Menu
Connexion Yabiladies Ramadan Radio Forum News
Le Poisson de l'atlantique bénéficie enfin au pecheur marocain ?
11 avril 2013 20:37
Pêche hauturière: Les captures exceptionnelles redonnent espoir

Hausse de plus de 300% au niveau du poulpe et de la seiche

En 4 mois de pêche, 300 millions de dollars à l’export, malgré la chute des cours

Coopération commerciale et diversification des marchés, les défis

- L’Economiste: Vous venez de tenir votre assemblée générale. Que ressort-il de cette rencontre?
- Rachid Benkirane, président de l’Apapham: La campagne de pêche actuelle tire à sa fin et comme à l’accoutumée à cette période nous nous réunissons pour dresser le bilan de notre activité. Cette fois nous nous sommes particulièrement attardés sur la question de la coordination et la coopération en matière commerciale. Le sujet est tellement important pour nous actuellement que nous avons convenu de revenir sur la question dès l’arrêt biologique.
- Quid de l’état de la ressource lors de cette campagne?
- Nous avons réalisé jusqu’à présent une excellente marée. On peut même dire qu’elle est exceptionnelle. La ressource est au rendez-vous et nous avons enregistré une amélioration des prises de toutes les espèces céphalopodières. Par rapport à la campagne 2011/2012, nous avons réalisé une hausse de plus de 300% au niveau du poulpe et de la seiche. C’est très prometteur même si les cours du poulpe ont chuté sur les marchés de manière drastique de semaine en semaine. La dernière offre était de 4.800 dollars la tonne contre 5.300 dollars il y a à peine dix jours. L’an dernier les prix étaient autour de 13.000 dollars la tonne. Nous sommes toutefois confiants car aujourd’hui la rentabilité est meilleure qu’auparavant étant donné le volume des captures. Mais nous devons absolument réfléchir à une meilleure commercialisation de nos produits.

- Quelle stratégie pour s’adapter à cette baisse de la consommation mondiale?
- La consommation du Japon en matière de poulpe notamment a baissé et son pouvoir d’achat aussi en raison de la crise internationale. Cette situation tire les prix vers le bas. Il n’y a qu’un seul remède à cela, c’est sortir de ses habitudes commerciales et devenir offensif sur d’autres marchés. Nous sommes en train de réaliser une percée en Chine. D’un autre côté, la Corée est aussi un marché potentiel à prendre si les taxes douanières élevées sur ce marché pouvaient être dépassées. D’où l’intérêt et la nécessité d’un accompagnement par la tutelle pour aller de l’avant sur le plan de la commercialisation. Plus que jamais l’avenir de notre activité passe par la diversification des marchés.

- Quelles sont vos attentes aujourd’hui après toutes les mesures institutionnelles mises en œuvre afin de préserver durablement la ressource?
- Les actions entreprises par notre département de tutelle ont donné de bons résultats. Maintenant il faut consolider les acquis et poursuivre l’application des lois et les mesures de contrôle sur tous les segments existants. Il est important dans un intérêt de préservation de la ressource qu’un audit exhaustif de la flotte marocaine soit réalisé pour mettre fin au trafic en matière de puissance motrice des bateaux dans certains segments tout comme en ce qui concerne celui des documents de captures. En revanche, ous souhaiterions également de pouvoir bénéficier au même titre que la pêche côtière de mesures de subventions des prix du gasoil.
- Quelle est votre position face au combat des filières pêche côtière et artisanale contre la pêche hauturière dans le partage du quota du poulpe?
- Je tiens à préciser que tout le segment hauturier a investi dans des outils très coûteux pour pêcher uniquement les céphalopodes. Ceci sans compter les coûts d’entretien et d’exploitation bien plus élevés que les autres segments. Pendant que nous sommes en arrêt biologique, les autres segments partent pêcher d’autres espèces. En seulement quatre mois de pêche nous avons réalisé 300 millions de dollars de recettes à l’export. Nos marins à l’issue de cette marée toucheront plus de 5.000 DH par mois. C’est dire le poids socio-économique de notre segment d’activité sans aucune aide de la Caisse de compensation ni de l’Etat. Il est donc normal que nous puissions garder 63% du quota global alors que nous étions début des années 80 les seuls à nous intéresser aux céphalopodes. Aujourd’hui avec le retour de la ressource, c’est aussi celui de la confiance dans l’avenir. Ce qui se traduira dans de nouveaux investissements pour le renouvellement de nos outils de pêche.


Fini la disette

Après une décennie de disette suite à l’effondrement de la ressource en 2003, le secteur de la pêcherie poulpière est en train de reprendre espoir, une nouvelle conjoncture qui va profiter à tous les segments de la pêche (hauturière, côtière et artisanale). Toutes filières confondues, le secteur représente en terme d’investissements à terre et en mer plus d’un milliard de dollars. En matière de ressources humaines, il génère 50.000 emplois. Aujourd’hui avec le retour de la ressource il pourrait atteindre 700 à 800 millions de dollars à l’export dont 63% générés par la pêche hauturière.
Nadafa minal imane wal imane minal islam... il est temps de subsidier les panneaux solaires
 
Emission spécial MRE
2m Radio + Yabiladi.com
Facebook