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Ces prénoms interdits par la loi?
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21 janvier 2011 18:24
"Ces prénoms interdits par la loi
Mégane Renaud, Jésus, Vagina, Talula Does The Hula From Hawaii, Judas, @ et Anus sont sur un bateau… qui est-ce qui reste ? Par Marlène Schiappa


En France, il n’est pas possible de donner n’importe quel prénom à son enfant. La loi du 8 janvier 1993 encadre le choix des jeunes parents et évite les débordements. (lire ce document très complet sur les différences entre les anciennes lois et la nouvelle).


Ainsi, quand le prénom choisi est « contraire à l’intérêt de l’enfant », l’officier d’état civil a l’obligation de le refuser. Les prénoms d’objet ou de légumes tels que Courgette (courant paraît-il après la Révolution française) sont donc interdits. Mais pas seulement. Florilège…

Mégane Renaud, Alice ou Zara ?

Les marques aiment utiliser des prénoms, féminins en majorité. Ainsi, on a vu fleurir Alice (Tiscali), Félix (nourriture pour chats), Zara (les vêtements), Nicolas (le vin), Cerise (Groupama) et plus récemment Giulietta (« Je suis faite de la même matière que les rêves »dit la pub)…

« J’aurais voulu appeler ma fille Clio, la muse de l’histoire », raconte Pauline, jeune maman qui a changé d’avis en se rappelant que c’était une marque de voiture. Les parents de la jeune Mégane Renaud ont ainsi porté l’affaire en justice. Dernièrement, Zoé Renault a elle aussi décidé de mener un combat contre le constructeur automobile, rappelant que son prénom signifie « la vie » en Grec.

Pour l’Association pour la défense de nos prénoms, donner un prénom à un objet ou à un concept, c’est tout simplement « porter atteinte à la dignité des individus ». Légalement, ces prénoms sont autorisés uniquement si le nom de famille ne fait pas référence à la marque ou au secteur d’activité de celle-ci. Il y a fort à parier qu’à l’avenir, l’état civil refusera les inscriptions de futures petites Zoé Renault : le monde à l’envers !


Mais la France n’est pas le seul pays à garder un œil sur les prénoms de ses enfants. Ainsi, en Nouvelle-Zélande, les parents sont inspirés (ou drogués). Pêle-mêle, ont été refusés les prénoms : Talula Does The Hula From Hawaii, Yeah Detroit, Keenan Got Lucy and Sex Fruit.

« Cela ridiculise l’enfant ! », s’insurge la justice néo-zélandaise dans The Télégraph. Bon à savoir, en revanche, dans le pays des All Black, le prénom Violence est autorisé…

@

Si la mode est à ce qu’on appelle les « prénoms de geek » (« J’ai toujours rêvé d’appeler mon fils Luc pour lui murmurer : « Luc, je suis ton père »… mais je n’ai pas osé », confie le modérateur d’un forum sur les jeux vidéos), certains n’hésitent pas à pousser le bouchon trop loin (le premier qui dit : « comme Maurice » dans les commentaires a gagné). Par exemple, en Chine, des parents ont sincèrement pensé appeler leur enfant « @ », prononcez « at » ou « arobase », comme vous voudrez, de toute façon ça a été refusé au moment de la déclaration.

Anus, Couille, Vagina et les autres

Au Danemark, c’est le prénom Anus qui remporte la palme du prénom refusé le plus insolite. Mais il n’est pas isolé : sur le site de significations de prénoms Asiaflash, Ngoc-Rao Nguyen nous apprend ainsi que « Couille a de la classe, ses traits sont fins et réguliers » mais aussi qu’elle (c’est un prénom féminin) serait hostile au féminisme, et que « les hommes politiques aimeraient l’épouser pour l’avoir à leurs côtés quand ils se montrent en public ». Au rayon original, on trouve aussi Moravagine. En Belgique, des parents voulant appeler leurs jumelles Vagina et Clitorine ont vu leur demande refusée. L’histoire ne dit pas pour quels prénoms ils ont opté en remplacement.

Kingston, Marlow Jack Tiger, Zeus & Shiloh Nouvel : légal, pas légal ?

Caprice de star ? En tout cas, les actrices ou les chanteurs s’autorisent des débordements baptistiques notables. Ainsi, Gwen Stefani a appelé son fils Kingston, tandis que les prénoms des enfants Brangelina (Maddox, Pax, Zahara, Shiloh Nouvel, Vivienne Marcheline et Knox Leon) font dans l’original, mais sont peu donnés par leurs fans (1 seul Shiloh – c’est un prénom mixte – recensé en 2007 au Canada). Lou Doillon a choisi les prénoms Marlow Jack Tiger pour son fils et Christophe Rocancourt a opté pour le prénom Zeus, en toute simplicité. Tous ces prénoms ont été autorisés et validés !

Ils sont autorisés, mais…

Les prénoms composés si pas plus de deux prénoms accolés (exemple : Anne-Marie oui, Marie-Louise oui, en revanche Anne-Marie-Louise, non).

Les prénoms étrangers sous réserve qu’on puisse les transcrire en alphabet latin (donc souvent avec une traduction phonétique ou approximative pour les prénoms asiatiques, par exemple)

Les prénoms de personnages historiques s’ils ont une connotation neutre ou positive (Jules, César, Marc-Aurèle, Cléopâtre : oui ; Adolf, Benito ou Hannibal : sous réserve).

Les prénoms bibliques ou mythologiques sont autorisés, même si Caïn (vos enfants risquent de ne pas très bien s’entendre), Judas (pourtant très donné aux USA sous la forme Judah notamment), Ponce-Pilate (au moins, il sera propre rapidement), Danaïde (qui jouera à remplir son petit seau à la plage), Lilith ou Jézabel, sont déconseillés par l’état civil – bien qu’objectivement charmants.

Les autres prénoms : les jamaïcains (Jah, Elijah) ou tibétains (Dharma) sont soumis à l’appréciation de l’officier d’état civil. Mohamed (en hommage au prophète Mahomet, la tradition veut qu’on le donne au fils aîné) est validé sans souci : c’est le prénom le plus porté par les nouveaux-nés en Angleterre l’année dernière. A Marseille, en 2009, il se disputait la tête du classement avec Adam. Le prénom Jésus fut même accepté quelques centaines de fois…

Jasmine et Carla, même combat ?

Née en 1985, Carla nous raconte que lors de sa naissance, ses parents ont dû parlementer avec l’officier d’état civil pour l’inscrire : « Celui-ci affirmait que le prénom Carla était un surnom, un diminutif, étranger de surcroît… Il a refusé de l’inscrire. J’ai dû argumenter pour avoir gain de cause. » De 5 par an en moyenne dans les années 80, les Carla sont désormais près de 2 000 par an et leurs parents n’ont désormais plus aucun problème pour faire valider leur prénom.

Touchée par la « Révolution du Jasmin » en Tunisie, Carole, future maman, a modifié le prénom de sa fille : elle avait prévu Justine, ce sera Jasmine. Reste à savoir s’il sera toléré par l’administration…

Marlène Schiappa – © Pampa Presse"
 
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