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OMC, le pouvoir invisible
M
6 mars 2005 03:48
Pas assez de volume (notes sur l'OMC)

Réalisé par Vincent Glenn
Film français.

Genre : Documentaire
OMC - Organisation mondiale du commerce - trois lettres pour nommer une institution internationale dont l'idéologie, les caractéristiques, les objectifs n'ont - encore - que très peu de visibilité publique. Comment, pourquoi, par qui et pour qui cette organisation a-t-elle été mise en place, et pourquoi est-elle si contestée ?
Sous forme d'une enquête filmée, ce documentaire dresse le portrait polémique d'une instance de pouvoir dont le champ n'a cessé de s'étendre depuis sa création en 1995 et qui a été conçue pour être l'arbitre suprême du commerce mondial.

[www.allocine.fr]

[www.la-bas.org]
M
6 mars 2005 06:19
PAS ASSEZ DE VOLUME de Vincent Glenn
France - 2004




>> SYNOPSIS

O.M.C. trois lettres pour nommer une institution internationale dont le mandat officiel est d’arbitrer le commerce mondial. En deux chapitres, sous forme d’enquête menée par un profane, le film dresse le portrait polémique d’une instance de pouvoir dont le champ d’influence n’a cessé de s’étendre depuis sa création en 1995, et qui, depuis la bataille de Seattle en 1999, est âprement contestée.

1er chapitre : NOTES SUR L'OMC
A la rencontre autant de ceux qui contestent le pouvoir et la mission de l’OMC, que de certains de ces responsables, le premier chapitre du film tente d’apporter quelques réponses aux questions suivantes : pourquoi, par qui et pour quels intérêts cette institution internationale a-telle
été mise en place ?

2nd chapitre : NOTES SUR L’AGCS
Le narrateur resserre son enquête pour interroger ce qui se cache derrière le sigle mystérieux d’AGCS : l’Accord Général sur le Commerce des Services, l’un des accords fondateurs de l’OMC. Pourquoi les négociations menées au nom de l’Union Européenne dans le cadre de l’AGCS sont-elles marquées par le secret? L’AGCS est-il un accord qui, comme certains l’affirment, achèvera la captation par des groupes privés, exclusivement déterminée par les impératifs de profit, de secteurs aussi essentiels à la vie que l’eau, la santé, l’éducation, la culture ?
Le narrateur traverse, tout au long de son enquête, plusieurs mondes sur
une même planète, et se livre à des détours à travers la musique, la photographie, le rêve ou le cauchemar, détours qui nous rappellent que le sens de la vie est irréductible à tout enfermement dans le champ de l’économie.



>> ENTRETIEN AVEC LE REALISATEUR : V.Glenn

La réalisation de Pas assez de volume ! (Notes sur l’OMC) vous a pris trois ans. Vous tentez de répondre à quatre questions fondamentales : quand, pourquoi, par qui et pour quels intérêts l’OMC a-t-elle été créée ? Avez-vous pu trouver quelques réponses à ces questions ?

Aux questions "depuis quand et pourquoi", la réponse est à chercher sur les ruines d'une Organisation internationale du commerce qui avait été envisagée dès le moment de la conférence de Bretton-Woods en 1944, en même temps que la création de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international (FMI). Mais les Américains ont alors refusé de s'associer à la création de cette Organisation au prétexte que celle-ci comportait des objectifs sociaux ! On s'est donc rabattu sur la naissance du GATT (General agreement on trade and tariffs) qui a principalement servi, à partir de 1947, à réduire les tarifs douaniers sur le commerce des marchandises, avec pour finalité proclamée, l'augmentation du volume du commerce mondial. En gros, réduisons les barrières, et le volume des échanges commerciaux augmentera naturellement au bénéfice d'une prospérité globale…

L'OMC est née en 1995, sur la base des Accords du Gatt, complétés par une trentaine de nouveaux accords (sur les services, la propriété intellectuelle, etc.) allant bien au-delà du strict commerce de marchandises. A la question, "l'OMC, à quoi ça sert", on peut simplement répondre par son objectif affiché : réguler le commerce mondial, c'est-à-dire établir des règles et être l'instance d'arbitrage permettant de les appliquer. Une chose est d'énoncer les règles, une autre de les faire appliquer et d'avoir le pouvoir de sanction en cas de non-respect de celles-ci par ses pays membres. En l'occurence, l'OMC fait les deux, elle dit la loi, et la fait appliquer. A la question "par qui?", la réponse s'impose comme une évidence: l'OMC a été mise en place par les pays les plus riches de la planète, qui seuls possédaient l'expertise juridique et surtout la roublardise politique pour inventer des règles faites sur mesure pour leurs propres économies, au détriment des
pays les plus pauvres.


Le second chapitre du film aborde le controversé et encore trop méconnu AGCS - l’Accord Général sur le Commerce des Services -, qu’avez-vous découvert au cours de votre enquête sur celui-ci ?

Beaucoup de choses se trament derrière cet acronyme de 4 lettres. Les découvrant comme n'importe quel profane, j'ai d'abord été surpris d'apprendre que l'AGCS est un accord déjà signé, comptant parmi les 28 accords fondateurs de l'OMC en 1995. J'ai ensuite découvert que l'AGCS vise l'établissement de conditions juridiques au niveau international pour la libéralisation totale de ce que l'on appelle les "services". Cette notion très vague inclue à moyen terme, tout ce qui relève du service public, en particulier la santé, l'éducation.

L'AGCS vise tout simplement la privatisation de pans entiers de secteurs publics dont seuls sont exclus les services régaliens de l'Etat, police, justice et armée. Ajoutons à cela la discrétion médiatique stupéfiante qui entoure la mise en application de cet AGCS et la confidentialité tout aussi remarquable des technocrates qui négocient au nom des Etats, et on obtient une crise où tout le monde parle "d'opacité" comme s'il était matériellement impossible d'obtenir un minimum de lisibilité sur qui négocie quoi et au nom de qui. En réalité, plus que d' opacité, je préfère parler d'une "illisibilité" entretenue pour diverses mauvaises raisons. Si nous avons pu, dans des conditions matérielles dérisoires avoir accès à l'information, qui me fera croire que les centaines de journalistes des rédactions des chaînes nationales eux, ne le pouvaient pas ?

C’est l’organisation même du système médiatique qui est en cause. En premier lieu, cette machine à embrouiller que sont les journaux télévisés et leurs savants téléscopages à grande vitesse de données hétérogènes, qui cultivent quotidiennement les sentiments d'impuissance, et une culture de l'insécurité dont on voit depuis quelques années émerger les aboutissements politiques.

[r7a.free.fr]
 
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