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Un président n’est pas un prédicateur
19 juillet 2013 14:15
Les Frères musulmans se sont montrés incapables de diriger l’Égypte, car ils sont restés repliés sur eux-mêmes et sur leurs valeurs figées.

Il y a un aspect de l’échec des Frères musulmans dont on ne s’est pas encore rendu compte. C’est leur incapacité à faire partie de leur époque, une époque de progrès, de bouleversements et de changements rapides.

Toutes les branches des Frères, ainsi que la plupart des autres tendances de l’islam politique dans la région, sont concernées par cet échec. Cela contribuera à hâter la fin de la conjoncture favorable dont ils bénéficiaient. Et ce en Egypte, mais probablement aussi en Tunisie et dans les pays où l’on s’attendait à ce que leur heure vienne, comme en Jordanie ou en Algérie.

Leur époque, ce sont des goûts qui évoluent, des médias qui se transforment, de nouveaux visages qui apparaissent. C’est aussi une économie qui change et qu’ils ont traitée avec désinvolture, ainsi que des identités qui ne sont plus immuables.

Les Frères musulmans, en tant que groupe revivaliste [qui fait revivre le passé], se sont repliés sur leur identité primaire et n’ont accordé d’importance à ces variations que pour mieux affirmer cette identité. Mohamed Morsi n’a pas compris, par exemple, qu’un président de la République ne peut faire l’appel à la prière.

Cela est l’affaire du muezzin, et Morsi était président et non muezzin. De même n’a-t-il pas compris qu’il n’avait pas à commencer ses discours par un quart d’heure de litanies comme “bismillah” et ­“hamdullilah” [réciter des formules religieuses telles que “au nom de Dieu” et “grâce à Dieu”]. Cela est l’affaire du prédicateur, et Morsi était président et non prédicateur.

Il en va de même pour le mouvement Hamas. Lui non plus n’avait pas compris qu’une campagne de “correction” à destination des jeunes de Gaza et intitulée “Relève ton pantalon” [pour combattre la mode qui consiste à laisser son jean tomber à mi-fesses] n’allait pas seulement provoquer de la colère, mais surtout une vague de sarcasmes.

Et le sarcasme est ce qu’il y a de plus corrosif face à un pouvoir tel que celui du Hamas. Morsi en a lui aussi fait l’expérience, en subissant les sarcasmes de Bassem Youssef, le présentateur d’une célèbre émission satirique qui a, semble-t-il, joué un grand rôle dans cette deuxième révolution égyptienne.

Les Frères musulmans sont des idéologues. Et les idéologues en général ne sont pas des gens drôles. Imaginez alors des idéologues revivalistes dont la seule ambition consiste à faire renaître des valeurs dépassées. Aussi, les derniers événements en Egypte ont montré deux visages de l’Egypte : l’humour absolu face à l’absolu idéologique. Autrement dit, Bassem Youssef face à Mohamed Morsi.

Le Hamas ne peut plus se cacher derrière le blocus imposé par Israël à la bande de Gaza. Un jeune chanteur, Mohamed Assaf, s’en est échappé pour participer à Beyrouth à l’émission Arab Idol [la Star Ac’ du monde arabe]. Et, en plus, il a gagné le concours. En exprimant sa désapprobation, le Hamas n’a fait que renforcer la mauvaise image que les gens ont de lui. Tant que les Frères ne sont pas au pouvoir, ils arrivent à faire illusion. Mais dès qu’ils le détiennent, leur vraie nature éclate au grand jour.

Les Frères ne sont pas pour autant coupés du monde. Il n’y a aucun détail de la vie terrestre dont ils se désintéressent. Ils font beaucoup de commerce, apprennent, voyagent, se marient ou non… mais tout ce qu’ils font, ils le font à l’intérieur de leur groupe. Un Frère syrien qui voyage à Londres le fera afin d’y rencontrer un autre Frère. S’il fait du commerce à Amman, en Jordanie, il le fera dans les cercles fréristes installés là-bas.

Et, s’il veut se marier, il demandera à un autre Frère de lui donner la main de sa fille. Ce repli a pour corollaire qu’il est difficile de pénétrer leur milieu, si ce n’est pour échanger d’aimables banalités.

En Egypte, les Frères ont décidé de gouverner, mais ils ne savent le faire qu’en se repliant, là encore, sur leur propre camp. Mohamed Morsi ne s’adressait qu’aux membres de la confrérie, traitant les autres Egyptiens en spectateurs, excluant les hommes d’affaires non-Frères du marché et n’accordant aucune importance au fait que les coptes, tous les coptes, aient refusé de voter la Constitution.

Ce n’était pas une décision politique, mais le penchant naturel des Frères. De même, ce n’était pas une décision politique pour Morsi de se comporter en muezzin. Cela lui paraissait tout naturel.

Hazem Al-Amin

Source : [www.courrierinternational.com]
Ma Sha Allah !!! "[i]Rien ne se perd, rien ne se créé, tout se transforme ![/i]" (Lavoisier) [Bienvenue au Yabi Poésie Club]([url=http://www.yabiladi.com/forum/yabi-poesie-club-7-3375889-5377811.html#msg-5377811])
o
19 juillet 2013 18:24
C'est comme si tu parle du Maroc avec Benkirane au pouvoir, ils sont les meme ces frangins.
Regarde cette intervention de Benkirane au parlement c'est à se poser la question ou es tu Driss Jettou ou es tu El Youssfi les grands premiers ministres respectables et respectueux.
C'etait le choix du Roi, quant au choix du peuple il est la, Benkirane qui a raté ses études supérieures et Chabat le "cycliste" un ouvrier qui a grimpé comme d'habitude grace au syndicalisme. Avant eux un certain Abbas qui a arnaqué des milliers de jeunes et qui ont voté pour lui malgré ça pour le remecier et envoyer un message aux autre pour en faire de meme.
Admirez le spectacle
[www.youtube.com]
23 juillet 2013 17:46
Bah... Par ces temps ravagés par le chômage de masse, avoir des compétences variées ne peut pas faire de mal...

Les fréres Musulmans et les barbus en général n'ont rien échoué du tout, c'est juste les ricains qui ont mal estimé la valeur de leurs troupes...

Maintenant, ils veulent les désarmer, les retirer de syrie etc... Et passer à une autre stratégie.

Utiliser les barbus comme arme biologique a été un échec. Ils ont eu des victoires partielles, mais c'est pas bon pour le business tout cela.
 
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