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Printemps arabe, le risque est pour demain
l
14 février 2011 09:37
La menace islamiste n'est pas qu'un fantasme des Occidentaux.

Ce printemps en hiver qui, de proche en proche, semble gagner tous les pays arabes du nord de la Méditerranée est évidemment un évènement aussi inattendu que fabuleux pour les idéaux démocratiques qui sont les nôtres. Voir après plusieurs dizaines d'années s'effondrer des régimes autocratiques, parfois brutaux et toujours corrompus, est une grande satisfaction pour tous ceux qui ne tiennent pas la déclaration des droits de l'homme pour une simple proclamation d'intention.

Constater, de plus, que ces manifestations sont, pour l'essentiel le fait de jeunes gens de la génération internet dont les mots d'ordre se transmettent grâce aux sites Facebook ou Twitter est le signe indéniable de la modernité d'un mouvement dont beaucoup croyaient qu'il ne pouvait jamais surgir dans ces pays arabes toujours prêts à s'enflammer pour d'autres causes plus ou moins défendables, mais pas pour des aspirations de liberté. De même qu'en 1989 on ne pouvait pas imaginer que les peuples d'Europe de l'Est viendraient à bout du mur de Berlin grâce à leur seule détermination, et entraîneraient dans la foulée la fin d'un empire communiste dont, depuis plus de quarante ans, les accès de mauvaise humeur ou de folie nous faisaient trembler.


1er acte
Pourtant, quitte à prendre le risque de jouer les rabat-joie, il faut bien rappeler qu'en Égypte, comme en Tunisie, et encore plus au Yémen ou en Jordanie, ce qui vient de se passer n'est que le premier acte d'un grand chambardement dont la fin est loin d'être écrite et les bénéficiaires pas forcément ceux que l'on espère. Les mouvements qui sont en embuscade derrière les sympathiques manifestants du Caire ou de Tunis ne sont pas forcément ceux que l'on peut souhaiter voir demain remplacer les dictateurs mis en fuite par la rue.

Les islamistes, puisqu'il faut bien les appeler par leur nom, ne sont pas, loin s'en faut, des parangons de démocratie, des défenseurs des droits des femmes et des libertés publiques, ni des amis naturels de l'Occident. Il n'y a qu'à voir ce qu'est devenue depuis 1979 et le retour de Khomeini la République islamique d'Iran.


Le cas israel
En Égypte, par exemple, la menace des Frères musulmans ne doit pas être uniquement tenue pour un fantasme qui permettait à l'Occident de se donner bonne conscience en soutenant une dictature maladroite et à bout de souffle. Les Frères musulmans sont le seul groupe d'opposition constitué du pays. Bien qu'ils n'aient pas participé aux dernières élections, on estime leur capacité de mobilisation à 30 % au moins de la population. Mohamed El Baradei, qui semble avoir accepté de jouer leur parrain, dit qu'ils ont bien changé, que leur action auprès des pauvres et des sans-abri témoigne de la modestie et de l'altruisme de leurs ambitions. Mais leur réseau d'aide sociale leur a aussi permis de noyauter toutes les couches populaires. Le loup ne sait-il pas toujours faire patte de velours pour endormir la méfiance du chaperon rouge ?


Car ce mouvement des Frères musulmans, aujourd'hui, dit-on, bien raisonnable, a tout de même enfanté le Hamas, dont l'intransigeance a toujours empêché les Palestiniens d'avoir les coudées franches pour mener jusqu'à leur terme les négociations avec Israël. Et s'il dit avoir renoncé à l'action armée à l'intérieur des États arabes, il reste totalement mobilisé contre Jérusalem. Il a pour programme un État islamiste dont la charia serait la loi et dont le premier acte, s'il arrivait au pouvoir, serait probablement de dénoncer le traité de paix signé par Sadate avec les Israéliens en 1979. Un acte qui déstabiliserait le Proche-Orient, qui n'en a pas besoin. Car après avoir vu le Hezbollah, manipulé par l'Iran, s'installer à sa frontière nord, Israël assisterait à la naissance d'un État islamiste à sa frontière sud. Pour donner des complexes d'encerclement, on ne peut guère faire mieux. Les Israéliens vont finir par espérer, ce qui serait un comble, que leur ennemi de toujours, le Syrien Assad, ne soit pas lui aussi emporté par la rue.

Article Le point


Est-ce qu'une dictature risque d'être remplacée par une autre ?
Aujourd'hui, on voit par exemple les tunisiens fuir leur pays. Est-ce qu'ils ne croient pas à l'avenir démocratique de leur pays ?
L
14 février 2011 10:27
Demain sera meilleur,inchallah..

La tyrannie a profité aux seuls occidentaux. Aujourd'hui,ils disent aux Tunisiens ,et demain aux Egyptiens: "Vous avez voulu la démocratie,débrouillez vous sans nous?" Ne comptez pas sur nos touristes!". Derrière ce discours;nous trouvons le lobby juif allié aux monarchies du Golf.



Modifié 1 fois. Dernière modification le 14/02/11 10:29 par Le locataire.
l
14 février 2011 10:39
C'est l'occasion pour les pays arabes de se débarasser des occidentaux (ses dirigeants et ses touristes) mais pour construire quel type de démocratie ?



Modifié 1 fois. Dernière modification le 14/02/11 10:45 par louise.
D
14 février 2011 10:53
Citation
louise a écrit:
C'est l'occasion pour les pays arabes de se débarasser des occidentaux (ses dirigeants et ses touristes) mais pour construire quel type de démocratie ?

Ben le type de démocratie qui leur conviendra, basé sur leur culture et leurs principes.
Mais personne ne parle de se débarrasser des occidentaux (ni des touristes, ni de leurs dirigeants), juste de ne plus autoriser l'ingérence et les passe-droits et de faire respecter les valeurs. Ça ne va pas être facile mais le temps est venu d'essayer autre chose que les modèles imposés.
c
14 février 2011 13:30
perso, je ne crois pas que les islamistes soient une menace ou alors elle sera de courte durée. ils n'ont pas de projet capable de repondre aux attentes du peuple et de faire face aux enjeux qui se précisent.
les jeunes egyptiens veulent vivre, pas aller faire la guerre dans le desert. et puis pour faire la guerre, il faut en avoir les moyens. tout les pays n'ont pas une rente pétrolière à dilapider dans l'armement. et puis comment un pays qui a comme première industrie le tourisme pourrait il se permettre de se renfermer sur lui meme?
alors oui, ils peuvent prendre le pouvoir, essayer d'imposer la charia et tutti quanti. mais cela aggraverait la situation économique et la jeunesse ne veut pas de cet extrémisme d'un autre age. ça ne pourrait tenir longtemps.
A
14 février 2011 13:44
Pourquoi de telles questions Louise ? Tu en connais beaucoup de peuples qui une fois libérés de leurs tyrans vont en chercher un autre ?
"Pas de guerre entre les races, pas de paix entre les classes" !
c
14 février 2011 14:39
ben oui amar, on en a vu d'autres. mais la n'est pas vraiment la question. meme si une majorité de jeunes veulent un changement vraiment démocratique, si la seule force organisée est celle des frères musulmans, ce sont eux qui rafleront la mise. mais bon, s'il faut que l'egypte passe par là d'abord, c'est comme ça.
l
14 février 2011 15:04
Citation
Amar el Soussi a écrit:
Pourquoi de telles questions Louise ? Tu en connais beaucoup de peuples qui une fois libérés de leurs tyrans vont en chercher un autre ?



L'Iran par exemple.
m
14 février 2011 17:35
la Turquie par contre est bel exemple de démocratie avec un gouvernement à majorité islamiste , les touristes sont toujours les bienvenus et les ambitions de rejoindre l'union européenne sont bien réelles , par contre l'europe refuse allez savoir pourquoi !!!

pour les gens qui croient que l'islam celà veut dire une barbe et un foulard , allez y en Espagne pour voir les vestiges d'une grande civilisation musulmane qui a perduré 700 ans , et lisez un petit peu sur ce qu'à été l'irak avant à l'ère des abbassides , le grand empire othoman , et ...et ...
les européens oublient que leur civilisation est très récente par rapport à l'histoire !
m
14 février 2011 18:19
Il est navrant de constater que tout ce qui préoccupe le monde occidental à propos des événements survenus en Tunisie et en Egypte à trait au risque islamiste et à la sécurité d'Israel.

Quel est le sens que donne le monde occidental à la démocratie aujourd’hui ? C’est la question que se posent avec indignation beaucoup d’entre nous qui suivent les événements en cours en Tunisie et en Egypte.

Tout au long de cette période qui a commencé le 17 décembre dernier, le monde occidental s’est réclamé de la nécessaire transition démocratique dans ces deux pays. Mais une fois le changement ou le calendrier de changement connu, les préoccupations de nos amis du monde développé se sont détournés de l’adéquation éventuelle entre les aspirations des peuples tunisien et égyptien, ce pour quoi ils ont voulu le changement, et les nouveaux systèmes qui seront mis en place. Non, le souci de ces «démocraties occidentales» est uniquement de savoir si les prochains dirigeants de ces deux pays seront de tendance islamiste et si ces nations présenteront un danger pour Israël. On prend certes des gants pour le dire, mais l’expression est éloquente. Ils le pensent tellement fort qu’on les entend : «Vous êtes musulmans, arabes et vous n’aimez pas Israël, alors, forcément vous ne pouvez pas être démocrates». Dans cette ambiance délétère, on entend certains intellectuels à la renommée mondiale venir parler de choc des civilisations, de mentalités inadaptées à la démocratie, de changements qu’il faudrait «nécessairement accompagner» pour montrer à ces Arabes musulmans comment vivre.

Merci messieurs, mais l’Arabe que je suis, appelé sans cesse à s’inspirer de vos modèles, encouragé, et au besoin contraint, pour servir vos objectifs géostratégiques, ne peut s’empêcher de vous faire quelques remarques. Vous qui êtes des démocrates, pourquoi continuer à refuser à la Turquie, qui est pourtant un des pays les plus avancés en la matière, de votre propre aveu, l’intégration de l’Union Européenne ? Parce qu’elle a encore du chemin à faire ? Plus que certains pays de l’Est récemment intégrés dans vos rangs ? Non, la réponse est que le modèle turc ne vous convient pas parce qu’il représente une démocratie gérée par un parti islamiste, même modéré. Autre remarque, vous qui êtes des démocrates pur sang, pur jus, blonds à souhait, pourquoi avez-vous coupé l’aide à Gaza quand, en avril 2006, les élections palestiniennes, supervisées par vos soins, ont porté le Hamas à la tête du gouvernement palestinien ? N’était-ce pas l’expression de la démocratie, de la volonté d’un peuple ? De grâce, remballez votre discours sur la démocratie qui s’apparente à un combat contre l’islam et vous permet d’exorciser votre culpabilité à l’égard des Juifs que vous avez lâchement laissé exterminer un jour. Laissez les peuples décider eux-mêmes de leur sort.

Fadel Agoumi. La Vie éco
www.lavieeco.com

2011-02-14
t
15 février 2011 23:06
Restons optimistes.....j'ose esperer que la tunisie et legypte ne se laiseront pas voler leur revolution par quelque extremiste que ce soit. Ils n'ont pas payé aussi cher pour retourner dans un systeme totalitaire et tout aussi dangereux.
Aussi, culturellement ces pays n'ont pas d'"aspiration" particulierement fondamentales, n'oublieons pas que l'egypte a de tout temps montrer au monde entier une des plus diversité culturel du monde arabe (music, litterature,arts) et à ete pioniere en matiere de liberté feminine, brassage culturel et j'en passe..... on ne balaye pas toute une Histoire d'une pierre de coup.
Apres, ne diabolisons pas les partis religieux qui ont leur place dans la represention politique en egypte et en tunisie.
L'islam fait partie integrante de notre identite et de notre histoire et doit meme servir de cadre pour enraciner notre democratie, c'est d'autant plus vrai en tunisie que les nobles valeurs dites "occidentales" tels que laicité ou liberté individuelle dérape souvent en débauche ou egoisme, par cause de frustrations multiples ou de problemes economiques et sociaux.
Ne tombons pas dans le piege des occidantaux qui menace par le baton de l'integrisme et faisons nous confiance!
 
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