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Ramadan au rythme des enfants
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21 octobre 2005 10:22

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Les habitudes alimentaires sont souvent bousculées : Ramadan au rythme des enfants </b>

Publié par H. Kenzeddine le Vendredi 07 octobre à 11:54:35 GMT


Avec Ramadan, le rythme de vie des enfants est bouleversé. Un changement qui se répercute sur leur équilibre alimentaire et leurs résultats scolaires, si on n'observe pas quelques règles nutritionnelles.

Les bambins, habitués à leurs trois repas quotidiens et à la collation du matin et de l'après-midi, ont du mal à suivre le rythme ramadanesque.

Ce mois sacré est certes un moment de fête, mais les enfants sont déroutés par ce changement, qu'ils comprennent mal. Même le bien-être des nourrissons, allaités au sein, est perturbé. La mère, qui fait le carême, n'a plus de lait et l'enfant doit s'adapter au plus vite au lait en poudre. Les plus grands remarquent que leurs parents sont plus occupés que d'habitude.

Les mères ne quittent pas la cuisine pendant des heures, négligent quelquefois le déjeuner en leur resservant les plats de la veille, et quelques-unes (très rares) estiment que “ pour les petits, pas de problèmes ; ils peuvent attendre l'heure du F'tour”.
Résultat, à l'heure fatidique, les bambins se jettent sur la nourriture et se gavent de sucreries.

Par ignorance, paresse, ou nonchalance, certains parents imposent donc un rythme de vie à leurs enfants qui n'est pas sans conséquences. Ce comportement “ irresponsable ” risque de provoquer des déséquilibres nutritionnels et diététiques…Des carences alimentaires qui se soldent parfois par des amaigrissements, des fatigues généralisées et persistantes, des troubles de l'humeur…

L'abondance des sucreries

En voulant à tout prix prendre part à la cérémonie, les enfants refusent de se coucher tôt. Un rythme de vie qui se répercute désagréablement sur leur travail scolaire. “ Comment peuvent-ils venir enclasse, alors qu'ils n'ont pas dormi suffisamment, la veille ? ”, s'interrogent les instituteurs. En classe, les enfants n'arrivent pas à se concentrer et passent la majorité de leur temps à bâiller. D'autant que certains souffrent d'indigestion. A force de consommer des aliments bourratifs ou difficiles à assimiler tels que les féculents, ils n'arrivent pas à mobiliser leur attention en classe.

Le docteur Sijilimassi, pédiatre et auteur du “ Guide pratique pour les enfants ”, rappelle qu'une “ vie équilibrée, une alimentation saine, et suffisamment de sommeil sont indiscutablement les atouts d'une bonne intelligence”. Et on doit veiller, rappelle le médecin, à ce que les enfants ne se jettent pas sur la table du F'tour et qu'ils continuent à répartir leur alimentation quotidienne en trois repas équilibrés.

Car, qu'on le veuille ou non, l'enfant se retrouve quelquefois à l'arrière plan, pendant cette période de jeûne. Et les enfants cherchent alors à s'affirmer en copiant leurs attitudes sur celles des adultes.

Des « jeûneurs précoces»

Certains deviennent des “ jeûneurs précoces” pour montrer que, eux aussi, sont capables de relever le défi.

Cet effort de maturité peut être profitable, surtout si le climat familial chaleureux, qui règne durant le Ramadan, les aide à avoir confiance en eux. Il ne faut pas que cela devienne systématique. Un enfant peut jeûner quand il peut 1 jour ou deux, comme le veut la tradition. Mais il n'est pas question qu'un enfant aille au delà de ses limites.

Pour les parents, c'est une manière de leur apprendre la patience, la compassion, l'altruisme, de mieux les préparer à s'habituer au jeûne…Pour les plus jeunes, c'est une source de fierté, un symbole de courage, un défi, ou une preuve de plénitude et de maturité…Mais, n'est-ce pas là une privation de toute source d'énergie pour jouer, étudier, vivre son enfance ? A ce sujet, tous les spécialistes répondent par l'affirmative. L'enfant en phase fondamentale de croissance ne peut se permettre aucune défaillance.

Toutes les études ont démontré que son besoin en eau, en protéines et en, calories est supérieur à celui de l'adulte pour pouvoir développer son système immunitaire, et parer aux maladies. D'autre part, le jeûne de l'enfant est en partie synonyme d'abstinence de toute source de sucre. A cette restriction que cela soit chez les adultes ou les enfants, l'on impute, l'énervement, les maux de tête, le frémissement et parfois la perte de conscience.

Par conséquent, pendant le Ramadan, il serait souhaitable de respecter la nature, et surtout les exigences de chaque âge.

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L'avis de la diététicienne

Les enfants entre 4 et 12 ans, âge moyen où ils commencent à jeûner, sont obligés de subir le rythme imposé par le mois de ramadan. Quelquefois, ils sautent des repas, notamment le petit déjeuner parce qu'ils se réveillent tard –en raison d'une nuit de sommeil courte-, mangent n'importe quoi à midi, et partagent goulûment le f'tour des parents, puis le dîner au milieu de la nuit. Des comportements alimentaires qui peuvent nuire à la santé et à la scolarité. Khadija Bouassria, diététicienne, nous donne quelques règles simples qui permettront aux parents et aux enfants permettront de gérer au mieux cette période de l'année.

* Il est impératif de respecter le rythme de 3 repas par jour en viellant à l'équilibre nutritionnel. Petit déjeuner, déjeuner et dîner, comme pendant le reste de l'année. Le système du goûter doit être maintenu, mais peut être décalé.
* Les repas de la cantine étant souvent riches en matières grasses et contenant très peu sinon pas du tout de fibres et de légumes, il est nécessaire de se rattraper le soir. On peut faire passer les légumes dans une bonne soupe. Ne pas oublier les protéines.

* Les parents qui optent pour des sandwichs préparés à la maison, doivent veiller à respecter l'apport en fibres, en laitages, en légumes. Ne pas se contenter d'un morceau de viande dans le pain. Accompagner d'une salade, d'un yaourt, d'un fruit, sans oublier de l'eau.

* Eviter le grignotage largement favorisé par l'ambiance de préparation du f'tour. En rentrant de l'école, l'enfant peut être tenté et avaler tout ce qui lui tombe sous la main, en général beaucoup de sucreries. Pour éviter cela, lui donner à boire en guise de goûter légèrement décalé, lait avec une ou deux dattes ou deux, en attendant de passer à table pour le f'tour qui servira aussi de dîner.

* Il est difficile d'éviter que l'enfant s'installe à la table du f'tour. Avec un peu de discipline, il est possible de gérer correctement ce léger chamboulement des horaires de repas. L'enfant sera servi à part, dans un plat à part ; celui lui inculquera la notion de portion et il apprendra ainsi à ne se servir qu'une fois en quantité suffisante.
* Le repas du f'tour sera le dîner de l'enfant. Il ne doit pas veiller pour passer à table une deuxième fois au milieu de la nuit. Pas de concessions. Un enfant doit manger équilibré et léger pour dormir correctement. La table du dîner est généralement grasse, déséquilibrée et indigeste (épices). L'idéal serait que les parents donnent l'exemple en se surveillant, car l'enfant prend souvent exemple sur ses parents.

Il est vrai que l'ambiance du ramadan favorise tous les excès. Gérée correctement et avec bon sens, cette période est en réalité bénéfique à tous les niveaux. S'il ne faut pas priver l'enfant ni le frustrer, il faut veiller à le préserver contre des comportements alimentaires déraisonnables

Le Matin

 
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