Plainte contre Qosmos pour avoir vendu du matériel de surveillance à la Syrie Le Monde.fr avec AFP | 25.07.2012 à 12h01 • Mis à jour le 25.07.2012 à 16h46
La Fédération internationale des droits de l'homme (FIDH) et la Ligue des droits de l'homme (LDH) vont déposer plainte, mercredi 25 juillet, contre la société française Qosmos, accusée d'avoir fourni à Damas du "matériel de surveillance électronique nécessaire à la répression de toute opposition politique ou intellectuelle", selon le texte écrit par écrit Me Patrick Baudouin, de la FIDH, et qui doit être adressée dans l'après-midi à la justice. Lire : En Syrie, les dangers d'utiliser des moyens de communication
L'avocat demande au parquet de "prendre l'initiative d'ouvrir une enquête préliminaire ou une information judiciaire" sur la question. "Il a un délai de trois mois ; à défaut, nous nous réservons la possibilité de déposer plainte avec constitution de partie civile" afin qu'un juge soit désigné, a-t-il précisé.
"La société n'a absolument rien à se reprocher et attend sereinement tous les actes d'enquête", a affirmé Me Benoît Chabert, avocat de Qosmos.
"ANALYSE EXHAUSTIVE DE L'ACTIVITÉ DES RÉSEAUX"
Sur son site Internet, la société française explique fournir "une technologie d'intelligence réseau qui identifie et analyse en temps réel les données qui transitent sur les réseaux". Sa technologie "rend possible une analyse précise et exhaustive de l'activité des réseaux en temps réel".
La FIDH et la LDH avaient déjà porté plainte contre une autre société française, Amesys, une filiale de Bull, pour des faits similaires concernant la Libye de Kadhafi, cette fois. Les associations lui reprochent "la fourniture au régime de Kadhafi, à partir de 2007, d'un système de surveillance des communications destiné à surveiller la population libyenne". "Ce sont les deux sociétés pour lesquelles nous avons des éléments, mais il y en a sans doute d'autres", a déclaré Me Baudouin à l'AFP.
Renseignements juridiques Nom commercial QOSMOS Activité Édition de logiciels système et de réseau 5829A Catégorie Médias Siège social 5 Impasse Chalabre 75017 PARIS Forme juridique SA à conseil d'administration Voir les 164 sociétés du même secteur SIRET 43255908600058 RCS Paris B 432 559 086 Capital social 254.479,92 EURO Immatriculation 21-08-2000 Nationalité France Ce service vous permet d'obtenir le numéro de TVA intracommunautaire des entreprises françaises uniquement. Il est composé de 13 signes : code pays (FR) + clé 2 chiffre) + le numéro SIREN (9 chiffres).
Dirigeants (2) Président du Directoire M. Thibaut BECHETOILLE Président du Conseil de Surveillance M. Jean-Jacques DAMLAMIAN
Actionnaires, filiales et participations* Actionnaires 1 Filiales directes 1 Filiales directes et indirectes 1
Chiffres clés 2011
31-12-2010 12 mois (EU) Variation 12 mois (EU) Evolution % 12 mois Chiffre d'affaires comptes non disponibles 9.322.600 EBE L'excédent brut d'exploitation est un indicateur de rentabilité de l'exploitation. Il correspond au solde généré par l'activité courante de l'entreprise hors politique d'investissement et gestion financière. 920.700 Résultat net 1.338.500 Effectif moyen 43
Syrie: qui livre des armes à qui? Par LEXPRESS.fr, publié le 15/06/2012 à 15:19
Russes et Occidentaux se sont à tour de rôle accusés de livrer des armes à la Syrie ces derniers jours. A Paris, le ministre des Affaires étrangères a envisagé de livrer des moyens de communication.
SYRIE - La Russie prétend ne livrer que des armes de défense anti-aérienne à la Syrie, qui est le plus gros importateur d'armements russes dans la région. REUTERS/Handout Russes et Américains s'accusent mutuellement de livrer des armes à la Syrie où l'engrenage de la violence s'accélère ces dernières semaines. Dans le même temps, Paris envisage de fournir des moyens de communication aux rebelles syriens, a déclaré ce vendredi sur France Inter le ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius.
Des moyens de communication pour les rebelles syriens? Le ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabius envisage de fournir aux rebelles syriens des moyens de communication qui les aideraient à prendre le dessus sur les forces du régime de Bachar el-Assad, at-il déclaré sur France Inter ce vendredi matin. C'est la première fois qu'un responsable français envisage publiquement une aide matérielle à la rébellion armée. Laurent Fabius avait en effet demandé, mercredi, l'arrêt "total" des exportations d'armes à Damas, tout en estimant, qu'il "y a des livraisons d'armes des deux côtés".
Moscou, a nié ce vendredi avoir livré de nouveaux hélicoptères de combat à Damas comme l'en avait accusé la secrétaire d'Etat américaine, Hillary Clinton, mardi. Le ministère russe des Affaires étrangères affirme avoir en réalité renvoyé des appareils vendus "il y a nombreuses années" après maintenance. Hillary Clinton, après s'être inquiétée de "l'envoi d'hélicoptères d'attaque", était revenue à la charge mercredi en appelant Moscou à cesser de livrer des armes à Damas, avertissant que la "spirale" de la violence entraînait la Syrie tout droit vers la "guerre civile". Deux semaines plus tôt, l'ambassadrice américaine à l'ONU Susan Rice avait dénoncé le mouillage d'un navire russe dans le port syrien de Tartous soupçonné de transporter des armes légères et des munitions.
Les Américains sont officiellement opposés à la livraison d'armes aus rebelles, malgré l'insistance d'une partie du camp républicain. Mais ils ont annoncé jeudi soir qu'ils fournissaient à "l'opposition pacifique" en Syrie des moyens de communication, incluant notamment des téléphones satellitaires disposant de GPS.
Côté russe, le ministère des Affaires étrangères avait modéré ses attaques mercredi en attribuant à une erreur de traduction l'accusation qu'aurait lancée Sergueï Lavrov contre Washington. Celui-ci aurait en fait déclaré que les Etats-Unis livrent des armements "dans des pays de la région", et non à la Syrie. "Nous ne livrons ni en Syrie, ni ailleurs de choses qui soient utilisées dans la lutte contre des manifestants pacifiques, contrairement aux Etats-Unis eux-mêmes qui livrent régulièrement dans des pays de la région de tels équipements spéciaux", a-t-il dit. La Russie prétend ne livrer que des armes de défense anti-aérienne à la Syrie, qui est le plus gros importateur d'armements russes dans la région. Les Etats-Unis accusent également les Iraniens de livrer "de l'équipement, des armes et une assistance technique" à Damas.
L'armement de l'ASL Depuis mars dernier, le Qatar, l'Arabie saoudite et le Koweït se sont dits favorables à des livraisons d'armes à l'opposition syrienne. Des armes sont acheminées en contrebande depuis plusieurs mois par la frontière avec l'Irak, le Liban et la Turquie. L'afflux d'armes semble s'être accéléré ces dernières sermaines. Des milliers d'obus et des centaines de fusils à lunette, ainsi que des missiles antichars financés par l'Arabie saoudite et le Qatar, ont traversé clandestinement la frontière en passant par la Turquie, le Liban et l'Irak, selon des combattants de l'opposition, rapporte l'agence Reuters "Ce ne sont pas les Etats qui nous arment directement mais des individus, avec la bénédiction de ces deux pays", indique un rebelle interrogé par l'agence.
La province d'Idleb est aujourd'hui la mieux équipée et la mieux organisée, selon un autre rebelle, qui estime qu'elle est devenue "le quartier général de l'Armée libre". "C'est presque une zone tampon, quasi indépendante", assure-t-il. Forts de cet afflux d'armes, les rebelles hésitent beaucoup moins à se lancer dans des offensives audacieuses, comme l'a montré la prise d'une base militaire stratégique dans la province de Homs. Ils prétendent avoir tué un grand nombre de soldats ces deux dernières semaines.
L'armement du gouvernement syrien Les unités combattantes de l'armée syrienne, fidèles au régime, aligneraient de 140 000 à 160 000 hommes, et possèdent une artillerie, des tanks, des hélicoptères, dont elle a l'exclusivité face aux rebelles qui ne disposent que d'armes légères, même si cet armement qui date des années 70 est quelque peu vétuste. Pour Mohamed Sermini, membre du Conseil national syrien, principale organisation de l'opposition, cité par Reuters, la moitié des chars de l'armée ne fonctionne pas.
Quoi qu'il en soit, les nouvelles armes des rebelles sont encore très loin de faire le poids face à l'armement du régime, et les observateurs doutent que les nouvelles livraisons ne suffisent à l'ASL à tenir tête à l'armée syrienne et à renverser le régime de Bachar el-Assad.