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srnit a écrit:
Le ramadan déprime les Suisses
Alors que d’aucuns veulent interdire la construction de minarets et que la polémique enfle dans le calme pays des Helvètes, c’est une toute autre préoccupation qui hante la Suisse : le mois de ramadan. Si le mois de ramadan 2008 débutera aux alentours du 2 septembre prochain, à partir de 2009 c’est en plein mois d’août, puis en juillet les années suivantes, que ce mois sacré aura lieu. Il n’en fallait pas moins pour donner des sueurs froides aux professionnels du tourisme.
Quel rapport entre ce mois saint de l’islam et le pays des montres et du chocolat ? Pas grand-chose a priori. Ou tout au plus une faible communauté d’habitants, nationaux ou immigrés, de confession musulmane qui comme tant d’autres jeûnent quand vient le mois de ramadan. C’est ailleurs qu’il faut chercher, hors des frontières de la Suisse. Là-bas dans ces pays de l’or noir. Le rapport entre le mois de ramadan et la Suisse se trouve en effet dans les pays du Moyen-Orient. Plus précisément dans ces nombreux touristes arabes qui chaque année passent, en famille, leurs vacances sur les bords du lac Léman.
Qui a arpenté les rues de Genève en été n’a pu manquer ces voitures de luxe, Ferrari, Lamborghini et autres limousines garées aux portes des hôtels cinq-étoiles d’où sortent de jeunes gens venues des Emirats, des pays du Golfe ou d’Arabie saoudite. Ni ces familles flânant de boutique en boutique ou dégustant une glace le long du lac. Et pour cause, Genève est une destination très prisée par ces riches familles arabes, qui rapportent, simplement en été, la bagatelle de 60 millions d’euros aux professionnels du tourisme genevois. C’est dire si l’absence annoncée de ces prolifiques touristes est en passe de devenir une affaire d’Etat.
Tout laisse en effet à penser que cette traditionnelle clientèle boudera le pays dès l’an prochain. Le mois de ramadan est un mois de spiritualité et de recueillement et non un mois d’amusement. On y prie, on y médite. On voyage peu. Les Suisses qui le savent se demandent comment ils vont pouvoir compenser l’énorme manque à gagner : la clientèle du Moyen-Orient représente à elle-seule 80 % du chiffre d’affaires de l’hôtellerie genevoise, si l’on en croit un professionnel du secteur. L’affaire est prise très au sérieux. Au point que certains se demandent s’il ne faut pas tout bonnement déplacer les traditionnelles fêtes de Genève pour limiter les pertes.
Source : [www.al-kanz.org]