Le lait de la gazelle حليب الغزالة واتفق لشيخنا أبي مدين -وكان وقته التجريد وعدم الادخار- فنسي في جيبه ديناراً – وكان كثيراً ما يترب منقطعاً في جبل الكواكب. وكانت هناك غزالة تأتي إليه فتدرّ عليه، فيكون ذلك قُوتُه.
فلما جاء إلى الجبل جاءت الغزالة وهو محتاج إلى الطعام. فمد يده على عادته إليها ليشرب من لبنها. فنفرت عنه. ومازالت تنطحه بقرونها. وكلما مد يده إليها نفرت منه. ففكر في سبب ذلك. فتذكر الدينار فأخرجه من جيبه ورمى به في موضع فقده ولا يجده فجاءت إليه الغزالة وآنست به ودرّت عليه.
La Rose d’Abou-Madyan dans la jatte de lait de la Cité La première grande ville, qu’il aborda, après son départ de Fez, ce fût tel masna ou tlemcen L’accueil qu’il y reçut, à son arrivée, ne fût pas de nature à lui inspirer une favorable idée de l’hospitalité de ses habitants. Une députation de ceux-ci vint au-devant de la caravane et lui dit : « Il n’y a pas de place pour vous dans nos murs ; la ville regorge de monde, nous ne pouvons vous permettre d’y entrer. » En même temps, le chef de la députation, comme pour appuyer ses paroles, fit apporter une jatte de lait pleine jusqu’aux bords, et dit : « Voilà l’image de tilimssen ! » - Qu’à cela ne tienne, répondit Sidi Boumedin, en s’avançant à la tête de ses compagnos, vous n’en êtes pas moins de braves gens ! » Puis, tirant de la poche de son vêtement une rose fraîchement épanouie, bien que la saison de ces fleurs fût depuis longtemps passée, il la déposa silencieusement dans la jatte de lait. C’était son premier miracle. La foule demeura interdite…
Merci pour ces beaux partages. Voici deux autres poèmes de sidi Abû madyan al-Ghawth, allant dans le même sens, celui de l'amour.
Mes frères bien-aimés
M’en aller à la rencontre de mes bien-aimés
Rien ne peut m’être plus salutaire !
O prunelle de mes yeux, je vous jure que je suis fidèle à notre pacte
Et dans notre union, je demeure avide
L’amour que je vous porte, a germé dans mon cœur
Semblable aux doigts qui, inévitablement, ont germé dans la main
J’ai interdit à mon cœur de s’abreuver d’un amour autre que le votre
De même qu’il a été interdit à Moise de s’allaiter auprès d’une autre que sa mère !
Lorsque ma patience s’est anéantie, mon endurance affaiblie
Que mon sommeil m’a quitté, et que la couche me fut interdite
Je me suis alors tourné vers le Juge de l’Amour Dans un cri de désespoir, j’ai clamé : « O mes bien-aimés … »
Je me fis entendre dire : « voilà que tu accuses l’amour ? … »
Certes, des témoins peuvent confirmer mon alibi :
L’amour ardent et la mélancolie !
Ils valorisent ma plainte lorsque j’accuse.
Ma folie et ma patience, mon affliction et ma tourmente
Mon affection et mon désir ardent, ma pâleur et mes larmes témoignent !
Pourtant, mystérieusement, j’éprouve de la tendresse pour eux
Et je n’ai de cesse, poussé par le feu de l’amour,
De m’enquérir de leur état, alors qu’ils sont auprès de moi
Mon œil les pleure alors qu’ils sont dans son iris
Et mon cœur se lamente de leur éloignement
Alors qu’ils sont tout proches, là, parmi mes membres !
Vous vous êtes emparé de la raison
Vous vous êtes emparé de ma raison, de ma vue, de mon ouïe, de mon esprit, de mes entrailles, de tout moi-même. je me suis égaré dans votre extraordinaire beauté. Je ne sais plus où est ma place dans l’océan de la passion. Vous m’avez conseillé de cacher mon secret, mais le débordement de mes larmes a tout dévoilé. Lorsque ma patience est partie, lorsque ma résignation a pris fin, lorsque j’ai cessé de pouvoir goûter dans mon lit la douceur du sommeil, je me suis présenté devant le cadi de l’amour et je lui ai dit : mes amis m’ont traité avec rigueur et ils ont accusé mon amour d’imposture. Pourtant, j’ai des témoins pour mon amour et les maîtres corroborent mes allégations lorsque je viens déclarer mon insomnie, mon amour, mon chagrin, ma tristesse, mon désir, mon amaigrissement, ma pâleur et mes larmes. Étrange chose ! Je les cherche passionnément de tout côté, et ils sont avec moi. Mon œil les pleure, alors qu’ils sont dans sa prunelle. Mon cœur se plaint de la séparation, alors qu’ils sont entre mes bras. S’ils me réclament les droits de leur amour, je suis le pauvre qui n’a rien à lui ni sur lui. S’ils m’exilent dans les prisons du délaissement, je rentrerai chez eux par l’intercession de l’intercesseur.