• Les propositions de la direction rejetées par le syndicat
LE conflit opposant Royal Air Maroc et ses pilotes refait surface. La (énième) réunion, tenue mardi 4 août, entre la direction et le bureau de l’Association marocaine des pilotes de ligne (AMPL), s’est soldée par un échec. En l’absence de Driss Benhima, PDG de RAM, et Jalal El Yaâkoubi, président de l’AMPL, les 2 heures de tractations n’ont débouché sur aucune avancée tangible.
La direction est arrivée avec de nouvelles propositions: changement des conditions de promotion des copilotes RAM au poste de commandant de bord chez Atlas Blue. Dans la nouvelle mouture, la direction propose une promotion au sein de cette filiale pour une période de 5 ans. Pris de court, les pilotes ont rejeté la proposition qui constitue «un revirement dangereux», selon Najib Ibrahimi, porte-parole du syndicat des pilotes. Selon le protocole d’accord, signé entre les deux parties en 2006, la période de détachement était fixée à 2 ans. «Le changement des dispositions du protocole doit être opéré par un amendement», s’insurge un membre de l’AMPL. La compagnie cherche à travers cette proposition à faire d’une pierre deux coups: répondre aux revendications des pilotes sur la marocanisation et assurer une autonomie à sa filiale Atlas Blue. «La filiale low-cost est exposée à une concurrence très rude, il est donc normal de lui épargner les tensions internes de la maison-mère», indique un responsable de RAM.
La majorité des pilotes Royal Air Maroc détachés à Atlas Blue avaient refusé d’assurer leurs vols pendant les deux mouvements de grève du mois de juillet. Pendant la réunion, la direction a rappelé que le système de forfaitisation du temps de vol est en marche et que des simulations individuelles ont été remises aux pilotes. Le système se traduit par une augmentation du temps de vol payé de 6%. «Nous sommes prêts à traiter avec les pilotes qui acceptent les nouvelles propositions», est-il précisé. Le syndicat des pilotes semble avoir été pris de court par la nouvelle offre de la direction de RAM. Il a placé la barre très haut sur la marocanisation (cf.www.leconomiste.com). Il serait difficile pour lui, ne serait-ce que vis-à-vis de sa base, de reculer sans obtenir d’acquis sur ce point. Les pilotes ne s’attendaient pas à une telle résistance de la part de la direction.
Représentant plus de 94% des pilotes, l’AMPL a misé gros sur sa force de frappe. Mais c’était sans compter sur la ténacité de Driss Benhima, PDG de Royal Air Maroc. Les pilotes, qui critiquent la gestion du dossier par ce dernier, n’ont pas réussi à le faire fléchir. Celui-ci semble en position de force après avoir sauvé une grande partie des vols programmés pendant les derniers débrayages en profitant de la conjoncture actuelle du transport aérien. Même si le coût de la grève (500.000 euros par jour selon RAM et 2 millions selon l’AMPL) a ruiné la trésorerie de la compagnie.
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