15 policiers et gendarmes blessés lors d’une violente manifestation mercredi 22 novembre 2006
tageblatt (quot. Luxembourgeois) 15 policiers et gendarmes blessés lors d’une violente manifestation des pompiers professionnels
Une manifestation nationale des pompiers professionnels, réclamant une prime et la garantie d’une retraite »décente » dès 55 ans, a été marquée par des heurts violents, mardi après-midi à Paris, où 15 membres des forces de l’ordre ont été blessés, dont deux sérieusement. »Sept gendarmes mobiles et huit CRS ont été blessés », a indiqué la préfecture de police en début de soirée, précisant qu’ »un gendarme mobile avait été grièvement atteint à la tête et un autre avait eu la jambe fracturée à coups de massette ».
»Un véhicule de gendarmerie a été incendié », selon la même source, et »35 manifestants ont été interpellés ».
Le ministre de l’Intérieur, Nicolas Sarkozy, devait se rendre peu avant 20H00 à l’hôpital de la Pitié-Salpétrière, au chevet de gendarmes blessés.
Quatre syndicats - SNSPP-CFTC, CGT, FO et Fédération autonome - avaient appelé les 37.800 pompiers »pro » civils à défiler. La manifestation n’impliquait aucun des pompiers de Paris, membres d’une unité militaire.
De Denfert-Rocherau à Nation, les pompiers en tenue étaient »6.000 » selon la police et »au moins 10.000 » selon les syndicats, derrière la banderole »Sarkozy tu avais promis ! »
Dans un vacarme d’explosion de ballons et de sirènes, des manifestants se sont d’abord juchés sur des arbres ou ont versé de la mousse sur la chaussée. Un pompier portant un masque de Nicolas Sarkozy (ministre de tutelle des pompiers, ndlr) s’est affiché au côté d’un de ses collègues qui brûlait une carte d’adhérent UMP. Devant l’Elysée, une centaine de manifestants ont tenu un bref rassemblement assis.
Au départ, quelques manifestants demandaient à la cantonnade : »quand est-ce qu’on fout le bordel? ». Peu avant 17H00, des heurts ont éclaté, à l’entrée du pont d’Austerlitz.
Des dizaines de pompiers casqués ont lancé des fusées de détresse, barres de fer, éléments de chantier et panneaux de signalisation sur les barrages des forces de l’ordre, qui ont répliqué avec des gaz lacrymogènes, ont constaté des journalistes de l’AFP.
Pendant le défilé, une chanson expliquait aux passants : »Les pompiers dans la rue, c’est pour la NBI » (nouvelle bonification indiciaire). Cette gratification mensuelle de 70 euros avait été accordée début juillet par décret à quelque 28.000 pompiers »pro », par erreur administrative, puis aussitôt retirée. »Donner, c’est donner, reprendre, c’est voler », dénonçaient des manifestants, tandis que l’intersyndicale demandait »le rétablissement total de la NBI ».
Les syndicats demandent aussi des garanties sur la fin de carrière, en faisant valoir que la plupart des pompiers pro ne peuvent »partir à la retraite à 55 ans dans de bonnes conditions » depuis la réforme Fillon de 2003.
De longues négociations ont eu lieu, la semaine dernière, avec le ministre délégué aux collectivités territoriales Brice Hortefeux. Seuls deux syndicats - CFDT et Avenir Secours - ont accepté les propositions de l’Etat et des représentants des départements.
Il s’agissait d’augmenter les indices de rémunération pour les agents catégorie C et d’accorder une prime de 68 euros aux pompier travaillant en zones urbaines sensibles. »La réflexion » devait aussi se poursuivre sur l’attribution d’une NBI de 72 euros aux chefs d’équipe, de groupe ou d’engin.
Dans l’après-midi, Brice Hortefeux s’est déclaré devant les députés »prêt » à reprendre les négociations ».
Vers 18H00, le boulevard périphérique a été bloqué pendant une demi-heure par une trentaine de pompiers, ont observé des journalistes de l’AFP. Ils avaient réussi à déjouer les barrages leur interdisant l’accès au »périph » en passant par le métro.
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