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PORTRAIT : ZEN ZILA
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7 avril 2006 08:55
Zen Zila

Qu'ils se déchaînent...

Après un premier album "Le Mélange sans appel" en 2000, Zen Zila nous revient avec "2 pull-overs, 1 vieux costard", un hymne à la mémoire en 13 titres qui lance un défi à la neurasthénie ambiante. Chanson française, accent rock, incantation orientale, une acrobatie musicale où s'exécutent en fusion ardeur sonore et poigne des mots. Zen Zila qui signifie "tremblement de terre" en langue arabe, propage le frisson et prône l'urgence de vivre.

Pour tenter d'exorciser la douleur quand on se retrouve en proie à ses souvenirs, en perte de repères face à ses origines, envisageons les deux alternatives les plus courues : la psychothérapie ou l'engagement dans la légion étrangère. On affronte ou on fuit. Sans effusion ni épanchement, Zen Zila, avec "2 pull-overs, 1 vieux costard", opte pour le témoignage artistique en nous délivrant une sorte de carnet de route, un genre d'autobiographie en musique. Wahid Chaib et Laurent Benitah, deux artistes lyonnais d'origine algérienne, dressent le portrait d'hommes et femmes croisés sur leur chemin, toutes générations confondues. Wahid - sculpteur de rimes et Laurent - guitariste évoquent tout un univers de déracinés "mais sans faire dans le misérabilisme" et sans se proclamer porte-paroles d'une quelconque communauté. Leur nouvel album n'est pas un pamphlet, juste un hommage à ceux qui ont connu l'exil, dans toutes ses formes. L'exil de leurs ançêtres qui ont quitté le pays pour trouver leur eldorado en France (El Ouricia), celui de l'immigré clandestin qui fuit la misère (La Tendance), le déracinement de celui qui croupit en prison (Rhal el beb), le chaos psychologique de celui qui semble fuir ses origines (Tem Chi)... des brèves de vies, des récits du quotidien, des métaphores du malaise de l'intégration.


La recherche des racines est le point d'orgue de cet album. L'importance de ne pas oublier pour mieux se construire... Et comme "à chaque jour suffit sa peine", l'album est également et surtout nourrit d'une euphorie indissoluble. Le Bon Sens, Tata Aïcha, Ca m'fait du bien, font la peau "aux idées moroses" et encouragent à la résistance pour s'en sortir. "Si tu sais pas où tu vas, rappelle toi d'où tu viens", phrase tirée de Tem Chi pourrait résumer l'idée de cet album. On est tous à la recherche d'un eldorado, on croit souvent que la vie est ailleurs... alors pour la mémoire et pour arrêter de se regarder le nombril, Wahid inverse la tendance, "pour dire toute la chance qu'on a, vous et moi, d'être nés là"...


DERNIER ALBUM EN DATE : "MAIS OU ON VA COMME CA"
 
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