Le salaud lumineux est comblé. Barbet Schroeder lui a consacré un documentaire, "L’avocat de la terreur", qui, sans être complaisant, ne l’écorche guère.
De sa Thaïlande natale, Jacques Vergès a conservé, quelques années, point n’en faut trop, le goût de la lutte anticolonialiste. Jeune avocat, il prend avec bagoût et courage partie pour le FLN. Et s’enamoure de Djamila Bouhired, célèbre militante du FLN, condamnée à mort pour attentats à la bombe à Alger dont il a assuré la défense. Puis est venu le temps des indéfendables. Terroristes (Carlos, Magdalena Kopp), nazi (Barbie) et bien sûre satrapes africains (Bongo, Eyadéma, Sassou etc). Une Afrique où d’aucuns trouvent trace de son « virage ». En 1967, il accepte de prendre la défense de Moïse Tschombé, richissime assassin du leader congolais Lumumba, qui meurt empoisonné.
À travers l’histoire de ses clients sulfureux, c’est l’histoire de ces cinquante dernières années qui est rappelée dans le film de Schroeder : FLN, armée rouge allemande, dictateurs africains, groupes armés palestiniens, khmers rouges ou même Stasi, le film se regarde comme un déroulé des luttes idéologiques du XXème siècle. Et comme un trépidant film d’espionnage : où s’est planqué Vergès de 1970 à 1978 ? Le film n’apporte pas de réponse. Il n’infirme aucune hypothèse et se contente de privilégier la piste de l’exil militant dans les camps palestiniens... Tirant remarquablement son épingle du jeu, comme à son habitude, Jacques Vergès s’est contenté de dire du film qu’il était un "chef d’oeuvre" grâce à lui seul. Le problème est finalement là. Ce personnage, à l’embonpoint léger et au demi-sourire ambigu est la coqueluche de médias qu’il prétend tenir à distance alors même que le moindre de ses gestes, que la moindre de ses décisions leur sont destinés. Un peu comme un enfant qui ne sait pas interrompre des clowneries qui amusent la galerie, Vergès continue de forcer le trait. Après la pathétique tentative de sauver Saddam Hussein et tant d’affaires perdues ou interrompues avant terme, l’avocat de Milosevic a répondu qu’il défendrait « même Bush » à la question « auriez-vous défendu Hitler ». En réalité, Jacques Vergès tient plus que tout à son image de salaud ultime. Défendue à merveille
normal il n avait aucune chance de gagner les proces des clients comme barbie ou carlos , mais c'est ainsi qu il s'est construit une notorieté internationale et par consequent des honoraires faramineux
Citation rifton75 a écrit: normal il n avait aucune chance de gagner les proces des clients comme barbie ou carlos , mais c'est ainsi qu il s'est construit une notorieté internationale et par consequent des honoraires faramineux
Allez tous voir le film, c'est une super mine d'information sur l'avocat. On y apprend beaucoup de choses, une autre vision de l'histoire. Je le conseille à tous, il est très très bien fait. Le titre "l'Avocat de la terreur" pas mal de salles à saint michel(paris) le jouent. A voir très rapidement...
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