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Procédure de meurtre d’une fillette
a
25 mars 2006 11:55
Procédure de meurtre d’une fillette

[www.protection-palestine.org]

Gidéon Lévy
publié le samedi 25 mars 2006.

Mohamed Zayd... dit avoir déclaré aux enquêteurs : « A la télévision, vous dites que vous êtes une démocratie », et l’enquêteur lui aurait répondu : « La démocratie, c’est seulement pour la télévision ». Il travaille comme instituteur dans l’école de la ville. « J’enseigne tous les jours à mes élèves que nous aimons la paix. Qu’est-ce que je vais leur dire maintenant ? Que c’est à ça que ressemble la paix ? »

Une balle dans la tête, tirée d’une distance de quelques mètres, sans avertissement et sans qu’il y ait eu aucun tir de semonce dans les roues comme le prétend l’armée israélienne. C’est ainsi, selon le témoignage de son oncle qui était à ses côtés et qui a été blessé, que des policiers de la police des frontières, déguisés en Arabes, ont tué Akaber Zayd, une élève de 2e année, qui se rendait chez le médecin.

Elle se rendait chez le médecin et c’est vrai qu’elle y est arrivée, mais elle n’en avait plus besoin. La petite Akaber Zayd était dans la voiture de son oncle et elle allait chez le médecin pour faire enlever les fils d’un point de suture au menton. Elle était morte à son arrivée, la tête fracassée, le cerveau ouvert. Des soldats d’une unité déguisée en Arabes de la police des frontières ont tiré à courte distance vers le taxi de l’oncle alors qu’il se garait à côté du dispensaire. Toutes les allégations des soldats que l’armée à transmises aux médias et selon lesquelles ils auraient tiré en direction des roues du taxi suivant la « procédure d’arrestation d’un suspect » ne sont, aux dires de son oncle qui était assis à côté de la fillette, que mensonge : le taxi est criblé de balles du côté droit et à l’arrière, et des balles sont entrées par les vitres. Nous avons vu le taxi : toutes les balles en ont visé la partie supérieure.

La distance de tir n’excédait pas quelques mètres, ajoute l’oncle qui insiste sur le fait que les lieux étaient éclairés par un réverbère. Nous avons vu le taxi, cette semaine, contrairement à ceux qui mènent « l’enquête » de l’armée et de la police des frontières et qui n’ont pas pris la peine d’examiner le taxi ou d’interroger l’oncle qui conduisait. Il a lui aussi été blessé par les tirs et est actuellement hospitalisé. Nous avons recueilli le témoignage de l’oncle et n’avons trouvé aucun détail le contredisant : les soldats déguisés en Arabes de la police des frontières ont ouvert le feu sur la fillette, depuis deux directions et de près, et d’après lui, sans aucun avertissement. Cela n’arrive à aucun tireur, en particulier un tireur d’élite de la police des frontières, de viser à courte distance en direction des roues et de toucher à la tête.

Dans la pente de la rue, à des centaines de mètres du lieu du meurtre de la fillette, se trouvent les débris des destructions et dévastations semées par l’opération de la police des frontières qui fut un fiasco. Aucune personne recherchée n’a été capturée, mais un immeuble à appartements de cinq étages a été lourdement touché et dans la rue se trouvent les carcasses de voitures écrasées l’une après l’autre.

Pourquoi ont-ils ouvert le feu sur la fillette ? Comment peuvent-ils prétendre avoir visé les roues ? Pourquoi ont-ils tiré sur un innocent taxi ? Pourquoi ont-ils semé autant de destructions ? Pourquoi ont-ils écrasé les voitures, dernière source de revenu pour leurs propriétaires ? Quelle différence y a-t-il entre cette opération de la police des frontières et un attentat terroriste ? Et pourquoi diable ces questions ne sont-elles pas posées ?

Akaber Zayd sur la photo commémorative. Au jardin d’enfant, on photographie les enfants brillants avec la toque du diplômé

Le père n’a pas fait la route avec sa fille jusque chez le médecin. Il dit qu’il n’aurait pas supporté la vue du médecin retirant les fils de suture du petit menton de sa fille. Akaber avait huit ans et demi. C’était une élève de 2e année, dans la bourgade d’El-Yamoun, au nord-ouest de Jénine. Sur sa photo commémorative, elle apparaît coiffée de la toque carrée et noire des diplômés universitaires et docteurs honoris causa. Une petite fille avec une tresse et la toque des diplômés universitaires. C’est une habitude dans les jardins d’enfants d’El- Yamoun : les enfants brillants sont photographiés avec le chapeau du diplômé. C’est comme ça qu’elle restera dans la mémoire collective de la petite ville dont les habitants travaillaient autrefois en Israël. Akaber n’est pas la première enfant qu’on y enterre. Combien d’enfants ont-ils été tués ces dernières années à El-Yamoun ? Le directeur de l’école, venu réconforter la famille, les énumère l’un après l’autre puis cesse tout à coup cette macabre énumération : « Pourquoi est-ce à moi de les compter ? N’en avons-nous pas fini avec la mort de nos enfants ? »

Le père entre dans la pièce de deuil, à l’intérieur du bâtiment du conseil local, les yeux rouges d’avoir pleuré. Abd El-Rahman Zayd a 31 ans, est père de six enfants et il conduit un véhicule commercial sur les routes de Cisjordanie, quand c’est possible. Il y a trois semaines, Akaber est tombée chez elle, dans les escaliers et elle s’est ouvert le menton. Vendredi passé, le temps était venu de retirer les fils. Quand El-Rahman est rentré de son travail, après s’être reposé, il a demandé à son frère, Kamal, son frère « chéri » comme il dit, et qui, à 27 ans, est chauffeur de taxi, d’aller avec Akaber jusqu’au cabinet du médecin, dans le haut de la ville. C’était vendredi soir dernier, le dernier soir de sa vie.

Le frère a emmené la fillette. Elle s’est assise sur le siège à côté de lui. Et ils sont partis ensemble chez le médecin. Le père tient à le souligner : les vitres du taxis étaient transparentes, pas fumées, et aucun rideau ne cachait ceux qui y étaient assis. N’importe quel soldat pouvait voir qui était à l’intérieur, n’importe quel soldat déguisé pouvait voir qu’il y avait dans le taxi une petite fille avec une natte.

Ils ont roulé ensemble et sont arrivés chez le médecin, au bout de la rue. Depuis son lit de l’hôpital officiel de Jénine tout proche, la main droite bandée, Kamal raconte qu’après avoir garé son taxi, il a tout à coup aperçu plusieurs soldats à droite du taxi. La rue est étroite et ils se tenaient à quelques mètres du taxi. Il dit que les coups de feu ont éclaté immédiatement, venant de droite et de derrière. C’est seulement ensuite qu’il a entendu crier en hébreu, une langue qu’il ne parle pas. La petite Akaber gisait déjà sur le siège à côté de lui, la tête fracassée.

Il l’a soulevée dans ses bras et les soldats lui ont ordonné de la déposer sur la chaussée et de se coucher lui aussi. Ils sont donc restés sur la chaussée, le corps de la fillette morte et l’oncle blessé. Les soldats déguisés ont ordonné à Kamal de se mettre debout, de relever sa chemise puis de s’asseoir. Ils ont, selon ses dires, continué à tirer en l’air. Un voisin a emmené la fillette jusqu’au cabinet du médecin qui l’attendait. De là, elle été transférée à l’hôpital de Jénine où son décès a été confirmé.

La main de l’oncle a été bandée sur place et il a été conduit à la jeep militaire pour interrogatoire. Il dit que les soldats l’ont frappé. Dans la jeep, il y avait un chien qui l’a flairé, et un soldat de la police des frontières, nommé Raslan, qui lui donnait des coups de poings à la tête tout en lui parlant arabe. Kamal lui-même a été blessé de trois balles, à la main et à la jambe ; il dit que sept balles ont atteint la fillette, dont trois à la tête.

Le taxi jaune, de type Renault Mégane, raconte toute l’histoire : ses pneus intacts et son habitacle criblé de balles. La vitre arrière éclatée, des impacts de balles dans l’appuie-tête arrière et sur les côtés. Partout des taches de sang coagulé, celui de la fillette morte et celui de son oncle blessé.

Pendant tout ce temps, on a caché sa mort à son père. Celui-ci avait entendu les coups de feu, le cabinet médical n’étant pas loin de chez lui ; mais il n’a pas pensé à sa fille, seulement à son frère. Il s’est rendu au cabinet du médecin où il a appris qu’Akaber était blessée. Le médecin lui a fait une injection d’un sédatif et il dit ne pas s’être réveillé avant la lumière du jour. Ce n’est qu’à son retour chez lui, aux alentours de cinq heures, que son deuxième frère lui a appris l’amère nouvelle. Son épouse la connaissait déjà : elle l’avait apprise par une chaîne de télévision arabe.

A travers ses larmes, Abd El-Rahman veut nous dire quelque chose : Ikram, la mère de la fillette, est une Israélienne de Muqeibila. Akaber aussi était israélienne. La fillette était née dans un hôpital de Nazareth et son certificat de naissance est israélien. Samedi matin, on l’a enterrée dans le cimetière d’El-Yamoun.

Le porte-parole de l’armée israélienne : « Le 17 mars, au cours d’une opération d’une unité des forces spéciales des gardes-frontières visant à l’arrestation de personnes recherchées dans le village d’El-Yamoun, au nord-ouest de Jénine, les forces ont encerclé une zone où l’on soupçonnait la présence des personnes recherchées. Au cours de l’encerclement, les forces ont repéré un taxi suspect qui s’est approché de la zone encerclée et elles ont lancé la procédure d’arrestation d’un suspect. En l’absence de réponse aux injonctions, les forces ont ouvert le feu en direction du taxi. »

Alors vraiment : vient-il à l’esprit de quelqu’un que l’oncle n’aurait pas répondu aux injonctions de s’arrêter si les soldats l’avaient vraiment interpellé ? Le bonhomme emmenait sa petite nièce chez le médecin. Mais l’essentiel est que « l’armée israélienne est désolée que cette enfant palestinienne ait été atteinte et elle mène une enquête fouillée sur les circonstances de l’incident ».

Scène de destructions : un bulldozer palestinien a évacué, dimanche, les débris près de l’immeuble à appartements de la famille Zayd. Le bâtiment de cinq étages que les soldats déguisés soupçonnaient de servir de cachette à ceux qu’ils recherchaient est à moitié démoli. Les gens de l’immeuble s’affairent à couvrir les énormes trous à l’aide de briques grises et les colonnes, assez belles, du bâtiment menacent de s’effondrer. En bas, dans la cour, ont été rangées les carcasses broyées de ce qui n’est même plus un souvenir de voitures : un taxi Mercedes jaune, une Subaru blanche et quelques autres boîtes de conserve qui furent des voitures jusqu’à cette nuit de vendredi à samedi. Mohamed Zayd, propriétaire d’un des appartements de l’immeuble, sort des décombres. « C’est l’armée juive, c’est cette foutue armée juive », crie avec amertume l’oncle de Mohamed qui sort lui aussi des gravats qu’un camion continue d’évacuer.

Aux alentours de sept heures du soir, vendredi, raconte Mohamed, il a vu un groupe de soldats surgir sur le seuil de son épicerie. Ils ont exigé de lui qu’il fasse évacuer tous les habitants de l’immeuble, cinq grandes familles sur cinq étages, celles d’un avocat, d’un médecin, d’un ingénieur et d’un instituteur. Tous sont descendus dans la rue - plusieurs dizaines d’enfants, de femmes et d’hommes - et ont été obligés de rester là jusqu’au matin, jusqu’à ce que les soldats aient achevé leur boulot. Mohamed dit que les femmes et les enfants ont été forcés de faire barrière entre les tirs visant les soldats et qui partaient d’une des maisons et les tirs renvoyés par les gardes-frontières.

Quand la maison a été évacuée, ils ont envoyé Mohamed pour qu’il repasse de nouveau par tous les étages et qu’il allume la lumière dans toutes les pièces. Un bulldozer de l’armée israélienne, arrivé sur les lieux, était prêt à commencer son travail de destruction. Mohamed dit qu’il a proposé de monter avec les soldats et de leur montrer qu’il ne restait personne dans la maison, mais les soldats lui ont ordonné de se taire. « On connaît notre travail ». Vers minuit, le bulldozer a commencé sa démolition. La maison d’en face a elle aussi été endommagée. Mohamed a demandé à un des officiers :« La loi israélienne vous autorise à faire ça ? » et l’officier lui aurait répondu : « Va te plaindre à l’ONU ». Son frère qui est dentiste et dont le cabinet était à front de rue et a été totalement détruit, a tenté de dire à l’officier qu’il était médecin, « docteur pour les gens » comme il disait, et l’officier lui a répondu : « tais-toi, docteur ».

Mohamed Zayd a été emmené pour interrogatoire à Salem et il n’a été libéré que samedi midi. Il dit avoir déclaré aux enquêteurs : « A la télévision, vous dites que vous êtes une démocratie », et l’enquêteur lui aurait répondu : « La démocratie, c’est seulement pour la télévision ». Il travaille comme instituteur dans l’école de la ville. « J’enseigne tous les jours à mes élèves que nous aimons la paix. Qu’est-ce que je vais leur dire maintenant ? Que c’est à ça que ressemble la paix ? »

Le monument improvisé à la mémoire d’Akaber Zayd, à l’endroit où elle a été tuée. Photos : Miki Kratsman

Nous remontons la rue, vers l’endroit où Akaber a été tuée. Un panneau indique la direction du cabinet du Dr Yad Samara, le médecin des sutures. Sur la chaussée, à l’endroit où était garé le taxi, quelqu’un a déposé une rangée de cailloux, dessinant un petit corps. Les taches de son sang n’ont pas encore été effacées. C’est le monument d’Akaber et la photo de Yasser Arafat le regarde, du haut d’une vieille affiche électorale.

Un autre monument, dans la ville. Alors que nous étions encore dans la pièce de deuil d’Akaber dans le bâtiment du conseil local, un habitant, Saber Abahariya a sorti une photo de la poche de son veston : les cadavres de son fils et de son ami tués, assis dans leur voiture mitraillée. Ils ont été abattus par des soldats il y a moins de quatre mois. Aux dires du père, son fils n’était ni recherché, ni armé. Il demande à pouvoir nous montrer maintenant le monument qu’il a érigé pour son fils. Nous roulons jusqu’à l’un des cimetières d’El-Yamoun pour y découvrir un spectacle comme nous n’en avions encore jamais vu : au sommet d’une haute colonne en fer, le père a suspendu la voiture de son fils, criblée de balles, qui contemple de haut toutes les tombes, avec, à ses pieds, deux tombes de frères. Dans l’une est enterré son fils Ahmed Abahariya avec son ami, Mahmoud Zayd. Dans l’autre, sont enterrés Warad et Ibrahim Abahariya, ensevelis vivants sous un bâtiment démoli par l’armée israélienne, il y a quelques mois. Une Polo argentée, trouée comme une passoire, sur une haute colonne de fer, avec au plafond, des taches de sang des deux jeunes gens : « C’est le cerveau de mon fils ».

Gidéon Lévy
Haaretz, 23 mars 2006 - [www.haaretz.co.il]...
Version anglaise : ’Are we finished having our children killed ?’ - [-
Traduction de l’hébreu : Michel Ghys
a
25 mars 2006 11:57
Une fillette tuée près de Jénine

[www.protection-palestine.org]

Ali Samoudi
publié le samedi 18 mars 2006.

Les forces de l’occupation ont commis hier soir un nouvel assassinat dans la région de Jénine, en Cisjordanie occupée.


Le corps de l’enfant Akaber Zayed durant ses funférailles dans le village d’al Yamoun - 18 mars (AP Photo/Mohammed Ballas)
Akabir Abdel Rahman Izzat, 10 ans, a été assassinée dans le village al-Yamoun, à l’ouest de Jénine. La fillette a été touchée à la tête.

Plusieurs autres personnes ont été blessées par les balles de l’occupation et ont été directement transportées, par le Croissant-Rouge Palestinien, à l’hôpital public du martyr Khalil Sulayman.

Le père de la fillette a déclaré que Akabir se trouvait avec lui, dans la voiture, lorsque les forces de l’occupation ont criblé de balles la voiture. Sa fille a été touchée à la tête. Son oncle, Kamal, a été touché à l’épaule, avant d’être arrêté par les forces de l’occupation.

Des unités spéciales sionsites s’étaient infiltrées dans la village al-Yamoun, précédant l’arrivée d’une force d’intervention avec des véhicules militaires. Deux hélicoptères de type Apatchi accompagnaient le convoi pour s’emparer du village et encercler le quartier est. Les combattants des Brigades des martyrs d’al-Aqsa et les Saraya al-Quds, respectivement les branches armées du Fateh et du Jihad Islamique, ont ouvert le feu contre les forces de l’occupation.

Des témoins ont raconté que les forces de l’occupation ont encerclé la maison de Jamal Muhammad Zayed, ouvrant un feu intense, avant de lancer des appels, par mégaphone, demandant aux résistants de se rendre.

Les résistants ont refusé de se rendre et ont poursuivi leur résistance. Les forces sionistes ont lancé des obus sur la maison. Les affrontements se sont poursuivis tard dans la nuit.

Plusieurs Palestiniens ont été blessés par les forces de l’occupation, parmi eux le jeune Safi Mahmoud Frayhat, 13 ans, touché au dos, ainsi que Mahmoud Frayhat.

Les sources palestiniennes craignent un massacre dans la village d’al-Yamoun.

D’autre part, la ville de Toubas a également subi une invasion de forces spéciales israéliennes, et les jeunes du village se sont rassemblés pour lancer des pierres et des bouteilles vides sur les véhicules militaires.

Ali Samoudi
journaliste - 18 mars 2006 - diffusée par la liste Palestine en marche



Modifié 1 fois. Dernière modification le 25/03/06 12:05 par aliuni.
a
25 mars 2006 12:07
Un officier israélien annule son voyage à l’étranger par crainte d’être arrêté comme « criminel de guerre »

Imemc
publié le jeudi 2 mars 2006.

" Il est temps pour la Cour suprême en Israël et pour le système judiciaire civil et militaire, de commencer à juger les présomptions de crimes de guerre sérieusement."

Le général Aviv Kochavi, commandant de l’unité israélienne sur la frontière avec Gaza, a annulé son voyage en Grande-Bretagne où il rejoignait l’Ecole supérieure de la Défense, devant la possibilité de son arrestation et de poursuites pour crimes de guerre contre les Palestiniens. Kochavi a servi comme officier supérieur lors des opérations dans le camp de réfugiés de Jénine et dans d’autres secteurs de la Cisjordanie, où près de 1 000 civils furent tués (selon les registres des hôpitaux), et le tiers du camp fut complètement anéanti, en mars et avril 2002. Le journal israélien Yediot Ahronot indique que le rôle clé de Kochavi dans l’offensive, appelée « Bouclier défensif » par l’armée israélienne, aurait pu être utilisé contre lui s’il se rendait à Londres. « On en est au point où l’envoyer à Londres, lui ou tout autre officier ayant combattu dans les territoires, serait risqué. » a indiqué une source de la Sécurité au quotidien israélien.

Selon les médias israéliens, la décision de Kochavi d’annuler son voyage à Londres fut prise après qu’un mandat d’arrêt ait été lancé, il y a six mois, contre l’ancien commandant pour la Bande de Gaza, Doron Almog.

L’année dernière, Almog avait échappé de justesse à son arrestation suite à un mandat d’arrêt lancé par un magistrat londonien pour son rôle dans un bombardement où 15 Palestiniens avaient été tués, dont beaucoup d’enfants. L’ambassadeur d’Israël à Londres, Tzvi Hefetz, avait pu s’entretenir avec Almog pendant le vol, l’avertissant de ne pas descendre de l’avion.

La Grande-Bretagne est l’un des quelques pays européens qui se sont donnés la compétence d’enquêtes sur des crimes de guerre commis dans d’autres pays, si le propre pays du suspect ne veut pas, ou n’a pas la possibilité d’agir. Le suspect peut être arrêté dès son arrivée au Royaume uni. Après l’annulation de son voyage par Kochavi, les officiels israéliens ont exigé des Britanniques de modifier leur loi.

En 2003, le Premier ministre israélien Ariel Sharon avait évité déjà de se rendre en Belgique où il aurait pu être arrêté dans le cadre de la « Loi de compétence universelle » pour son rôle dans les massacres de Sabra et Shatila. La loi de 1993 - qui fut abrogée par la suite sous la pression considérable de lobbys pro-israéliens - avait permis à des tribunaux belges de juger des cas de crimes de guerre, de crimes contre l’humanité et de génocides, quelque soit le pays où ces crimes avaient été perpétrés.

L’organisation israélienne « Yesh Gvul », qui milite pour les droits de l’homme et était demanderesse dans la plainte déposée contre Almog en Grande-Bretagne, a déclaré que les officiers et soldats israéliens seraient « recherchés » par la justice dans le monde entier en raison des violations des droits de l’homme dans les Territoires. « Il est temps pour la Cour suprême en Israël et pour le système judiciaire civil et militaire, de commencer à juger sérieusement les présomptions de crimes de guerre » estime l’organisation.

Des contestations se sont exprimées parmi les officiers israéliens à propos de la politique militaire dans les Territoires palestiniens occupés. De nombreux officiers supérieurs des unités d’élite se sont prononcés publiquement sur la politique « immorale » de l’armée dans les Territoires, dans des lettres publiées par des journaux israéliens.

Plusieurs centaines de « refuzniks », dont quelques officiers supérieurs réservistes, ont plus tard refusé de faire leur temps d’armée dans les Territoires occupés.

Imemc
& agences - jeudi 2 mars 2006 - [www.imemc.org]...
Traduction : JPP
a
25 mars 2006 12:08
Des soldats israéliens ont-ils "tiré pour tuer" sur une bergère à Gaza ?

Gilles Paris
publié le jeudi 23 février 2006.

"Elle se trouvait à plusieurs centaines de mètres du territoire israélien... une jeep militaire... s’est arrêtée à sa hauteur. Deux soldats seraient descendus. L’un d’eux aurait aussitôt ouvert le feu en direction de la jeune femme qui se trouvait en contrebas."

Nayfa Abou Moussayed a été tuée en début d’après-midi, le 13 février. La jeune femme, âgée de 35 ans, gardait un troupeau de moutons à proximité de la clôture, placée sous haute surveillance, qui enserre la bande de Gaza.

Selon le témoignage d’une autre bergère, elle se trouvait à plusieurs centaines de mètres du territoire israélien qui surplombe, à cet endroit, les terres palestiniennes, lorsqu’une Jeep militaire israélienne patrouillant le long de la clôture s’est arrêtée à sa hauteur. Deux soldats seraient descendus. L’un d’eux aurait aussitôt ouvert le feu en direction de la jeune femme qui se trouvait en contrebas. Une demi-heure se serait écoulée avant que les secours palestiniens puissent accéder au corps. Nayfa Abou Moussayed a été mortellement touchée de deux balles, selon les constatations des médecins palestiniens qui l’ont examinée par la suite.

Les proches de la victime, célibataire, et les habitants du hameau où elle résidait se sont rassemblés, le 14 février, sous une tente dressée en signe de deuil entre de très modestes maisons. Des bannières du Mouvement de la résistance islamique (Hamas) encadraient l’abri de toile, témoignant ainsi qu’une association proche des islamistes avait probablement pris en charge les frais des funérailles. Les familles qui habitent là sont originaires de la région de Beer Sheva, aujourd’hui en Israël. Elles se sont réfugiées dans cette zone, où certaines possédaient des terres, lors de la guerre de 1948. "Ils ont tiré pour tuer", a assuré le frère de la victime, Ziyad : "Ils ont très bien vu que c’était une bergère. C’est arrivé en plein jour alors qu’il faisait très beau."

Aucune règle ne régit, côté palestinien, la zone qui jouxte la clôture. "En général, on ne s’approche pas à moins de 300 mètres, à part ceux qui ont des terres juste au bord", a affirmé un oncle, Salana. "Depuis ce qui s’est passé, on interdit aux enfants d’aller de ce côté", a-t-il ajouté.

VERSION CONTESTÉE

Interrogé, un porte-parole de l’armée israélienne a contesté sur un point la version des Palestiniens : "La bergère se trouvait très près de la clôture, à environ une trentaine de mètres." "Les tirs devaient être des tirs de sommation ; une enquête a été ouverte pour savoir ce qui a pu se passer", a-t-il ajouté, évoquant un problème "d’angle de tir" pour expliquer le drame.

Le 26 janvier, une fillette de 9 ans avait été tuée dans des circonstances similaires, à proximité de l’endroit où est morte Nayfa Abou Moussayed. Les Palestiniens avaient déjà dénoncé une volonté de tuer, expliquant que les soldats israéliens ne peuvent confondre un enfant avec un éventuel assaillant.

"Une personne avait été repérée près de la clôture à la tombée de la nuit. Elle portait un gros sac et elle s’était tout à coup agenouillée. Les soldats présents à ce moment se sont sentis menacés", a estimé le porte-parole de l’armée israélienne. "Il faut replacer les choses dans leur contexte", a-t-il poursuivi : "Il s’agit d’une zone dangereuse, où nous essayons de prévenir des attaques, l’installation d’explosifs. Ces personnes se sont trouvées là où elles n’auraient pas dû être."

Gilles Paris
Deir El-Balah, envoyé spécial - Le Monde 22 février 2006
[www.lemonde.fr]...
a
25 mars 2006 12:09
Le meurtre d’une enfant palestinienne ne justifie pas une enquête sérieuse

Saed Bannoura
publié le samedi 18 février 2006.

Iman Al Hams, une fillette de 13 ans, a été frappée par au moins 20 coups de feu à proximité de l’avant-poste militaire israélien Girit à Rafah, le 5 octobre 2004.

Le soldat qui a tiré sur elle puis qui a procédé à « la confirmation de la mort » en vidant son chargeur sur le corps de la fillette, n’a pas seulement été libéré de toutes les accusations mais a aussi récemment reçu une promotion en passant au rang de major. Le soldat, identifié comme le capitaine « R » et qui avait tiré de façon répétée sur l’enfant est un capitaine druze dans l’armée israélienne. Il était passé en jugement pour ce meurtre, mais avait été totalement acquitté.

Mardi 16 février, la police militaire israélienne pour les enquêtes internes a révélé qu’il y a eu de sérieuses failles dans la façon dont l’enquête sur le meurtre avait été menée.

Selon un rapport publié sur le site internet du journal israélien Ha’aretz, le commandant général de la police militaire, Roni Benny a nommé il y a peu de temps deux officiers de réserve pour enquêter sur le comportement de la police militaire durant l’enquête. Le travail d’enquête réalisé par les deux officiers révèle que les enquêteurs se sont comportés de façon peu professionnelle et avec négligence. Ils ont en premier critiqué le fait qu’il n’y ait pas eu une équipe spéciale de désignée pour mener l’enquête. L’équipe [qui a mené l’enquête] aurait dûe être composée d’officiers de plus haut rang et plus expérimentés.

Les enregistrements radio qui rapportent les échanges entre les soldats de l’avant-poste et leurs responsables révèlent qu’il s’agissait non d’un incident mais d’un meurtre de sang-froid. Durant le procès du capitaine « R » et qui s’est terminé par un acquittement, le juge militaire a accusé le capitaine « R » d’avoir fait un mauvais usage de son arme en vidant son chargeur sur le corps de la petite Iman Al Hams, même après avoir constaté qu’elle avait été tuée.

Le juge avait aussi acccusé « R » d’avoir fait obstruction au cours de l’enquête en ayant demandé à ses soldats de changer les témoignages rapportés aux enquêteurs militaires. Les sources journalistes israéliennes rapportent que Yoav Meni et Elad Eisenberg, les deux avocats représentant « R », ont manœuvré de façon à faire apparaître des contradictions entre les « témoins ». Les témoins, qui sont des soldats qui avaient été sous le commandement de « R », ont déclaré avoir menti durant l’enquête puis d’avoir menti alors qu’ils étaient sous serment devant la cour parce qu’ils auraient eu à ce moment-là l’intention de faire évincer le capitaine « R » de leur division.

Les avocats du capitaine « R » ont argumenté sur le fait que « confirmer la mort » de la fillette était le résultat d’une pratique connue de l’armée israélienne afin « d’éliminer les menaces », en l’occurrence une fillette palestinienne terrorisée, désarmée et qui pleurait.

La jeune écolière âgée de 13 ans était sur le chemin de l’école lorsqu’elle a été assassinée, ce 5 octobre 2004. Bien qu’elle ne soit qu’une parmi les 850 enfants assassinés par l’armée israélienne depuis le début du soulèvement en 2000, sa mort est devenue une des rares qui ait fait l’objet d’une assez large information, ce qui est dû à l’existence d’un enregistrement du meurtre.

Ce qui suit est la transcription des communications radio entre les soldats et leur capitaine :

- « Nous identifions une arabe de sexe féminin à 100 mètres de l’entrée de l’avant-poste »
- « Qu’est-ce que vous voyez ? »
- « Nous voyons une ‘deux jambes’ 100 mètres en avant du poste »
- « Pouvez-vous la voir ? »
- « Positif ; une petite fille qui courre, la cible se déplace vers l’est »
- « Définissez la position »
- « Au nord de Morshah »
- « Position non correcte »
- « Elle est derrière le fossé, elle est morte de peur, les tirs sont passés à quelques centimètres d’elle »
- « Ils lui tirent dessus ; nos soldats sont à 70 mètres d’elle »
- « Je crois qu’un de nos postes l’a ‘envoyée par terre’ »
- « Quoi ? Avez-vous vu qu’elle a été touchée ? Est-elle au sol ? »
- « Oui, et elle ne bouge plus »
- « Reçu »
- « Moi et Jefro allons en avant pour confirmer la mort, couvrez-nous. La situation est la suivante : nous appliquons les ordres et tirons sur elle ; elle porte des jeans, un T-shirt et un bonnet. Mort confirmée »
- « Reçu »
- « Quoi que ce soit qui passe dans la zone doit être tué, même si c’est un enfant de 3 ans ».

Après le meurtre d’Iman al-Hams, les avocats de « R », Elad Eisenberg et Yoav Meni ont tenté de focaliser le procès sur le système dans son ensemble et sur les règles d’engagements demandées par l’armée.

« Plutôt que de mener “ R” devant un tribunal, c’est l’ensemble du système qui doit être mis en jugement, système qui autorise l’armée à mener des actions mortelles à Gaza et provoque ainsi la mort de dizaines de civils innocents », conclu le journal Ha’aretz. Au contraire, l’officier a été acquitté, récompensé, promu et continue à servir dans les Territoires Palestiniens sous Occupation.

22% des Palestiniens tués par l’armée israélienne durant l’Intifada al-Aqsa qui s’est déclenchée en 2000 étaient des enfants. Ils ont été tués dans les rues, les écoles ou à leur domicile durant les rafles dans les maisons palestiniennes.

Le Croissant Rouge Palestinien rapporte que le nombre de Palestiniens tués par l’armée israélienne depuis le début de l’Intifada jusqu’au 13 février 2006 atteint 3808, et que le nombre de blessés est de 29456. Le nombre d’enfants tués par les militaires israéliens durant la même période est de 851, dont 160 avaient moins de 12 ans.

Apparemment, « l’impossiblité d’enquêter » lors de la mort de civils Palestiniens tués par les soldats israéliens est la règle.

Le cas d’al-Hams n’a donné lieu à aucun jugement devant une cour criminelle car les enquêteurs eux-mêmes étaient impliqués dans les tirs qui ont couté la vie à la fillette. A présent, l’armée dit qu’il y a eu vice de forme dans la conduite de l’enquête sur « la confirmation de la mort » d’une enfant palestinienne de 13 ans. Apparemment, la vie des Palestiniens, y compris celle de leurs enfants, ne justifie pas la moindre enquête sérieuse de la part de l’état israélien.

Consultez sur ce même site l’article du 24 novembre 2005

Saed Bannoura
17 février 2006 - IMEMC - cet article peut être consulté à :
[www.imemc.org]...
Traduction : Claude Zurbach
 
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