O beaux yeux bruns, ô regards détournés, O chauds soupirs, ô larmes épandues, O noires nuits vainement attendues, O jours luisants vainement retournés,
O triste plainte, ô désirs obstinés, O temps perdu, ô peine dépendues, O mille morts en mille rets tendues, O pires maux contre moi destinés.
O ris, ô front, cheveux, bras, mains et doigts, O luth plaintif, viole, archet et voix, Tant de flambeaux pour ardre une femelle!
De toi me plains que tant de feux portant, En tant d'endroits, d'iceux mon coeur tâtant, N'en est sur toi volé quelque étincelle.
Une douce surprise, un désordre agréable, Par une émotion qui n'est point exprimable, Allume un feu secret dans le fond de mon coeur, Qui le touche et l'agite et s'en rend le vainqueur. C'est là, que triomphant de mon âme asservie, Il unit sa chaleur à celle de ma vie; Et que par un excès qui m'est délicieux, Il produit la langueur qui paraît dans mes yeux: Mais parmi ce torrent de tourment et de flamme, Je ne sais quoi de doux se coule dans mon âme: Je trouve tant d'appas dans mon propre malheur, Que je ne puis juger si c'est joie ou douleur. Hélas! je n'en sais rien; toutefois, il me semble, Que ce pourrait bien être et l'un et l'autre ensemble...
Il est des maris si charmants, Qu'ils peuvent être époux, sans cesser d'être amants. Lorsqu'une âme tendre a l'adresse D'assembler les devoirs de femme et de maîtresse, Ceux d'amant et d'époux s'assemblent à leur tour. Quand par la loi du coeur une main s'est donnée, Le ciel n'a pas fait l'hyménée Pour être, comme on dit, le tombeau de l'amour.
Jouissance
Aujourd'hui dans tes bras j'ai demeuré pâmée, Aujourd'hui, cher Tirsis, ton amoureuse ardeur Triomphe impunément de toute ma pudeur Et je cède aux transports dont mon âme est charmée.
Ta flamme et ton respect m'ont enfin désarmée; Dans nos embrassements, je mets tout mon bonheur Et je ne connais plus de vertu ni d'honneur Puisque j 'aime Tirsis et que j 'en suis aimée.
O vous, faibles esprits, qui ne connaissez pas Les plaisirs les plus doux que l'on goûte ici-bas, Apprenez les transports dont mon âme est ravie!
Une douce langueur m'ôte le sentiment, Je meurs entre les bras de mon fidèle Amant, Et c'est dans cette mort que je trouve la vie.
Un doux trait de vos yeux, ô ma fière déesse! Beaux yeux, mon seul confort, Pour me remettre en vie et m'ôter la tristesse Qui me tient à la mort. Tournez ces clairs soleils et par leurs vives flammes Retardez mon trépas: Un regard me suffit: le voulez-vous, Madame? Non, vous ne voulez pas!
Un mot de votre bouche à mon dam trop aimable Mais qu'il soit sans courroux, Pour changer le destin d'un amant misérable Qui n'adore que vous. Il ne faut qu'un oui, mêlé d'un doux sourire, Plein d'amours et d'appâts; Mon Dieu! que de longueurs! le voulez-vous point dire? Non, vous ne voulez pas!
Roche sourde à mes cris, de glaçons toute pleine, Ame sans amitié, Quand j'étais moins brûlant, tu m'étais plus humaine Et plus prompte à pitié. Cessons donc de l'aimer, et pour nous en distraire Tournons ailleurs nos pas. Mais peut-il être vrai que je veuille faire? Non, je ne le veux pas.
wafaa jte dedis ce poeme c'est pour toi je pense a toi une seule fois par jour certes mai cela dure 24 heure jtaime ma wafaa damour ke dieu soit avec toi partout ou tu iras inchalah
nabilla a écrit: ------------------------------------------------------- > > ou trouve tu toute cette richess rifial mdrrr > > c'est trés beau > > l espoir nous aide a survivre...
c un secret chut
AIMONS-NOUS ET DORMONS
Aimons-nous et dormons Sans songer au reste du monde! Ni le flot de la mer, ni l'ouragan des monts, Tant que nous nous aimons Ne courbera ta tête blonde, Car l'amour est plus fort Que les dieux et la mort!
Le soleil s'éteindrait Pour laisser ta blancheur plus pure. Le vent, qui jusqu'à terre incline la forêt, En passant n'oserait Jouer avec ta chevelure Tant que tu cacheras Ta tête entre mes bras!
Et lorsque nos deux coeurs S'en iront aux sphères heureuses Où les célestes lys écloront sous nos pleurs, Alors, comme deux fleurs Joignons nos lèvres amoureuses, E tâchons d'épuiser La mort dans un baiser!
Les chevaux de l'amour me parlent de rencontres Qu'ils font en revenant par des chemins déserts Une femme inconnue les arrête et les baigne D'un regard douloureux tout chargé de forêts
Méfie-toi disent-ils sa tristesse est la nôtre Et pour avoir aimé une telle douleur Tu ne marcheras plus tête nue sous les branches Sans savoir que le poids de la vie est sur toi
Mais je marche e je sais que tes mains me répondent Ôfemme dans la chair prétexte des bourgeons Et que tu n'attends pas que les fibres se soudent Pour amoureusement y graver nos prénoms
Tu roules sous tes doigts comme des pommes vertes De soleil en soleil les joues grises du temps Et poses sur les yeux fatigués des villages La bonne taie d'un long sommeil de bois dormant
Montre tes seins que je vois vivre en pleine neige La bête des glaciers qui porte sur le front Le double anneau du jour et la douceur de n'être Qu'une bête aux yeux doux dont on touche le fond
Telle tu m'apparais que mon amour figure Un arbre descendu dans le chaud de l'été Comme une tentation adorable qui dure Le temps d'une seconde et d'une éternité
Se voir le plus possible et s'aimer seulement, Sans ruse et sans détours, sans honte ni mensonge, Sans qu'un désir nous trompe, ou qu'un remords nous ronge, Vivre à deux et donner son coeur à tout moment;
Respecter sa pensée aussi loin qu'on y plonge, Faire de son amour un jour au lieu d'un songe, Et dans cette clarté respirer librement, - Ainsi respirait Laure et chantait son amant.
Vous dont chaque pas touche à la grâce suprême, C'est vous, la tête en fleur, qu'on croirait sans souci. C'est vous qui me disiez qu'il faut aimer ainsi.
Et c'est moi, vieil enfant du doute et du blasphème, Qui vous écoute, et pense, et vous réponds ceci: Oui, l'on vit autrement, mais c'est ainsi qu'on aime.
Je t'adore à l'égal de la voûte nocturne, O vase de tristesse, ô grande taciturne, Et t'aime d'autant plus, belle, que tu me fuis, Et que tu me parais, ornement de mes nuits, Plus ironiquement accumuler les lieues Qui séparent mes bras des immensités bleues. Je m'avance à l'attaque, et je grimpe aux assauts, Comme après un cadavre un chœur de vermisseaux, Et je chéris, ô bête implacable et cruelle! Jusqu'à cette froideur par où tu m'es plus belle!
Je me suis endormie Quelque part égarée Un soir, une nuit Où tu n'étais pas rentré
Sans même te chercher Je me suis évadée Un soir, une nuit Où à tout moment j'irai
Dans un immense champs de blé Un autre monde, une autre vie se sont créés Mieux que tout ce que tu m'avais promis Mieux que tout ce que j'ai pu imaginer
Et tout près de ce pré Le bruit obsédant de la marée Fracassant à cet instant ma tête, bientôt mes pieds Un soir, une nuit Que tu ne m'avais pas embrassée
Je me suis endormie Mais je ne t'ai pas oublié Un soir, une nuit Où tu ne t'es pas fait chevalier
Ici, on murmurait de toi Une nuit d'été, sous les étoiles Que je me suis éloignée
Jennifer Savoie
Modifié 1 fois. Dernière modification le 02/02/05 10:14 par rifia1.