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Les politiques marocains sont-ils vraiment porteurs d'un projet de société? :
j
7 janvier 2005 16:00
Le matin 06.01.2005 | 16h54

A chaque fois qu'il passe devant le Parlement, sur une avenue Mohamed V fraîchement rénovée, ce politique ne peut s'empêcher de se poser la même question, devenue, à force, une itération. La vision de ces diplômés chômeurs manifestant, brandissant des banderoles et fustigeant les gouvernants lui procure immanquablement un sentiment de malaise, un goût amer d'incompréhension. Dans sa tête, les interrogations se bousculent. “ Les jeunes Marocains ont-ils à ce point perdu tout repère ? Pourquoi ne croient-ils en rien et comment expliquer qu'ils ne soient porter par aucun idéal, sinon celui des lumières de l'autre rive, au prix de pateras de la mort ?”

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En posant ces questions, ce militant de gauche interpelle les partis politiques, leur rôle, leur mission. Il interroge aussi leur capacité à proposer, défendre et mettre en œuvre un projet de société auquel adhérerait le plus grand nombre. Les partis politiques sont-ils porteurs d'une vision de la société, fondée sur un programme, un idéal, un vivre-ensemble ? Oui, assurent, main sur le cœur, les dirigeants politiques. D'un bout à l'autre de l'échiquier politique, on se targue de disposer d' un vrai programme, de mesures concrètes, de propositions réalistes. “ Problème, ces discours s'inscrivent uniquement dans le temps électoral.

On a la forte impression que c'est le seul instant où les formations politiques tentent de vendre ce qu'elles appellent de manière grandiloquente un projet de société alors que ce ne sont que quelques slogans et autres vœux pieux émis sous forme de généralités ”, soupire ce politologue de la place.
A la fin de la session d'hiver de l'année passée, le président de la Chambre des Représentants, Abdelhouad Radi, résumait sans fioritures et sur les colonnes du Matin la situation des partis.

«Ce sont les partis qui disposent d'un programme. Ce sont les partis qui disposent d'un projet et d'une vision. Les individus adhèrent à ce projet commun. C'est bien cela qui fait le parti, c'est finalement d'avoir des convictions communes, des projets communs, des programmes communs, etc. Or, les partis jouent actuellement un rôle de cadre pour les élections.

Ce ne sont même pas des machines électorales. Simplement un cadre parce que les partis donnent des accréditations aux candidats». La sentence de ce membre dirigeant de l'USFP tombe comme un couperet, mettant à nu une réalité à laquelle le président de la première Chambre est tous les jours confronté. «Dans les pays démocratiques, on trouve l'élite des partis dans les institutions. Ici, ce ne sont pas les partis qui refusent que leurs élites soient dans les institutions, c'est le mode de choix qui fait que ces gens sont éliminés. Un notable remplit sa fonction, ses relations avec les populations sont traditionnelles, héritées, clientélistes».

Il est plutôt partisan du statu quo, du maintien de l'équilibre. Il n'est pas l'agent du changement et du progrès. On ne peut pas avoir une société dirigée uniquement par des notables. Ce sont les militants, ces élites politiques, qui sont porteurs du changement. Sans quoi, comment voulez-vous une société démocratique, moderne, solidaire, développée ? ”, s'interrogeait-il toujours sur nos colonnes.

Le système électoral peut-il exonérer d'un programme ?

Mais le système électoral actuellement en vigueur peut-il valablement exonérer les partis de défendre un projet de société, de proposer des réformes et ceux qui sont au pouvoir de procéder à leur mise en oeuvre? Assurément non. En ces temps d'adoption de lois fondatrices, les partis politiques ont-ils réellement suscité le débat ? Ont-ils pris position, arguments à l'appui, sur la réforme de l'audiovisuel ou, plus récemment encore, sur l'assurance-maladie obligatoire ? “ L'AMO aurait dû les interpeller davantage.

En fait, on assiste à un silence radio du côté des partis. C'est une vraie réforme de la politique de la santé qu'il faut aujourd'hui sérieusement envisager. Des questions fondamentales se posent quant à la gratuité des soins pour les indigents, le fonctionnement des hôpitaux, les priorités en matière de santé. Je doute que les partis aient pris la peine et le temps de réfléchir à cela ”, souligne un chirurgien exerçant dans le service public.

Le premier secrétaire de l'USFP, Mohamed El Yazghi, préfère, lui, regarder le verre à moitié plein plutôt qu'à moitié vide. “Au moment de la constitution du gouvernement d'alternance consensuelle, il y avait accord avec feu Sa Majesté Hassan II. Ce gouvernement devait entreprendre un certain nombre de réformes qu'il a engagées : la nouvelle charte communale, les codes des libertés, nouveau code électoral… Il y a eu par la suite le code de la famille et le code du travail et nous sommes actuellement en train de vivre la grande réforme de la couverture médicale. Le gouvernement Jettou maintient le cap des réformes.

Depuis le 1er janvier, nous sommes entrés dans la phase de l'application de l'AMO qui va se faire de manière graduelle. 15% des Marocains ont une couverture sanitaire et seulement 3% en milieu rural. Lors du dernier Conseil de gouvernement, nous avons approuvé une loi criminalisant la torture qui va s'intégrer au code pénal ”, affirme celui qui est au cœur de la préparation du septième congrès de l'Union socialiste des forces populaires, et dont les assises seront essentiellement consacrées aux réformes constitutionnelles et politiques.

Entre réformes et arsenal juridique, les partis seront-ils enfin ces donneurs d'espoir à des générations qui ne croient presque en rien ? L'avant-projet de loi sur les partis politiques participerait-il à faire de ces derniers de vraies structures partisanes, défendant des idéaux et convictions au nom d'un avenir radieux ? Le leader du RNI, Ahmed Osman, en est en tout cas persuadé. “

L'évolution du Maroc a démontré qu'il est temps de réserver une place aux partis politiques dans l'arsenal juridique marocain, vu la spécificité de leurs missions par rapport aux associations telles qu'elles sont définies par la loi relative aux libertés publiques ”, affirmait-il il y a quelques semaines sur nos colonnes.
Face à l'évolution institutionnelle d'un pays qui a fait le choix d'exorciser ses démons passés pour que la société se réconcilie avec elle-même, il n'en demeure pas moins qu'il est urgent aujourd'hui de réhabiliter l'action politique, tant il est vrai que jamais la démocratie n'a été construite hors d'un projet politique.

“ La réhabilitation de l'action politique est de notre fait à tous. Il est vrai que les attitudes de certains portent un coup à la gestion de la chose publique par les partis. A côté des partis qui n'ont rien à voir avec une vie politique moderne, il y a des partis qui se respectent et respectent en plus des institutions, et la politique et les citoyens. La réhabilitation ne concerne que les autres qui n'agissent pas dans ce cadre ”, pense le secrétaire général du PPS, Ismaïl Alaoui. “ Nous sommes devant une phase de mise à niveau des partis politiques qui représentent la constituante essentielle de la démocratie.

Le Maroc a besoin de partis politiques forts, d'une société civile performante et d'une presse libre et entreprenante. La défaillance de l'un de ces trois piliers ne peut qu'être fatal pour la démocratie ”, renchérit le patron des libéraux de l'UC, M. El Abied.

Reste enfin l'essentiel, le plus difficile aussi : faire adhérer les citoyens de ce pays à un projet de vie en commun et leur redonner confiance en un produit “ Maroc ”.

“ Plus que jamais, les politiques sont interpellés pour imaginer un effet mobilisateur afin que les jeunes et les nouvelles générations s'impliquent dans la démocratisation et le développement du pays, à l'image de ce qui s'était passé au lendemain de l'Indépendance ”, conclut, rêveur, un militant de la première heure.


Le matin
j
7 janvier 2005 23:05
gamin, j'ai connu un fervent militant dans notre petite ville, un militant socialiste...par la suite........il est devenu député...actuellement il est ministre..........;;;je vous s'assure à l'écouter que du blabla............il a déçu plus qu'une ville......................et j'en suis presque certain pour la majorité des autres sad smiley
2
7 janvier 2005 23:26
Salam,

Et c'est quoi ta petite ville sans discrétion?
La liberté des autres étend la mienne à l'infini.
j
7 janvier 2005 23:41
Salam 2loubna,

tu es demandée au message privé grinning smiley
h
7 janvier 2005 23:58
euh, je veux savoir aussi smiling smiley)
plus sérieusement, je pense que le monde arabe est dans la même impasse! tant qu'on ne sait pas quel modèle de société on veut construire, on ne fera que du plâtrage.
c
8 janvier 2005 00:00
ce n'est pas middlte par hasard ta ville????
N
8 janvier 2005 01:04
C'est plutot un probleme du tiers-monde dans le sens general du terme.
8 janvier 2005 04:28
" Les politiques marocains sont-ils vraiment porteurs d'un projet de société? "




NON.
:o
 
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