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Les Prisonniers de TINDOUF
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23 avril 2005 10:29

Extraits de la publication d'une enquête sur le sort des prisonniers de Tindouf
Source : Fondation France Liberté :

Du 11 au 25 avril 2003, France Libertés a pu recueillir 338 témoignages de prisonniers de guerre et civils marocains détenus par le Front Polisario dans les différents camps de réfugiés, et régions militaires du Sahara Occidental qu’il contrôle. Les autorités sahraouies ont parfaitement respecté les conditions préalablement établies de notre mission principalement notre liberté de mouvement à l’intérieur des centres de détention, et l’accès direct aux prisonniers hors présence du Front Polisario. Le traitement des témoignages la plupart enregistrés, et souvent en arabe a demandé un soin particulier à la mesure de la gravité de leur contenu. Tous les témoignages ont été retranscrits, afin de ne retenir ensuite, dans le document final que les éléments figurant dans la majorité d’entre eux. Il ressort de tous ces témoignages que jusqu’à l’acceptation du cessez-le-feu en 1991, le Front Polisario a violé la Convention III de Genève relative au traitement des prisonniers de guerre. Par ailleurs, certains prisonniers de guerre ont été détenus à Blida près d’Alger par les autorités algériennes et n’ont été visités par le CICR qu’en 1994 lorsqu’ils ont été transférés à Tindouf. Enfin, les prisonniers ont été soumis au travail forcé dans des conditions inhumaines et dégradantes. Si les conditions de travail auxquelles sont aujourd’hui soumis les prisonniers n’ont rien à voir avec celles du passé, il n’en demeure pas moins qu’elles sont contraires au droit international humanitaire et constituent bel et bien du travail forcé. Suite à cette enquête, la Fondation a pris la très difficile décision d’arrêter de soutenir des projets dans les camps de réfugiés, où le travail forcé des prisonniers de guerre est notamment utilisé sur des chantiers humanitaires. Cette décision a été très discutée au sein de l’équipe de la Fondation. La diffusion du rapport d’enquête sur les conditions de détention des prisonniers de guerre a commencé fin juillet 2003. La Fondation a fait un travail de dialogue et d’explication auprès de certains comités de soutien au peuple sahraoui, auprès des partenaires associatifs soutenant des projets dans les camps de réfugiés, et auprès des institutions. Ces échanges nous ont fait prendre conscience que certaines des conditions de détention des prisonniers de guerre étaient connues de quelques-uns de nos interlocuteurs. Il s’agit de ceux qui par la suite ont rejeté le plus violemment le contenu du rapport d’enquête. Le 23 septembre 2003, la Présidente de France Libertés recevait un émissaire du Président Abdelaziz en la personne du Ministre des territoires occupés de la République Arabe Sahraouie Démocratique (RASD), Khalil Sidi M’Hamed, et Monsieur Sidahmed représentant adjoint du Front Polisario en France. L’émissaire était porteur d’une lettre dans laquelle Mohamed Abdelaziz rejetait le contenu de l’enquête, et informait France Libertés qu’une réponse au rapport serait rendue publique prochainement. L’entretien n’a pas tant porté sur le fond des témoignages, car les autorités sahraouis s’y sont refusées. Il s’est agit par contre, et de manière pressante, que France Libertés accepte de publier un communiqué dans lequel elle déclarait revenir sur sa décision de ne plus soutenir de projets tant que les prisonniers n’auraient pas tous été libérés. Il faut préciser que lors de la mission, l’émissaire du Président Abdelaziz avait pour responsabilité le camp de réfugiés de El Aïoun, où la Fondation soutenait un projet piloté par le Comité Catholique contre la faim et pour le Développement (CCFD). Le service communication a été mobilisé pendant plusieurs mois afin de diffuser les communiqués et répondre aux médias. Le rapport d’enquête a eu un grand écho auprès des médias, parce qu’il s’agit de la première enquête de cette importance réalisée, et parce qu’il s’agit d’une organisation qui défend toujours l’autodétermination du peuple sahraoui. La réaction de la presse marocaine a été à la mesure de celle inverse du Front Polisario. Au cours de l’année 2003 le Font Polisario a libéré 543 prisonniers de guerre et civils marocains, alors que les années précédentes les libérations partielles annuelles concernaient au plus 300 personnes. En février 2004, 100 prisonniers de guerre ont été libérés. Selon les chiffres du CICR, 514 prisonniers de guerre sont toujours détenus par le Front Polisario.
 
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