement qu'elle
pouvait pressentir la vérité.

« A quoi penses-tu Hanane ? »

Sa voix était tranchante.

« Pense-tu que je dis cela seulement parce que je suis malade ? En
faite, il se peut très bien que je vive plus longtemps que la
plupart des gens qui ne sont pas malades. Et toi Hanane, combien de
temps va-tu vivre ? Vingt ans, peut-être ? Quarante ? Et ensuite ? »

A travers l'obscurité elle chercha ma main et la serra doucement.

« Il n'y a aucune différence entre nous; nous allons toutes quitter
ce monde pour vivre au paradis ou agoniser en Enfer. Ecoutes les
paroles d'Allah :


Celui qui sera éloigné de l'Enfer et dirigé vers le Paradis,
celui-là aura réussie.faman zuhziha AAani alnnari waodkhila
aljannata faqad faza [ Coran, sourate 3 : La famille d'Imran
(Al-Imran) verset 185 ]


Je quittais la chambre de ma soeur l'esprit embrumé, ses paroles
sonnaient toujours dans ma tête :

« Qu'Allah te guide Hanane, n'oublie pas tes prières. »

Huit heures du matin. Des coups à ma porte. Je ne me réveille pas
d'habitude à cette heure.

Pleurs.

Confusion.

Oh! Allah, que s'est-il passé ?

La condition de Nourah s'était aggravée après Fajr, ils l'ont
immédiatement conduite à l'hôpital.


Inna lillahi wa inna ilayhi raji'un.
A Allah nous appartenons, et à Allah nous retournerons.


Il n'y aura pas de voyage cet été. C'était écrit que je passerais
l'été à la maison.

Après une éternité...

Il était une heure de l'après-midi. Maman appela l'hôpital.

« Oui. Vous pouvez venir la voir maintenant. »

La voix de papa avait changé, maman pouvait déceler que quelque
chose de fatal était arrivée. Nous sommes partis tout de suite.

Où était passée cette avenue que j'avais l'habitude d'emprunter et
que je trouvais si courte ? Pourquoi était-elle si longue
maintenant, si interminable. Où était passée cette chère foule et
cette circulation qui me faisait tourner de la tête à droite et à gauche.

Maman secouait la tête dans ses mains en pleurant et faisait des
doas pour sa Nourah.

Nous sommes arrivés devant l'entrée principale de l'hôpital. Un
homme était entrain de geindre, un autre avait fait un accident et
l'oeil d'un troisième était figé, impossible de dire s'il était
vivant ou mort. Nous avons monté les escaliers qui menaient à la
chambre de Nourah quatre à quatre. Elle était aux soins intensifs.

L'infirmière s'est approchée de nous.

« Laissez-moi vous emmener vers elle. »

Alors que nous traversions le couloir, l'infirmière en a profité
pour nous dire à quel point Nourah était gentille. Elle a quelque
peu rassuré maman en lui disant que la condition de Nourah s'était
améliorée par rapport au matin.

« Désolée. Pas plus d'un visiteur à la fois. »

On était à l'unité des soins intensifs. A travers la petite fenêtre
de la porte et derrière une foule de blouses blanches, je tombais
enfin sur les yeux de ma soeur. Maman se tenait à ses côtés.

Après deux minutes, maman est sortie incapable de retenir ses larmes.

« Tu peux entrer et lui dire Salam à condition de ne pas lui parler
trop longtemps, » m'ont-ils dit.

« Deux minutes devraient suffire. »

« Comment vas-tu, Nourah ? Tu allais bien hier soir ma soeur, que
s'est-il passé ? »

Nous nous sommes tenues les mains, elle les serra faiblement.

« Même maintenant, Alhamdu lillah, je vais bien. »

« Alhamdu lillah mais tes mains sont tellement froides. »

Je me suis assise à côté d'elle sur le lit et j'ai posé mes doigts
sur ses genoux. Elle les repoussa.

« Excuse-moi, est-ce que je t'ai fait mal ? »

« Non, c'est juste que je pense aux paroles d'Allah. »


et que la jambe s'enlace à la jambe,
waltafatul saaqu bil saaq
[ Sourate 75. La résurrection (Al-Qiyamah) verset 29 ]


« Hanane, prie pour moi. Je vais très bientôt peut-être vivre mon
premier jour dans l'au-delà. C'est un long voyage et je n'ai pas
préparé assez de bonnes actions dans ma valise. "

A ces mots, une larme s'échappa de mon oeil et se perda sur ma
joue. J'ai pleuré et elle aussi. La chambre avait disparu derrière
la brume de nos larmes pour ne laisser place qu'à nous deux, deux
soeurs en larmes. Des ruisseaux de larmes s'écoulèrent et
s'écrasèrent sur la main de ma soeur que je tenais à deux mains.

Maintenant, papa s'inquiétait beaucoup plus pour moi. Je n'avais
jamais autant pleuré de ma vie.

A la maison et dans ma chambre, je contemplais le soleil cheminer
en cette triste journée. Le silence s'était emparé des couloirs. Un
cousin est entré dans ma chambre, puis un autre. Les visiteurs
étaient nombreux et toutes les voix qui venaient d'en bas
s'emmêlaient. Seule une chose restait clairement perceptible...

Nourah était morte !

J'ai arrêté de faire attention à qui venait et qui partait. Je ne
pouvais me rappeler ce qu'ils avaient dit.

O Allah, où étais-je ? Que se passait-il ? Je ne pouvais même plus
pleurer.

Plus tard cette semaine, ils m'ont dit ce qui s'était passé. Papa
avait prit ma main pour dire un dernier au revoir à ma soeur et
j'avais embrassé Nourah sur la tête.

Je ne me souviens pourtant que d'une seule chose, en la voyant
ainsi étalée sur ce lit, ce même lit sur lequel elle allait mourir.
Je me suis souvenue du verset qu'elle avait récité :


et que la jambe s'enlace à la jambe,
waltafatul saaqu bil saaq
[ Sourate 75. La résurrection (Al-Qiyamah) verset 29 ]


et je ne savais que trop bien la vérité de ce verset:


Vers ton Seigneur sera, ce jour-là, le retour.
Ila rabbika yawma-ithinalmustaqarru
[ Sourate 75. La résurrection (Al-Qiyamah) verset 12 ]


Cette nuit-là, je me suis introduite dans sa salle de prière sur la
pointe des pieds. Regardant les meubles immobiles et les miroirs
muets, je chérissais celle qui avait partagé avec moi le ventre de ma mère.

Nourah était ma soeur jumelle. Je me souvenais de celle avec qui
j'avais partagé des peines. Qui avait ensoleillé mes journées
pluvieuses. Je me souvenais de celle qui priait pour ma guidée et
qui avait versé tant de larmes pendant tant de longues nuits en me
parlant de la mort et des comptes à rendre. Qu'Allah nous protège tous.

Cette nuit est la première nuit que Nourah va passer dans sa tombe.
O Allah, fait lui miséricorde et illumine sa tombe.

Ça c'était son Coran, ça son tapis de prière et ça c'était sa robe
rose dont qu'elle disait cacher jusqu'à son mariage, la robe
qu'elle voulait garder juste pour son mari.

Je me rappelais ma soeur et je pleurais toutes les journées que
j'avais perdues. Je priais Allah de me faire miséricorde,
d'accepter mes actions et de me pardonner. Je priais Allah de la
garder constante dans sa tombe comme elle aimait souvent à le dire
dans ses supplications.

A cet instant, je me suis arrêtée. Je me demandais :

« et si c'était moi qui étais morte ? »

« Où est-ce que je serais ? »

La peur m'étreint et mes larmes reprirent de plus belle.


Allahu Akbar, Allahu Akbar...

Le premier adhan s'éleva doucement de la mosquée, il était si beau
cette fois-ci. Je me sentais calme et sereine alors que je répétais
l'appel du Muezzin. J'entourais mes épaules d'un châle et je me
levais pour prier Sobh. J'ai prié comme si c'était ma dernière
prière, une prière d'adieu, juste comme Nourah avait fait hier.
Ça avait été son dernier Sobh.

Maintenant et incha' Allah pour le restant de ma vie, si je me
réveille au matin je n'espèrerais pas être vivante le soir venu, et
la nuit venue je n'espèrerais pas être vivante le matin venu.

Nous ferons tous le même voyage que Nourah. Qu'avons-nous préparé pour cela ?

--------------------------------------------------------------------------------
S
29 avril 2005 14:55
Très très joli !!

Ca fait réfléchir ...
P
29 avril 2005 14:57
salem wa'alikoum

Apré avoir versé kelke larme que je né pa pu retenir pendan ma lecture je te remerci pour ce rapel.
c'est une histoir émouvante et qui donne a réfléchir.
la mor é san pitié el pren sou lordre dallah le sublime toute ame peu importe son age du nouvo né o plu agé.

profiton de cette vie sur terre pour glorifié allah lui etre reconnaissan incité a faire le bien é incité a séloigné du mal kan loccasion nou le permé.
apré une movaise action faire appel a la bone action ainsi fo se munir de bokou de bagage... lorske leure fatidik ora soné nou seron a la hoteur face a la tombe é face a dieu.

kallah nou guide amine é ke la mort ne kite ocunemen no pensé...
********Vie ta vie d'une façon bonne et honorable ; ainsi lorsque tu vieilliras et que tu regarderas en arrière, tu en profiteras une seconde fois ****** :D
 
Emission spécial MRE
2m Radio + Yabiladi.com
Facebook