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Le Printemps du Maroc se Transforme En Automne..
c
3 octobre 2010 17:12
Salam..


Avec la fin du règne de Hassan 2...un souffle frais a traversé le Maroc...un souffle que j'ai sentis jus qu'as ici...a la Réunion....

Un Printemps vert une révolution en douceur....


J'étais impressionné par le foisonnement des journaux....une liberté ..une société qui fait face aux tabous......

Les investisseurs affluent...Les Marocains du Monde veulent aussi participer a Ce Maroc Nouveau.......


Le souffle frais n'était pas naturel....il étais fabriqué pour durer un Temps.....Le Temps que le nouveau Pouvoir s'installe pour de bon......

Il fallait une légitimité..a l'extérieur....

Et Maintenant le pouvoir semble s'en foutre de L'extérieur.....il pense ne plus avoir besoin de ce souffle frais....

Et les journaux indépendants s'éteignent ..( Normal plus de souffle..plus d'oxygène)...

Le kidnapping en plein jour....

Le vole de l'état....

L'enrichissement personnel....

La corruption....

Que s'est il passé d'après vous ??? et Pourquoi ce souffle n'as pas assez duré???

a vous.



Modifié 2 fois. Dernière modification le 03/10/10 17:29 par chibani R.
m
5 octobre 2010 12:12
Salam

Un peuple pourri ne mérite qu'un gouvernement pourri.

SAlam
c
5 octobre 2010 13:41
Citation
mohhh a écrit:
Salam

Un peuple pourri ne mérite qu'un gouvernement pourri.

SAlam


Les peuples du monde ne sont pas Pourri....le peuple Marocain n'est pas pourri......

Au contraire je trouve qu'il se démerde pas mal......

Il faut savoir ou ils étaient il ya a peine 70 ans.....

Il y'avait rien....Pas d'école sauf ( école Coranique)...pas de routes non plus....

C'était le moyen age....

Et en 70 ans passé du moyen age a fabriquer des composantes électroniques....est un signe de Progrès.....

certes on pourra pas rattraper des peuples qui ont commencé le job depuis des siècles........

Il faut dire que l'horloge de la civilisation arabe s'est arrêté vers 1400.......et il fallait un coup de main de l'extérieur pour sortir ce lion endormis et enfermé dans son territoire....

après l'indépendance l'état Marocain a investis dans l'éducation et l'école public fonctionnait jusqu'au années 80.......

Le pouvoir de Hassan a maintenu les Marocains dans l'ignorance,l'Analphabétisme......



Modifié 1 fois. Dernière modification le 05/10/10 13:42 par chibani R.
m
5 octobre 2010 14:22
Le peuple était pauvre, certes, mais honnêtes.
Aujourd'hui le peuple est pourri de la tête (makzen) au pied ( la peuple)
A
5 octobre 2010 16:47
J'aime bien les post d' chibani R, parce qu'ils ont tendances à vous remettre toujours en question^^

Citation
mohhh a écrit:
Le peuple était pauvre, certes, mais honnêtes.

A mon corps défendant je vais devoir hélas te contredire !!

Qu'il est beau d'enjoliver le passé et quoi de plus naturel que de décrier avec regret et convictions un idéal de société d'une époque révolue et prétendre à qui veut bien l'entendre plus "zen" qu'aujourd'hui^^

"Autrefois nous étions plus respectueux" "autrefois nous vivions mieux" c'est en gros ce que l'on balance un peu trop souvent mais à tord à une nouvelle génération en mal de vivre !!

Moi je peux vous en parler en tout honnêteté et tout simplement de ce que j'ai vécu de cet "autrefois" et je témoigne sur ma vie qu'il n'existait pas au Maroc à mon époque une meilleurs vie que l'on vous aime vous raconter.

Du haut de mes 51 ans, je me souviens. Je me souviens quant à mon expérience, donc, ce que j'ai gardé en ma mémoire ce que j'ai vécu et ce que m'ont transmis les anciens.

Il est bon de savoir déjà que je suis issu d'un père né en 1902, et j'avais un oncle bien plus vieux encore que mon père. Autrefois dans le Souss on ne se posait pas de questions au sujet de l'âge d'un tel ou un autre. On ne tenait pas compte de l'année de naissance tout simplement. Si je précise que mon oncle était plus vieux que mon père (voir beaucoup plus vieux) car c'est par son fils (mon cousin) que j'en ai appris beaucoup^^

En 1969 (année de ma mémoire), nous vivions encore dans des pièces faites de terre, et en ce temps là toutes les maisons de Temsia était faites ainsi ( à part celle du maire), un Douar comme les autres Douar^^ Mon oncle, aussi loin que je m'en souvienne était continuellement enfermé dans sa chambre pour folie grave. Je ne l'ai aperçu que deux ou trois fois et toujours accompagné d'un adulte. Il était tellement dangereux que même sa femme ne venait plus le voir. Un jour trop curieux j'ai demandé à mon cousin le pourquoi de la folie de son père. Il m'a raconté alors la vie des gens à l'époque. D'après ses dires, le Souss était sujet aux guerres civiles et souvent les habitants de Temsia et des autres Douars partaient piller Agadir, voir Marrakech. Il me disait que son père avait tellement commis d'atrocités qu'il en ai devenu fous !!

Je veux bien le croire, car à même à mon époque de prés ado, rien que pour un tout petit lopin de terre les gens d'une même famille étaient capable de s'entredéchirer grave^^

J'imagine facilement le 19éme siècle dans le sud marocain vu l'histoire de l'époque de mon vieil oncle que cela ne devait pas être un idéal de société et que le danger devait guettait partout.

C'est pour cette raison que je ne suis pas certain qu'il est bon de vanter un passé sois disant idyllique en oubliant son coté négatif. Oui, nous étions très respectueux mais seulement avec ceux de notre famille, tribu, mais je reste septique quant aux gens étrangers.

La suite, plus tard^^



Modifié 2 fois. Dernière modification le 05/10/10 17:03 par Amar el Soussi.
"Pas de guerre entre les races, pas de paix entre les classes" !
H
5 octobre 2010 21:06
Soub7an allah sifna wella chetwa.... (ghiwan)
Le pouvoir deploie une energie formidable pour garder le peuple inculte.... Il réussi très bien...
5 octobre 2010 21:41
Citation
Amar el Soussi a écrit:
J'aime bien les post d' chibani R, parce qu'ils ont tendances à vous remettre toujours en question^^

Citation
mohhh a écrit:
Le peuple était pauvre, certes, mais honnêtes.

A mon corps défendant je vais devoir hélas te contredire !!

Qu'il est beau d'enjoliver le passé et quoi de plus naturel que de décrier avec regret et convictions un idéal de société d'une époque révolue et prétendre à qui veut bien l'entendre plus "zen" qu'aujourd'hui^^

"Autrefois nous étions plus respectueux" "autrefois nous vivions mieux" c'est en gros ce que l'on balance un peu trop souvent mais à tord à une nouvelle génération en mal de vivre !!

Moi je peux vous en parler en tout honnêteté et tout simplement de ce que j'ai vécu de cet "autrefois" et je témoigne sur ma vie qu'il n'existait pas au Maroc à mon époque une meilleurs vie que l'on vous aime vous raconter.

Du haut de mes 51 ans, je me souviens. Je me souviens quant à mon expérience, donc, ce que j'ai gardé en ma mémoire ce que j'ai vécu et ce que m'ont transmis les anciens.

Il est bon de savoir déjà que je suis issu d'un père né en 1902, et j'avais un oncle bien plus vieux encore que mon père. Autrefois dans le Souss on ne se posait pas de questions au sujet de l'âge d'un tel ou un autre. On ne tenait pas compte de l'année de naissance tout simplement. Si je précise que mon oncle était plus vieux que mon père (voir beaucoup plus vieux) car c'est par son fils (mon cousin) que j'en ai appris beaucoup^^

En 1969 (année de ma mémoire), nous vivions encore dans des pièces faites de terre, et en ce temps là toutes les maisons de Temsia était faites ainsi ( à part celle du maire), un Douar comme les autres Douar^^ Mon oncle, aussi loin que je m'en souvienne était continuellement enfermé dans sa chambre pour folie grave. Je ne l'ai aperçu que deux ou trois fois et toujours accompagné d'un adulte. Il était tellement dangereux que même sa femme ne venait plus le voir. Un jour trop curieux j'ai demandé à mon cousin le pourquoi de la folie de son père. Il m'a raconté alors la vie des gens à l'époque. D'après ses dires, le Souss était sujet aux guerres civiles et souvent les habitants de Temsia et des autres Douars partaient piller Agadir, voir Marrakech. Il me disait que son père avait tellement commis d'atrocités qu'il en ai devenu fous !!

Je veux bien le croire, car à même à mon époque de prés ado, rien que pour un tout petit lopin de terre les gens d'une même famille étaient capable de s'entredéchirer grave^^

J'imagine facilement le 19éme siècle dans le sud marocain vu l'histoire de l'époque de mon vieil oncle que cela ne devait pas être un idéal de société et que le danger devait guettait partout.

C'est pour cette raison que je ne suis pas certain qu'il est bon de vanter un passé sois disant idyllique en oubliant son coté négatif. Oui, nous étions très respectueux mais seulement avec ceux de notre famille, tribu, mais je reste septique quant aux gens étrangers.

La suite, plus tard^^

Très intéressant! J'attends la suite avec impatience, moi je connais pas grand chose de l'histoire du Souss, je veux bien être ton disciple si tu veux bien m'éclairer d'après tes sources sur cette époques pas si loin pourtant ^^

PS : Mon grand père était très sage, pourtant il est né à la même période (1917) grinning smiley
A
6 octobre 2010 17:45
Citation
boutrioult1 a écrit:
Citation
Amar el Soussi a écrit:
J'aime bien les post d' chibani R, parce qu'ils ont tendances à vous remettre toujours en question^^

Citation
mohhh a écrit:
Le peuple était pauvre, certes, mais honnêtes.

A mon corps défendant je vais devoir hélas te contredire !!

Qu'il est beau d'enjoliver le passé et quoi de plus naturel que de décrier avec regret et convictions un idéal de société d'une époque révolue et prétendre à qui veut bien l'entendre plus "zen" qu'aujourd'hui^^

"Autrefois nous étions plus respectueux" "autrefois nous vivions mieux" c'est en gros ce que l'on balance un peu trop souvent mais à tord à une nouvelle génération en mal de vivre !!

Moi je peux vous en parler en tout honnêteté et tout simplement de ce que j'ai vécu de cet "autrefois" et je témoigne sur ma vie qu'il n'existait pas au Maroc à mon époque une meilleurs vie que l'on vous aime vous raconter.

Du haut de mes 51 ans, je me souviens. Je me souviens quant à mon expérience, donc, ce que j'ai gardé en ma mémoire ce que j'ai vécu et ce que m'ont transmis les anciens.

Il est bon de savoir déjà que je suis issu d'un père né en 1902, et j'avais un oncle bien plus vieux encore que mon père. Autrefois dans le Souss on ne se posait pas de questions au sujet de l'âge d'un tel ou un autre. On ne tenait pas compte de l'année de naissance tout simplement. Si je précise que mon oncle était plus vieux que mon père (voir beaucoup plus vieux) car c'est par son fils (mon cousin) que j'en ai appris beaucoup^^

En 1969 (année de ma mémoire), nous vivions encore dans des pièces faites de terre, et en ce temps là toutes les maisons de Temsia était faites ainsi ( à part celle du maire), un Douar comme les autres Douar^^ Mon oncle, aussi loin que je m'en souvienne était continuellement enfermé dans sa chambre pour folie grave. Je ne l'ai aperçu que deux ou trois fois et toujours accompagné d'un adulte. Il était tellement dangereux que même sa femme ne venait plus le voir. Un jour trop curieux j'ai demandé à mon cousin le pourquoi de la folie de son père. Il m'a raconté alors la vie des gens à l'époque. D'après ses dires, le Souss était sujet aux guerres civiles et souvent les habitants de Temsia et des autres Douars partaient piller Agadir, voir Marrakech. Il me disait que son père avait tellement commis d'atrocités qu'il en ai devenu fous !!

Je veux bien le croire, car à même à mon époque de prés ado, rien que pour un tout petit lopin de terre les gens d'une même famille étaient capable de s'entredéchirer grave^^

J'imagine facilement le 19éme siècle dans le sud marocain vu l'histoire de l'époque de mon vieil oncle que cela ne devait pas être un idéal de société et que le danger devait guettait partout.

C'est pour cette raison que je ne suis pas certain qu'il est bon de vanter un passé sois disant idyllique en oubliant son coté négatif. Oui, nous étions très respectueux mais seulement avec ceux de notre famille, tribu, mais je reste septique quant aux gens étrangers.

La suite, plus tard^^

Très intéressant! J'attends la suite avec impatience, moi je connais pas grand chose de l'histoire du Souss, je veux bien être ton disciple si tu veux bien m'éclairer d'après tes sources sur cette époques pas si loin pourtant ^^

PS : Mon grand père était très sage, pourtant il est né à la même période (1917) grinning smiley

Je ne suis pas sur que tu ai trouvé en moi un bon maitre jeune "pandawa" Angel

Bon en attendant, assieds toi tranquillement et si tu le veux bien et écoute ce que moi l'on m'a dit.

Tu dis, que ton grand père est né en 1917. Alors il n' a pas connu l'époque des deux sultans.

Ce que je rapporte, m'a été rapporté par mon cousin Bouchta (70 ans, toujours en vie) qui tiens ce témoigne de son père avant que la folie ne l'emporte jusqu'à la tombe en 1971 allah rhmo.

Il faut savoir avant tout que j'étais très curieux, disciple soufi, un des préférés de la confrérie sans doute à cause de mon coté contemplatif, silencieux et attentif. En plus à 8 ans je ne marchais plus, un handicap violent qui m'avait contraint à marcher à quatre pattes. On m'a emmené sur la tombe d'un marabout mort depuis X temps, la confrérie avait organisée une grande prière rien que pour moi sur la grande place de Temsia. Imagine un peu le spectacle: L' Aïssawa au grand complet et parmi le publique des gens de tous les Douars environnant !! Puis on m'appelle, moi tremblant on me place sous un drapeau marocain, pas n'importe lequel. Un drapeau brodés de fil d'or avec l'étoile chérifienne^^ Pour un môme de 8 ans que j'étais, c'était grandiose !! Quoiqu'il en soit, quelques jours après, j'ai remarché !! Je peux comprendre que l'on peut ne pas croire en ces choses là mais moi je sais depuis ce que veut dire le mot miracle.

Après cette événement, on me considérait autrement. On ne m'obligeais plus à aller à l'école, idem pour l'école coranique et mon père m'avait acheté une ânesse pour mieux me déplacer ( car je boitait encore un peu), la liberté totale. Pourquoi je raconte ça ? Tout simplement pour témoigner de la vie dans la société musulmane dans le Souss à cette époque. C'était une société très chaleureuse et protectrice envers les plus plus faibles, et à l'heure où l'on dénigre l'Islam aujourd'hui, je témoigne du contraire pas mon expérience.

Donc, Bouchta (mon cousin) me parle de ces fameux deux sultans. Le premier est bien entendu le chérifien, mais un homme El Hiba originaire du sud Maroc avait lancé un Djihad contre les français. Et en 1912 il envahi Marrakech et ce fit sultan de tous les croyants. Pourquoi je dois parler de cette événement ? Tout simplement que l'on peut imaginer qu'après la défaite de El Hiba (2000 morts coté amazhig ce qui n'est pas rien) , le Souss n'ayant plus de chef, plus d'administration et de son coté le Maghzen bien trop faible à ce moment là pour réorganiser l'ordre, la région était livrée à elle même, dans une anarchie compète !!

L'autre jours je visionnais une vidéo sur la seconde guerre mondiale, "la face caché des libérateurs, les viols perpétré par les américains pendant la guerre 39/45 diffusé par france 3.

On nous raconte que pendant leur passage en l'Angleterre, la France et l'Allemagne, les américains ont commis en tout plus de 17000 viols et crimes à l'encontre des civils. Là c'est une armée victorieuse, mais imaginez une grande armée en débâcle comme celle de El Hiba et vous comprendrez combien les Douars du Souss devaient craindre !!!
"Pas de guerre entre les races, pas de paix entre les classes" !
8 octobre 2010 20:54
Très intéressant, je ne connaissais pas ce personnage marocain historique...Il y a aucune trace de ce Monsieur dans les manuels d'histoires du Mekhzen...(comme par hasard ^^).

Je suis tomber sur un bout de sa bioghraphie via wikipédia :

Ahmed al-Hiba (1876 - 1919), chef de file de la résistance armée contre la puissance coloniale française dans le Sahara occidental, et prétendant au sultanat du Maroc. Dans les textes historiques, il est habituellement appelé simplement El Hiba, au sens de la cigogne.

Il est le fils de Ma al-'Aynayn, un chef religieux de la région de Smara, ville du Sahara occidental, à proximité de la frontière marocaine. Ma al-'Aynayn a entraîné un soulèvement armé contre les Français dans la première décennie du XXe siècle. Peu de temps après sa mort, en 1912, la France impose le traité de Fès sur les Marocains et prit un contrôle virtuel sur le pays. Ma al-'Aynayn le fils, c'est-à-dire al-Hiba, a alors décidé que cela a effectivement fait quitté la position du sultan du Maroc, et s'est proclamé sultan à Tiznit, comme son père l'avait fait avant lui.

Un soulèvement dans le sud du Maroc a vu al-Hiba reconnu en tant que sultan de Taroudant, Agadir et des régions de Drâa et de Dades. Il a gagné un allié puissant dans Si Madani, chef de la famille Glaoui qui ont ensuite été à la faveur du véritable sultan. Avec son armée tribale, il entra à Marrakech le 18 août 1912 et a été proclamé sultan là aussi.

Une bataille décisive contre les Français a eu lieu à Sidi Bou Othmane, près de Marrakech, le 6 Septembre 1912. Les forces d'al-Hiba ont été vaincus par les Français commandés par Charles Mangin, avec la perte de quelque 2000 guerriers tribaux. En janvier 1913, la famille Glaoui, maintenant alliée aux Français, a conduit al-Hiba à Sous.

Al-Hiba n'a pas abandonné la lutte et a continué à harceler les Français dans son propre domaine jusqu'à sa mort le 23 juin 1919 à Kerdous (Anti-Atlas). Sa lutte a été menée par son frère Merebbi Rebbu.
8 octobre 2010 21:00
Voici un autre article qui parle d'EL HIBA :

Le Cheikh Sidi Ahmed El Hiba : Un Sultan sans couronne

Bahi Mohamed Ahmed
14 2006


Fils du Cheikh Maâ El Ainaine, le chef mythique des tribus sahraouies et en particulier leur grande composante, celle des R'guibat, le Cheikh Sidi Ahmed El Hiba, né en 1875, a eu un parcours particulièrement agité.
Dans la foulée de la signature de le l'accord de Fès en1912 instituant le protectorat franco-espagnol au Maroc, il fut proclamé Sultan dans la région de Marrakech. S'ensuivra la bataille de Sidi Bouathmane et l'écrasement de ses forces par l'Armée française. Abandonné par ses partisans, il reviendra à Tiznit où son père est enterré.

Le Cheikh Sidi Ahmed El Hiba, fils du Cheikh Maâ El Ainaine est né à la fin du 19éme siècle. Plus précisément en 1875, aux tous débuts du règne du grand Sultan que fut Hassan 1er le dernier monarque marocain à avoir lutté de toutes ses forces contre les menaces de colonisation du Royaume Chérifien. Le Sultan dont on disait que son trône était sur son cheval et qui avait effectué un long périple, des régions du nord et du centre jusqu'au coeur du Sahara marocain menacé par l'invasion espagnole.
Le Cheikh Sidi Ahmed El Hiba est né dans la province de Saguiet El Hamra (Rio de Oro) et mourut à Tiznit en l'an 1919.
C'est dans la Zaouia de son père, construite à S'mara au début du 19éme siècle, qu'il a appris à lire et à écrire. Son père cheikh Maâ El Ainaine en fera son adjoint direct et lui délégua ses pouvoirs à tous les niveaux de ses multiples fonctions et responsabilités.
Grace aux relations qu'il a tissées avec toutes les tribus du Sahara, il créa un vaste réseau de connaissances composé des Chioukhs, des Oulémas et des notables. On raconte même qu'il entretenait des rapports réguliers et directs avec le Palais et notamment avec les fils et successeurs de Feu Hassan 1er, Moulay Abdelaziz (1894-1908) ainsi que son frère Moulay Hafid ( 1908-1912) qui le reçurent plusieurs fois respectivement à Marrakech et à Fès.

Contre l'acte de protectorat de 1912

Après la mort de son père en 1910, c'est tout naturellement que le Cheikh Ahmed El Hiba prit en charge la responsabilité de sa famille, de sa tribu et décide d'intensifier le Djihad contre toutes les formes de colonialisme.
Autour de lui, de nombreuses tribus du Sahara et de la région du Souss se sont unifiées sous l'étendard de la lutte contre les intimidations, les menaces et les visées colonialistes sur le Royaume.
C'est ce qui le poussera à former une véritable force de combattants. Mieux encore, il fut proclamé Emir du Djihad contre les Français dans cette région. Il reçut à ce titre, l'allégeance des populations. C'est en cette qualité qu'il fît une entrée triomphale dans la ville de Marrakech en 1912.
En effet, après la signature de l'acte du protectorat à Fès ( mars 1912), la situation allait se détériorer rapidement dans le pays. Les populations ne comprenaient pas comment le pouvoir approuvait un tel acte et de nombreux Oulémas, notables et Chioukhs de tribus du sud ont considéré que l'acte du Sultan Moulay Hafid et son entourage de Visirs ( ministres ) et de conseillers, était une grande trahison et un abandon pur et simple de la notion du Djihad chère aux Marocains du siècle dernier.
C'est dans ces conditions que le Cheikh Ahmed El Hiba va effectuer un long périple à partir de S'mara, qui le mènera jusqu'à la ville de Marrakech où il sera effectivement proclamé Sultan des musulmans et successeur désigné par la communauté, pour succéder au Sultan Moulay Hafid.


Proclamé Sultan à Marrakech

Le cheikh Mohamed Mokhtar Soussi souligne à cet égard dans l'un de ses livres que « les habitants, les oulémas et les notables de la région de Marrakech avaient fait tous leur allégeance à Cheikh El Hiba à l'exception du Pacha Thami El Glaoui et du futur Visir Lemnebhi ». A cette époque, ce duo jouait déjà le rôle d'agent à la solde de l'administration centrale française installée à Fès et des forces françaises d'occupation dont le plus important contingent était basé dans la zone de Casablanca.
El Glaoui et Lemnebhi n'avaient alors d'autres choix que de manœuvrer en faisant croire au Cheikh El Hiba, qu'ils étaient effectivement de son côté. En fait, ils n'attendaient que l'arrivée des forces françaises dépêchées de la capitale économique pour mater ce mouvement de rébellion El Hiba.

La bataille de Sidi Bouâthmane

C'est ce qui se passera effectivement dans la région de Sidi Bouâthmane, près de Marrakech, au cœur du pays R'hamna. Lorsque eut lieu la bataille décisive où l'équipement militaire sophistiqué de l'Armée française parvient rapidement à annihiler les forces d'El Hiba munis de leurs armes de fortune. Le Cheikh sera alors abandonné par l'écrasante majorité de ses partisans, contraints sous le feu des canons français, de rentrer chez eux dans le Souss et le Sahara. Le Cheikh décide alors de rentrer, en Sultan sans couronne dans la zone de Tiznit où se trouve la tombe de son père. Il y resta jusqu'à sa mort en 1919 à Kerdous, laissant sa succession à son frère Cheikh M'rabih Rabbou.
A partir de ses propres convictions et de son éducation, il oeuvra, sa vie durant, pour promouvoir le Djihad contre l'occupation étrangère et pour préserver les principes sacrées auxquels il a toujours cru. En premier lieu, la religion musulmane, l'unité et l'intégrité territoriale du Royaume et la continuité du Royaume Chérifien comme on l'appelait encore à cette époque.

Alem, Fquih, poète et Moujahid convaincu

Le Cheikh Ahmed El Hiba avait la particularité d'être, à la fois un alem, un théologique de grande érudition, un Fquih avisé, un poète inspiré et un Moujahid convaincu et tenace. Les Sahraouis, là où ils se trouvent sur le territoire marocain, gardent de lui l'image d'un homme pieux qui a constamment milité pour l'unité des tribus sahraouies, pour conforter leur marocanité et oeuvra inlassablement pour propager la culture et les sciences islamiques. Il refusait les comportements hypocrites, et s'opposa ouvertement à cette vielle tradition qui consiste à baiser la main des chefs de tribus, des notables, des Chioukh et des grands Oulémas.
A la fin de sa vie, il ne légua que quelques recueilles de poésie et des livres de sciences islamiques ainsi que de nombreuses œuvres manuscrites.

Traduit de l’arabe
par Omar El Anouari

Prochain article :
Ahmed Hajji El Ammouri
Le journaliste, le militant et le Pacha qui refusa de falsifier les élections





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