Le CCDH a reçu de SM le Roi une mission explicite annoncée en des termes clairs «mener les consultations nécessaires pour la mise en place du CSCME» (Discours de novembre 2006).
Nous avons tenu à l’époque à exprimer tout notre soutien à la décision Royale tout en précisant nos positions et exigences quant aux modalités et au déroulement de ces consultations.
Aujourd’hui, force est de constater qu’après les premières initiatives et décisions qui se sont révélées laborieuses et parfois même contestables notamment aux Pays-Bas lors de la première consultation, le CCDH s’est engagé dans un nouveau processus qui semble privilégier la concertation, l’écoute et le dialogue. Nous en prenons acte.
Aussi, dans la perspective de la consultation prévue en France dans une semaine, nous exprimons notre volonté de participer d’une manière positive et constructive à ce processus.
Dans ce cadre et afin de lui donner toute la crédibilité et la légalité requises nous lançons un appel à toutes les ONG marocaines et autres structures intéressées en France pour venir débattre et échanger leurs idées sur ce sujet le :
Dimanche 4 Mars à 14 h 30 mn Dar Essalam, 66 rue Fontaine aux Rois - Paris 11 (Métro : Belleville ou Couronne)
Associations signataires (la liste reste ouverte)
CCMF Congrès des Citoyens d’Origine Marocaine de France.
CNMF Conseil National des Marocains de France MD Maroc Développement CDI-Forum Citoyenneté Développement Immigration ATMMA Arts et Traditions du Maroc et du Maghreb
Avant l'arrivée du CCDH en France, plusieurs associations sont attendues demain pour débattre du comment et du pourquoi de ce Conseil Supérieur.
On a attendu, plus de 40 ans pour que, enfin, les institutions tendent l'oreille et se disent prêtes à prendre en compte nos doléances. Ca doit être un moment fort et un moment historique pour cette population, environ 4M de personnes d'expatriées.
Mais nous ne sommes pas dupes ! nous restons vigilants et nous prenons acte des décisions actuelles.
L'exemple de fixer la date au 7 sept pour les élections illustre bien la considération avec laquelle nous sommes traités de la part des politiques. Dites moi comment vont voter les 2,7 millions d'MRE le 7 sept. A cette date là, tout le monde aurait repris son travail et le chemin des écoles.
Voilà un exemple qui doit nous pousser à s'impliquer encore plus pour défendre nos droits.
L'objectif du débat de demain, c'est de sortir avec une proposition qui rapproche le maximum de monde. Une proposition sur notre revendication principale, la REPRESENTATIVITE et le CSCME.
je reçois le communiqué vendredi pour être présent à Paris Dimanche ! c'est vrai qu'il y a le TGV mais, il faut pas exagérer. J'ai l'imression que c'est toujours les mêmes que je rencontre aussi bien dans la perspective d'un débat qu'une fois le PCM bouclé ! alors je livre simplement cet extrait à propos des associations de marocains à l'étranger. Ce n'ést pas moi qui l'a rédigé (cf.signature) mais j'y trouve des idées que j'approuve. Bonne lecture : Dans ce contexte, à quoi sert la marocanité, si elle n’est pas le ciment d’un mouvement associatif ou du moins l’arme de défense d’intérêts communs ? Pourquoi subsiste t-elle ? Mon hypothèse est que la marocanité a changé de sens aux yeux des immigrés marocains qui sont acteurs associatifs. La création d’association s’y référant est devenue moins coûteuse, voire moins risquée. Car désormais quelqu’un souhaitant créer une association « marocaine » en France n’a plus à la définir en fonction des deux pôles classiques, à savoir : le réseau des amicales, qui a perdu de sa force passée, et le réseau des militants de la gauche marocaine, qui ne vise plus à l’alternance gouvernementale, puisqu’elle a été réalisée. La perspective des associations militantes en France a donc profondément changé : on n’y parle plus de renverser la monarchie mais de lutter pour les droits de l’Homme. C’est pourquoi adhérer à une association « marocaine » n’est plus automatiquement considéré comme un acte politique (au sens de contestation des pouvoirs). La résurgence d’une « marocanité » dans les associations créées par les immigrés marocains en France s’expliquerait donc par la démocratisation au Maroc. D’autres facteurs interviennent, tel le penchant réputé des Marocains à conserver leur identité culturelle [Catherine WITHOL DE WENDEN, 1988 ; Ahmed GHAYET, 1997] et les changements des flux migratoires (installation, fuite des cerveaux, dispersion spatiale, etc.). Mais les progrès de la démocratisation du Maroc me paraissent dominer l’ensemble de ces autres facteurs. La « maghrébinité » de l’ATMF serait une stratégie spécifique à cette association, désormais ouverte à toutes nationalités, tandis que la marocanité portée par de multiples associations, et même si elle n’est pas suffisante pour susciter un mouvement unifié, est devenue plus attractive, en termes de coûts matériels et symboliques. Reste à savoir si elle signifie aussi une accentuation des dimensions culturelles au détriment de l’engagement politique et si, au-delà, le culturel et le politique peuvent être aussi facilement séparés.
Antoine Dumont, doctorant, laboratoire MIGRINTER (UMR 6588), Université de Poitiers.