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Première naissance d’un bébé « à trois parents »
F
1 octobre 2016 22:11
Science

Les spécialistes de la reproduction récusent souvent la formule, mais elle résume la percée réalisée par une équipe américaine, dans une clinique mexicaine : un enfant « à trois parents » serait né il y a cinq mois, porteur du patrimoine génétique de ses parents, mais aussi d’ADN provenant d’une donneuse.

Cette naissance inédite, rendue publique mardi 27 septembre par l’hebdomadaire britannique New Scientist, doit cependant encore faire l’objet d’une communication scientifique « officielle » lors du congrès de l’Association américaine de médecine reproductive à Salt Lake City (Utah), en octobre.

Le bébé, un garçon, serait le fils d’un couple de Jordaniens qui avait déjà donné naissance à deux petites filles décédées à l’âge de 6 ans et de 8 mois, indique le New Scientist : toutes deux étaient atteintes du syndrome de Leigh, une maladie liée à un dysfonctionnement des mitochondries, de minuscules usines à énergie présentes au cœur des cellules. La mère était porteuse saine de cette maladie, un quart de ses mitochondries étant touchées par une mutation dans leur ADN.

Procédure interdite aux Etats-Unis

Le couple a fait appel à John Zhang, président fondateur du Centre de fertilité New Hope de New York, une clinique qui a des antennes en Chine, en Russie et au Mexique, pour procéder à une tentative de fécondation in vitro faisant appel à une technique de transfert du noyau.

Le docteur Zhang a extrait le noyau (porteur de l’ADN) d’un des ovocytes de la mère et l’a inséré dans celui d’une donneuse dont le noyau avait été préalablement ôté. L’ovocyte disposant de mitochondries saines a été fécondé in vitro avec un spermatozoïde du père. L’embryon ainsi engendré était donc porteur de l’ADN nucléaire des deux parents et de l’ADN mitochondrial (ADNmt) fonctionnel de la donneuse – les rares mitochondries apportées par le spermatozoïde sont en effet détruites lors de la fécondation.

Selon le New Scientist, sur cinq embryons créés de la sorte, un seul s’est développé « normalement » et a pu être réimplanté chez la mère, qui a ensuite connu une grossesse normale. L’équipe new-yorkaise a effectué cette procédure de fécondation in vitro et d’insémination au Mexique, car elle est interdite aux Etats-Unis.

Elle est en revanche autorisée au Royaume-Uni – où elle n’a encore jamais été tentée –, mais selon une modalité un peu différente : l’ovocyte de la mère et celui de la donneuse seraient d’abord fécondés par des spermatozoïdes du père, puis énucléés avant qu’ils ne se divisent pour donner un embryon. Le noyau de la donneuse serait alors éliminé et remplacé par celui de la mère pour former l’embryon.

Le bébé se porterait bien

Le New Scientist précise que le couple jordanien, de confession musulmane, souhaitait minimiser les destructions d’embryons et a pour cette raison choisi d’opter pour l’autre technique. En outre, l’équipe médicale a sélectionné un embryon masculin, afin d’éviter qu’à l’âge adulte il ne transmette la maladie à sa descendance. Pour Sian Harding, qui a procédé à l’examen éthique de la procédure approuvée au Royaume-Uni, cette approche est « aussi bonne ou même meilleure que ce qui serait fait en Angleterre », indique l’hebdomadaire.

Aucune précision n’est cependant donnée sur le devenir d’éventuels embryons féminins, écartés par principe – ni sur le coût et les modalités de prise en charge de la procédure. Le bébé, aujourd’hui âgé de 5 mois, se porterait bien, selon l’équipe médicale, qui a précisé au New Scientist que seules 1 % de ses mitochondries sont porteuses de la mutation délétère.

Une étude espagnole récente, mise en ligne par Nature le 6 juillet et portant sur des souris, invite pourtant à la prudence. Ces rongeurs dotés d’ADN nucléaire et mitochondrial d’origines différentes semblaient tout d’abord ne pas s’en porter plus mal. Mais ils présentaient progressivement des altérations de leurs fonctions mitochondriales, leur santé déclinait et leur longévité était diminuée. En mai, une étude parue dans Cell Stem Cell avait montré que même une petite fraction de mitochondries importées lors du transfert de noyau pouvaient recoloniser l’ovocyte d’accueil et des lignées cellulaires qui en étaient tirées, un phénomène susceptible de « compromettre l’efficacité du remplacement mitochondrial ». « Les données expérimentales en matière de sécurité de la technique ne sont pas suffisantes », estime ainsi Pierre Jouannet, spécialiste de la fertilité, qui juge aussi « problématique l’annonce de cette naissance sans publication d’une étude en bonne et due forme dans une revue scientifique à comité de lecture: cela ouvre la porte à tous les coups publicitaires ».
[color=#FF0000][center][b]Viva la revolución !Pouvoir au peuple ![/b][/center][/color]
F
1 octobre 2016 22:15
Pour Julie Steffann, du laboratoire de génétique moléculaire de l’Institut Necker à Paris, qui vient de lancer un programme d’évaluation des risques liés au transfert nucléaire - à partir d’embryons humains anormaux donnés à la recherche - la naissance de ce premier bébé est « un message d’espoir pour les patients ». Mais « comme pour toutes les techniques de procréation médicalement assistée, il y a des questions sur le développement des enfants ». Cette première « montre que le transfert nucléaire chez l’humain peut aboutir à un enfant vivant, ce qui n’avait jamais été fait » - le pionnier Shoukhrat Mitalipov (Université de l’Oregon) l’avait réalisé avec succès en 2009 sur des macaques rhésus. Cette démonstration pourrait aussi ouvrir la voie à des fécondations in vitro « de confort », en permettant à des femmes de faire exprimer leur patrimoine génétique dans un ovocyte plus jeune, et d’augmenter leur chance d’enfanter sur le tard. « C’est aussi l’idée qui motive les cliniques de fertilité privées », estime Julie Steffann. Un « marché » bien plus vaste que celui des maladies liées à des anomalies mitochondriales, mais pour lequel une telle prise de risque lui paraît bien moins justifiée.

Absence de supervision réglementaire et éthique

Au-delà des questions éthiques et de la rareté des ovocytes disponibles, les spécialistes des mitochondries sont donc encore réservés sur les naissances « à trois parents » – la solution n’est pas envisagée en France, où l’on propose aux couples affectés de bénéficier d’un diagnostic préimplantatoire des embryons ou d’un don d’ovocytes.

La prudence est aussi liée à un précédent : à la fin des années 1990, aux Etats-Unis, des injections de mitochondries de donneuses (on parle de « transfert cytoplasmique ») dans des ovocytes avaient déjà conduit à la naissance de plusieurs dizaines d’enfants. Il ne s’agissait pas de prévenir une maladie mitochondriale, mais de revivifier les ovocytes. Les enfants ainsi conçus étaient « à quatre ADN »: les deux copies d’ADN nucléaire parentales, et l’ADNmt de la mère et de la donneuse. Si certains sont aujourd’hui en parfaite santé, d’autres ont présenté des anomalies de développement, si bien que les autorités sanitaires américaines ont demandé aux cliniques d’arrêter en 2002.

Ces inconnues ne font pas douter John Zhang, qui s’enorgueillit aussi d’avoir permis à une femme de 49 ans d’enfanter. S’il a procédé à la fécondation au Mexique, a-t-il indiqué au New Scientist, c’est bien parce que là-bas, « il n’y a pas de réglementation ».

Sur son blog, dans un texte daté du 22 août, il qualifiait le bébé à trois parents de « grand pas pour l’humanité ». Bien sûr, le sujet est controversé, admettait-il, mais « s’il existe un traitement pour ce qui était naguère considéré comme une sentence de mort pour un enfant, ne doit-on pas l’explorer malgré la controverse ? »
« Sauver des vies, voilà ce qui est éthique », a-t-il déclaré au New Scientist. Précisément, rétorquent certains observateurs, qui dénoncent l’absence de toute supervision réglementaire et éthique, aucune vie n’a été « sauvée » dans l’opération.

Source : [www.lemonde.fr]
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1
1 octobre 2016 23:02
Très intéressant, merci pour le partage smiling smiley

Seul point obscur; le fait de sélectionner des embryons masculins pour ne pas "transmettre la maladie"; comment l'embryon pourrait la transmettre puisque féminin comme masculin il récupère les mitochondries de la donneuse?

Ils disent les avoir écarté "par principe"

En fait ils ne savent pas quelles seront les conséquences sur le long terme donc ils préfèrent limiter les conséquences sur une seule génération (ce qui est le cas avec un enfant masculin qui ne transmettra pas son ADN mitochondrial)

Je viens de lire l'article original; sur cinq embryons "remaniés" un seul s'est développé normalement... Donc rien ne dit que ce soit très sécure comme construction

Et ils ont bien expliqué qu'ils avaient pris des embryons masculins pour éviter toute transmission mitochondrial par précaution

Pourtant, on constate que le garçon présente 1% de mitochondries mutées malgré tout... Ça ça m'échappe par contre, faudrait voir comment c'est possible


Vraiment intéressant smiling smiley


Citation
Marcus GOLDMAN a écrit:
Science

Les spécialistes de la reproduction récusent souvent la formule, mais elle résume la percée réalisée par une équipe américaine, dans une clinique mexicaine : un enfant « à trois parents » serait né il y a cinq mois, porteur du patrimoine génétique de ses parents, mais aussi d’ADN provenant d’une donneuse.

Cette naissance inédite, rendue publique mardi 27 septembre par l’hebdomadaire britannique New Scientist, doit cependant encore faire l’objet d’une communication scientifique « officielle » lors du congrès de l’Association américaine de médecine reproductive à Salt Lake City (Utah), en octobre.

Le bébé, un garçon, serait le fils d’un couple de Jordaniens qui avait déjà donné naissance à deux petites filles décédées à l’âge de 6 ans et de 8 mois, indique le New Scientist : toutes deux étaient atteintes du syndrome de Leigh, une maladie liée à un dysfonctionnement des mitochondries, de minuscules usines à énergie présentes au cœur des cellules. La mère était porteuse saine de cette maladie, un quart de ses mitochondries étant touchées par une mutation dans leur ADN.

Procédure interdite aux Etats-Unis

Le couple a fait appel à John Zhang, président fondateur du Centre de fertilité New Hope de New York, une clinique qui a des antennes en Chine, en Russie et au Mexique, pour procéder à une tentative de fécondation in vitro faisant appel à une technique de transfert du noyau.

Le docteur Zhang a extrait le noyau (porteur de l’ADN) d’un des ovocytes de la mère et l’a inséré dans celui d’une donneuse dont le noyau avait été préalablement ôté. L’ovocyte disposant de mitochondries saines a été fécondé in vitro avec un spermatozoïde du père. L’embryon ainsi engendré était donc porteur de l’ADN nucléaire des deux parents et de l’ADN mitochondrial (ADNmt) fonctionnel de la donneuse – les rares mitochondries apportées par le spermatozoïde sont en effet détruites lors de la fécondation.

Selon le New Scientist, sur cinq embryons créés de la sorte, un seul s’est développé « normalement » et a pu être réimplanté chez la mère, qui a ensuite connu une grossesse normale. L’équipe new-yorkaise a effectué cette procédure de fécondation in vitro et d’insémination au Mexique, car elle est interdite aux Etats-Unis.

Elle est en revanche autorisée au Royaume-Uni – où elle n’a encore jamais été tentée –, mais selon une modalité un peu différente : l’ovocyte de la mère et celui de la donneuse seraient d’abord fécondés par des spermatozoïdes du père, puis énucléés avant qu’ils ne se divisent pour donner un embryon. Le noyau de la donneuse serait alors éliminé et remplacé par celui de la mère pour former l’embryon.

Le bébé se porterait bien

Le New Scientist précise que le couple jordanien, de confession musulmane, souhaitait minimiser les destructions d’embryons et a pour cette raison choisi d’opter pour l’autre technique. En outre, l’équipe médicale a sélectionné un embryon masculin, afin d’éviter qu’à l’âge adulte il ne transmette la maladie à sa descendance. Pour Sian Harding, qui a procédé à l’examen éthique de la procédure approuvée au Royaume-Uni, cette approche est « aussi bonne ou même meilleure que ce qui serait fait en Angleterre », indique l’hebdomadaire.

Aucune précision n’est cependant donnée sur le devenir d’éventuels embryons féminins, écartés par principe – ni sur le coût et les modalités de prise en charge de la procédure. Le bébé, aujourd’hui âgé de 5 mois, se porterait bien, selon l’équipe médicale, qui a précisé au New Scientist que seules 1 % de ses mitochondries sont porteuses de la mutation délétère.

Une étude espagnole récente, mise en ligne par Nature le 6 juillet et portant sur des souris, invite pourtant à la prudence. Ces rongeurs dotés d’ADN nucléaire et mitochondrial d’origines différentes semblaient tout d’abord ne pas s’en porter plus mal. Mais ils présentaient progressivement des altérations de leurs fonctions mitochondriales, leur santé déclinait et leur longévité était diminuée. En mai, une étude parue dans Cell Stem Cell avait montré que même une petite fraction de mitochondries importées lors du transfert de noyau pouvaient recoloniser l’ovocyte d’accueil et des lignées cellulaires qui en étaient tirées, un phénomène susceptible de « compromettre l’efficacité du remplacement mitochondrial ». « Les données expérimentales en matière de sécurité de la technique ne sont pas suffisantes », estime ainsi Pierre Jouannet, spécialiste de la fertilité, qui juge aussi « problématique l’annonce de cette naissance sans publication d’une étude en bonne et due forme dans une revue scientifique à comité de lecture: cela ouvre la porte à tous les coups publicitaires ».
F
1 octobre 2016 23:20
Merci, je pense que l'explication se trouve dans cette partie du reportage : "L’embryon ainsi engendré était donc porteur de l’ADN nucléaire des deux parents et de l’ADN mitochondrial (ADNmt) fonctionnel de la donneuse – les rares mitochondries apportées par le spermatozoïde sont en effet détruites lors de la fécondation."

L'enjeu serait donc au moment de la fécondation. Ils veulent ainsi freiner la transmission de la maladie.

Pour les mitochondries mutées que présente le garçon, d'après ce que j'ai compris elle provienne de la mère.

Sinon, j'ai également trouvé que c'était très intéressant notamment sur tous les points relatifs à l'éthique et aux limites que l'on peut donner à la science, même dans un cas comme celui-là où le but est d'éviter la transmission d'une maladie car au final, comment poser la frontière entre le simple fait d'éviter une maladie et sa transmission (et là sélection des embryons mâles pour endiguer à l'avenir la maladie) et l'eugénisme ?

Sinon, l'étude espagnol m'a vraiment intéressé parce qu'elle m'a rappelé les études relatives au clonage animal où même lorsque l'on parvenait à obtenir des clones il avait pourtant des complications postérieurs, comme si cela venait montré la limite de l'action humaine dans de telles opérations.


Mais ça soulève encore de nombreuses questions purement d'éthiques et d'utilisation (notamment commerciale) et d'accès à ces innovations médicales.



Citation
Tawakkul a écrit:
Très intéressant, merci pour le partage smiling smiley

Seul point obscur; le fait de sélectionner des embryons masculins pour ne pas "transmettre la maladie"; comment l'embryon pourrait la transmettre puisque féminin comme masculin il récupère les mitochondries de la donneuse?

Ils disent les avoir écarté "par principe"

En fait ils ne savent pas quelles seront les conséquences sur le long terme donc ils préfèrent limiter les conséquences sur une seule génération (ce qui est le cas avec un enfant masculin qui ne transmettra pas son ADN mitochondrial)

Je viens de lire l'article original; sur cinq embryons "remaniés" un seul s'est développé normalement... Donc rien ne dit que ce soit très sécure comme construction

Et ils ont bien expliqué qu'ils avaient pris des embryons masculins pour éviter toute transmission mitochondrial par précaution

Pourtant, on constate que le garçon présente 1% de mitochondries mutées malgré tout... Ça ça m'échappe par contre, faudrait voir comment c'est possible


Vraiment intéressant smiling smiley
[color=#FF0000][center][b]Viva la revolución !Pouvoir au peuple ![/b][/center][/color]
1
1 octobre 2016 23:30
Oui tout-à-fait, éthiquement ça soulève beaucoup de questions

Pour la partie que tu as cité, oui ils ne prennent que des garçons car seules les femmes transmettent les mitochondries, donc ils évitent les filles par précaution

Mais un jour faudra bien se poser la question

Pour le garçon justement: d'où lui viennent les mitochondries de sa mère, vu qu'il n'a reçu que son noyau? Ca je ne sais pas encore

Et certes ils empêchent la transmission de la maladie mitochondriale portée par la mère, mais rien ne dit que sur le long terme cette construction cellulaire soit sécure... c'est là tout l'enjeu et la question, et ça conditionnera je pense le positionnement éthique aussi

En fait là, l'enjeu pour ce couple jordanien c'était d'avoir des enfants en bonne santé et qui survivent à l'âge adulte

Ils ont perdu leur enfants précédents avant la puberté

Donc là faudra surveiller l'enfant et voir s'il y a un gain en terme d'espérance de vie et de morbidité

Et oui +++ l'eugénisme pointe le bout de son nez, avec cette avancée mais d'autres aussi (il y a deux ans, la fameuse "prise de sang maternelle" pour savoir si ton enfant est trisomique... Tu peux en théorie également connaître la couleur de ses yeux, ci ou ça... Si ce service se privatise on choisirait d'avorter ou non selon la couleur des yeux?...)


Citation
Marcus GOLDMAN a écrit:
Merci, je pense que l'explication se trouve dans cette partie du reportage : "L’embryon ainsi engendré était donc porteur de l’ADN nucléaire des deux parents et de l’ADN mitochondrial (ADNmt) fonctionnel de la donneuse – les rares mitochondries apportées par le spermatozoïde sont en effet détruites lors de la fécondation."

L'enjeu serait donc au moment de la fécondation. Ils veulent ainsi freiner la transmission de la maladie.

Pour les mitochondries mutées que présente le garçon, d'après ce que j'ai compris elle provienne de la mère.

Sinon, j'ai également trouvé que c'était très intéressant notamment sur tous les points relatifs à l'éthique et aux limites que l'on peut donner à la science, même dans un cas comme celui-là où le but est d'éviter la transmission d'une maladie car au final, comment poser la frontière entre le simple fait d'éviter une maladie et sa transmission (et là sélection des embryons mâles pour endiguer à l'avenir la maladie) et l'eugénisme ?

Sinon, l'étude espagnol m'a vraiment intéressé parce qu'elle m'a rappelé les études relatives au clonage animal où même lorsque l'on parvenait à obtenir des clones il avait pourtant des complications postérieurs, comme si cela venait montré la limite de l'action humaine dans de telles opérations.


Mais ça soulève encore de nombreuses questions purement d'éthiques et d'utilisation (notamment commerciale) et d'accès à ces innovations médicales.
F
1 octobre 2016 23:48
Oui, après pour le positionnement éthique, je pense que c'est d'ores et déjà interdit dans plusieurs états (d'où le fait de faire des recherches au Mexique) mais le risque se serait à l'avenir de se voir développer un tourisme de "l'eugénisme" pour les états qui n'ont pas de réglementation sur le sujet ou l'autorise et de la reconnaissance de ses enfants dans les états qui l'interdisent.

Mais c'est vraiment les plus grands risques pour ses pratiques, je crois qu'en Inde, on a interdit aux médecins de divulguer le sexe de l'enfant pendant la période légale d'IVG, pour éviter des IVG de petite fille alors qu'en sera-t-il le jour ou grâce aux progrès de la science on pourra connaitre toutes les caractéristiques physiques et médicales de son enfant à naître et pire quand on pourra les sélectionner.

Est-ce qu'il aura une sélection des meilleurs accessibles aux catégories les plus favorisées ? Peut-être pas pour sélectionner la couleur des yeux, quoique si on le peut ... mais bon surtout pour avoir le meilleur patrimoine génétique possible.

D'ailleurs, ça existe déjà en quelque sorte aux Etats-Unis, pour les donneurs de spermes et pour les donneuses d'ovocytes, il me semble que tu peux sélectionner leurs "parcours" sur une sorte de CV, donc en plus de choisir le donneur qui a des caractéristiques proches des tiennes, tu peux également choisir celui qui a fait une université prestigieuse et qui est sportif de haut niveau ou qui est un pianiste de talent, etc. Evidemment je suppose que plus le parcours est prestigieux et plus la facture est élevée ... Tout ça fait un peu peur :/

Sinon pour l'avenir de l'enfant, oui, surtout que l'évolution de sa situation va conditionner l'avenir de ces méthodes, mais visiblement l'étude espagnole faite sur les souris ne plaide pas en sa faveur.
Citation
Tawakkul a écrit:
Oui tout-à-fait, éthiquement ça soulève beaucoup de questions

Pour la partie que tu as cité, oui ils ne prennent que des garçons car seules les femmes transmettent les mitochondries, donc ils évitent les filles par précaution

Mais un jour faudra bien se poser la question

Pour le garçon justement: d'où lui viennent les mitochondries de sa mère, vu qu'il n'a reçu que son noyau? Ca je ne sais pas encore

Et certes ils empêchent la transmission de la maladie mitochondriale portée par la mère, mais rien ne dit que sur le long terme cette construction cellulaire soit sécure... c'est là tout l'enjeu et la question, et ça conditionnera je pense le positionnement éthique aussi

En fait là, l'enjeu pour ce couple jordanien c'était d'avoir des enfants en bonne santé et qui survivent à l'âge adulte

Ils ont perdu leur enfants précédents avant la puberté

Donc là faudra surveiller l'enfant et voir s'il y a un gain en terme d'espérance de vie et de morbidité

Et oui +++ l'eugénisme pointe le bout de son nez, avec cette avancée mais d'autres aussi (il y a deux ans, la fameuse "prise de sang maternelle" pour savoir si ton enfant est trisomique... Tu peux en théorie également connaître la couleur de ses yeux, ci ou ça... Si ce service se privatise on choisirait d'avorter ou non selon la couleur des yeux?...)
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U
2 octobre 2016 12:34
Par chance, les gènes ne sont pas tout: Il y a l'expression des gènes et, en particulier, l'épigénétique, ainsi que l'acquis.

Les gènes d'un génie ne s'exprimeront pas chez un génie qui est élevé par des imbéciles et/ou qui a l'esprit encombré d'inutilités irrationnelles et la scolastique. Il utilisera ses potentialités pour survivre en milieu hostile à la réflexion.

Dans de tels milieux, il vaut mieux être bien équipé pour survivre et se développer en milieu hostile à la réflexion.

Par exemple: Si un oiseau est élevé par des hippopotames, il n'apprendra pas à voler et sera incapable de survivre dans .la boue.

Le petit oiseau ne pourra pas se développer s'il suit la tradition familiale ou celles de la communauté hippopotames.
Par contre, si ses parents lui permettent de suivre l'éducation et l'école des oiseaux, leur fils se développera et sera la fierté desdits parents. Ce fils sera fier d'avoir des parents qui lui auront permis de développer toutes ses potentialités.

Pour l'illustrer, on peut citer le parcours d'un personnage que le lecteur reconnaîtra.

Citation
a écrit:
Le bagage de départ:
Père qui s'occupe d'électrochimie, oncle ingénieur.
Famille juive: Comme les Protestants, tous les Juifs apprennent à lire et à écrire, génération après génération.
Il a de la difficulté à s'exprimer et est lent.


Le milieu hostile:
L'Allemagne de la fin du 19e siècle.
Par rapport au système militariste prussien, Einstein fut un mauvais élève; un attardé. dans presque toutes les matières: Il quitta l'école à 15 ans.

Le milieu favorable:
Il immigra en Suisse et tenta l'examen d'entrée à l'École Polytechnique Fédérale de Zurich
Il échoua et fut accueilli à l'école cantonale d'Aarau.
Il réussit et entra à l'École Polytechnique Fédérale de Zurich. Il y réussit de justesse son diplôme, en 1900. Il requiert la nationalité suisse et elle lui est accordée.
Il est chômeur jusqu'en 1902
Dés 1902, il travailla à l'Office suisse des Brevets, à Berne. Ayant un revenu suffisant, il mit à profit cette période pour mettre au point la théorie de la relativité.
En 1905, il publie sa Théorie de la Relativité
En 1909: Professeur à l'École Polytechnique Fédérale de Zurich.
En 1914 Il retourne en Allemagne et y fait de la recherche.

Le milieu hostile:
Il est de plus en plus persécuté, et menacé de mort, à cause de ses origines juives.
En 1933, il quitte définitivement l'Allemagne puis ...

Le milieu favorable:
... s'installe aux États-Unis.
etc

[www.jesuismort.com]


Citation
Marcus GOLDMAN a écrit:
Oui, après pour le positionnement éthique, je pense que c'est d'ores et déjà interdit dans plusieurs états (d'où le fait de faire des recherches au Mexique) mais le risque se serait à l'avenir de se voir développer un tourisme de "l'eugénisme" pour les états qui n'ont pas de réglementation sur le sujet ou l'autorise et de la reconnaissance de ses enfants dans les états qui l'interdisent.

Mais c'est vraiment les plus grands risques pour ses pratiques, je crois qu'en Inde, on a interdit aux médecins de divulguer le sexe de l'enfant pendant la période légale d'IVG, pour éviter des IVG de petite fille alors qu'en sera-t-il le jour ou grâce aux progrès de la science on pourra connaitre toutes les caractéristiques physiques et médicales de son enfant à naître et pire quand on pourra les sélectionner.

Est-ce qu'il aura une sélection des meilleurs accessibles aux catégories les plus favorisées ? Peut-être pas pour sélectionner la couleur des yeux, quoique si on le peut ... mais bon surtout pour avoir le meilleur patrimoine génétique possible.

D'ailleurs, ça existe déjà en quelque sorte aux Etats-Unis, pour les donneurs de spermes et pour les donneuses d'ovocytes, il me semble que tu peux sélectionner leurs "parcours" sur une sorte de CV, donc en plus de choisir le donneur qui a des caractéristiques proches des tiennes, tu peux également choisir celui qui a fait une université prestigieuse et qui est sportif de haut niveau ou qui est un pianiste de talent, etc. Evidemment je suppose que plus le parcours est prestigieux et plus la facture est élevée ... Tout ça fait un peu peur :/

Sinon pour l'avenir de l'enfant, oui, surtout que l'évolution de sa situation va conditionner l'avenir de ces méthodes, mais visiblement l'étude espagnole faite sur les souris ne plaide pas en sa faveur.



Modifié 1 fois. Dernière modification le 02/10/16 12:35 par Unesuggestion.
Quand l'être humain montre la Lune, Bôfbôfbôf le chien regarde le doigt. Les chiens aboient, la caravane passe. ***********************************************************************
 
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