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une premiere dans le monde de la justice arabe
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21 mai 2008 13:13
Une première historique : un Tunisien jugé pour avoir "violé" une femme par téléphone


Il s’agit d’une première qui suscite la pitié, l’ironie mais aussi des interrogations sur la sclérose qui frappe certaines sociétés. Le tribunal de Sousse, en Tunisie, doit juger une affaire inédite : un homme d’une trentaine d’année est poursuivi pour avoir violé une jeune femme de 20 ans, sans jamais la rencontrer.

Il s’agit d’une « relation amoureuse fictive » qui s’est déroulée par téléphone. Sur leur portable, les deux amoureux se sont retrouvés, pendant plusieurs heures, à converser d’une façon très intime, souligne le quotidien « Al-Quds Al Arabi » dans son édition du 24 avril. Citant le journal tunisien « Assarih » (le Franc), le quotidien ajoute que « cette relation s’est développée au point que la jeune femme, prise par une excitation suprême, s’est livrée à des actes qui lui ont fait perdre sa virginité ». Sa famille a porté plainte contre son interlocuteur qui se retrouve devant le tribunal. Le médecin légiste a confirmé que la jeune femme a perdu sa virginité, mais son rapport insiste sur « l’absence de toute trace d’une relation sexuelle ».

Pour l’avocate de la victime de ce « viol virtuel », sa cliente a été victime de ses propres sentiments. Mais l’affaire prend de l’ampleur, puisque le code pénal tunisien, et sans doute toutes les législations du monde, se retrouvent démunis face à une telle problématique. Le quotidien tunisien « Assarih », qui a révélé l’affaire, reconnait les lacunes du système judiciaire et les difficultés que rencontrent les juges pour trancher dans cette affaire inédite. Car, « paradoxalement, bien que tous les ingrédients d’un viol soient réunis, la jeune femme semble consentante, et son violeur était physiquement absent ». Un véritable casse-tête pour les juges tunisiens qui constatent « les résultats du viol (perte de virginité) mais ne peuvent pas conclure à un viol par manque de preuves », souligne de son côté le site « Elaph.com ».

Les lecteurs qui ont commenté cette affaire sur « Elaph.com » sont partagés. Certains ironisent en se demandant « comment se prénommera l’enfant qui naîtra de cette relation à distance ? », alors que d’autres estiment que « la fille n’avait que raccrocher son téléphone, si elle n’était pas consentante ». Une troisième catégorie de lecteurs se lamente sur le sort du jeune homme, accusé à tort d’un viol qu’il n’a pas commis. Plusieurs autres commentaires mettent en exergue les traditions sclérosées de la société arabe en général, et estiment que « la fille est avant tout victime des privations que lui imposent les traditions et la famille »... D’autres n’hésitent pas à attribuer cette « décadence morale de la fille » à la mauvaise utilisation des moyens modernes de communication. Enfin, certains engagent « la responsabilité de l’Occident » et de la volonté de certains à imiter les traditions occidentales importées par internet et par les télévisions satellitaires...
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21 mai 2008 13:29
 
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