La police iranienne sévit contre les tenues indécentes
TEHERAN (Reuters) - La police iranienne va partir en guerre contre la "corruption de la société" incarnée par les femmes prenant des libertés avec le code vestimentaire islamique en vigueur depuis 1979, a annoncé mardi l'agence de presse officieuse Fars. "Conformément à la législation en vigueur, les forces de police interviendront contre toutes celles qui seront vêtues de manière indécente et déplacée dans un lieu public", a expliqué le directeur de la police de Téhéran, Porteza Talae. "Nos agents interpelleront notamment les femmes arborant des hauts moulants et des pantalons corsaires".
Depuis le retour au pouvoir en 2005 des conservateurs avec la victoire du président Mahmoud Ahmadinejad, l'heure est à une application stricte du code vestimentaire au nom des "principes islamiques".
Ces règles demandent que le corps des femmes soit recouvert des pieds à la tête par un long voile sombre appelé "tchador" lorsqu'elles sortent de chez elles. La chevelure doit être soigneusement dissimulée et les vêtements doivent être amples pour ne pas épouser les formes féminines.
Les contrevenantes sont passibles de coups de fouet, d'amendes, voire d'une peine de prison.
Bon nombre de jeunes Iraniennes, notamment dans les quartiers huppés des grands centres urbains, ignorent délibérément le port du "tchador" noir et arborent des pantalons corsaires, des manteaux moulants mi-longs ainsi que des foulards très colorés portés en arrière et découvrant une partie de leur chevelure.
On a même vu récemment des femmes au foulard baissé en train de garer leur voiture dans la rue, skier ou voyager sur le littoral de la mer Caspienne.
En revanche, le code vestimentaire islamique est plus rarement violé dans les campagnes ou les quartiers pauvres des villes.
La nouvelle campagne policière de répression accrue est annoncée pour le 21 avril, soit avant les beaux jours durant lesquels les Iraniennes ont tendance à porter des vêtements moins couvrants en prévision des chaleurs estivales.
Mardi, une centaine de miliciens ont manifesté devant le Majlis (parlement) pour exiger une répression accrue contre "la prostitution" - en clair, contre les femmes arborant des foulards trop bigarrés et aux vêtements trop moulants.
Les observateurs estiment qu'avec cette campagne, les autorités courent le risque de s'aliéner la population au moment où le régime des mollahs est engagé dans une partie de bras de fer contre la communauté internationale à propos de ses ambitions nucléaires
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