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Pour ceux qui justifient le terrorisme islamiste
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12 avril 2007 08:30
Voila u article intéressant sur les racines du terrorisme aveugle qui frappe notre pays:

Piétisme et barbarie
MAROC - 1 avril 2007 - par HAMID BARRADA /JA
Au lendemain de l’attentat du 11 mars à Casablanca (dans lequel le kamikaze a trouvé la mort), les autorités marocaines ont fait preuve de diligence et d’une volonté de communication remarquable. Deux semaines après, on sait tout… sans être rassuré pour autant. Force est en effet de constater que le terrorisme apparaît comme un phénomène massif, quasi irrépressible.
L’attentat du cybercafé n’est nullement une surprise. Depuis un mois, les autorités étaient sur les dents et ne ménageaient pas leurs efforts pour accroître la vigilance du pays.

Avec succès, puisque c’est l’intervention du patron du cybercafé qui a empêché le terroriste, Abdelfattah Raïdi - qui devait recevoir des instructions dans cet établissement - d’accomplir son forfait. Blessé, Youssef el-Khodry, le second kamikaze, a vite été capturé. Il semble que l’arrestation, quelques jours auparavant, de Saad Husseini, soupçonné d’être l’artificier des attentats du 16 mai 2003, ait semé la panique dans le groupe terroriste. Raïdi vivait dans la terreur d’être arrêté et, depuis quatre jours, se baladait avec sa ceinture infernale dans les quartiers populeux de Casablanca…

L’enquête a permis d’établir une liste de 30 suspects, dont 24 ont été rapidement arrêtés. L’un des 6 hommes en cavale a finalement été retrouvé à Agadir. On a ratissé large : 223 personnes interpellées, la plupart libérées après vérification. Sur les 25 arrêtés : 16 ont entre 17 ans et 27 ans. Tous ont déjà eu affaire à la justice et 60 % vivaient dans le même bidonville. Condamné à cinq ans d’emprisonnement après le 16 mai 2003 et gracié au bout de trois ans, Raïdi recrutait parmi les anciens prisonniers ayant bénéficié d’une mesure de clémence. Les cibles initiales : des navires mouillés dans le port, des bâtiments sécuritaires et économiques, toujours à Casa. Mais aussi des sites touristiques à Marrakech, Tanger, Essaouira...

Depuis les attentats de 2003 qui ont mis à mal l’« exception marocaine » en matière d’islamisme, 14 cellules ont été démantelées et 261 informations judiciaires ouvertes dans le cadre de la loi antiterroriste ; 1 399 personnes ont été poursuivies et 1 057 jugées. Plusieurs organisations ont été démantelées : Tawhid wal Djihad, Ansar al-Mahdi, Salafiya Djihadiya... Certaines avaient des relations avec le GSPC algérien et al-Qaïda.

Mais c’est surtout le profil des terroristes qui retient l’attention. Leurs chefs ont généralement la quarantaine et sont des vétérans du djihad, en Afghanistan et ailleurs. Ayant reçu une formation universitaire, ils parlent plusieurs langues étrangères et ont parfois épousé des Occidentales. Ils ne sont pas nombreux et menacent aussi bien l’Espagne et la France que le Maroc. La « piétaille » djihadiste est d’une tout autre espèce : jeunes, à peine scolarisés, chômeurs ou abonnés aux petits boulots, ils sont prêts à mourir mais leurs convictions sont fragiles, voire labiles.

L’affaire du 11 mars illustre cette disparité fondamentale. Présenté comme le chef militaire du Tawhid, Saad Husseini, 43 ans, a fait des études d’ingénieur en Espagne, a combattu en Afghanistan et vécu en Turquie. Rentré au pays en 2002, il était recherché depuis le 16 mai 2003 et avait jusqu’ici réussi à tromper la vigilance de la police. Youssef el-Khodry, 17 ans, le kamikaze miraculé, appartient à un autre univers : le bidonville Sidi Moumen, le « cul du monde » comme le surnomment ses habitants. « Il n’était pas pieux, raconte le père, vendeur de menthe de son état, c’est moi qui l’incitais à faire ses prières pour l’éloigner de la drogue. » « C’est vrai, confirme le cousin du jeune homme, Youssef se droguait. Il aimait le raï et le foot. Il a disparu deux semaines avant le drame et a beaucoup changé pendant cette période. »

Comment on devient kamikaze ? Le politologue Mohamed Tozy définit les « fous de Dieu » comme des « paumés » et des « piétistes ». Quand on lui pose la question : comment passe-t-on d’une croyance somme toute pacifique à la barbarie suicidaire, il avoue son ignorance : « On ne sait pas. On reconnaît un kamikaze lorsqu’il explose ! » Une chose est sûre : si la première catégorie (les chefs) relève de la compétence de la police, et d’elle seule ; la seconde, le petit peuple du djihad, pose des problèmes d’éducation, de culture, de pratique de la religion… Bref, des problèmes de société et de gouvernement assurément plus redoutables.
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12 avril 2007 21:52
a revoir : le film de youssef Chahine LE DESTIN
 
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