Le président du Sénat jordanien demande au roi Abdallah de rendre les terres qu’il a piqués à l’Etat
Rabat.- Le président du Sénat jordanien, Taher Al-Masri, a demandé au roi Abdallah II, dans une interview que doit diffuser prochainement la chaîne satellitaire Dubai TV, de rendre à l’Etat les terres qu’il a prises et mises à son nom.
Ce coup de massue provient d’un vieux politicien chevronné et assez mesuré dans ses propos. Le président de la haute chambre du parlement jordanien est un homme d’Etat qui a une bonne cinquantaine d’années de vie politique derrière lui. Al-Masri, qui est d’origine palestinienne, a été premier ministre du roi Hussein de juin à novembre 1991.
Ce pavé dans la mare était d’autant plus imprévisible que c’est l’actuel souverain hachémite qui l’a choisi et nommé à la tête du Sénat.
L’affaire des biens publics piqués par le roi de Jordanie aux domaines de l’Etat est un sujet ultrasensible dans cette petite monarchie qui n’a pas de pétrole et dont la sécurité extérieure est garantie par les Etats-Unis d’Amérique.
Cette affaire tombe mal pour le roi Abdallah. L’année dernière une trentaine de personnalités membres des grandes tribus bédouines, traditionnels piliers de la monarchie jordanienne, ont accusé publiquement son épouse, la reine Rania, de « corruption« , franchissant ainsi une de ces « lignes rouges » chères aux autocraties arabes.
Et depuis le déclenchement des révoltes arabes les relations entre les islamistes jordaniens (les Frères musulmans) et la monarchie se sont tendues de manière dangereuse.
L’interview du président du Sénat sera diffusée sur Dubai TV vendredi soir, lors de l’émission « Face à face » dirigée par Zina Yazji.