Le Conseil supérieur de la magistrature a rendu public, hier, son rapport annuel. Il s'attarde sur le malaise des juges.
« Il y a un ras-le-bol. La braise couvait et l'ouragan de la semaine dernière a fait partir l'incendie », résume Christophe Regnard, président de l'Union syndicale des magistrats. Alors que les tribunaux se débattent avec des moyens qu'ils jugent trop faibles, les juges protestent contre « la politique du coup médiatique » de Rachida Dati.
L'USM, ainsi que le Syndicat de la magistrature et FO appellent à des rassemblements dans les tribunaux et des renvois d'audience. Ils sont soutenus par les avocats et les éducateurs de la Protection judiciaire de la jeunesse (PJJ).
À l'origine de cette mobilisation : la convocation par la ministre, tard dans la nuit, de juges ayant eu en charge le dossier d'incarcération d'un mineur suicidé à la prison de Metz-Queleu, le 6 octobre.
« Boucs-émissaires du tout carcéral »
Les syndicats refusent d'apparaître comme les « boucs-émissaires » d'une politique du « tout carcéral » et du « tout sécuritaire ». Ils dénoncent aussi la convocation à Paris des procureurs généraux qui affichent des statistiques insuffisantes en matière de peines planchers.
Coïncidence : le Conseil supé-rieur de la magistrature a rendu public, hier, son rapport annuel, dans lequel il s'attarde sur le malaise des magistrats.
En cause, notamment, la politique des gouvernants qui envoient « des instructions qui peuvent se révéler contradictoires : emprisonner-réinsérer, rééduquer-punir l'enfance difficile ». Le CSM fait aussi le constat que « la marge de manoeuvre » du parquet « est bien plus encadrée qu'elle ne le fut ».
Coordonné par Michel Le Pogam, président du tribunal des Sables-d'Olonne, le rapport du CSM pointe encore la « crise de confiance » entre la justice et l'opinion publique. Il invite l'institution à se moderniser, en permettant aux micros et aux caméras de télévision d'accéder aux salles d'audience. Il y a urgence.
Selon le sondage qui accompagne le rapport, 51% des Français estiment que la justice n'est pas indépendante du pouvoir exécutif.
le probléme c'est la contradiction, on fait des lois et des directives a la ramasse pour plaire au bon peuple et comme les mesures ne sont pas accompagnées de moyens appropriés on en arrive soit a des mesures inapplicables ce qui en soi n'est pas grave mais aussi a des incohérences ce qui est plus grave et dangeureux D'ailleurs, ce n'est pas qu'au niveau de la justice ce problème, c'est a tous les niveaux