Sukayna se promenait à cheval, une nuit, avec ses esclaves. Elle passa devant Ibn Udhayna qu'elle ne reconnut pas. Il était dans la cour du palais d'Ibn Uyayna. Elle demanda qui était ce vieillard. On lui répondit : " Urwa" Alors elle se porta auprès de lui et lui dit :
" O Abû Amir, tu prétends que tu n'as jamais aimé alors que ces vers sont de toi :
Elle dit, quand je lui eus proclamé mon amour : "Je sais que tu aimes la discrétion, alors garde le secret Ne vois-tu pas ceux qui m'entourent ?" Je lui rétorquai " Ton amour et sa souffrance ont voilé ma vue"
- Toutes mes esclaves sont livres si ces paroles proviennent d'un cœur intact!"
D'un autre :
Ne connaît la tristesse que celui qui aime tous ceux qui disent être amoureux ne sont pas sincères Les amoureux sont d'une maigreur qui les fait reconnaître tant ils ont enduré de chagrins et de veilles.
On tangue on tangue sur le bateau La lune la lune fait des cercles dans l’eau Dans le ciel c’est le mât qui fait des cercles Et désigne toutes les étoiles du doigt Une jeune Argentine accoudée au bastingage Rêve à Paris en contemplant les phares qui dessinent la côte de France Rêve à Paris qu’elle ne connaît qu’à peine et qu’elle regrette déjà Ces feux tournants fixes doubles colorés à éclipses lui rappellent ceux qu’elle voyait de sa fenêtre d’hôtel sur les Boulevards et lui promettent un prompt retour Elle rêve de revenir bientôt en France et d’habiter Paris Le bruit de ma machine à écrire l’empêche de mener son rêve jusqu’au bout. Ma belle machine à écrire qui sonne au bout de chaque ligne et qui est aussi rapide qu’un jazz Ma belle machine à écrire qui m’empêche de rêver à bâbord comme à tribord Et qui me fait suivre jusqu’au bout une idée Mon idée Blaise Cendrars
Ce cœur, le vin ne saurait lui apporter l’oubli. Cette vie est misérable comme les dons des avares.
Les hommes de ce temps sont sans grandeur bien qu’ils détiennent la puissance. Je ne suis point de leur espèce, bien que vivant parmi eux : n’est-ce point dans la Terre que l’or se trouve ?
Ces hommes sont des lièvres faisant figures de rois. Leurs yeux sont ouverts mais ils ne voient point...
Ton seul ami est toi-même et non qui te dit : Doux ami ! en multipliant gracieusetés et flatteries
Sois heureux. Jouis de la vie, car les choses ont toujours une fin, puisqu’elles ont un commencement. Le plaisir offre des instants qui passent, tels des baisers cueillis par un amant qui part. Fantasque est le Destin : il n’est point de volupté sans trouble, ni d’allégresse sans mélange.
Je rêve, je nous vois : deux gazelles paissant. Sur des lieux écartés, les prairies de h'awdhân. Je rêve, je nous vois au désert : deux colombes Volant vers notre nid à l'heure où la nuit tombe. Deux poissons dans les flots : je rêve et crois nous voir Lorsque la grande mer nous berce avec le soir. Je rêve, je nous vois : ma vie, ta vie, ensemble ! Je vois, je rêve, et la mort même nous rassemble Sur le lit du tombeau, côte à côte couchés. Retraite loin du monde, ô tombe bien cachée ! Nous y verrons, ressuscités, la vie nouvelle. L'univers réuni, la rencontre éternelle.
Majnûn Laylaâ
Modifié 1 fois. Dernière modification le 18/11/14 20:15 par Figue De Barbarie.
Tourne à nouveau vers moi le regard d’un être qui cherche à bien faire et non à malfaire.. Tu verras, en moi, une poitrine consumée, un œil brûlé par les veilles, un cœur fou d’amour.
Toute épée s’émousse, tout bon cheval bronche. Celui qui est resté sain et sauf n’a pas été réellement trompé. Certes, le fer est coupé par le fer. Certes, l’être qui aime bien est toujours enclin à des inquiétudes. Certes, l’amour entraîne à terre le cavalier. Certes, une petite fente laisse apercevoir un grand malheur. La manière de se garantir d’une chose consiste à laisser là tout ce qu’elle renferme. Celui qui lutte contre le destin est infailliblement vaincu.